2041

Conférence sur les évènements ayant eu lieu en l'année 2040.

Nouvel Ordre Mondial

Puisse Dieu nous pardonner et les âmes meurtries retrouver la paix promise.

«  Bonjour à tous, je m'appelle Sarah Morgan et comme vous le savez, je suis une des quatre personnes à avoir travaillé en secret sur le dossier Armageddon et à avoir sauvé le monde ou du moins ce qu'il en restait.

Tout d'abord, je voulais préciser que j'aurai pu ne jamais être parmi vous.

En effet, ma mère et moi avons survécu lors de l'attaque du World Trade Center en l'année 2001 grâce au sacrifice d'un seul homme, Peter, à qui nous devons une reconnaissance éternelle...

Il est étrange de se dire que si je n'avais pas survécu, nous ne serions pas là où nous sommes aujourd'hui, ce qui est aussi le cas des trois autres personnes.

Nous sommes tous des survivants d'un événement tragique et nous devons tous la vie à une personne qui a sacrifié la sienne pour nous permettre à nous de continuer. Une vie donnée, une vie offerte. Mais à quel prix...

Mais nous sommes là aujourd'hui pour raconter le début de l'enfer sur terre. Je crois qu'il n'y a pas d'autres mots pour le nommer.

Le jour où la Terre a décidé de se rebeller, de toutes les atrocités accomplies en son sein par nous les hommes, inconscient de créer notre propre malheur et notre propre perte.

Tout commença par un virus, puissant, rapide, mortel.

Le patient zéro s'appelait Joshua, il avait 19 ans. Il était parti en randonnée dans le parc de Yellowstone avec ses amis, pour fêter leur future entrée à l'université. Ils s'étaient installés près d'une grotte pour la nuit, pensant être à l'abri des ours et autres bestioles.

Pourquoi le virus s'était-il réveillé à ce moment là précis où des humains se trouvaient à proximité ? Je pense que c'est la Terre elle-même qui en a décidé ainsi, comme pour tout le reste d'ailleurs.

Joshua s'est réveillé, fiévreux, malade, vomissant de partout. Il contamina ainsi sans le vouloir sa petite amie et ses meilleurs amis. Tous inquiets de le voir aussi mal en point, ils décidèrent de rentrer, non sans croiser d'autres randonneurs sur le chemin, aidant ainsi le virus à proliférer de plus en plus vite.

Ils rentrèrent chez eux, à Los Angeles, ayant contaminé sur la route toutes les personnes de la station service où ils furent obligés de s'arrêter pour nettoyer la voiture. Ils étaient tous malades à présent. La contagion se répandit rapidement tout autour d'eux. Puis les autres randonneurs étrangers en vacances prirent l'avion pour revenir chez eux, contaminant ainsi tous les voyageurs et c'est ainsi, qu'aux quatre coins du monde, le virus se répandit comme une trainée de poudre.

La vitesse de propagation était telle que personne ne put l'anticiper. Lorsqu'ils prirent la décision de fermer les frontières, il était trop tard, bien trop tard.

Une véritable pandémie. Pire que la grippe espagnole, que la peste. Il n'existait à l'époque aucun antidote, aucun remède, les antibiotiques étaient complètement impuissants à enrayer le phénomène, aucun vaccin. Il s'avéra même que le vaccin contre la grippe saisonnière avait même un effet encore plus dévastateur, accélérant encore plus la maladie chez les personnes vaccinées.

Les hôpitaux furent très rapidement submergés, des camps de fortune durent être construits pour pouvoir accueillir tous les malades, dans des écoles, des gymnases. Partout où il y avait de la place.

Mais il en venait encore et encore et surtout, il n'y eut aucun survivant à ce virus. Il était mortel à 100%. Une fois malade, vous étiez condamnés à très brève échéance.

Le monde sombra alors, revenant à des temps immémoriaux. Tout d'abord, il y eut une pénurie rapide d'antibiotiques, de médicaments. Les trop nombreux corps furent jetés dans des fosses communes et brûlés à la chaux.

Puis ce furent les denrées alimentaires, les bouteilles d'eau qui vinrent à manquer. Car il s'avéra par la suite, mais toujours trop tard, que l'eau avait été contaminée aussi.

Tout le monde resta cloitré chez soi, plus personne ne voulait prendre le risque de sortir, d'être contaminé et de contaminer sa famille. Les maisons contaminées étaient marquées d'une croix rouge puis brûlées. C'est ainsi que des villes disparurent entièrement.

Plus rien ne fonctionna, plus d'école, plus d'administration, les centrales nucléaires furent arrêtés au fur et à mesure, l'électricité vint à manquer rapidement.

Le monde retomba à l'âge de pierre.

C'est là que j'intervins. Travaillant pour l'OMS, j'ai travaillé en collaboration avec toute une équipe sur le virus et à trouver un vaccin. Malheureusement, ce ne fut pas facile et après de nombreuses années et des milliards de morts, le vaccin fut enfin trouvé, par hasard, par accident.

Mais ne dit-on pas que les plus belles réussites découlent parfois de simples accidents de parcours ?

Ce fut le cas pour moi. Une mauvaise manipulation et la solution fut trouvée.

Mais il était si tard, tant de vies détruites.

Nous avons administré le vaccin à toutes les personnes encore vivantes, dans le monde entier, nous déplaçant nous-mêmes pour remettre le précieux vaccin. Et ce fut la fin du premier cycle de terreur.

La vie essaya de reprendre son cours. L'électricité revint, les entreprises alimentaires recommencèrent leurs stocks et provisions pour les diffuser de partout, l'eau fut décontaminée, traitée et redevenue buvable. Les administrations re-ouvrirent, suivies par les hôpitaux à nouveau libres d'accès.

La vie reprit son cours mais la leçon fut dure à encaisser.

D'autant plus, que la Terre n'avait pas dit son dernier mot pour détruire l'espèce humaine. »