Conférence du Nouvel Ordre Mondial : la revanche de la Terre, 2ème partie
2041
Conférence sur les évènements ayant eu lieu en l'année 2040.
Nouvel Ordre Mondial
William Porter
" Nous étions si heureux d'avoir été sauvés de ce virus destructeur que nous n'avons rien vu venir au premier abord. Tout avait du être reconstruit et nous pensions vraiment être tranquille. Mais le destin en avait décidé autrement.
D'abord, comme je le disais, personne n'a rien vu. Je venais juste de réintégrer ma maison de retraite, dévastée comme toutes les autres par le virus, pensant enfin pouvoir finir mes vieux os tranquilles. J'avais œuvré pour la communauté toute ma vie, d'abord en tant que professeur en géologie, maître conférencier par la suite dans le monde entier et je ne voulais qu'un repos bien mérité.
Aussi quand j'ai vu arriver l'armée, j'ai compris qu'il se passait encore quelque chose. Mais pourquoi venir me voir moi ? Un pauvre vieux complètement décharné, à l'article de la mort... Bon en fait c'est ce que je voulais faire croire mais mon médecin ne cessait de me dire que j'allais tous les enterrer. Il a fait parti des premiers à partir, il ne saura jamais à quel point sa prédiction était juste. Enfin, je m'égare, revenons à nos moutons.
Un colonel de l'armée est donc venu me chercher, en fauteuil roulant en plus ! Pauvre idiot, qu'il soit comme je suis à mon âge et on en reparlera ! Quoique je crois qu'il est mort? Non ? Je ne sais plus. Enfin peu importe...
Je suis arrivée dans une base secrète, j'avais l'impression de me voir dans une vieille série télé d'espionnage que ma mère affectionnait tant.
Lorsque j'ai vu les schémas sur grand écran. J'ai compris de quoi il retournait. Le virus avait failli nous détruire tous, maintenant c'était l'océan qui se rebellait contre nous. La plus grande œuvre de ma vie était ma thèse de doctorat relatant la montée brutale et inexorable des eaux au fil des années. Mais d'après ce que je voyais à présent, ma thèse était devenue réalité et à une vitesse plus grande que tout ce que j'aurais pu imaginer. La hauteur des océans ne cessait de monter, inondant déjà des terres, des îles entières.
Tout était resté secret car le monde se relevait encore difficilement de l'attaque première. J'étais stupéfait par leur capacité à tout contrôler mais il était vrai que internet ne refonctionnait que depuis peu et encore que dans certains endroits et avec des accès plus que limités.
Donc l'eau montait de plus en plus mais ce qui leur faisait, nous faisait le plus peur se passait en antarctique. Un immense iceberg était sur le point de se briser et dans le même temps allait libérer une masse d'eau incroyable, qui allait entraîner un tsunami géant.
A cette époque, nous ne savions pas que nous n'avions que très très peu de temps devant nous, ni aucune idée de la vague géante et meurtrière qui allait s'abattre sur nous. Pauvres innocents et pauvres fous que nous étions alors!
Nous avons fait des calculs, refait encore et encore des équations complexes pour essayer de trouver à quel moment cela allait se produire. Nous pensions alors sincèrement que nous avions le temps d'évacuer les populations. Je le redis, nous étions vraiment stupides ! Lorsque j'ai trouvé la bonne équation, le bon calcul, la bonne date, il était bien trop tard.
Le lendemain de mon arrivée à la base, au passage qui était souterraine, point important pour la suite de l'histoire !, le gros iceberg se disloqua et la vague se forma.
Une vague tellement immense qu'elle pouvait sans contexte rivaliser avec celle mythique du déluge. Il fut donné l'ordre à tous les gouvernements de lancer l'alerte au tsunami mais pourquoi faire franchement ? Jeter encore plus les gens dans les rues, les menant vers une mort certaine ? Bon c'est vrai, de toute façon, ils étaient condamnés.
L'évacuation commença alors des villes côtières les plus proches, Norvège, Danemark, Royaume-Uni, France, Portugal pour l'Europe, puis les Etats Unis, le Japon, les îles du Pacifique... Le monde entier en somme. Un sacré bazar, vous pouvez me croire ! des millions de personnes essayant de se réfugier dans les hauteurs, en pure perte bien entendu. Je vous laisse imaginer la terreur qu'ont du ressentir ces personnes, coincés dans leurs véhicules, leurs maisons, dans les hôpitaux, les maisons de retraite... Je repense à mes pauvres amis là-bas, qui n'ont pour la plupart même pas du comprendre ce qui leur arrivait. Mourir par noyade, la pire des morts pour moi.
La vague était immense, plusieurs centaines de mètres et ravagea tout sur son passage. Du fait des reliefs, elle se démultiplia en de multiples tsunamis. On assista en direct à des scènes de panique, des moments d'horreur.
Les îles du Pacifique furent détruites, les unes après les autres, le Japon fut engloutie en une seule vague, les côtes des deux Amériques submergés...
Puis l'eau, comme elle sait si bien le faire, se retira, ne laissant derrière elle que débris et vies brisées derrière elle.
Mais malheureusement ce n'était pas encore fini.
Anéanti par tous ces morts que nous aurions pu éviter en travaillant davantage, je consultais alors les derniers schémas et ce que j'y vis me brisa le cœur en mille morceaux. Ce n'était malheureusement pas fini, ce n'était même que le commencement de l'horreur et de la colère de notre planète Terre. Je suis honnête, je comprends sa colère et pourtant malgré cela, elle nous laisse encore des chances pour nous en sortir.
Mais trêve de pensées, revenons à notre histoire. Donc ce n'était pas fini. Loin de là. Une deuxième plaque venait de se détacher à la suite de la première et s'avançait donc en eau douce, ce qui risquait de la voir se briser elle aussi. Et elle était aussi immense que la première. Nous ne pouvions rien faire pour corriger ce problème, aussi nous sommes-nous penchés plutôt sur l'évacuation des derniers survivants de la première vague.
Il fallait être en hauteur, ça tout le monde l'avait compris mais où ? l'avantage de la première vague était que la hauteur des océans ayant augmenté, il était plus facile d'atteindre certains lieux, en hauteur donc. Je sais je me répète mais c'est important !
Aussi, une immense opération de récupération fut lancée pour récupérer les survivants et les mettre en sécurité sur les hauteurs en Amérique du Sud, plus précisément au Chili, sur les lieux même du télescope géant, qui devait nous trouver des petits bonhommes verts... Tout fut organisé pour accueillir le plus de monde possible et il en fut de même pour le Mont Blanc, l’Himalaya, la cordillère des Andes...qui devinrent des arches, comme dans l'histoire de Noé, sauf que là, elles n'allaient pas voguer dans les océans... Je crois que je me perds un peu, mon grand âge vous comprenez ?
Ainsi, il n'y eut pas de perte. Mais la deuxième vague, elle, emporta les derniers vestiges de civilisation. Tout fut détruit.
Beaucoup crurent être maudits, punis pour les actes ignobles des humains. Et ils avaient raison. La Terre se retournait contre nous. Nous ne sommes rien face à elle, pas plus des miettes que l'on écrase du pied. Elle redonnait forme à ce qu'elle aurait du être si l'homme n'avait pas existé, n'avait pas pourri notre terre première, défié la nature à tout prix.
Nous nous sommes retrouvés sans rien, les continents furent rendus après le retrait des deux vagues dans un un état naturel que nous n'avions jamais connu, que de la terre, des sols humides. Il ne restait plus rien des bâtiments, vestiges et monuments célèbres qui avaient fait la renommée de tant de villes comme Las Vegas, New York, Paris, Tokyo.
Nous sommes donc restés dans les arches, le temps de reconstruire un minimum. Nous n'étions pas très nombreux et nous avons décidé d'un commun accord (qui aurait été encore impossible il y a peu) de rester sur un seul continent, celui de l'Amérique du Nord pour refonder ce que nous appellerons plus tard "Le Nouvel Ordre Mondial". Une seule nation pour le peu d'humains qui restaient encore sur cette terre.
Mais malheureusement, la Terre, la Nature, Gaïa, qu'importe le nom qu'on lui donne, n'avait pas encore dit son dernier mot et avait décidé de tous nous décimer.
Nous n'avions même pas encore quitté les arches que le troisième fléau s'abattit sur Terre.
Il fallut un miracle pour que les humains s'en sortent une fois de plus.
Mais cela est une autre histoire et je libère la parole, à votre grand soulagement je vois, aux deux personnes à qui nous devons encore d'être ici.
Je voudrais juste rajouter une chose : Gaïa a décidé de nous décimer, c'est la stricte vérité mais autre chose, alors appelez le Dieu, le Grand Créateur, Bouddah, que sais-je encore, a aussi tout fait pour nous sauver. Car nous quatre, réunis ici en ce lieu, doivent la vie par le sacrifice d'une autre. Je n'ai eu de cesse de me dire que le destin en avait décidé ainsi pour contrer les plans machiavélique de la nature pour nous détruire et ainsi nous remettre dans le droit chemin. Donc merci à ceux qui se sont sacrifiés pour que nous soyons au jour d'aujourd'hui ici dans cette pièce. Cette fois-ci, j'ai terminé.
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