L'inconnu.
Il est neuf heures du matin. Un homme apparaît dans la maison. Ainsi, le beauceron et le dobermann ne donneront pas l'alerte, depuis le jardin. Une jeune fille de dix-sept ans dort encore, pour rattraper sa nuit. Sa mère fait la vaisselle. Cette dernière ne remarque pas tout de suite qu'il y a quelqu'un. Pourtant, malgré sa surprise elle ne crie pas, mais elle n'est pas pétrifiée par la peur. Josie ne ressent rien, elle ne comprend juste pas. Qui est-il ? Comment est-il rentré ? Elle ne sais pas, et quelque part, elle ne veut pas savoir. Une cagoule masque son visage et elle devine que c'est un homme. De part sa carrure, elle sait qu'elle ne le connait pas.
— Est-ce que vous êtes seule ?
Josianne est surprise par sa voix grave. Elle hésite puis fini par répondre :
— Non. Ma fille dors encore.
C'est ce qu'il fallait dire ; si elle avait menti et qu'il l'aurait su, ç'aurait été une erreur. Elle n'a pas précisé l'âge, ce qui est très bien aussi, il peut autant s'agir d'un bébé qu'une enfant ou une ado... Elle ne veut pas prendre le risque qu'il s'en prenne à sa fille. La mère est sans défence, elle a rangé les couteaux en premier. Il ne semble pas armé jusqu'au moment ou elle fait mine de vouloir se déplacer. Un long couteau affuté glisse de sa manche à sa main. Le silence est stressant et la tension qui règne est forte.
De l'autre côté du couloir qui mène à la cuisine, la jeune femme se réveille car elle a trop chaud. Elle veut se rendormir mais elle entend sa maman parler. Elle sort alors de sa chambre et observe la cuisine par le trou de la serrure de la porte du couloir. Sa mère n'est pas au téléphone comme elle le croyait mais elle supplie un homme qui est dos à Clara. L'homme ne parle pas plus qu'il ne bouge. Des larmes commencent à inonder le visage en détresse de sa mère, car ce qu'elle dit est vain. Le plus discrètement possible et sans se faire remarquer, Clara va dans le bureau de son père. Elle a hérité de ses fusils de chasse car elle fait du tir et elle chassait avec lui. Elle déverouille le coffre fort et arme une carabine. Elle retourne à son poste d'observation à temps pour voir l'homme s'élancer sur sa mère en brandissant son couteau pour l'intimer de se taire. Clara entre et le met en joue. Il l'a entendue et se retourne. Elle peut presque voir dans son regard une inquiétude tandis qu'il voit dans le sien qu'elle n'hésitera pas. Elle est déterminée et capable de le tuer, dans son attitude il décèle une habitude à tenir une arme. Il est foutu, ils le savent tous les deux. D'un réflexe stupide, il recule d'un pas, comme pour échapper à son sort. Sauf qu'en faisant ça, il se rapproche de sa proie initiale et la fille face à lui interprète mal son geste. Son doigt appuie sur la queue de détente et la cartouche vient lui exploser le crâne.
La police finit par arriver, alertée par les voisins. Malgré la "légitime défense" Clara est envoyée dans un camps de redressement pour mineurs. En effet, l'homme n'avait pas été au bout de son geste et n'avait finalement été que menaçant. Clara s'endurçit pendant plusieurs années, elle se muscle et se forge. A sa sortie, elle s'engage dans l'armée. Elle s'entraîne pour devenir tireuse d'élite. Elle ne regrette pas son geste, pas une seule fois.
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