Mon frère
Je rends ici hommage à mon ami, mon frère.
Parcourant campagnes et forêts,
Mickaël devint loup solitaire.
Crocs et griffes acérées pour effrayer,
repousser,
quiconque oserait prétendre pouvoir l’aimer.
Mais moi l’obscure, dans ses yeux j’ai vu,
comme un appel,
la lune s’y refléter.
Alors j’ai su,
que mes ténèbres jamais ne l’avaleraient,
que le loup jamais ne me dévorerait.
Son âme était si pure que les fées lui apparaissaient,
lui livraient tous leurs secrets,
qu’il venait me chuchoter,
comme une formule magique,
berçant ma mélancolie d’espoirs utopiques.
Et ce cadeau du ciel,
cristal précieux qu’était son cœur,
ébréché,
rafistolé au sel de ses larmes,
fut pour moi mon premier miracle.
Seuls mais ensemble au milieu de ce chaos,
nous étions tel un miroir,
reflet l’un de l’autre.
Les gueules un peu usées comme si nous avions mille ans,
Il était mon frère,
il ne pouvait en être autrement.
Là où les fleurs de l’enfance ont fané,
nous avons alors semé,
des graines de joies arrosées avec nos larmes,
et nous avons prié,
chacun notre Dieu,
qu’enfin pousse un jardin de confiance,
où se reposer.
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