"Les parents de Mikko ont donc roulé comme ça jusqu'à l'aube. Vers 7h du matin, ils sont rentrés en catastrophe, ont réveillé mon ami, sans doute attrapé un crucifix au passage et sont partis avec lui pour la mairie de la ville, sans même avoir pris leur petit-déjeuner. Ils n'ont pas été les premiers à débarquer. Apparemment, la vieille Jokinen se lamentait déjà dans le hall à leur arrivée. Elle faisait déjà partie des gens qui mettaient tout sur le dos des russes. En même temps, elle pouvait, ils lui avaient pris son oncle durant la Guerre d'Hiver. Mais pour le coup, ils n'avaient rien à voir avec quoi que ce soit.

La maire aussi était là, avec son adjoint, quelques conseillers municipaux et deux-trois gratte-culs du Lentävä Ankka. C'est comme ça que le père de Mikko surnommaient les journalistes du coin et probablement tous les autres. Tout ce petit monde, qui parlait météo, s'est brutalement tû à l'arrivée des deux parents. Mikko a appris la situation, en même temps que les têtes pensantes d'Ankalaulaa. Le récit était décousu, bariolé de divers jurons obscurs, sinon bibliques qui en font fait grimacer plus d'un, mais le message restait clair : nous étions seuls, abandonnés.