LA PEUR QUI RÔDE , CHAPITRE 2

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De nouveau seuls à la maison. Pour la même raison et dans les mêmes circonstances, avec interdiction formelle d'ouvrir porte ou fenêtre même d'un seul millimètre, rapport à mon premier exploit. J'étais bien sûr responsable de mon frère et de ma sœur. Ce n'était pas très souvent et nous apprécions ces moments de « liberté ».

Nouvelle partie d'un jeu de société, je ne sais plus lequel. Ça bataillait car il y avait soupçon de triche, mais ça n'a pas duré. Le calme étant revenu, nous avions repris la partie jusqu'à ce qu'un bruit étrange attire notre attention.

C'était bien l'hiver cette fois. Il était tombé pas mal de neige les jours précédents. Le gel qui avait suivi formant une croûte de glace en surface. Ce que nous entendions ressemblait à des pas faisant céder cette croûte. Ça se déplaçait lentement le long des murs extérieurs, dans le silence total de notre quartier. Nous suivions le mouvement de pièce en pièce, accrochés les uns aux autres, effrayés. J'avais en main le couteau de cuisine le plus grand que j'avais trouvé, précaution prise en début de partie, suite à la psychose qui régnait dans la région. Les pas firent le tour du pavillon, descendirent les quelques marches menant à la rue et disparurent dans le silence nocturne.

Cette fois, je n'avais pas eu le courage d'ouvrir pour voir ce que c'était et nous n'avons pas repris la partie. Les petits étaient accrochés à moi. J'ai passé un long moment à les calmer et nous sommes allés au lit, réfugiés sous les couvertures.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, nous avons raconté ça à nos parents. Ils ont tout de suite été très inquiets, même s'ils ne le montraient pas trop. Nous sommes tous sortis pour inspecter le sol. Il y avait des traces de pas taille adulte. Elles étaient entrées par le portillon, avaient fait le tour de la maison, ressortant par là où elles étaient venues. Je me souviens de froid de la peur qui nous avait envahis, nous les enfants, les parents peut-être aussi.

Il s'en est suivi une période d'angoisse générale au village, durant laquelle nous n'avions pas le droit de sortir sauf pour aller en classe en restant en groupe.
On expérimentait déjà le confinement.


Pour infos:

1 Marcel Henri Barbeau, né le 10 août 1941 à Liancourt (Oise), est un tueur en série qui a sévi dans les alentours de Nogent-sur-Oise dans les années 1970. Il est l'auteur du meurtre de sept femmes et de celui d'un homme, ainsi que de trois tentatives de meurtre, commis entre 1969 et 1976. Ses crimes avaient toujours lieu le soir ou tôt le matin d'où son surnom de « Tueur de l'ombre ». ( Wikipedia )

2 Alain Lamare, né le 10 juillet 1956 (66 ans) à Fruges (Pas-de-Calais) est un ancien gendarme français, connu du grand public sous le surnom de « tueur de l'Oise » ou de « tueur fou de l'Oise ». Auteur de plusieurs crimes de mai 1978 à avril 1979 dans le département de l'Oise, sa participation à l'enquête ralentit beaucoup celle-ci. Arrêté, il est reconnu pénalement irresponsable de ses actes et n'est pas jugé. ( Wikipedia )

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