[ENDROITS] - Vrai?
Après une nuit longue, ponctuée de pensées légères et simples de livres, envies charnelles de peur et d’angoisse, je me levais, non pas sans avoir fait de mon livre, mon buffet
Et merde, la nuit m’a décoiffé ! Allais-je vers la salle de bain, d’un maculé blanc, armé de rien d’autre que de ces fourches pour cheveux, zèbres de plastique et de métal tintant dans mes mains, avant de faire tourner mon regard lassé sur ce miroir impatienté
En plus de ça, je me suis griffé pendant la nuit…passais-je mes mains sur mon cou, sur ces traces d’un rouge perçant, me réveillant plus que la lumière brûlant mes yeux si profondément que je fermais les yeux quelques secondes, bousculant mes pensées, mes idées, dans cette noire abysse de mes yeux sans lumière, avant de les rouvrir, commençant à me coiffer, faisant passer ce plastique le long de mes cheveux, les tirant en arrière à chaque coup
Et j’me suis pas raté en plus…Fixais-je ces lettres, ces lignes, ces paragraphes tous écrits sur ma peau, d’une couleur de vin, essayant de me coiffer en oubliant ces mots gravés, détachant mes cheveux à chaque avancée de ces dents sans mâchoire sur ces mèches sans flammes, changeant tantôt du métal au plastique, du plastique au métal avant de retourner dans l'obscurité de mes yeux fermés, cette abîme de mes pensées
A ce niveau là, c’est plus griffé, c’est coupé…M’étonnais-je devant ce reflet, aux grottes percées d’un rouge perçant, découvrant la couleur si lentement que leurs gouttes en parurent immobiles, intouchables, si bien que rien ne coulait sur mes doigts lorsque je vis mon corps, dans cette prison d’image et de verre, cacher ces blessures de sa main, les tater légèrement pour en savoir le toucher
Il y a un problème avec le miroir? Me frottais-je les yeux pour le savoir, me découvrant avec plus de lignes, plus d’écrits d’un bordeau vif, tout aussi rouges que mes yeux le regardant, fixant du regard ces lacs, ces océans d’une couleur de vie morte se propageant sur mon cou, ruisselant ces perles d’une couleur millésime, avant de tomber sur le sol dans des gouttes sans teinte, sans bruit, s’écrasant au même rythme que mes phalanges, révélant, dans un fracas de verre et de gouttes,ce jus de vie si bien écrit
Et merde, la nuit m’a décoiffée! Me regardais-je venir dans cette antre inondée de lumière, fixant mes yeux dans les siens, lui découvrant son cou sans dessins
En plus de ça, je me suis griffé pendant la nuit…
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