[FÊTES] - Abattoir
Du nerd, flemmard!
Me réveillaient-elles de leur voix insupportable, faisant claquer leurs fouets, au rythme de leurs cris, sur ces barreaux d’un métal si lourd et si brillant que les reflets, bien que sans lumière, en étaient aveuglants
Allez, du nerd!
Continuaient-elles pour que je me lève et les suive, ce que mon corps faisait machinalement, automatiquement, pour laisser le temps à ma tête de se lever, de se réveiller
Faim? Soif?
Firent-elles claquer leurs talons sur le sol de bois pour me faire meugler, râler la réponse, avant de voir leurs corps zébré de couleurs et de cuir apporter, sans une once de réflexion ni d’envies, ce dont elles parlaient sans plaisir
Il en faudrait un peu plus, on l’emmène à l’abattoir ce soir
Les entendais-je chuchoter, avant de les voir m’apporter ce plat tout rempli d’un vert tout aussi luisant que les barreaux, étouffant mes beuglements en m’approchant de ce dont elles avait tant envie de se débarrasser
Il me semblait que c’était demain…
Continua la seconde, en me regardant dévorer cet amas de vert mort, m’imposant de manger en un regard si inquisiteur et monarque que j’en voyait même la guillotine et le jugement dans ces iris
Non, c’est ce soir, il faut trop payer pour ce que c’est…
Jugea la première en me voyant finir le repas, faisant de nos yeux un oxymore de la vue, croisant l’inconnu du sort à celui qui en sait trop, opposant si bien ces idées que ce regard, en une seconde, valait mille mots
Faut juste attendre que la digestion commence, pour que ce soit plus pratique après
L’entendais-je continuer, suivant la plus jeune qui me tirait vers ces barreaux, me ramenait vers cette prison de fer dont seuls les innocents coupables sont les victimes de la sentence
Donc 2~3h et ce sera bon
Me laissaient-elles croupir, moisir entre ces zébrures de metal, n’ayant comme passe temps que le soleil tournant, et, comme idées, que le reflet de la lumière attaquant en assauts d’un ordre hasardeux mais belliqueux, lançant sans cesse ses flèches d’un perçant lumineux en mes yeux
A ton tour maintenant…
Revenaient-elles pour m’emmener vers cette usine où les entrées sont plus triomphantes que les sorties, ce salon de la vie enlevée où peu peuvent témoigner, m’approchant terriblement de ces portes d’un reflet similaire à la sentence,
Tiens toi prête…
Imposa-t-elle à sa coéquipière, déposant une dernière douceur sur mes yeux avant que le coup ne retentisse, me réveillant avec un fracas tout aussi sonné que ce corps dormant sans rêves
Du nerd flemmard!
Me réveillait-il de sa voix insupportable, faisant claquer son, au rythme de leurs cris, sur ce bureau d’un calme mort, avec autant d’envies que moi
J’aurais préféré que ce ne soit pas un rêve…
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