"Bon, allez, a demain" fis-je à mes amis, partant du lycée avec cette calme volonté de silence, me déplaçant, me transportant, me dépêchant même vers chez moi pour me satisfaire
ENFIN! Cette journée est finie!
ENFIN! C'est fini!
ENFIN! Fini!
ENFIN!
Fini les cours,
Fini les profs chiants,
Fini les interros barbantes!
Fini tout court!
Fini, le trajet aussi!
ENFIN!
ENFIN pouvoir me reposer!
ENFIN pouvoir me reposer sur le canapé!
ENFIN pouvoir m'allonger, me reposer sur le canapé!
ENFIN!
D'un pénible réflexe, j'ai lancé,
Balancé,
Envoyé,
Fait valdinguer mon sac à travers la pièce, le faisant s'écraser avec poids sur la table,
Puis, ni une, ni deux,
Je me suis assis...
ENFIN!
ENFIN du repos!
ENF-c'est quoi ce bruit?
Ce titillement de métal, tel une cloche,
Je suis seul pourtant...
Seul...
Bon, "doute accepté, Sûreté assurée" me dis-je, en soufflant
Je me suis aventuré vers ce son...
Mais rien...
Rien n'y était...
Rien n'était dans la cuisine...
Rien!
"ENFIN" dit une voix au loin
"ENFIN" Répéta-t-elle de plus belle...
Seul? Plus maintenant...
Pris de panique, je tendis la main vers ce bloc noir...
Pris de panique, je tendis la main vers cette douce lame...
Pris de panique, je pris cette lame d'un noir perçant,
faisant tinter le métal tel une cloche...
"C'est quoi ce bruit?" S'est-il étonné s'approchant de moi...
Pas après pas...
Pas
Après
Pas,
S'approchant de moi,
Plus
Vite,
De plus
En plus vite,
Accélérant chaque pas,
Chaque foulée, chaque bond...
Dès sa silhouette arrivée, je ne sus quoi faire d'autre,
Dégainant l'arme tel un virtuose,
Décrivant un parfait cercle vers sa gorge,
Lui ouvrant une béante entaille sous la tête...
Je le vis s'effondrer sous le coup,
À mes côtés...
Avec cet opéra sanglant crié par mes entailles, faisant, à côté de mon corps reposé, cette délicate mare d’un rouge perçant…