Voilà ma micro story ;)

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Après six mois de chômage, Yann était enfin heureux. Il venait de décrocher un CDD. C’était payé au SMIC et il fallait tenir un rythme soutenu, son corps avait souffert les premiers jours. En revanche ses collègues étaient sympas, et l’ambiance générale plutôt cool. L’utilisation du téléphone portable était officiellement interdit par le règlement, mais en réalité si on n'en abusait pas, c’était toléré.

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Au travail Fabrice n’aimait pas quand ses collègues parlaient de putes. Autour d’un café, ils ricanaient en racontant leurs expériences. Ils étaient tous mariés et ils ne se gênaient pas d’avouer leurs infidélités. Fabrice ne les comprenait pas, il ne pourrait pas trahir sa femme ainsi. Payer pour faire l’amour, pour lui c’était impensable et même répugnant.

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À son poste Fabrice était concentré, il devait contrôler correctement les coffrets que Michel venait de câbler. Vérifier le bon fonctionnement, les serrages, c’était essentiel pour la réputation de l’entreprise. Entre deux tâches, il observait Yann. Ce jeune homme qui venait de commencer tenait la route, il était sérieux, mais il ne respectait pas le règlement et ça l’agaçait ! Il avait regardé deux fois son téléphone au cours de la matinée…

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Yann était autour d’une table avec des potes, et fier, il raconta :

— Mon chef, le Fabrice, il est cool ! Et aujourd’hui, il m’a dit mot pour mot ! Tu bosses bien Yann, c’est rare de voir des jeunes aussi motivés et consciencieux.

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— Fab, le petit jeune à l’air bosseur ? Il pourrait te seconder ? déclara le patron.

Fabrice était carriériste, il ne voulait pas devenir remplaçable, et ce petit jeune ambitieux pouvait à long terme représenter une menace pour lui. Sans pitié, il rétorqua :

— Il bosse pas mal, mais je le sens pas trop motivé, et puis il est lent. Mais bon c’est normal, il est toujours rivé sur son téléphone portable.

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Énervé, Yann expliqua à son ami :

— Je suis remonté ! Fabrice me dit que je bosse bien et on me garde pas ! C’est quoi le délire ? Ah si le patron m’a reproché d’avoir abusé de mon tél ! Tous les anciens l’utilisent et moi on me jarte pour avoir regardé l’heure et écrit deux sms.

— Mec, tu me parles de Fabrice Egresado ?

— Oui ? Pourquoi ?

— C’est l’ex à ma cousine et je peux te garantir que ce type est un véritable enfoiré !

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Fabrice était soulagé de voir Yann partir. Rabaisser ses collègues devant le patron c’était devenu sa spécialité ! Il était déjà à l’origine de trois licenciements ! Il fallait juste trouver le truc pour les décrédibiliser et les faire tomber. Sa devise, ne jamais encenser, toujours critiquer. Depuis qu’il l’appliquait, il n’a fait que gravir les échelons dans la hiérarchie. Comme quoi être un enfoiré ça paye parfois, songea-t-il.

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Comme il y avait moins de boulot, exceptionnellement Fabrice termina plus tôt, et désœuvré, il en profita pour s’arrêter chez la fleuriste. Sa femme appréciait les fleurs, il savait qu’un bouquet à 50 euros allait la combler de joie. Pendant qu’une employée le confectionnait minutieusement, il dégaina son portable pour réserver une table dans un bon restaurant. Ce soir, il sera le mari parfait !

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Heureux, il gara sa voiture dans la cour, et avec le bouquet à la main, il s’élança excité tel un gamin en direction de la porte d’entrée. Il l’ouvrit délicatement et fut surpris par la musique ambiante. C’était sur ce titre qu’il s’était marié. Il avança jusqu’au salon sans faire de bruit, et il resta figé en voyant sa bien aimé sur le sofa. Cuisses écartées et en sueur, elle subissait en gémissant de plaisir les assauts énergiques d’un homme.

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Fabrice s’empara du tourne-disque et d’un coup de pied, il l’envoya se fracasser contre le mur. Effrayée, sa femme se redressa brusquement, et l’homme se releva lentement en le dévisageant. Fabrice avait déjà vu ce gars, son cerveau tournait à cent à l’heure. Il ne l’avait pas reconnu tout de suite à cause de sa barbe, mais ce type, c’était Yann ! Fou de rage, il serra le poing, il allait casser le gueule à ce petit con !

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