L'atelier fourmillait en ce chaud après-midi de la fin de l'été. Pour une fois que nous serions toutes présentes pour le futur défilé qui aura lieu pour le salon de l'érotisme.

Sabine avait un regard bleu comme toutes les nordiques, le teint clair et de longs cheveux blonds comme les épis de blés. Elle sentait bon la cannelle. Une poitrine à faire damner un saint. Elle était en beauté et particulièrement avec cet ensemble qu'elle allait présenter.

Tout en dentelle à balconnet pour le haut, une culotte assortie ainsi que des bas noirs de soie retenus par des portes-jarretelles. Elle évoluait sous mes yeux et je ne pus retenir quelques délicieuses envies de caresser sa peau qui se dévoilait ainsi à mon regard.

Nous nous retrouvions quelques fois à trois, Nathalie et moi-même. Nous avions toutes les trois le même âge, 25 ans. Ce job nous le faisions pour payer chacune, nos longues études. C'était le côté sympa de nos retrouvailles qui, bien souvent, se terminaient dans une valse douce de saveurs saphiques, dans la tendresse d'échanges coquins et de jeux où le plaisir devenait le but d'une soirée bien arrosée.

La veille avait été de cet acabit.

Nous étions toutes les trois fort énervées. L'heure tournait et autour de nous que papotages, petits cris et feulements dans la recherche de ces sous-vêtements. Des éclats de rire fusaient partout. Nos soirées étaient notre récréation qui souvent précédaient ce genre de représentation où nous ferions rêver hommes et femmes sous les projecteurs.

- Céline, aide moi vite, vite, cela urge !

- Oui oui, Nath, j'arrive lui dis-je en terminant d'ajuster mes bas noirs à couture sur de longues jambes. Mes cheveux courts et bouclés de couleur auburn tombaient un peu trop dans les yeux. J'avais quant à moi une présentation de dentelles noires suffisamment transparentes pour laisser voir le bout de mes seins qui ne pouvaient s'empêcher de pointer sous un désir passager et troublant.

Sabine mitraillait avec sa dernière acquisition d'appareil photo, nos préparatifs. Ces clichés serviraient ensuite à compléter son portfolio de prises qui se voulaient artistiques. Nous nous amusions à prendre des poses toutes plus suggestives les unes que les autres. Une main qui se pose ou des doigts qui s'égarent, le tout en noir et blanc. Des langues et baisers qui se cherchent et se mêlent.

J'étais allongée auprès de Nath qui me susurrait dans l'oreille :

- Celine, ma douce, comme j'ai aimé, hier soir, ta langue passant sur mes cuisses et sous le slip que tu as écarté. J'en ai encore envie. Dis-moi quand ? Tes lèvres sont jûteuses et appétissantes. Jamais je ne suis rassasiée. Et là je mouille pour toi. J'ai faim de toi.

-Oui ma chérie, c'est pareil pour moi. Joignant le geste à la parole, je pris un bout d'élastique entre ma bouche. Envie de tirer très fort et ensuite le relâcher, histoire de lui signifier qui de nous deux menait la danse.

- Gardez la pose s'écria soudain Sabine.

- Génial les copines, et une supplémentaire pour ma collection. Elle fit plusieurs clichés en rafale.

- Je les intitulerai : "Couture dentelée" précisa Sabine, non sans une pointe d'humour.

Soudain ce que j'avais entre les dents céda. Un autre cliché imprévu m'aveugla.

- Oh non ! Sabine, tu n'as tout de même pas osé ! Assise à terre, l'élastique entre les dents, j'avais bonne mine.

Je me levai et courus derrière elle en riant.

- Tu me le paieras lui dis-je, et ceci dans le prochain train que nous prendrons, coquine ! Attends-toi à de délicieuses et tortueuses représailles.

Sabine que j'avais immobilisée contre le mur tourna son visage vers le mien et murmura :

- Cette dernière prise très inattendue, je l'avoue, terminera la présentation de mon book.....et....​mmm.....

05-09-2012 - One-Shot écrit avec Sixtine Lust sous forme de défi, à partir d'une photo.