Chapitre 7
Je hurlais. La douleur était tellement puissante que je me roulais, pathétiquement, par terre. Mon visage était couvert de boue, de larmes et de sang. Je saignais, mais la souffrance était surtout intérieure. Comme si une lente hémorragie s’était déclarée dans ma tête : mes oreilles, ma bouche et mon nez brûlaient.
Les battements de mon cœur s’accéléraient, ils me faisaient mal, pulsaient dans mes tempes, dans mon crâne, dans mes veines. Je devais réagir, mais je n’y arrivais pas. J'étais prise dans une étreinte de douleur où seule la mort pouvait me sauver. Je ne m’appartenais plus.
Encore une minute de passivité et je mourrai. Je devais me protéger, repousser Shin comme j'avais repoussé le visiteur de la veille. Je fermai les yeux, et tentai de me recentrer. Souffrance. Je continuai malgré tout. Petit à petit, je rassemblai des forces, concentrant le maximum d’énergie sur ma tête, quitte à négliger mes autres membres.
Je visualisais un mur opaque autour de mon corps, puis le ramassais en un flou lumineux qui encerclait mon crâne. La douleur se calmait, je me voyais au centre d’une muraille gigantesque, attaquée par les flèches psychiques de Shin qui s’écrasaient lamentablement sur mes pierres protectrices. Je n’avais plus mal. Je repoussais son assaut mental au prix d’un effort surhumain. Je me relevai tout en continuant mon exercice de visualisation. Cette fois-ci, c’était à mon tour de prendre l'offensive.
Plantée debout, au milieu de ma fortification magique, je m’imaginai lançant un aigle dans les airs. Il était mes yeux. Il tomba à pic sur mon ennemi et disparut dans son crâne. L’imbécile ne s’était pas protégé, trop confiant en son attaque. Il m’avait sous-estimée. J'étais en lui.
Il avait peur maintenant, je le sentais, je sentais tout ce qu’il se passait en lui. Il savait déjà qu’il avait perdu. Son cerveau était à ma merci. J'allais enfin voir qui les avait envoyés, lui et ses frères.
Je fouillai, perçus le début de sa vie. Pendant un moment, je me laissai attendrir par le jeune Shin. Il avait vécu dans une petite ville japonaise très semblable à celle de mon enfance. Il n’avait quasiment eu aucun ami mis à part Gi et Taï. Déjà très doué dans ce que l’on aurait pu appeler la « magie mentale », il était la bête noire dans ses écoles.
Même les institutrices le craignaient. Apparemment, à l’âge de neuf ans, il s’était révélé être un vampire psychique et avait commencé à se nourrir de son entourage sans s’en rendre compte.
Je connaissais vaguement ce dysfonctionnement. Certains êtres, qu’ils en aient conscience ou non, pouvaient pour une raison inconnue « dévorer » la force vitale des autres. Bien souvent, ce phénomène était léger et inoffensif. Les proches se sentaient simplement épuisés en compagnie de ces personnes-là. Plus rarement, en général chez les pratiquants de la magie, l’absorption d’énergie devenait essentielle et provoquait une dépendance. Alors, les choses ne pouvaient que dégénérer, entraînant la mort de certaines des victimes du vampire psychique, puis la sienne. Il était étonnant que ce garçon ait survécu aussi longtemps.
Un jour, on avait présenté à Shin un homme qui lui avait parlé longuement, lui expliquant ce qu’il était, un enfant aux capacités surprenantes, et ce qu’il n’était pas : un monstre. La rencontre s'était très mal passée. Shin avait fugué et était revenu plusieurs jours plus tard.
À son retour, il avait imperceptiblement changé, car il avait pris conscience de sa nature. L’année de son treizième anniversaire, il eut son tout premier ami. Un Français, expatrié à cause du travail de ses parents. Tout se déroula très bien pendant les six premiers mois. Shin devenant de plus en plus sociable, moins taciturne, s’ouvrant petit à petit aux autres.
Mais, un jour, ils s'étaient disputés. Rien de grave, son ami n’appréciait simplement pas qu’il lise dans ses pensées. Pour le provoquer, Shin avait insisté et usé de nouveau de ses dons. Cette fois-ci, le jeune européen avait tenté de résister, de fermer son esprit. Après plusieurs minutes de lutte psychique, Shin avait gagné, mais la bataille l’avait épuisé. C’était là que leur amitié avait dérapé.
L’effort qu’avait fait Shin avait été trop intense et il manquait douloureusement d’énergie mentale. Il n’avait jamais ressenti une « fringale » aussi écrasante. Il avait voulu se nourrir de son compagnon, juste un peu, comme il avait l’habitude de picorer à droite et à gauche jusque-là. Mais il ne réussit pas à s’arrêter. Son unique ami mourut par sa faute. Il eut une horrible agonie, des éclairs crépitaient tout autour d’eux, des objets volaient.
Shin se voyait dans le reflet des yeux de sa victime, il contemplait son propre visage qui devenait livide et dont les cernes noirs l'obscurcissaient, et il entendait les hurlements… Tant de cris qui venaient de l’invisible, qui ne s’expliquaient pas. Et sa magie qui déferlait, qui mugissait et qui le rendait presque sourd.
Je continuais à découvrir l’histoire de Shin, bientôt un homme en noir lui parla. Le même homme qu'il lui avait révélé sa nature, bien des années avant. Il avait un tatouage : un serpent enroulé sur le poignet gauche. C’était un recruteur. Il faisait partie de l’Ordre des Descendants d'Eren.
J’écoutai attentivement leur conversation, mais le Shin du présent hurla. Taï se précipita sur moi et me frappa à la nuque avec le plat de sa hache. J'étais complètement sonnée. Quand j’arrivai à me relever, je les vis s’enfuir dans la nuit, les éclairs les faisant réapparaître, parfois, au loin.
Je restai plantée là, le visage tourné vers le ciel. La pluie me lava un peu. Du sang, mêlé à une boue épaisse, coulait partout sur mon corps. Je devais trouver un moyen pour qu’Adam ne s’aperçoive de rien. Difficile de cacher mes blessures, et je ne savais pas comment soigner des plaies. Je ne savais même pas à quoi m’attendre avec lui.
Aurait-il conscience de ne pas avoir été présent dans cette dimension, pendant un temps en tout cas ? Qu’aurait-il vu là-bas ? De quoi se souviendrait-il ? Une chose était certaine : je ne pouvais pas modifier sa mémoire. J’avais déjà eu de très mauvaises expériences avec ce genre de sortilèges.
Lorsque j’étais amie avec Sovana, j’avais voulu lui faire oublier une violente dispute qui avait éclaté entre nous. Les effets secondaires ne s'étaient pas fait attendre, puisque ni elle ni moi ne nous rappelions le sujet de notre querelle, ni des quelques mois qui avaient précédé le rituel. Cela dit, nous étions restées fâchées.
Quoi qu'il en soit, mes souvenirs, mes fantômes, n’étaient pas vraiment importants. Ils me permettaient simplement de ne pas reproduire une erreur. Hors de question que je laisse Adam oublier mon existence.
Je m’approchai donc, lentement, de la barque. Je sortis de ma poche un petit cristal. J'étais vidée, j’avais besoin de forces. Depuis quelques années, je chargeais de mon énergie des pierres que j’emportais toujours avec moi. Elles me servaient de réserves. Je brisai celle-ci au sol. Une lueur dorée apparut, m’entoura et se précipita dans mes mains.
Je sentis la magie se raviver partout dans mon corps. Une douceur m'envahit, j'étais presque revigorée. En tout cas, j'avais assez de pouvoir pour tenter quelques sortilèges.
— Toi qui erres entre deux espaces, je te somme de me faire face, toi qui voyages entre deux temps, tu dois revenir à présent, ainsi soit-il !
Une lueur bleue filtra sous le petit bateau. Je passai rapidement ma main devant mon visage en chuchotant :
— Que mon apparence me soit favorable, et m’engouffrai sous la barque.
— Syrine ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je ne me sens pas très bien… J’ai dû me baisser trop vite.
Il paraissait vraiment mal en point. En plus de cela, le pauvre était très grand, sous cette embarcation minuscule il avait été obligé de se plier dans une position inconfortable.
— Oui, tu es tout pâle. Ne t’inquiète pas, il y a un orage, qui vient d’éclater. On est à l’abri ici.
Comme pour appuyer mes paroles, le ciel gronda plus fort.
— Ah ? Oui…
Adam ne me percevait pas telle que j'étais. Il avait sûrement, devant lui, une jeune femme un peu mouillée par la pluie, mais tout à fait présentable. Aucune trace de hache, pas de boue, ni de sang. Je ne savais pas exactement… difficile à dire ce qu'il voyait.
Ce sortilège avait des effets aléatoires, mais je ne doutais pas que le résultat était convenable, puisqu'il ne semblait pas s'inquiéter pour mon état de santé. Par contre, il ne durerait pas longtemps.
Je me donnai un air détendu et l’embrassai. L’une de ses mains effleura ma cuisse, l’autre se posa sur ma joue. La douleur fulgurante ne se fit pas attendre. Je sentis un peu de sang couler sur mon visage. Heureusement, il ne voyait rien. Je fis un petit bon en arrière.
— Hum… Adam ? On devrait rentrer ! Excuse-moi, je ne me sens pas très bien moi non plus.
— Bon, bon d’accord. On attend quand même que ça se calme ou…
L’homme n’avait pas eu l’occasion de finir sa phrase. Je m’élançai sous la pluie, lui sur les talons. Les poumons en feu, j’arrivai devant l’hôtel. Adam me rejoignit.
— Mais… à quoi tu joues ?
— Je suis désolée, Adam… Je t’aime.
— Syr…
Je ne le laissai surtout pas terminer, fis volte-face et me réfugiai dans le bâtiment. Adossée à la porte, j'attendis d'entendre sa voiture démarrer.
Mais pourquoi avais-je dit ça ? Je le connaissais depuis quelques jours ! Je me sentais ridicule ! Bon… Allez, n’y pensons plus ! Je vais me soigner, et me reposer. Je montai jusqu’à ma chambre, la magie s’évanouit totalement. Je me regardai dans le miroir. T'as vraiment une sale tête, ma vieille. Ils ne t'ont pas loupée.
***
Après avoir pris un bain brûlant, je soignai mes plaies tout en réfléchissant à cette soirée. J'étais assise sur le bord de la baignoire, passant un puissant désinfectant sur mes blessures. Mais qu’est-ce que ces Descendants d'Eren me voulaient à la fin ? Ce Shin… Sa vie, son enfance… Il m’avait profondément touchée. Il avait été courageux, d’une certaine manière.
Depuis qu’il était adolescent, depuis l’accident mortel, il ne se nourrissait plus de l’énergie des autres. Cela devait expliquer son teint livide, sa maigreur extrême, et la fragilité générale de son corps. Je n’arrivais pas tout à fait à imaginer le manque qu’il ressentait, mais c’était sûrement aussi difficile que de ne pas se restaurer pendant plusieurs jours. Peut-être pire. Toute son enfance m’habitait. J’avais l’impression d'être encore dans sa tête, de devenir lui. Il fallait que je fasse le vide, que je l'oublie.
Après m’être soignée, je m’assis sur le sol. Je fermai les yeux et tentai de vider mon esprit. Toutes les pensées que j’avais lues en Shin me fuirent petit à petit. Bientôt plus rien ne subsistait dans ma conscience.
L’image de Gi s’imposa alors à moi. Le résidu de notre rencontre était aussi terrible que l’homme lui-même. Irrésistible, charmant, implacable. Tout le mystère qui avait émané de lui, pendant les quelques minutes où nous nous étions parlé, ressurgit. Pourquoi m’avoir laissée vivre ce soir-là ? Qui était derrière cette attaque ?
De nouveau, je tournais en rond. Mes pensées finirent de m’épuiser. Je me sentais partir loin de tous ces problèmes, devenir indifférente malgré mon angoisse.
***
Le sol. J’avais la joue ankylosée à cause du sol. J’avais dormi par terre, une fois de plus. Pourquoi payer pour un lit si je ne m’en sers pas ? Si j’ouvrais les yeux, la lumière allait me donner une migraine horrible, c’était certain. Je pouvais rester là tout compte fait, sur le plancher, on n’était pas si mal à force. Sois un peu raisonnable.
J’attendis tout de même quelques minutes avant de m’asseoir. Un peu moins endormie, je me rendis compte qu’il n’y avait pas que ma joue qui était douloureuse. J'étais devenue une plaie gigantesque. De façon générale, j’avais cicatrisé assez rapidement, surtout qu’à l’accoutumée je mettais deux semaines pour me remettre d’une piqûre de moustique. Cela dit, des blessures tachetaient mon corps, un peu partout, sous forme de bleus et de lésions.
Je me levai péniblement, traînant ma carcasse courbaturée jusqu’à la salle de bain. En chemin, je rencontrai les vêtements que j'avais portés la veille. Déchirés, brûlés… méconnaissables. Arrivée devant la glace, je m’attendais à voir une bouillie de chair à la place de mon visage. Je découvris avec joie qu’il n’en était rien.
Bien entendu, quelques égratignures me barraient la figure, une bosse était apparue sur mon front, et ma lèvre était ouverte. Mais, mises à part ces quelques meurtrissures, je n’étais pas trop amochée. Je pourrais peut-être dissimuler tout ça à Adam. J’avais quasiment récupéré toutes mes forces, et il me suffisait d’ensorceler mon visage, le reste de mon corps serait caché par mes vêtements. J'allais me préparer, descendre prendre un petit déjeuner et puis j’appellerai Adam.
Je t’aime. Le souvenir m'assaillit. J’avais réussi à omis ce « détail ». Les joies de la mémoire sélective, vraisemblablement. Comment avait-il réagi ? Ce serait sûrement plus compliqué à gérer que mes blessures ! Quoi que… Je pouvais toujours lui demander d'oublier, il l'aurait fait, j'en étais certaine.
J'avais l’impression que des choses m’échappaient le concernant. Il avait un côté mystérieux que je ne lui expliquais pas. Il était solaire et affable, mais dégageait une tranquillité étrange, presque distante. Et puis, la plupart des hommes auraient fui avec le comportement que j’avais eu, ou auraient au moins exigé des explications plus cohérentes que celles que j’avais données à Adam jusqu’ici. Lui, il se contentait de hocher la tête d’un air entendu, et de me regarder avec ses grands yeux bleus. Dissimulait-il un secret ?
J’avais bientôt fini de me préparer. Je fis trois nattes à mes cheveux roux, que je tressai les unes avec les autres. Je mis une once de maquillage, allongeant mes cils, rehaussant mes pommettes, et colorant mes lèvres d’un marron léger assorti à mon fard à paupières. Pas plus. Ma tête me tourna soudain.
Kami me regardait et me dit de crier. Je le voyais rire et hurler « Warlock ! »
J’avais déjà eu cette vision. Pourquoi insister sur cette scène en particulier ? Bon, j’étais présente, d’accord. Et puis ? C’est vrai que nous en avions souvent reparlé avec Kami. Il était curieux que je ne me souvienne pas de la personne qui l’accompagnait. Je fis un effort pour me remémorer les conversations qu’on avait pu avoir sur cette époque. Le collège. Notre dispute. Ses moqueries pour me faire mal. On en avait toujours bien ri avec le recul.
Je me rappelais tout avec précision, sauf l’identité de sa complice. C’était comme si elle s'était entièrement volatilisée de mes souvenirs. Il y avait quelque chose d’anormal. Était-il possible qu'une personne disparaisse totalement d'une mémoire ? On se jouait de moi. On voulait me rendre folle. Celle qui avait possédé mon corps, et provoqué l’accident, avait effacé toute trace de son existence en moi. J'en étais certaine, tout en commençant à véritablement douter de ma santé mentale.
Si Kami savait que j’étais mêlée aux problèmes de Robin, mieux valait ne pas rentrer à Lyon. D’un autre côté, pourquoi me terrer ici ? Il faudrait bien que je lui dise ce qu’il s'était passé en réalité, et le plus tôt serait le mieux. On se vengerait alors ensemble.
Cela étant, un affrontement avec Kami pouvait être risqué si je n’avais pas toutes les réponses. Et puis il y avait Adam. Mais était-il une assez bonne raison pour rester ici ? Je décidai de remettre cette question à plus tard et de prolonger mon séjour en Bretagne au moins le temps de découvrir qui était derrière tout ça. C’était le minimum avant de repenser à mon retour sur Lyon.
J'allais téléphoner à Lélahel pour savoir si Kami était à ma recherche, et en profiter pour la remercier d'avoir expédié mes affaires aussi rapidement. Je voyais déjà mon père hurler, derrière, que j'aurais quand même pu venir dire au revoir avant de partir en vacances.
Heureusement que ma sœur était là pour avoir le rôle du véritable interlocuteur dans cette famille. C'était bien la seule à pouvoir tenir une conversation sans être agressive. Non pas que mon père ait été quelqu'un de violent. Seulement, il avait peur en permanence pour ma vie. C'était un homme très craintif pour ses deux filles, alors il avait du mal à se concentrer sur nos paroles, ou sur la réalité, obsédé par ses propres phobies.
— Allo ?
— Lélahel, c'est Syrine. Tu vas bien ?
— Oui, mais papa hurle depuis qu'il sait que tu es en Bretagne. Cette maison est un enfer !
— C'était prévisible.
Étrangement, j'éprouvai un énorme soulagement de savoir que mon père était en colère. Je prenais conscience que le monde réel existait encore quelque part sur cette planète. Là-bas, rien n'avait changé. Les choses continuaient à se dérouler normalement. Les habitudes et la familiarité réconfortantes de ceux qui nous horripilent souvent. Je poussai un soupir.
— Oui, complètement ! Et rends-toi compte de ta chance : il n'est pas au courant des raisons de ton départ, sinon ce serait l'apocalypse. Tu as reçu tes vêtements ?
— Je t'appelais pour ça. Tout est arrivé mardi, c'est exactement ce qu'il me fallait. Merci d'avoir fait aussi vite.
— C'est rien. Tout se passe bien là-bas ? Tu sais qui est derrière toute l'histoire ?
— Pas encore, mais j'avance. Dis-moi, Kami n'a pas appelé par hasard ?
— Non, pas de nouvelles. Tu veux le joindre ? Si ça t'arrange, je monte à Lyon et je vais le trouver au…
— Au Domaine Occulte, oui c'est ça ! Ensuite, je t'offrirai des seringues pour que tu te drogues ! Interdiction d'aller au Domaine Occulte avant ta majorité, c'est compris ?
Je n'avais pas envie de me disputer avec elle, mais ma sœur voulait rencontrer Raven, Chrystel et les autres. Elle n'avait pas vraiment conscience de ce que cela impliquait. J'aimais la voir encore innocente, curieuse des choses simples, j'aimais qu'elle soit encore étrangère aux mystères acides qui planaient autour du Domaine Occulte et des dangers de ce type de sorcellerie.
— T'es pénible. Moi, je n'ai personne avec qui partager la magie ! Toi, à mon âge, tu avais Kami, Sovana, Aï et tous les autres. Moi je suis seule. Je ne peux en parler à personne. Tu ne te rends pas compte comme c'est difficile !
— Je te l'ai déjà dit, ça viendra quand ça devra venir. Sois patiente…
— Facile à dire.
— On a déjà eu cette conversation Léa. Stop. Je dois te laisser. Je te rappellerai plus tard. En attendant, si Kami se manifeste… Essaie de l’éviter.
Oui, tiens-moi au courant !
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