La Patience

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La patience est un art.

L’art de garder son calme, de se laisser le temps de choisir, de décider, de s’orienter, de prendre de bonnes décisions sans précipitation.

Avant tout c’est la capacité de laisser ce temps à soi-même mais aussi aux autres.

La patience est une qualité, difficile à défendre et à justifier dans notre société stressante ou tout doit se faire rapidement et efficacement.

Mais comment concilier rapidité et efficacité ? est-on moins bon lorsque l’on est plus long ? Obtient’on moins de réussite en étant moins rapide ?

La patience est-elle désuète et passée de mode ?

Si nous analysons les origines de la patience…on se rend compte au début de notre histoire que la patience n’est pas innée chez l’homme, avec un grand H.

L’homme – depuis sa conception – veut tout ce qu’il admire ou rêve et le veut de suite.

Ce postulat est d’autant plus vrai que l’homme est jeune, nous le verrons ensuite…

A l’inverse la patience est pour les femmes, et la courbe est inversement proportionnelle à celle des hommes, sauf lors du passage au stade grand-mère.

Les femmes sont en effet capables de bercer leur enfant en pleurs des minutes entières sans ressentir autre chose que de la compassion ou de l’inquiétude.

L’homme lui ne peut difficilement supporter ce qu’il ne comprend pas ou ne maîtrise pas facilement.

Son impatience agit sur son orgueil, il ne réagit qu’en tant que chasseur à l’origine néolithique qui décide de la vie de sa tribu.

Il considère que la patience est une perte de temps, sauf lorsqu’elle est nécessaire lors des affûts de chasse ou elle a une importance capitale, garantissant la survie de la tribu.

On se rend compte alors de la césure entre l’homme et la femme.

La femme prend la patience à bras le corps, elle le vit chaque instant.

Avec patience elle attend son mari parti chasser, elle supporte les pleurs et les disputes de ses enfants, elle supporte la solitude le soir et la peur de la nuit, enfin elle encaisse la mauvaise humeur de son mari revenu bredouille de la chasse…

Bref la patience est dans ses gènes, cependant celle-ci décline le jour ou la femme s’émancipe de son mari ou de sa famille.

Elle réalise alors, et ceci est valable autant dans la population primitive que dans la société moderne, que la patience est à jeter aux oubliettes et que le quota est épuisé !

La patience a vécu, vive l’émancipation et la vie rapide et instantanée !

La femme veut vivre, le monde du travail lui est ouvert et lui impose ses enjeux : efficacité, productivité, compétition, progression. On assassine ses rivales ou l’on meurt, on devient has-been ou compétitive.

L’homme, lui, est très à l’aise dans ce milieu. Il a peu connu la patience, ou alors ça l’a énervé ou mis mal à l’aise, donc le monde de la compétitivité et de la rapidité lui est familier.

Il veut tout et tout de suite, fait la chasse aux personnes de son équipe qui sont trop long sous couvert de patience.

Les résultats sont là, quelquefois catastrophiques, car le manque d’impatience entraîne souvent finalement des décisions hâtives et sans projection, telle une partie d’échec ou avancer son roi dans la précipitation cause l’échec et mat.

On en arrive au postulat suivant : la patience est nativement dans les gènes de la femme, en trop grande quantité mais nécessaire voire vitale dans son rôle de mère. Elle décline dans notre société moderne et s’empare alors de l’homme, qui lui a inconsciemment souffert de l’absence de cette qualité pour progresser dans sa vie sans profiter pleinement des joies cachées de sa progéniture impatiente…

Finalement, en phase de mûrissement, l’homme devient patient.

Il met ça sur le compte de l’expérience, il se plaît à croire que sa connaissance du monde et des choses de la vie lui a apporté cette qualité, qu’il a pût la faire évoluer et que désormais il la maîtrise pleinement.

Ce n’est que leurre. La fatigue de sa vie de chasseur puis de travailleur lui a ôté toute forme de précipitation, et surtout toute envie de précipitation !

La patience devient son arme et son excuse dans sa vie de senior.

Il se surprend même, en compagnie de sa chère et fidèle compagne, qui a toujours eue cette qualité au fond de son âme, de râler auprès de ses enfants lorsqu’ils s’énervent avec leur progéniture… « Calme toi, sois patient avec tes enfants !! tu les stresses bon sang !! »

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