chapitre 7
Ce connard est riche. Voilà le détail que j’avais oublié. Il a tous les pouvoirs. Tout ce qu’il veut avoir, il l’a. Même ce qui ne s’achète pas.
- Descends.
Il a ouvert ma porte. Quel gentleman.
- Tu vas me suivre maintenant. Sans dire un mot.
Il m’entraine à l’intérieur de la maison, jusqu’à une pièce relativement petite. Il s’assoit sur le canapé et me tend sa main pour que je fasse de même. Je m’y assois, mais je laisse le plus de distance possible entre nous.
- Ahh, Sarah, tu n’as pas changé. Toujours aussi belle. Et ton corps… j’aimerais qu’on redevienne comme avant…
- Ce qui n’arrivera pas. Si j’ai accepté de te suivre, c’est uniquement pour que tu ne balance pas la vidéo. Mais, toi et moi,…
- « toi et moi », si tu savais à quel point ça me fait plaisir d’entendre ça.
- Ferme-là.
Je le vois sourire en fermant les yeux. Ce n’est qu’un énorme psychopathe.
- Tu vas arrêter de me suivre. Tu vas laisser ma sœur, et mes proches en général, tranquille, et tu vas effacer cette vidéo. On ne reparlera plus de ça et on ne se reverra plus.
- Ah, Sarah, tu crois peut-être pouvoir m’hypnotiser de la sorte. Tu sais très bien que si tu veux obtenir quelque chose de moi, c’est autrement que tu dois t’y prendre.
Il me dégoûte.
- Bien, comme je vois que tu n’as rien à répondre, c’est moi qui vais parler. Je vais laisser ta sœur et tes proches faire leur vie, je ne diffuserais pas la vidéo, et j’arrêterai même de te suivre. Mais tu feras tout ce que je veux.
- Il en est hors de question.
- Oh, alors tu préfères que je diffuse notre sextape, et celle de ta sœur aussi par la même occasion ?
Celle de ma sœur ? J’ouvre grand les yeux, comme si ça allait m’aider à entendre mieux.
- Attends, je te montre.
Il allume un vidéoprojecteur – bien sûr, il a ce genre de truc – et met en route une vidéo. Je détourne vite les yeux. Comment a-t-il pu avoir ce genre de vidéo de ma sœur ?
- Ahh, deux femmes ensemble… C’est beau, n’est-ce pas ?
- Eteins ça.
- Pas tant que tu accepteras de faire tout ce que je veux.
- Je t’ai déjà dit non.
- Tu veux que je te force à regarder la vidéo ? Et tu veux que je l’envoie à tes parents ? Ta sœur n’a pas l’air de leur avoir dit qu’elle avait une « copine ».
- Ok, putain, je ferais tout ce que tu veux mais arrête cette vidéo !
- A ton service ma princesse.
J’ai fait une erreur. Et je le sais. Mais qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ?
- Reste ici. Tu verras, cette pièce est pleine de surprise.
- Pardon ?
- Je t’ai dit de rester ici. Tu pensais que j’allais te laisser plus de temps ? Ça fait tellement longtemps qu’on a pas baisé Sarah. Je ne veux plus perdre une seconde de plus.
Putain. J’ai pas envie.
- Hélas, j’avais d’autres plans de base ce soir. Une invitée pour être exact. Je pense que vous vous entendrez à merveille, si tu vois ce que je veux dire.
Il sort de la pièce. Tout ce que je veux, c’est m’enfuir. Mais si je fais ça, trop de choses seront révélées. Et il est strictement hors de question que ça se passe comme ça. Alors je crois que je vais juste faire ce qu’il veut, et je verrais par la suite.
Lorsqu’il revient, il est accompagné d’une jeune fille, pas plus de 15 ans je dirais. Ce mec est pédophile en plus ? Fallait s’y attendre mais bon, ça me brise un peu le cœur de voir cette petite ici. Elle ne sait peut-être pas ce qui l’attend. Ou pire, peut-être qu’elle sait.
- Sarah, je te présente Jeanne. Jeanne, voici Sarah.
- Salut.
- Salut…
Elle sait.
- Bien, maintenant que les présentations sont faites, je vous mets le contexte. Sarah c’est ma pute on va dire. Elle aime qu’on lui dise ce qu’elle doit faire.
Non. Elle aime savoir que personne ne saura ce qu’elle a fait.
- Et Jeanne, c’est la sœur d’un ami. Je dois la « garder » ce soir. Elle sait très bien ce que ça veut dire, même si elle est encore vierge, pas vrai Jeanne ?
- Oui…
Ça me brise le cœur complètement.
- Laissez-moi réfléchir… je vous ai toutes les deux… qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire ? Oh mais oui je sais. Jeanne, je vais juste attacher tes poignets à la tête de lit, et tu pourras nous regarder, Sarah et moi, autant que tu veux. Ensuite on échangera les rôles.
Il dit ça d’un ton tellement léger qu’on pourrait croire que c’est normal. Jeanne me regarde. Elle a l’air paniquée. Et je le suis aussi. Peut-être pas autant. Mais je le suis. Je sais dans quelle position elle est, alors je la comprends.
- Mais, avant ça, je dois vous laisser, je vais juste chercher un petit accessoire pour lier les poignets de Jeanne.
Il nous laisse seules.
- Jeanne, on se connait pas, certes, mais sache que peu importe ce qu’il te demande de faire, cherche toujours à t’enfuir. Et surtout, évite les drogues. Ça permet pas d’oublier.
- Comment tu peux être aussi précise ?
- J’ai déjà vécu ça, et crois-moi, j’en suis pas fière.
Il est revenu. Ça a été rapide. Il attache rapidement Jeanne à la tête de lit et je vois simplement qu’elle ferme les yeux.
- Sarah, ma chère.
- Non merci.
- Tu as besoin que je te rappelle ce que je possède.
- Encore une fois, non merci.
- Bien, alors, on va commencer par un truc simple.
Il se lève et revient avec une bouteille.
- Bois un peu d’eau. Ça te détendra et t’auras plus d’énergie après.
- J’ai pas soif.
- Sarah.
Je lève les yeux au ciel. Qu’est-ce qu’il peut être capricieux. J’avale deux gorgées et referme la bouteille. Inutile de préciser que je n’ai compris que trop tard qu’il n’y avait pas que de l’eau. Et inutile également de détailler ce que j’ai fait après. Ou ce que je l’ai laissé faire. Inutile, encore, de raconter ce qu’il a fait à Jeanne. Inutile de dire qu’il a utilisé le fait que j’étais défoncée pour me faire croire que j’aimais tout ce qu’on faisait. Et inutile de préciser que je l’ai cru, et que je l’ai laissé me droguer encore plus.
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