Larme de soie sibylline

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Larme de soie sibylline

CHAPITRE 2

« La douce lumière de la nuit n'était qu'illusion car s'y cache derrière la froideur de notre peur. »

- On fait quoi ?

- C'est ta faute ça !!! Pourquoi t'as commencé à l'agresser comme ça !!! Maintenant on va se faire gronder !!

- Et alors ? Y a que ça qui te dérange ? Pff t'es qu'une gamine !

- Bah à cause de toi maman me rachètera pas de poupées.

La grande fille soupira et attrapa la main de sa petite sœur d'un geste bien vif.

- Ne dis rien. Allons nous en.

- Mais...

La jeunette fut éteinte de parole, sa bouche endiguée par la main de son aînée.

Les deux sœurs prirent la fuite d'une course ancestrale ne prenant fin qu'à leur arrivée fulminante à leur habitat. Un départ sonore puisque les voisins avaient sorti leurs prunelles attentives à l'émeu qui eût lieu en temps-présent.

Des regards furtifs finalement. Leur attention décousue de mon état immigrant le long du sol sans que l'on ne m'y extirpe. J'avais l'impression de plonger dans la terre de plus en plus profondément sans pour autant y trouver le noyau de la sphère. Je faisais une chute abyssale qui s'estimait à une échelle non calculable car la mesure était incommensurable.Mes oreilles freinaient le bruit incandescent des voitures qui accéléraient, pressant le pas tout en ignorant mon étalement ne pouvant que persister.

Mes yeux broyant du noir, n'apercevaient aucune lumière distincte de déclencher mon réveil. J'étais éprise par la couleur la plus sombre qui à quiproquo n'en était pas une.

Je divulguais de toute ma non-bénédiction un état sinistre et pitoyable que je n'aurai jamais souhaité dévoiler.

Et pourtant la vie nous réservait bien des surprises.

J'avais dans l'espoir d'échapper à toutes mes craintes. Je vivais actuellement dans un monde où la peur me faisait suffoquer.

Que ce soit dans la vraie vie ou dans mes pensées les moins atteignables...

Que faire pour ne plus m'y confronter ? Je n'avais pas de solution à ça et c'est bien cela qui me rajoutait toute cette méditation. Il y avait deux couleurs qui me faisaient trembler comme un mixeur qui machinaient mes organes. C'était le noir et le rouge. Quand la lumière ne savait plus où m'éclaircir il n'y restait que ça : le noir. Et quand le noir m'englobait littéralement, je plongeais ma concentration vers une flaque de rouge s'illustrant au centre de cette sobriété.

Mes yeux embrasant l'herbe verte pomme se noyèrent de plus en plus dans l'immensité que je vivais au vu de ma solitude, je rampais graduellement vers la hauteur du ciel.

J'allongeais mes bras vers la verdure qui se prononçait ouvertement devant moi et escarpai un léger mouvement des pieds pour terminer accroupie. Des vertiges reprenaient le dessus me faisant quelque peu tourbillonner floutant ma vue de nouveau mais je repris rapidement le contrôle.

Subrepticement je m'étais donc enfin relevée cachée de tous visiblement.

Je n'entrevoyais rien mise à part une route studieuse et délicate de propreté où se trouvait entourée de maisons subjectivement alambiquées pour ma part.

J'étais de l'avis que toute cette superficialité n'était pas tout à fait sophistiquée.

Il manquait le raffinement d'une nature libre et démunie.

Malgré cela j'affectionnais les couleurs fastueuses qui étaient disposées à mon environnement. Par contre, vu le peu d'intérêt pour quelqu'un qui paraît mi-mort en plein milieu d'un jardin, je méprisais totalement les gens de ce quartier.

Je souhaitais qu'ils subiraient tous à leur tour une mégarde de la même augure avec une situation qui puis est légèrement différente et plus abjecte vis-à-vis d'eux. L'idée de l'imaginer me fit glousser d'un frisson impartial.

J'étais sadique et cela ne me dérangeait pas.

Le fait que cela puisse me faire rire je ne trouvais pas que c'était une très mauvaise chose. Je me disais pour me réconforter de ma malveillance qu'ils ressentaient eux de l'indifférence à ma souffrance, alors pourquoi éprouver du plaisir pour la leur serait considéré comme mal ?

Je continuais de m'esclaffer avec complaisance dans une bonne humeur soudaine et anodine. Mon sourire scintillait grâce aux reflets larmoyants du soleil qui pénétraient ainsi ma peau d'une ardeur nuisible pour ma santé.

Je ne savais plus si le soleil m'avait tapé sur la tête ou si j'étais juste totalement folle. À jouer pour le jeu du choix question-réponse je fus tenter de choisir avec grande souplesse le choix d'un mixte totalitaire des deux.

Oubliant la tribulation précédent cette situation ainsi que les deux petites idiotes auxquelles j'eus du me confronter, je devins ravie d'hanter les lieux pour me moquer effroyablement des personnes qui le faisaient sûrement en retour vers moi.

À ma grande euphorie, je fus tentée de continuer de déployer toute la joie que je pouvais laisser entrevoir, mais j'en fus interrompue à coupe-vent.

Je me retournai pour apercevoir une chevelure noire constellée de sa plus belle vénusté. Aussi vite que je l'eus vu il disparut de ma vue.

Aberrée par cette transparence instantanée, la disparition aussi rapide qu'un agile mouvement de jambe en pleine course poursuite me fit palpiter.

Dans un sens je me disais qu'avec le fait que je venais de constater le fait que je semblais folle pour ma propre perception de moi-même, un indice m'indiquait que cela pouvait puiser de mon imagination.

Je n'attendais pas forcément une réponse quelconque à la question à laquelle je venais de me poser mais quelque part j'étais intriguée par le fait si : oui ou non je venais de rêver.

Car vu la vitesse imminente de l'abrogation de sa présence pour laquelle je venais d'assister, je fus curieuse d'à quel point je pus devenir détraquée.

Mes yeux n'étaient absolument pas de bons analystes. Du moins c'est ce que j'en pensais.

Mais malgré cela je pus savoir que même avec la vitesse de la lumière, sa chevelure sembla plutôt longue, assez pour que je ne puisse pas voir son visage.

Je n'eus pu avoir le temps qui trop borné m'empêcha de pouvoir décrire sa coupe.

Mais quelque chose était sûr.

Assez pour parler de sa couleur de cheveux.

De tous les noirs que j'eus vu, il me semblait qu'une force obscure phosphorescente l'étanchait.

Un corbeau des plus malfaisants n'aurait un noir aussi profond que le sien que l'espace de même d'une demie seconde je faillis de m'y perdre.

La seule lumière qui devait lui faire briller cette attirance à ma curiosité devait être très contraste au reste de sa crinière.

Soudainement, mon téléphone vibra.

Une vibration qui d'ailleurs me fit sortir de mes gonds, au vu de cet écho qui me fit raisonner mon encéphale.

Un léger coup d'œil se devait d'être lancé à mon téléphone portable dépassant lestement de mon jean décapé noir qui tremblotait dans ma poche arrière.

J'enroulais ma main autour de celui ci afin de parvenir à déchiffrer l'appel provenant.

« Tom.»

Je ne me souvenais pas avoir eu déjà connaissance d'un certain Tom sachant l'endroit où je me trouvais, le numéro venait d'autant plus d'ici.

Comment cela se faisait t-il que je puisse avoir le numéro de téléphone d'un inconnu enregistré sur mon appareil téléphonique ?

Je décrochais donc avec tourment.

« Allô ?...

Ma voix grelottait avec une inquiétante voyante même de celui qui ne peut percevoir.

- C'est moi.

La voix stridente ne fit que m'étonner. Cela sonnait comme un ton ironique et obscène.

- Qui êtes vous ? Ou devrais-je demander qui es tu ?

- Je pensais pourtant être enregistré sur ton téléphone portable, ça me déçoit...

Je ravalai ma salive que ma glotte poussa un cri intérieur excédent.

Je ne pus répondre de suite me forçant à pousser un son de ma bouche.

Je me tus de le tutoyer de nouveau.

- Je n'ai pas la moindre idée de votre identité réelle mais ça ne m'intéresse absolument pas, veuillez voir ailleurs.

- Ton père n'avait pas l'air d'être très préoccupé par ton sort pourtant, que t'arrive t-il?

Le sarcasme ornait sa voix. Je ne savais pas si je devais appeler ce que je ressentais de la peur ou de la haine.

Bizarrement je n'avais pas l'impression que ce sentiment actuel était habituel... Sentiment ou émotion.. Je n'en comprenais le sens.

Comme si mon subconscient sonnait à ma porte et la claquait de toutes ses forces pour pouvoir me faire passer un message.

Je n'avais pas vraiment envie de le laisser rentrer et je continuai donc notre échange sans abréviation.

- Mes liens familiaux sont bien brefs pour appeler ça un père, mon géniteur n'a rien à voir avec moi, il se fiche de moi et à inversement pareil.

Bizarrement la fourberie de ma voix trahissait le mensonge que je dissimulais jovialement d'un sourire satanique.

- Étrange. Ce n'est pas l'impression que je pus avoir par rapport aux informations que je détiens.

- C'est que vous vous faites certainement corrompre.

- Tu ne devrais pas trop jouer avec nous tu sais.

Je restai silencieuse.

- Et bien je ne pense pas me mêler avec vous d'une quelconque manière je vous laisserai la même paix que vous me permettrez.

Ses yeux se plissèrent en crépidule. Il aurait presque l'air sérieux et m'épeurait quasiment.

- Tu n'auras sans doute plus la même assurance bientôt.

Son sarcasme était parti de son intonation.

J'écarquillai donc soudainement les yeux pour sentir son regard transperçant à travers mon mobile qu'il ne voulait que m'effaroucher.

Mon bide se resserra subitement. Je ressentais vraiment de plus en plus ma gorge barricader mes sécrétions.

Sachant que les mots ne sortaient plus de ma bouche à mon plus grand étonnement, j'entendis des bips sonores gronder mes oreilles.

Il venait de raccrocher.

Tom... Ce fut le nom de celui qui venait réellement de basculer ma journée à ça.

« ça. » C'est ce dont j'avais à faire en ce moment.

Le pourquoi de l'appel m'était totalement anodin.

Ce type à la fois trivial et ironique avec cette part sérieuse morose qui épatait sournoisement ma frayeur.

Je semblais bouleversée par trop d'événements en un seul jour.

Comme si trop d'un coup vinrent d'arriver.

Et pour cause, j'étais sensée être une personne dans son genre unique certes, mais des plus communes.

Au final je me demandais bien en quoi je pouvais être le centre d'intérêt des ces personnes qu'il eût à appeler « nous ».

« Tu ne devrais pas jouer avec nous tu sais. »

Cette phrase ne cessait de se répéter dans ma tête et une souffrance frappante afflua ma faculté de concentration spontanée.

Tout basculait scrupuleusement et je ne savais plus comment dénigrer ce qui m'arrivait à l'instant présent.

Je me tins la tête de manière brève et je soupirais doucement mais assez obstinément pour que l'on m'entende sans effort.

Une nouvelle crise me dénonçait son arrivée capricieuse que je me contenais de retenir malgré mon paradoxe.

Mes soufflements étaient instables, j'avais l'impression d'être dans une panique totale.

Totalement amorphe, je débitais sur le sujet de si je devais donc me rendre ou non à la maison pour déployer un état sinistre.

Ma mobylette n'était pas très loin puisque la villa où je logeais était aussi relativement proche de ma position.

Mais je restais réticente sur le fait de : oui ou non revenir sur mes pas pour rentrer ou m'enfuir.

Je me demandai donc si après ce qu'il vint de se passer si la meilleure chose à faire était d'affronter concrètement la chose ou de l'éviter.

J'avais toujours su que mon père n'avait rien de clean mais je ne savais pas si me joindre à cette duplicité.

Le conjointement de tous ces méfaits que je ne pourrais que nommer comme néfastes me tambourinait la tête.

En revenant à mon objectif de départ, c'est là que je ne peux qu'en venir à la conclusion que le mieux à faire serait de m'y conventionner.

« Partir ou mourir. »

C'était la phrase qu'il fallait que je me dise pour que tout devienne plus facile à effectuer pour moi.

Je devais rapidement trouver un échappatoire à tout cela pour qu'enfin je puisse sortir des affaires de l'homme qui si je puis me permettre de dire, m'a élevé.

Si j'allais à la fac et qu'en supplément de ça, c'est quelque chose qui m'intéresse vraiment je n'aurai donc rien à y perdre.

Puis vu le nombre de questions qui m'embobinaient la tête, ce serait une idée qui bruissait de toute son ampleur.

Surtout si ma spécialité choisie était la psycho.

Répondre à mes propres questions pour arrêter de penser en permanence aux bêtises que la vie se permettait de m'accorder en longitude.

Mais les choses étaient toujours plus compliquées quand on se rappelait que mon père ne cessait de me surveiller et de me lier tout de même à ses crapuleries.

Ce fut donc là que je fis un choix.

J'allais m'accrocher à mon objectif et seulement et uniquement à ça.

Je fuirai quand j'aurai obtenu ma place à l'université car en toute droiture et franc-parler, absolument rien ne me retenaitici. Et je poursuivrai certainement des études juridiques après avoir réglé mes affaires. Pour faire avocat par exemple. Et le pourquoi de ce choix me semblait évident.

Traçant mon regard mélancolique vers la direction de ma villa je soutenus de nouveau le fait que cette rue odieuse était aussi la mienne.

Malgré les défauts de mon sadisme saugrenu, je ne devais pas devenir comme eux. Pas injustement en tout cas.

Mais les gens de la villa où j'étais -les domestiques donc - n'avaient même pas bougé le moindre petit doigt pour se déplacer pour me porter à l'aide.

Certes, cela n'a jamais du leur être ordonné puisque la source de leur salaire était mon père.

L'humanité était devenue bien matérialiste ces temps-ci.

N'étant point étonnée par cela je n'y pensai donc déjà plus puisque je basculai mes pieds qui accentuèrent même la gravité du sol de leurs lourds pas somnolents.

Ma villa était composée de quelques étages. Deux. Et un sous sol. C'est là où j'avais mon petit confort. Ma chambre, ma salle de bain et mes toilettes auxquels mon lieu de squattage.

Au rez-de-chaussée, il y avait le salon, un bureau, la cuisine des toilettes et une salle de bain. Au premier étage était constitué lui de trois chambres, toutes avec des salles de bain et toilettes inclus.Bon il faut avouer que c'est un luxe agréable.

Tandis qu'au second, une chambre, deux bureaux et une salle de jeux. L'utilité ? Je n'en avais point d'idées, puisque personne ne s'y rendait.

C'était juste la maison principale et aussi l'une des plus banales. Il manquait une seule chose pour que je puisse dire qu'elle serait la maison dans laquelle je pourrai vivre.

Mon père avait quelques autres maisons dans quelques endroits divers dans le monde. Edgar avait par contre un goût plutôt subtil et pour les peu de points communs que nous possédions, j'aimais le style de la maison plutôt basique.

Un style adapté à aux fanatiques du beau et qui coûtait cher.

Le style baroque, celui qui qui me plaisait et que j'affectionnais.

L'extérieur de la maison était tout aussi joli. Les arbres agrémentaient avec la grâce des sapins, la parure de l'architecture. Il y avait des arbres de cerisier. Appelés « sakura », ou « arbre de sakura », il n'y en avait qu'au Japon, c'était la première fois que mon jardin en disposait. C'était chouette. Je visionnais plutôt peu la description que j'argumentais parce qu'en réalité je sortais peu de ma chambre étant devenue casanière depuis peu. Autrement dit, quand je nommais cela « depuis peu » ça signifiait bel et bien mon arrivée au Japon.

De toute manière je ne pouvais pas revenir en arrière.

Et ceci était un fait, alors il fallait tout simplement que j'avance et me retourner vers le passé ne servirait certainement à rien.

Au final me diriger vers la voie que je choisissais était la seule façon pour que les choses aillent dans mon sens.

Pénétrant ma maison, je montais ma chambre.

Les domestiques qui avaient croisé mon regard, m'avaient salué convenablement comme à leur coutume, malgré les murmures de jurons que j'eus entendu qu'elles eurent penser pouvoir me cacher dissimulant leur voix timide et pourtant des propos cauteleux derrière leur grand sourire.

Elles parlaient de mon manque de classe malgré le haut statut d'Edgar.

Elles sous-entendaient que je devais me comporter d'une manière chic due à mon rang social.

Malheureusement pour elles, en France, nous n'avions pas autant de manières qu'au Japon. Mais plus de franchise visiblement.

Je me retournais donc pour les aborder moi-même avec le même sourire qu'elles affichaient devant moi.

« Et qu'il y a t-il au repas ce soir ?

- Euh, oui mademoiselle, alors... L'une des deux domestiques sortit de sa poche une carte où le menu devait sûrement être diffusé. Sa chevelure brune hésitant entre le noir et le châtain attachée en arrière lui donnait l'impression d'être une femme droite et carrée. Ses yeux bridées, noir exquis et pourtant grands ouverts nous laissait savoir la chirurgie qu'elle eut affaire dans le passé. Sa bouche fine suivait son nez droit et élégant. Un menton élancé et une peau rien hors du commun, malgré son maquillage ne terraient pas les rides de son âge. Elle économisait sûrement pour arranger cela.

Et bien ce sera, velouté d'avocat en entrée, tempura de légumes accompagnées de ses beignets au calamar et à la crevette ainsi qu'une coupelle de salade de fruits du chef. Nous avons essayé d'adapter à vos coutumes françaises.

Je la fixais en réfléchissant comment venger leur mauvaise langue et j'eus une idée.

- Vous n'avez pas commencé votre cuisine tout de même ?

- Et bien, si nous sommes sorties faire les courses pour le repas et nous comptions nous y mettre tout de suite... Répondit la domestique cadette. Elle par contre était bien plus jeune, elle entrait dans le milieu du métier cela se voyait directement. Elle devait être dans la vingtaine, son physique était beaucoup moins attrayant que celui de sa supérieure. Sans aucune chirurgie et avec qu'une légère touche de maquillage lui palissant le visage, elle donnait l'air d'une fille pure et naïve avec au final des côtés effrayants quand on la connaissait de plus près. Sa couleur capillaire naturelle ainsi que celle de ses yeux étaient donc comme tous les gens typiquement japonais.

- Très bien reprenez le plat alors, je déteste les fruits de mer et j'ai l'impression d'être une fille aux rondeurs disproportionnées. Pourquoi est-ce un repas composé uniquement de fruits légumes et poisson ? J'ai très bonne mémoire et je me nourris à peine le midi, j'ai besoin de beaucoup manger le soir. Pas de plats ne contenant presque aucune graisse et avec quelques vitamines dans chaque légume. Oh j'ai une idée. Et si vous alliez au macdo me prendre les nouveaux burgers sortis ? Avec un ice tea, un mc flurry et puis des potatoes. Menu maxi best of m'ira merci. Je sais que je peux compter sur vous, vous êtes nos meilleurs domestiques après tout, allez je vous laisse à toute à l'heure ne tardez pas trop. »

Je me retournai donc de ma plus belle allure avec toute la classe et le chic qu'il me manquait à leurs yeux amblyopes avec leur paire de lunettes dégradée par leur mauvaise personnalité. Sachant qu'elles allaient sûrement dénigrer mon attitude qu'elles jugeraient certainement dorénavant, carrément de vulgaire.

Ça m'amusait bien. Je n'avais que faire de cela.

Au final elles voulaient garder leur travail, qui ne leur plaisait certainement pas mais qui leur permettait de se donner un certain genre d'appartenir elles aussi d'une toute autre catégorie.

Celle des gens idiots j'aurai aimer leur dire !

Tout de même elles ronchonnaient.

« - Quelle petite garce cette fillette dis donc, à parler à ses aînés comme si nous ne méritions pas le respect qu'elle nous doit.

C'est l'aînée des deux servantes qui grommela son mécontentement tandis que l'autre continuait à poursuivre.

- C'est sûr qu'elle devrait nous le payer et qu'on lui mette une souris dans ses cochonneries dans ces fast-food sans qualité nutritionnelle. Au moins elle comprendra qu'ici elle mange bien.

- Tu es ici depuis pas longtemps mais tu comprendras bientôt qu'ici les histoires de famille sont très compliquées et qu'entretenir une relation avec les maîtres n'est pas anodin. Mais elle elle exagère carrément. Sa mère est partie trop tôt elle aurait du penser à entretenir son éducation et son homme au lieu de partir avec un autre homme...

- Quoi carrément ?! Elle a fait ça ?! Mais c'est vraiment dégueulasse ce genre de femme !

L'aînée surprise de la hauteur de la voix que la cadette avait laissé monter lui tapa le dos.

- Chuuut, c'est une rumeur uniquement, mais ici les domestiques on est pas dupe. Vu comment il la laissait seule la plupart du temps elle a clairement du aller voir ailleurs et j'avoue que cela ne m'aurait pas étonné.

- Et bah dis donc, avant de me marier j'y réfléchirai sept fois avant de dire oui..»

J'étais dans le bureau. Finalement au lieu d'aller dans ma chambre mes pieds se détournèrent. J'appelais ça le bureau mais c'était plus une sorte de bibliothèque. C'était le bureau d'Edgar, la bibliothèque d'Edgar, enfin tout lui appartenait de toute manière.

Le coup de fil de Tom m'avait surprise de manière à ce que je n'arrivais pas à penser à autre chose. Je me disais que j'y trouverai peut-être des indices vu qu'il avait mentionné mon père. Je me demandais aussi comment pouvait-il connaître notre relation familiale ? Ou plutôt, ils, vu qu'il n'était pas seul.

Il n'était pas vraiment le genre de type qui se confiait à n'importe qui, connaissant l'histoire d'amour de maman et Edgar je ne comprenais pas comment aurait-il pu leur intimer quelque chose d'aussi personnel ?

Et surtout quand ce n'était pas quelque chose dont il était fier du moins c'est ce que j'espérais.

J'avais pensé à vérifier s'il n'y avait pas des caméras parce que finalement c'était un lieu très important pour lui. Je me suis dit on sait jamais.

J'examinais donc précautionneusement chaque angle et même ceux donc je ne pensais pas cela puisse leur permettre de captiver des images de lui, ses documents ou autre. Après tout je n'étais pas dans leur tête alors je devais imaginer tous les endroits possibles.

Je me rappelais donc que dans les films des fois ils mettaient même des micro-caméras dans les livres. Alors une étincelle dans ma tête me retrancha à étudier le contenu de chaque livre. Bien entendu je ne le lisais pas j'écorchais les feuilles en me demandant y trouver des informations top secrètes que mon père ne me disait pas. Dans aucun d'eux il n'y avait de micro caméra ou quoique ce soit quand tout à coup une pile de livres me tomba dessus. C'était de quoi en faire tomber à la renverse plus d'un. Et oui cela dans tous les sens du terme.

Assommée et étourdie par le poids de ces lourds bouquins qui tourmentèrent mes capacités à reprendre de suite ma recherche.

J'attrapais les livres en les remettant dans un ordre au hasard que je connaissais pas quand j'aperçus un autre semblant différent des autres qui semblaient plus ou moins tous communs (professionnels,médecine ou grande littérature).

Je penchai ma main avec audace quand je fus interrompue avant même l'avoir touché.

« - Niptia ?

Erk. C'était Edgar qu'est-ce qu'il faisait là ? Normalement il était toujours occupé donc en dehors de la maison et pénétrait son bureau le soir en rentrant et y retournait peu après avoir mangé.

- Euh, qu'est-ce que tu fais là ? Enfin je veux dire tu ne travailles pas ?

Je perdais un peu ma langue paniquant de quelle raison aurai-je pu lui dire de ma présence dans son bureau.

- Hm, oui en effet. J'ai du terminer plus tôt car j'ai oublié des dossiers que je devais consulter pour l'hôpital, vu que finalement notre arrivée est tout de même récente j'essaie de gérer les choses bien.

- Oui c'est évident, te connaissant tu dois être réellement occupé par les problèmes d'ordre premier.

Il avait senti mon ironie oscillant les sourcils et les rabaissant pour montrer la peine à l'entente de cette phrase.

- Je suis désolée, je n'arrive toujours pas à t'accorder de temps..

- Non ce n'est pas grave, le coupai-je simultanément, ça tombe bien que tu rentres plus tôt je voulais te parler.

- Ah oui et de quoi ?

Il paraissait vraiment étonné et je ne savais pas en fait de quoi aurai-je pu lui parler parce que je n'en avais aucune envie et je ne voulais pas mentionner le fait que Tom le mystérieux abruti bizarre m'avait appelé.

Je me creusais la tête et j'en venais que je pouvais lui parler d'une chose que je lui parlerai certainement dans tous les cas.

Ce n'était sûrement pas le bon moment, et j'avais encore à réfléchir là dessus mais je n'eus pas le choix et je me lançai.

- J'ai quelque chose à t'annoncer.

- Dis moi ma chérie, répondit-il d'un sourire délicat et affectueux.

- Je vais aller à la fac.

- Mais c'est super ça ! Je suis content que tu ais enfin quelque chose à faire ici toi qui t'ennuyais tellement tous les jours, à dévaler des aller retours entre ta chambre et la cuisine !

- Oui enfin... Loin d'ici. De toi de cette maison. Dans le sud du Japon. J'ai entendu que la spécialité qui m'intéresse était pas mal enseignée là bas et le programme tenait la route et est très intéressant.

- J'ai bien fait de ne te forcer à rien finalement tu décides de toi-même. Mais cela fait loin quand même tu ne penses pas que..

- Non. L'interrompis-je encore, j'ai besoin de réelles distances et je reviendrai dès que tout ira mieux dans ma tête.

- Bon on en reparlera plus tard, je suis sûr que tu changeras d'avis...

- Tu as bon espoir alors j'ai bien réfléchit, mentis-je, ce sera là bas et pas autre part. Tu participeras au paiement du loyer n'est-ce pas ?

- Je suis occupé, on en reparlera ne t'inquiète pas ma chérie...

Il s'était déjà avancé à ramasser le débarras que j'eus gaffer de faire tomber de son étagère immense. Il ne me grondait pas, il ne me félicitait pas non plus, je pense qu'il s'en fichait.

Au fond j'ai abordé le sujet pour essayer de trouver un sujet pour combler le pourquoi du comment j'étais arrivée là.

Mes yeux se plissèrent, le scrutant abaissé et se relever pour stocker le vide que je venais de procréer dans ses précieuses archives uniques en leur genre.

Au final mon regard, se finissant en néant en repensant à ce fait avéré.

Il utilisait toutes les expressions possibles inimaginables pour me montrer qu'il m'aimait mais pourquoi son attitude arrivait à me faire croire le contraire ?

Je le haïssais mais une part de moi me disait que je n'en avais peut-être pas totalement rien à fichtre de mon p.. Edgar.

J'avais une tristesse contrariante qui bourdonnait de mon estomac à mes yeux et qui traversait la gorge sans sortir par la bouche. Les mots atteints par ce chagrin ne sortaient pas. Je me retournais vivement sans qu'il n'eut prêté une attention particulière à mon départ pourtant tapageur mais sans bruit de sa part.

Sortie du bureau je me plaquais contre le mur en me tenant la bouche.

Outch. Une douleur peu commune au cœur m'oppressait et cela en étant déconcertant. Les larmes montèrent presque aux yeux mais je les ravalai avec ma salive dans ma gorge pour ne pas qu'elles remontent.

Le fait que mon insensibilité ou mon « hypersensibilité » si je puis dire advenait dans des moments inattendus comme celui ci pourrait devenir encore plus déplaisant à l'avenir. Mais je persistais à insister sur le fait que ignorer mes problèmes avec lui en les fuyant d'une certaine manière me ferait peut-être devenir plus forte. Et j'avais tort. Mais je continuerai de penser cela.

En sachant que j'avais tort. Mais j'en avais conscience et le principal c'était qu'un jour je pourrai peut-être changer d'avis en sachant que je m'étais trompée si je m'induisais réellement sur une erreur perpétuelle qui ne m'amènera pas plus loin que le bout de mon nez. J'étais en réalité une gamine qui voulait être une « adulte » mature mais éloignée des humains. De ceux capable d'engendrer un mal volontaire à tout être vivant sans un besoin nécessaire...

Mon coeur continuait de marteler ses pulsions cognant ma poitrine comme s'il voulait sortir. Qui sait, voulait-il aller taper le crâne d'Edgar de ce que je définissais d'impassible ?

Un pétillement encore soudain me fit grincer des dents mais il se calmait enfin.

Je ne sus pourquoi je ne partis pas de suite restant sur ce mur à quelques centimètres de la porte.

J'avais comme l'impression que quelque chose m'échappait.

Je devais revenir pour être certaine de cette occupation.

En attendant j'irai certainement dans ma chambre lire quelques livres et siroter un diabolo framboise (ou plusieurs) avant de déguster mon repas.

M'allonger dans mon lit, synchronisée à une lecture savoureuse, en partant dans un monde qui n'existait que dans mon imaginaire était un passe temps imprévu qui arriva encore une fois dans ce pays étrange. J'espérais ne pas m'endormir, "il" m'effrayait encore.

-

Un grand type élancé marchait dans la rue semblant se diriger vers un endroit précis et s'arrêta donc au moment venu. Il avait des cheveux courts, non coiffés d'un noir dense et d'un regard frénétique par la couleur de ses yeux d'un rouge vicieux. Il avait une carrure solide, des vêtements banals, mais un col descendant laissant apercevoir son torse. Il parlait avec un autre jeune homme, semblant dans la vingtaine, d'un physique plus que charmeur, cheveux longs, noir glacial, et des yeux semblables à son partenaire avec un vide dans les pupilles plus présent.

« - Depuis quand t'es là toi ? C'est pas ton territoire.

- Nous n'avons point de territoire à ce que je sache, nous vivons tous les deux au Japon.

- Joue pas sur les mots, on a pas la même catégorie et on s'entend pas spécialement bien... Et t'es pas vraiment du Japon, pas du tout même.

- Exact. Et alors ?

- Alors toi et tes sbires indifférents au monde, foutez le camp avant que l'on soit en guerre entre nous même, s'énerva t-il.

- De toute manière il n'y a pas que nous au Japon.

- Peu importe, à moins que t'aies un coup spécial à préparer ici ? Vous allez enfn agir ?

- Tom, je l'ai eu.

- De quoi tu parles ?

- La volonté.

- Celle de N ? Te fous pas de moi vous autres les impénétrables, vous ne pouvez pas ressentir ce genre de truc. C'est comme ça et pas autrement. Sinon tu t'es trompé dé catégorie, décréta t-il brusquement.

- Non ce n'est pas juste être flegmatique, on est bien ce que l'on est, mais, on l'a tous ressenti, très peu d'entre nous uniquement. C'est pour ça qu'on est venu des États-Unis. On est quatre.

- Bon, j'en ai rien à foutre de ton groupe qui ne sait rien discerner de ce monde absurde. Nous on a de vraies préoccupations et on sait à quoi s'attendre et où mener nos actions. Kai m'a dit de te prévenir, et de l'informer de vos mouvements au final tu as répondu sans que je demande même si je sais très bien que vous ne ferez rien.

- Je ne te le dis que parce que je lis en toi et que je savais que tu allais me demander ça.

- Vous, sales copies d'humains qui n'avaient aucune personnalité ou sentiments, vous ne pouvez pas connaître la volonté de N. Votre impassibilité m'énerve comme si vous étiez de vrais...

Il se fut coupé.

- Je n'ai plus rien à dire. Bonne soirée à toi.

Tom le retourna et lança un coup de poing vers le visage, probablement visant le coin gauche de sa joue. Malheureusement pour lui, l'interpellé esquiva son coup et lui retourna crûment le bras sans aucun remord. Tom se pencha en se tenant le bras exprimant une componction absurde sur le visage et une haine éprouvante à dévisager. L'acolyte brun à ses côtés le regardait de haut de ses yeux apathiques. Il partit sans aucune rancœur ni mégarde.

Tom l'observait partir et chuchota qu'ils manquaient de sentiments mais qu'ils savaient comment utiliser ses cinq sens. Un sourire sépulcral affichant de mauvaises intentions s'exhiber sur son visage.

-

J'étais remontée de ma chambre dans la cuisine. Je jetais des œillades. Tout le monde mangeait, les femmes de chambre avaient sûrement dit le message que je leur avais dit de faire passer. Je mangerai seule ce soir.

Je ne m'en plaignais pas. Après tout c'était mon choix.

Je réfléchissais à des méthodes de ninja pour ne pas me faire attraper.

Je me disais il fallait que je sois discrète et rapide. Et ne pas oublier que si je les surveillais, ils me gardaient aussi dans un coin de leur tête.

J'avais été turlupinée toute à l'heure par ces bouquins pas mal lourds d'ailleurs.

Quand ils me sont tombés dessus, j'avoue avoir pensé qu'un ouragan venait de dévaster une ville menée à tout saccager. J'étais le palmier qui s'était accrochée, me moquai-je. Un qui avait captivé mon attention restait bloqué dans ma tête.

Il n'était pas spécialement sobre ni très illuminé.

Il ressemblait à un de ces anciens bouquins tout poussiéreux et antédiluvien.

De toute manière, si cela avait attiré mon attention, cela devait avoir un sens.

Ce n'est pas comme si j'étais une personne qui s'intéressait à tout et n'importe quoi. Mon intérêt était comme une sorte d'intuition.

Et une raison se cachait toujours derrière cet intérêt.

Bien entendu je pouvais paraître un peu narcissique mais... Je n'avais jamais dit ne pas l'être ?

Et le fait qu'il arrivait pile à ce moment, ça avait quelque chose de bizarre.

Peut-être que dans ce bureau s'y trouvait ce que je ne devais pas avoir en vue. Et que ce fut aussi un des liens qu'il entretenait avec les individus qui essayaient également de me mêler à leurs histoires.

Finalement, je décidais de m'y rendre de nouveau.

Ce n'était pas comme si il allait me faire quelque chose s'il m'y voyait de toute manière. Mais abriter encore plus loin de mes yeux quelque chose qu'il tient à garder secret, ça avait le don de me mettre en rogne.

Il me cachait déjà suffisamment de chose.

Je le laissais déjà énormément camoufler des réponses à mes questions d'une importance fondamentale pour moi.

En fin de compte, j'étais moins odieuse que moi-même ne le pensais. J'étais même plutôt généreuse de juste l'ignorer. J'arrivais donc à me trouver quelques qualités dans mon antipathie. Je m'appréciais donc instantanément à ma juste valeur. Mais ces louanges ne serviraient à rien pour le moment.

Mes oreilles essayaient de distinguer ces voix aiguës de ces femmes que je trouvais acariâtres à celle d'Edgar, bigrement plus grave.

Ils avaient l'air de bien discuter. Même un peu de bruit ne les brusqueraient certainement pas.

Ces misérables chambrières profitaient de mon absence - ainsi que celle de ma mère - pour soudoyer mon père. Tels des renards vicieux, en montant les escaliers me dirigeant vers le premier étage je les entendais pouffer.

Je savais qu'elles en profiteraient aussi possiblement dès une occasion ouverte pour leur faire part de mon comportement méprisable.

Au fond elles faisaient leur boulot, ce n'était pas comme si elles étaient là pour graisser la patte.

Plus je montais, moins j'entendais.

Au final, tout se passerait comme prévu, du moins pour le moment.

Quelque part la situation m'amusait.

Devoir me faufiler dans le bureau de mon père, moi qui souhaiterait d'habitude le fuir. Puis devoir se dissimiler aux papiers peints dans sa propre maison, cela avait quelque chose de puéril.

Moi qui n'aimais pas spécialement les gamineries, la situation m'était complaisante et euphorique.

Au second étage, j'entrai donc dans le bureau professionnel de mon père.

Je guettais la fenêtre entrouverte de loin. Je gagnai de vitesse pour la parvenir.

De la musique résonnait en dehors de la rue.

La maison d'en face faisait une fête.

Ce qu'ils n'avaient pas pour habitude de faire d'après mon rapport d'analyse de chaque membre aux alentours de cette maison.

Plus d'une voiture était garée devant chez eux, une soirée selon moi.

Je pensais qu'au Japon ils étaient plus softs, ils devaient aussi aimer avoir leurs délires. Je détournai mon égard de l'embrasure et contemplais le kiosque d'archives. Il me semblait que c'était sur l'étagère derrière le bureau.

Malgré que je cherchais avec toute la sollicitude que je pouvais lui apporter je ne repérais pas l'œuvre.

Et si je ne me souvenais pas bien ?

Pourtant, il y a quelques heures de cela, il n'y avait pas de raison de ne pas me remémorer correctement.

Assurément je devais avoir vu juste.

Je me repliais pour aspecter les dessous de sol.

Il aurait pu l'avoir oublié.

Je tins compte qu'il n'y eut rien à voir. Mon bras faisait des va-et-vient sous le peu d'espace qui était aéré sous l'étagère.

C'était noir alors je n'y voyais pas grand-chose, malgré une pleine lune diaphane qui me permettait d'y voir des ombres accolant successivement chaque meuble de la pièce. Le temps me prendrait de court si je ne faisais pas vite. Mais je ne voyais pas où aurait-il pu passer.

Stressée par le temps je paniquais et je ne réfléchissais pas normalement.

Des sons retentirent de loin, affolée je me jetai donc sous le bureau et me cognai. Les bureaux étaient quelque chose d'abject.

Je détestais rester dans ce petit espace sous cette interface.

J'attendis donc que ce brouillage d'écho disparaisse lentement.

Un soupir détenu depuis trop longtemps dans ma bouche s'abandonna.

En penchant la tête vers la droite je vis une suite continue de tiroirs.

Et c'est là que j'eus un déclic. Un des seuls endroits que je n'avais pas encore examiné. Bien évidemment il ne pourrait pas être là.

Je dégageai avec indulgence mon bras vers le premier tiroir partant du bas.

J'y vus une cinquantaine de copies que j'eus vaguement consulté.

Le deuxième, je le tirai donc de la même manière.

Encore rien d'intéressant, quelques objets bizarres que je ne connaissais pas mais qui n'avaient pas d'importance.

Je remontai donc encore à celui du dessus, le troisième.

Étonnamment je ne pouvais pas l'ouvrir. Il semblait y avoir quelque chose qui bloquait pour qu'il s'ouvre.

Avec un peu plus de force il s'ouvrirait certainement.

Mais qui dit tirer fortement dit aussi attirer l'attention du calme mutique.

Ce silence n'en était pas normal.

Comme si ce silence était de ce fait, tapant, braillard, remuant, tumultueux, intimidant et tragique.

L'heure du repas aurait du se finir, mais les chambrières devaient vouloir retenir encore quelque peu Edgar. Une source de revenue ça s'entretenait et si on pouvait lui écailler quelques billets de son budget en plus.

Mon cœur rata un battement. Depuis toute à l'heure, je demeurais dans état nerveux très instable. Mes soufflements s'accéléraient j'avais peur.

Je devais extirper ce maudit tiroir qui restait bloqué si l'on était craintif d'utiliser son impulsivité pour l'ouvrir.

Je me glissai donc pour me lever en attrapant d'une poigne éloquente.

C'est là que tout à coup je m'ébauchai quand le tiroir fut grand ouvert, ébloui à la lumière brumeuse peu exposante.

Le livre était là, dans le compartiment qui était enfoncé par la force brusque quotidienne de mon père à coup sûr.

J'éclairais avec la lampe torche optionnelle du téléphone.

J'y décryptai un nom peu commun mais qui m'interpella par son éloquence certaine. Je balbutiais le titre ; « Natropos, la vérité d'un sauveur dépravé »

En fait, je vins de traduire le titre en français. Cela donnerait sinon, " Natropos, the truth of a depravied savior". Le titre n'était pas très alléchant...

Mais le titre ainsi que tout son contenu était en anglais. Une langue internationale qui pourrait donc être comprise par beaucoup de gens peuplant cette planète. Le nom de l'œuvre résonnait comme un dessous de cartes.

En le lisant, il y aurait hypothétiquement une réplique à ce secret intérimaire.

De toute manière, si je n'étais pas une grande moraliste, il y a une chose que les gens devraient savoir, " un secret ne perdure jamais car tout est éphémère ".

Et ça c'était encore une de mes convictions sur la vie.

Je déchiffrai la première page de l'ouvrage.

Des dessins sublimaient cette feuille par des traits grossiers et aléatoires.

Les couleurs étaient froides et ne se mêlaient strictement qu'entre elles.

Cela ressemblait à de l'art abstrait et pourtant ça ne semblait j'arrivais presque à en deviner la représentation. Des visages tristes remplies d'une souffrance authentique. Je ne sus la raison, mais je fus sûre d'apercevoir une larme couler du visage d'un semblable du dessin. Quand l'une des miennes se reposa sur la page. Pourquoi un larme venait de dévaster ma joue ?

Je ressentis un sentiment agaçant et je devins hérissée.

Je tournai donc vite la page d'après.

Je commençai donc à lire et appris donc que cela était un mythe. Une de ces histoires racontées par je ne sais quel faussaire.

À l'époque, il y avait pas mal de maladies dont les symptômes approuvaient aussi la folie. Et ces baratineurs qui contaient de belles horribles histoires ne valaient rien. Ils ne suscitaient que paranoïa.

Loups-garous, vampires, morts-vivants, extraterrestres, ect, je n'en passais plus de toutes ces histoires inventées par les hommes.

Mais si cela me paraissait absurde, une chose était sûre, j'étais fanatique de romans. Alors les calomnies, si elles étaient intéressantes, moi je les absorbais.

Elles me laissaient rêver d'un monde où je ne subsistais pas.

Et ça c'était un de mes fondements.

Plus j'avançais dans ma lecture, et plus j'étais mal à l'aise.

Une sorte d'affliction perdurait notamment dans tout le récit.

Pour être franche, ce n'était pas le genre de roman dont j'étais fan.

Le monde était déjà tellement peiné par le châtiment que l'on lui affligeait.

Et s'il fallait partir dans un autre monde, aussi triste soit-il, qu'il soit différent du notre serait plus convenable pour moi.

Et là j'y voyais l'humain pur...

Ce n'était pas que je n'aimais pas l'histoire, mais m'y plonger de la sorte ne serait que nocif.

Une des chambrières ouvrit la porte quand je relevai la tête prise au dépourvu.

Elle évoqua la question réflexe que n'importe laquelle d'entre elles auraient posé.

« - Mademoiselle Edelweiss, que faites-vous là ?

Je ne sus quoi répondre dans l'immédiat alors je fus preuve d'une mince répartie.

- Et vous que faites vous là ? Lui rétorquai-je. J'en profitais pour coulisser le livre dans l'endroit où il était camouflé.

- Monsieur, le maître de cette maison, m'a ordonné de lui ramener la tasse qui se trouve normalement sur son bureau. Je viens donc naturellement la chercher.

- Ah c'est drôle ça dis donc, c'est pas ce genre de tâche que vous avez affaire normalement avec lui.

- Mademoiselle ! s'énerva la femme de chambre avec ses sourcils froncés et broussailleux. Hum, reprit-elle, pardonnez cette insolence, je ne fais que suivre les ordres.

Elle avança vers le bureau quand nous aperçûmes que la tasse n'était pas là.

Mon regard dévia vers le sol.

Merde. C'est tout ce que j'avais à dire. Le seul mot qui me vint à l'esprit.

J'essayai donc de garder mon calme et de paraître apathique.

- N'auriez pas idée d'où elle est passée ?

Mais heureusement j'étais astucieuse.

- Je suis venue la chercher et elle est dans ma chambre. Je suis venue la ramener mais je l'ai oublié. Vous pouvez lui dire que je vais la lui laver et lui rapporter.

- Euh, oui mademoiselle, je lui ferai part de votre message. »

Elle s'inclina et repartit.

Je me penchai pour attraper la tasse et refermai le tiroir.

Ce livre était spécial. Il avait un don. Un don auquel même y faire part dans mes pensées étaient compliquées. Je n'osais y penser correctement et m'appliquer à éclore le sujet vivement.

J'avais au moins appris quelque chose.

J'étais une froussarde.

J'aimais les livres, je les adorais, je les vénérais, je voulais les côtoyer.

Mais après avoir lu le début de ce livre j'arrivai donc à enfin optimiser les bons côtés de notre monde.

Et si la seule chose que j'eus réellement pu en toute franchise me permettre après avoir décelé une partie de ce bouquin était que :

J'avais la frousse. Et heureusement, ce n'était qu'affabulation, et ceci n'existait et n'existerait point dans le monde réel.

C'est ce que j'espérais coûte que coûte. Parce que j'en viendrai sinon à abandonner ce monde.

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