Oxane
Mes yeux me brûlent, je ne sais plus où je vais. Mes sens en alertes me guident sans que je n’ai à réfléchir. La seule pensée qui me vient à l’esprit encore et encore est la fuite. Peu importe les conséquences. Je désire en ce moment revoir Cômes plus que tout au monde. Sentir cette aura si forte qui m’emporte et me rassure. Cette odeur si douce qui m'enveloppe au moment de me border le soir, son rire si doux, sa voix si calme… J’essaye de contenir les larmes qui coulent en ruisseaux sur mes joues rougies par la colère et la honte. Mes jambes se lâchent, mes foulées s'allongent j’ai l’impression de voler. Je coure tel le lion derrière sa proie. J’essaye de chasser cette colère qui grandit en moi chaque instant, qui gonfle mon coeur de regrets et qui m'empêche de respirer je dois monter plus haut. Un peu plus haut, un peu plus loin. Le parc s'étend à perte de vue, les arbres m'entourent et me rassure de leur immensité troublante. Les souvenirs remontent, tous ces petits instants bucoliques, ces souvenirs mélancoliques qui gagnent mon esprit et gagnent sur le peu de réactions et d’attention que j'essayais tant bien que mal de contenir. Mon instinct reprend le dessus et mes réflexes me guident à travers les arbres. Je grimpe. Direction le ciel. Mes pieds retrouvent leurs aisances et leurs habitudes. Mes mains agrippent les branches les plus hautes sans difficultés. Voilà bien longtemps que je n'avais pas retrouvé ce sentiment de bien être grandissant. Mes soucis sont restés en bas. Très vite, je rejoins la cime de l’arbre. Mon visage caressé par la brise me brûle. Je me rends enfin compte de ma bêtise. Toutes mes sensations atténuées par la colère reprennent de plus belle et m'arrachent un cri. J’ai mal aux jambes, au dos, au bras mais surtout au cœur. Mon âme est fêlée. Ils m’ont laissé m’en aller. Ils ne n’ont même pas essayé. Je sens mon esprit s’ébranler un peu plus chaque seconde. Je me laisse envahir par les émotions. Je ne peux plus les contenir. Depuis presque un mois mon visage est resté de marbre. ON m’a balloté de ville en ville, mes lèvres n’ont trésaillis, on m’a hurlé des infamies je n’ai pas bougé. J’aurais pu les tuer. J’aurais pu. Mais je ne l’ai pas fait. Pourquoi? Aujourd’hui tout est vague, j’ai des envie de meurtre, des pensées suicidaire. A quoi bon vivre dans un monde qui ne veut pas de moi. On me regarde comme un monstre. Je suis un monstre.
Mes joues sont blanches. Je sens mes yeux brûler. La pluie tombe. L’orage arrive. Le vent souffle et m’emporte, je veux m’enfuir. Je dois m’en aller, après tout ira mieux. Je dois m’éloigner. Être seule avec moi-même. Sortir de ce lieu entouré de gens qui m'apeure et m’angoisse. L’orage frappe. Je me laisse emporter par le vent sentant mes pieds peu à peu se décoller de l’écorce du sapin et retrouver ces sensations que je connais. Une impression de puissance. La terre vue de haut. Le temps qui se joint à moi pour ce cris de rage que je contiens depuis des mois. Seule la pluie peut me calmer, je laisse la pluie laver mes pleurs tandis que je m’éloigne de ses connards. Je vois un des ces murs qui doivent entourer l’enceinte de l'établissement. Bientôt je serais libre. Le vent comprend et accélère la cadence l’orage continue de plus bel dans une de ses symphonies désastreuses dont il a le secret. Plus qu’un mèt… Mon corps tressaille,convulse. Une barrière. J’aurais dû m’en douter. Je tombe. De trop haut. Je vais mourir, mes yeux révulsent. Mon coeur se serre. Je n’aurais pas pû leurs dire au revoir. A cette pensée, une larme coule de mes yeux asséchés par le vent avant de se fermer crispés par la peur.
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