hurle

Une minute de lecture

 Partout, la neige hurle.
 C'est un rêve je crois. Je peux le dire car je n'ai pas froid, marcher n'est pas pénible. Et j'avance derrière lui.
 J'ai voulu le suivre. Il m'a trouvé alors j'ai voulu le suivre ; le loup ancien. Il marche devant. Ses épaules roulent sous les poils, la peau, les muscles et la graisse et son échine. Je ne le vois pas, le vent est trop fort, la neige trop nombreuse. Je le devine et j'ai le désir entier et sauvage de serrer mes doigts dans sa fourrure, chaude et souple, d'y perdre le visage.
 Chacun de nos pas est une beauté qui me torture.
 Il est une encre noire quand le monde s'écrie blanc. Il est une profondeur et la toile du monde se fend. Il marche vers la grotte.  
 La grotte est une béance. Un œil noir comme un animal, ouvert. Il y disparaît lentement, sans contour. Il se fond et me laisse seul.
 La neige hurle. Emporte mes cheveux. Un œil noir comme un lac me regarde sans me voir.  
 Il a disparu et je vais le suivre.
 C'est un rêve. Je crois que c'est un rêve.

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