Epilogue : "Et j'entends siffler le train..."
- Qu'est-ce que vous fabriquez encore, Monnier ? Magnez-vous un peu, sinon on va rater le train...
- Mais c'est que j'ai pas envie de partir, moi !
- Cessez donc de faire l'enfant, Monnier ! De toute façon, nous n'avons pas le choix, nous sommes mutés. Sanction disciplinaire qu'il a dit, le divisionnaire.
- Encore un coup bas de Turnier et Moche, ça ! C'est moche...
- Ou Turnier, avec ces deux-là, on ne peut jamais savoir. Mais que voulez-vous, Monnier, ils n'ont pas votre esprit de corps...
- Moi je suis l'esprit ; c'est Eléonor le corps.
- Rho, Monnier !
- Ca va me manquer tout ça, Commissaire ! J'vous jure, ça va me manquer.
Le train entra en gare. Je sentais bien que ça lui foutait le moral dans les chaussettes, à Monnier, le fait de devoir partir. D'abandonner tout un pan de sa vie ici, sur le quai n°1. Eléonor le rejoindrait plus tard, à la montagne. Un coin perdu où il ne se passe jamais rien.
Le train quitta la gare, pile à l'heure, à croire que pour une fois, il s'était réglé sur la montre suisse de Monnier. Et dans son sillage, les feuillets et rapports de nos enquêtes voletaient.
Monnier ne disait plus rien, il regardait juste le paysage défiler par la fenêtre. Et je fis comme lui, en partance pour de nouvelles aventures, vers l'inconnu.
"Et j'entends siffler le train
Et j'entends siffler le train
Que c'est triste un train qui siffle dans le soir..." (1)
(1) : Paroles empreintées à la chanson de Richard Anthony : "J'entends siffler le train"
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