Chapitre 3

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J’ouvris péniblement les yeux au son de ma sonnerie. Un mal de tête me frappa, rien d’insurmontable après un bon déjeuné. Ruby me lécha les doigts.

- Bonjour à toi aussi.

Je m’assis dans mon lit et en profitai pour éteindre mon réveil. Un frisson me parcourus alors que je posais les pieds sur le sol froid de ma chambre. La pièce était petite. Le lit, l’armoire et la table de chevet remplissaient presque entièrement l’espace disponible. Presque aucune décoration, à l’image de ma cabane.

- Ils pourraient investir dans des tapis au moins…

Une fois prête, je sortis et me déplaçai en direction du réfectoire. Des nuages peuplaient le ciel, il était fort probable que la pluie s’abatte dans la journée. Je croisai Arielle sur le chemin. Elle avait des petits yeux. Mon amie m’apprit qu’une partie du clan avait bien fêté notre arrivée hier soir. J’étais contente de voir qu’ils s’amusaient. Pestant une fois de plus sur le fait d’être leader.

- T’aurais dû les voir, le leader des canidés et celle des félins ne pouvaient pas se supporter ! J’espère que ça ne va pas pourrir le camp.

- Tu te fais du souci pour rien. Et de toutes façons, ce n’est pas à toi de régler leurs différends, essaya de me rassurer Arielle.

- Si seulement c’était aussi simple…

Nous passâmes la porte du réfectoire et rejoignîmes Bastian et Laureen qui s’étaient déjà installés à une table. Du pain, des céréales et des fruits étaient disposés sur les tables. Je me servis un jus d’orange et cherchai le de quoi me faire un cacao.

- Bien dormis ? s’enquit mon lieutenant en me tendant la cruche de lait chaud.

Retenant un bâillement je lui répondis par l’affirmation. La salle se remplissait petit à petit. Bientôt tous les membres de mon clan déjeunaient. Le réfectoire devint vite bruyant. Un mélange entre les voix humaines et les cris d’animaux se faisait entendre. On pouvait sentir l’excitation monter. Après tout, nous partions pour une nouvelle aventure !

Ne nous laissant pas le temps de nous enfuir, les chefs des autres clans se levèrent et se placèrent au centre de la pièce afin d’être vu par toute la salle. Je les fixais, à moitié debout, ne sachant pas si je devais les rejoindre ou non. Feryel me fit signe de rester à ma place. Je la remerciai intérieurement. Je ne me sentais pas encore prête à faire face à autant de monde.

Sous les regards de Nassira et de Guido, le silence prit place. Feryel prit la parole :

- Bien, commençons. Bienvenu à toutes et à tous pour la 42ème édition de ce camp d’été. J’ai plaisir à retrouver des visages familiers et je me réjouis de connaitre les nouveaux venus. Si vous êtes ici c’est que vous savez ce qu’on fait dans ce camp, mais pour ceux qui l’auraient oublié, je me permets de vous le rappeler.

La tortue fit une pause dans son discourt. Elle avait des manières très théâtrales. Comme si chacun de ses mots étaient réfléchis à l’avance, comme si à chacune de ses phrases elle y avait accordé un geste particulier.

- C’est à partir de maintenant que vous tisserai des liens indestructibles avec votre animalus. À travers nos légendes, votre clan n’aura plus aucun secret pour vous. Passons, maintenant à l’organisation de ces semaines. Votre formation pratique aura lieu sur les matinées et l’après-midi, on vous laissera pratiquer entre vous. Tous les plannings sont affichés aux entrées du réfectoire, nous vous prions de les consulter régulièrement. Pour toute autre information, veuillez-vous référez au lieutenant et au leader de vos clan respectifs, qui vous aiguillera. Je vous souhaite d’ores et déjà d’excellentes semaines parmi nous.

Un tonner d’applaudissement monta de la salle. J’entendis vaguement Danyl se plaindre à Enio sur le fait que cela ressemblait plus à un camp militaire qu’à des vacances. Je lui en toucherai deux mots plus tard. Guido me fit signe de m’approcher alors que la cheffe du clan Mo’i congédiait l’assemblée. Zigzagant entre les tables, je n’eus aucun mal à rejoindre les quatre leaders. Ruby perchée sur mon épaule, les regardait d’un air méfiant. Me balançant d’un pied à l’autre, j’essayais de cacher ma gêne. Lors de notre dernière rencontre, j’avais fini dans un sale état. Nassira, du haut de ses talons aiguilles, ne pris même pas la peine de se tourner vers moi.

- C’est maintenant que tu te manifestes ? Autant ne pas venir du tout la prochaine fois.

Une grimace se dessina sur mon visage. Sarkis me tendit des papiers.

- Nous avons créé le planning des rondes. Transmets-le aux membres de ton clan. Il est très important de le respecter à la lettre.

J’opinai du chef et attrapai le fascicule. J’articulai un « ce sera fait », suivi d’un « bonne journée » avant de m’enfuir. Ne laissant le temps à personne d’ajouter quoi que ce soit. De toutes façons, s’ils avaient quelque chose à me dire, ils me le transmettront sûrement via leur lieutenant. Je venais très certainement d’enfreindre une ribambelle de protocole. Ils n’avaient cas pas en faire de si complexes. Ma tante et ma mère avaient essayé de me les enfoncer dans le crâne, jour après jour. Je n’avais pas retenu grand-chose. Je retrouvai mon clan à l’extérieur du réfectoire. Hylana s’avança vers moi.

- Ils te voulaient quoi l’équipe ?

Je fis signe à tout le monde de s’approcher. Maintenant que presque tout le monde était réuni, nous nous retrouvions à dix. Il ne manquait plus que mon petit frère.

- J’ai reçu un planning de surveillance. Je ne l’ai pas encore feuilleté, mais de ce que j’ai compris on va tous y passer.

- Ils veulent qu’on s’occupe de la sécurité ? s’étonna Aldrick.

Sans jeter un œil au blond, j’ouvris le dossier. Des plages horaires bien définies y était inscrites avec le lieu du poste, ainsi que la personne en charge.

- C’est à peu-près ça. Je crois que l’objectif est de surveiller certains points stratégiques. On ne risque rien en étant ici, mais c’est toujours bien de mettre en place une certaine sécurité.

- Ça se présente comment ? s’enquit Laureen.

- Des plages horaires, des postes. Normalement ceux qui participes au camp n’ont pas besoin de le faire. Après nous sommes toujours l’exception à la règle ces derniers temps.

- On a l’habitude, pas vrai ?

Les huit autres confirmèrent l’affirmation d’Aliya. Ma meilleure amie continua :

- Il y a quoi au planning aujourd’hui ?

Observant le tableau de plus près, j’en déduisis que Bastian commençait au poste G à midi et Rick au poste B à seize heures. Ils devront rester deux heures au même endroit.

- On commence cet après-midi.

- Vous avez vu le plan des cours qu’ils nous ont fait ? intervint Danyl, changeant de sujet. C’est des malades. Ils nous bouffent tout le plaisir des vacances là.

- Tous les matins il y a quelque chose, sauf les dimanches, renchérit Enio.

Ces trois phrases suffirent à mettre le feu aux poudres. D’autres plaintes fusèrent et rapidement je ne sus plus où donner de la tête. Mes mains devinrent moites. Je ressentais l’envie pressante de foutre le camp d’ici. Après tout le mal que je m’étais donnée pour que l’on puisse participer au camp, c’était comme cela que l’on me remerciait ? Retenant les larmes qui me montaient aux yeux, j’attrapai Danyl par le col et le décollai du sol. Lui qui faisait une demi-tête de moins que moi, se retrouvais maintenant au-dessus de tous. Je surpris tout le monde par mon geste. Même Ruby bondit en arrière.

- Après tout le mal que je me suis donnée. Après un nombre incalculable de courbettes que j’ai dû faire à des vieux. Après des réunions interminables. Après plusieurs négociations avec ces butés et insupportables chefs de clan. C’est comme ça que tu me remercies ? Si ça te fait chier d’être ici, rien ne t’empêche de partir. Mais si tu veux apprendre à contrôler un minimum tes transformation et ton pouvoir, je te conseils de la fermer et de suivre ces putains d’horaires.

Ma voix déraillait, partant dans les aigus. Si les yeux de Danyl pouvaient lancer des éclairs, je serais foudroyée sur place. Lenaïk, le lynx de ce dernier, feula. Je sentais tout mon corps vibrer, ne pouvant déterminer si cela venait de mon pouvoir où de ce que je ressentais actuellement. Je ne maîtrisais rien.

- Katha, lâches-le ! la voix d’Arielle résonnait au lion.

Il m’arrivait de temps en temps d’exploser. En général je perdais le contrôle de mon pouvoir. Plus rien autour n’avait d’importance à part l’objet de ma colère. Une fois, j’en avais même déraciné un arbre. Une main hésitante se posa sur mon épaule.

- Poses le à terre. Tu vas finir par le blesser, les paroles de Rick atteignirent mes oreilles.

Me bras réagirent tout seul. Ils tremblèrent et Danyl se rapprocha du sol.

- Je te connais, ce n’est pas ce que tu veux faire, continua-t-il. Tu t’en voudrais longtemps si ça devait arriver.

Danyl rejoignit le sol en toute sécurité. Enio apparut à ses côtés, s’assurant qu’il allait bien. Mon corps tremblait. Me tenant les bras, je voulus faire un pas en arrière. Mes pieds ne bougèrent pas et mes jambes se dérobèrent. Rick me rattrapa, m’empêchant de me retrouver le nez dans l’herbe. Une main sur ma hanche, il me cala contre lui, me permettant de retrouver un certain équilibre.

Les deux compères s’éloignèrent. Je remarquais enfin que d’autres campeurs nous observaient. Je voulus me redresser, mais mes jambes ne me le permirent pas encore. Des larmes coulaient sur mes joues. Je m’empressais de les essuyer.

- Il ne pensait sûrement pas à mal, tenta Arielle. Tu sais comme il est, il râle beaucoup pour pas grand-chose.

J’hochai la tête. Effectivement, je le connaissais. Cela ne faisait pas très longtemps qu’il avait rejoint le clan, mais nous étions dans la même classe depuis quelques années. Je n’arrivais toujours pas à déterminer si nous nous entendions bien ou si nous ne nous supportions pas. Mais ma réaction de tout à l’heure n’avait rien à voir avec lui. Ou peut-être que si. Je craignais tellement de blesser quelqu’un que je limitais énormément l’utilisation de mon pouvoir.

- Je veux pas jouer les rabats joie, mais c’est gentiment l’heure, annonça Aldrick. Et si je me trompe pas, on n’est pas tous dans les mêmes cours.

- Avec Katha on commence par de l’entrainement aux transformations, déclara Laureen en m’attrapant le bras. On va s’en sortir. File.

Mon amie fixa Rick de ses yeux verts. Après un bref moment d’hésitation, ce dernier me lâcha. S’assurant que je tenais sur mes deux pieds, il ajouta un « On se retrouve pour dîner » avant de s’éclipser. Escortée par Laureen et Hylana, nous nous dirigeâmes vers l’entrée. Sur la droite, une étendue d’herbe allait accueillir notre première leçon. Rassurée de ne pas apercevoir Danyl et d’avoir quelque chose pour me distraire, je rejoignis le groupe qui s’était déjà formé. Nous formions un agglutinement d’une vingtaine de personnes, chacun accompagné de son animalus. Il y avait énormément de félins et de canidés présent. Principalement des chats et des chiens. J’aperçus quelques rongeurs et oiseaux, mais le groupe était surtout composé de mammifères en tous genre.

- Je n’avais jamais vu autant de gens comme nous réunit en un seul endroit, intervint ma cousine.

Hylana avait raison, il était rare d’en croiser autant qu’à ce camp. Les seules fois où cela m’était arrivé, je me trouvais au siège du CMA.

- Un peu de silence s’il vous plait ! Venez par ici. Je veux être sûr que tout le monde puisse me voir et m’entendre, la voix de Julian le maine coon retentit.

Le lieutenant du clan Felida se tenais à quelques mètres de nous. Vêtu d’un costar noir et d’une chemise blanche, il était aussi propre sur lui que la première fois que je l’avais rencontré. Je soupirai fortement. J’étais persuadée que son apparence d’homme parfait en avait fait tomber plus d’une. Apercevant du coin de l’œil un jeune homme se trémousser, je me corrigeai « plus d’un ». Le troupeau entourait désormais notre mentor du jour.

- Nous pouvons enfin commencer.

Je me tournais en direction d’Hylana pour lui transmettre à quel point je le trouvais ridicule dans son costume trois pièces au milieu d’un camp, mais je la découvris très intéressée. Son animalus battait l’air avec sa queue. De mon autre côté, Laureen était occupée à sortir un carnet et un stylo de sa sacoche. Je levai les yeux au ciel et reportai mon attention sur le félin.

- Pour ceux que ça intéresse, je me nome Julian Dupuy. Je suis le lieutenant du clan Felida. Nous sommes ici afin de vous entrainer à la métamorphose.

Après une brève pause, afin de s’assurer que nous l’écoutions tous, le lieutenant reprit :

- C’est une compétence de base que tout métanimus se doit de maîtriser. J’espère pour vous que vous aurez acquis cette aptitude d’ici la fin du camp.

Je n’arrivais pas à déceler s’il nous traitait d’incapable ou s’il était vraiment sincère. Une main s’était levée pour demander ce que métanimus signifiait. Julian répondit sèchement que nous découvririons sa signification dans un autre cours. Il nous expliqua ensuite que nous aurions plusieurs paliers à passer. Nous commencions tous par la transformation en animal. La suite il ne l’expliqua même pas.

- Je passerai parmi les groupes que vous aurez formés pour vous indiquer la suite de l’exercice.

Nous le fixâmes, attendant son feu vert, mais il n’ajouta rien. Devait-on commencer ? Des groupes de deux ou trois se formèrent. Je me tournai vers Laureen et Hylana. La question ne se posait même pas, notre équipe était là. Sans plus tarder, à la place de ma cousine se matérialisa un magnifique berger australien. On ne voyait plus la différence entre elle et son animalus. Hylana ébouriffa son pelage gris taché de brun et repris son apparence humaine. Je l’imitai en me changeant en renard roux. Je me retransformai rapidement en humain.

- On nous prend vraiment pour des débutants, plaisanta Laureen.

Au même instant, Julian surgit à côté de moi. Je manquais de sursauter. Un éclair de malice traversa ses yeux, ce qui me fit froid dans le dos.

- Puisque cela te paraît si facile, pourquoi tu ne le montrerais pas à la classe ?

- Euh… je…, furent les seuls sons qui sortirent de la bouche de mon amie.

C’était trop tard. Le lieutenant la poussa au milieu de tout le monde. Chacun arrêta son activité pour regarder Laureen. Le silence se fit. Le rouge lui monta aux joues alors que la main pressente de Julian ne quittait pas son dos. Je n’aimais pas du tout cette situation. Ruby feula, mais le félin l’ignora.

- Votre attention s’il vous plaît ! Cette chère… Comment tu t’appelles déjà ? questionna Julian en se tournant vers mon amie.

- Laureen, commença-t-elle timidement. Laureen Poncet.

- Laureen Poncet, membre du clan n°23, va nous faire une démonstration.

Le lieutenant rejoignit le publique. Nos regards se croisèrent, il me défiait d’intervenir. Je connaissais Laureen, je la savais capable de muter et de revenir sous sa forme humaine sans aucun problème. Tous les membres de mon clan en étaient capables. Ce qui nous manquais plutôt, c’était de contrôler ces transformations. Ne pas changer sous l’effet d’une émotion forte. Laureen pris la forme d’une grenouille rainette bleue et retrouva sa forme humaine sans aucuns efforts. Julian se rapprocha de mon amie en applaudissant, un sourire moqueur aux lèvres.

- Bien. Très bien même. Nous pouvons passer à la suite. Montre-nous une transformation partielle maintenant.

Je faillis m’étrangler en avalant ma salive. Une quoi ? Laureen n’eut pas l’air de comprendre non plus.

- Excusez-moi, vous avez demandez quoi ?

- Une transformation partielle. Vous êtes sourd ou ignorant dans ton clan ?

Ruby courba le dos et ses poils s’hérissèrent. Becky, le berger australien de ma cousine, l’imita. Je ne comprenais pas pourquoi est-ce qu’il s’acharnait comme cela sur mon amie. L’avait-elle vexé ? L’assemblée semblait s’amuser de la situation. Certains ne se privèrent pas de rire franchement au commentaire du lieutenant.

- Transformation partielle, reprit ce dernier. Comme son nom l’indique, c’est quand une partie seulement de notre corps se change. Comme ce que j’exécute actuellement sous vos yeux.

Agitant sa main sous le nez de ses spectateurs, Julian fit apparaître des griffes à la place de ses ongles. Le publique applaudit. Comment étions-nous censés savoir exécuter une chose pareille ? Jamais ma mère et ma tante ne m’ont parlée d’un tel exercice. Il était clair que de n’appartenir à aucun clan, comme elles, n’avait pas que des avantages. Certaines informations venaient à manquer.

- Tu as vu, maintenant tu exécutes, ordonna le félin.

Laureen se concentra. Je voyais sur elle qu’elle se donnait vraiment les moyens pour y arriver. Je croisais les doigts dans mon dos, espérant qu’elle impressionnera le lieutenant afin de lui clouer le bec.

Les minutes passèrent et la blonde ne changeait pas. Des goutes de sueurs perlaient sur son front plissé par l’effort. Le publique s’impatienta.

- C’est pour aujourd’hui ou pour demain ? fusa une voix féminine.

Je levai les yeux pour reconnaitre la guépard du premier jour. Il ne manquait plus qu’elle. À croire qu’elle se balade toute l’année en mini-jupe et croc-top celle-là. Croisant les bras sous sa poitrine voluptueuse, elle leva les yeux au ciel.

- Bien, tu peux t’arrêter là, intervint Julian.

Laureen ouvrit les yeux. Elle lâcha un soupire, rassurée que l’exercice se termine ici. Gina, sa grenouille, sur la tête, elle s’apprêtait à faire demi-tour pour nous rejoindre. Le félin lui attrapa le bras. Je n’ai pas cherché à comprendre pourquoi il avait fait cela. La seule chose à laquelle je fis attention, fu le sang qui coulait sur le bras de mon amie. N’ayant pas rétracté ses griffes, le lieutenant lui avait poinçonner le bras de ses cinq doigts. Le temps d’un battement de cil, j’avais sauté sur le félin et lui avait saisi l’avant-bras. Ruby s’était attaquée à son animalus.

- Lâche là ! grognai-je.

Je sentais l’adrénaline monter en moi. Une puissante force avec laquelle je me sentais capable de tout. L’odeur du sang envahissait mon nez. Elle me donnait la nausée sachant à qui elle appartenait. Julian faisait bien une tête de plus que moi. Je vis dans ses yeux marron ses pupilles s’allonger pour devenir celles d’un chat.

- Vous voyez, ici on a un parfait exemple d’une transformation partielle.

Lâchant mon amie, le félin continuait de donner son cours comme si de rien n’était. Laureen s’empressa de rejoindre Hylana en se tenant le bras. Cette fois c’était moi le sujet de son discourt. Il se dégagea de ma poigne et en profita pour présenter mes griffes, mes dents et mes yeux à tout le monde, tel une bête de foire. Se tournant ensuite vers moi, il ajouta :

- Retiens bien cette sensation. Il faudra que tu puisses le reproduire si tu veux pouvoir passer au palier suivant de mon cours.

Je ne savais pas s'il parlait de l'exercice ou s'il me menaçait. Frappant dans ses mains, il nous ordonna de nous remettre en groupe afin de continuer à nous exercer. Maintenant je comprenais pourquoi il s’acharnait sur Laureen, il voulait m’atteindre. Me faire commettre une faute. Me ridiculiser entant que leader. Nous ridiculiser entant que clan. J’espère que ça se passe mieux pour les autres que pour nous.

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