8. 23,09,22, SARCELLES SUITE
Qu'ils étaient bons les bonbons que notre père ramenait du marché. Un ami à lui y avait un stand bien achalandé aux tarifs raisonnables. Des friandises comme celles-là ? Mais ça n'existe plus ! On ne trouve que de vilains trucs élastiques pleins de chimie, hélas !
Un jour que nous étions allés, jouer aux agrès : barre fixe, barres parallèles, anneaux, corde, poutre, trapèze, dans la cour d'école. Pour moi, c'était sans le portique car j'avais déjà le vertige. Quand arriva l'heure du goûter, j'envoyai ma sœur chercher le ravitaillement pour notre frère et moi. Elle revint les mains pleines de nos casse-croûtes et me demanda de l'aider à passer le grillage. Comme j'étais occupée, je lui ai répondu de se débrouiller.
Elle a essayé et elle est tombée, la tête en avant, atterrissage sur un tesson de bouteille. C'était horrible. Elle saignait en abondance et pleurait tout autant. Je n'arrivais pas à la faire sortir de la cour. Par chance, un couple en train de bricoler dans sa caravane sur le parking attenant vint m'aider à l'exfiltrer de ce piège. Ils m'ont aussi donné un gros morceau de coton à mettre sur la blessure de son front le temps d'arriver chez moi.
J'ai ramené ma sœur couverte de sang à la maison et ça a été direct les urgences, points de suture etc. Je n'étais pas fière, je me sentais responsable et quand j'ai eu fini de raconter l'histoire, à la maison, la conclusion a été cuisante. J'ai dû avoir aussi mal qu'elle mais pas au même endroit.
Chez nous, les enfants ça ne s'éduquait pas, ça se dressait.
Annotations