[Petit texte] - Sur l'image de la maison qui brûle

Une minute de lecture

On avait passé la nuit ici, pour le fuir. On était fatigués, nos membres raides. Il fallait avoir chaud, alors on a décidé de faire le plus grand feu de joie. L’hiver allait se terminer, et on était nombreux à nous serrer dans les salles aux murs si fins qu’on entendait le vent gratter au travers. Le ronflement des lécheurs solaires bouillonnaient nos visages rougis, mais on restait quand même proches, phalènes désenchantées des temps modernes. À quoi servait quelque chose d’aussi grand s’il ne remplissait pas sa fonction ? Là, au moins, on se trouvait bien, en attendant que le soleil revienne. Les géants d’ombres et de neige effleuraient de leurs aiguilles les craquements intempestifs, chose dangereuse car on ne savait pas s’ils étaient encore jeunes de sève ou vieux de résine. L’haleine de la porte me parvint, cendreuse et poussiéreuse avec un arrière goût de poivre moulu. Il faisait bon, entre les picotements du chaud et du froid qui se battaient à plate couture pour nous emporter tous. On était bien, là, fricoter nos doigts entre les fumets de peinture et de papier peint. Devant nous, on avait juste de quoi durer un peu plus longtemps.
Mais le soleil, lui, ne vint jamais caresser nos cheveux. À la place, ce fut le couteau du Rosier-Cadavre dans nos côtes.

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