Au Sage
L'enfant, dit au Sage :
"Tu vois je me sais mourant,
Mais je ne souffre pas.
Je sais mes heures comptées,
Mais je suis là. »
Le Sage, à l'enfant :,
« C'est ta jeunesse qui te rend si optimiste, si tu avais mon âge, tu verrais autrement ! »
L'enfant, toujours souriant :
« Tu vois, je marche, je vois.
Je mange, j'entends.
Je ris, je pleure.
Tu vois je suis vivant. »
Le Sage, perplexe :
« C'est parce que tu n'as pas vécu, et que tu ne sais pas ce que tu perds. »
L'Enfant, comme une confidence :
« Tu vois, je ne sais pas ce que je vais perdre mais je sais ce que je possède et je suis chanceux, car nos jours sont comptés, pour tous, pour toi et moi ; la Mort ne donne pas de rendez-vous, elle vient. L'avenir est incertain, alors attrape le bonheur le plus petit qu'il soit, un rayon de soleil au travers des arbres, l'odeur de la rose, le sable entre les doigts, le regard d'un proche, ou le sourire d'un inconnu. Le bonheur existe tant qu'on est vivant. Et, Vivant, je le suis encore... »
Le Sage, ému : « Alors, je vais commencer à vivre. »
Texte écrit il y a bien des années, une réponse d'un enfant à un adulte qui tous deux souffraient d'une Leucémie. (reflexion basée sur une vraie discussion).
Annotations
Versions