La Fée Fatigue
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Fatigue légère et passagère
Qui s’échappe dans un bâillement,
Puis se pend comme un poids aux paupières
Qui lors luttent contre un tiraillement…
Elle assoit son opaque torpeur
Sur un front qui sombre dans la brume,
Ceint les tempes d’un étau de lourdeur
Qui les entrave entre deux enclumes,
Enserre dans son étreinte de fer
Les gestes aux pénibles mouvements
Et revient pour coudre les paupières
Du fil souple de l’hébètement ;
Presse une ouate empesée de sommeil
Sur les méandres tourbes du cerveau
Qui s’enlisent dans un marais pareil
Au marasme d’une stagnante eau
Jusqu’à ce qu’il ne reste possible,
Au lourd fardeau des membres engourdis,
Que la tâche presque inattingible
De se trainer jusqu’aux draps mous du lit.
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