Adeline ouvre les portes de la maison close
Deux semaines plus tard, les journalistes étaient dans leurs starting-blocks. D'ici quelques minutes, Sybille allait les rejoindre devant les marches de l'établissement déjà mille fois décrié et autant de fois applaudit alors qu'il n'avait pas encore ouvert ses portes au public. Rien que le nom avait de quoi faire exploser de colère le plus souple des croyants: "Le Saint qui Touche". Ceci était le bras d'honneur de Sybille aux manifestations qui avaient eu lieu depuis quelques semaines. Manifestations qui s'étaient durcies, jusqu'à ce qu'elle autorise enfin les Sardanapales à accepter les avances des journalistes. Pas un seul journal papier n'avait pas eu son interview. Celle de Sybille était bien sûr la plus attendue, mais chacune fit son petit effet.
Et ce que Sybille avait prévu arriva. Une grande partie des personnes qui s'insurgeaient contre un tel projet s'étaient calmées, essaimant les rangs des manifestants en un clin d'œil. Chaque Sardanapale avait parlé avec respect, sans entrer dans la provocation. À la suite de la parution des interviews, des débats étaient lancés dans tout le pays sur "sexualité et pouvoir", et beaucoup d'historiens mettaient en avant que ça avait toujours été en lien, et qu'on vivait depuis quelques décennies, un siècle tout au plus, dans une sorte de déni du lien qu'il y avait entre ses deux activités.
Comment croyez-vous qu'une reine pouvait avoir autant d'influence qu'en eut Marie-Antoinette, par exemple? Obama aurait-il vraiment été élu s'il n'y avait pas eu Michelle? Dans le même pays encore, quel président aurait été Clinton si le scandale de Monica n'en avait pas été un? La sexualité des puissants avait toujours eu une influence sur le monde. Pourquoi le nier? Et une fois que l'on constate cela, qu'en faire? Continuer de demander à un homme compétent mais bourré de libido de se refreiner? Continuer de demander à une femme de cacher sa féminité et ses désirs si elle veut être prise au sérieux?
Les pour et les contre s'enchainaient, se percutaient. Mais les Sardanapales avaient offert leurs interviews. Hors de question qu'elles aillent en plus se retrouver dans des pièges camouflés en plateaux télé où elles seraient poussées dans leurs derniers retranchements sans pitié dans le seul but de casser l'image qu'elles avaient réussi à donner.
Le jour J était donc attendu avec une grande impatience. Tous les regards étaient tournés vers "Le Saint qui Touche", première maison close à rouvrir ses portes depuis des décennies.
-- Je vais aller avec Delphine, main dans la main, voir les journalistes et répondre à leurs premières questions.
-- Main dans la main? s'exclama Jade en ricanant.
-- Oui, répondit Sybille. Nous avons décidé que ce serait une belle occasion d'officialiser ce que nous vivons. Je parlerai donc aux journalistes, puis Adeline ouvrira les portes. Je veux que tu sois celle qu'ils voient en premier. Ils te connaissent bien, maintenant. Puis le reste des Sardanapales suivront. Derrière, toutes les filles et garçons du Saint qui Touche et en tout dernier, Truc et Anthony. Nous ferons une photo de famille sur les marches avant de faire entrer tout le monde. Il y aura des journalistes, mais aussi pas mal de personnalités... politiques ou culturelles, voire cul tout court, ainsi que des représentants des Travailleurs du Sexe... et même peut-être un représentant de l'église catholique et musulmane!
Cette annonce fit rire aux éclats l'ensemble de l'équipe du Saint qui Touche. Sybille les suivit de bon cœur, mais réussit à les calmer.
-- Il va de soi qu'aujourd'hui, les choses vont être plutôt calmes. Il y aura du monde partout, alors concentrez-vous sur le service des boissons. Soyez agréables, mais ne sucez personne en public!
Des pouffements de rire se firent entendre, mais lorsque Sybille prit la main de Delphine Orgery pour se diriger vers la porte, le stress monta d'un coup. Elles disparurent dans le sas d'entrée où prirent place les deux gardes du corps.
Dehors, Sybille fut prise d'un vertige. Elle attendait ce moment depuis longtemps, mais quelque part, elle avait peut-être plus douté qu'elle ne le pensait. Il y avait là des centaines de personnes. Les plus éloignées agitaient des pancartes du style "Le diable dans notre maison... Fermez-la!" et tentaient de se faire entendre. Mais les forces de l'ordre présentes (surtout en raison de la présence de personnalités politiques) avaient réussi à empêcher le plus gros de ces manifestants d'approcher. Sybille avait demandé qu'il leur soit possible d'être là, en petit nombre. Une manière de les ridiculiser, en fait, en montrant combien ils étaient peu nombreux.
Elle se reprit rapidement. Même Delphine n'avait pas eu le temps de remarquer son petit malaise. Elle embrassa chastement Sybille sur la bouche avant de lâcher sa main et la laisser aller jusqu'aux micros installés là pour l'inauguration. Sur sa gauche, le Premier Ministre attendait son tour. Il était celui qui couperait le ruban avec elle.
Elle commença par remercier tout le monde d'être venu aussi nombreux et s'excusa d'avance de ne pouvoir laisser tout le monde entrer. Mais dès le lendemain, chacun pourrait passer les portes du Saint qui Touche à sa guise. Puis elle enchaîna sur les remerciements de toutes les personnes qui avaient rendu cela possible, en commençant par Delphine Orgery.
-- Comme vous avez pu le remarquer, c'est une aventure qui a eu le don de nous rapprocher l'une de l'autre. Je n'oublierai pas non plus l'enthousiasme dont a fait preuve Monsieur le Premier Ministre dès notre premier rendez-vous pour parler de ce projet. Mais nous n'en sommes qu'au début. Aujourd'hui, nous avons une équipe de 20 garçons et filles au Saint qui Touche. C'est autant de personnes que nous avons sorties de la précarité de leur métier. Précarité financière, mais aussi précarité sociale. Aujourd'hui, ils et elles peuvent exercer en toute sécurité, et être fières de ce qu'elles accomplissent pour leur pays. Car, contrairement à ce que l'on peut entendre au loin (elle eut un regard vers les manifestants du fond), ce n'est pas un retour en arrière que nous vous offrons. C'est un plongeon dans l'avenir, où toutes les cartes seront rebattues. Le sexe, et donc la sexualité, a toujours été le premier objet de persécution. Soit parce qu'on n'a pas le bon sexe, soit parce qu'on n'a pas la bonne sexualité. Ce que nous voulons, c'est offrir un avenir décent à nos enfants, qui n'auront pas à subir les convenances pernicieuses d'un monde où l'on vous juge sur le plaisir que vous prenez. Entendez par là que plus vous en prenez, moins vous êtes convenable...
Elle profita du rire retenu de l'assemblée pour lancer les premières questions, qui fusèrent. Elle y répondit avec sérieux et professionnalisme, prouvant par là qu'on pouvait parler de sexualité et de pratiques sexuelles sans tomber dans le graveleux. Puis le Premier Ministre eut quelques mots pour les journalistes, où ses louanges pour les Sardanapales laissaient facilement transpirer le désir qu'il avait pour leurs corps. Mais il savait manier les mots qui avaient été écrits pour lui et personne n'aurait pu lui reprocher d'avoir couché avec toutes ensemble!
Ils coupèrent le ruban, furent applaudis chaleureusement, et Adeline ouvrit les portes dans un crépitement de flashs qui d'abord l'aveugla. Elle ouvrit grand les portes, suivie de ses cinq amies, des vingt nouveaux salariés et des deux soumis du groupe. Sybille fit signe aux deux gardiens des portes de venir avec eux.
-- Vous faites autant partie de la famille que les autres! Venez donc sur la photo!
La séance photo dura plusieurs minutes. Au loin, les manifestants reprenaient un peu de voix, mais les éclats de rire, les "par ici!", les "souriez!", "vous pouvez vous embrasser!", ils restaient totalement inaudibles. Puis l'équipe entière retourna à l'intérieur. Les gardes laissèrent passer uniquement les invités et refoulèrent les quelques badauds qui tentaient de se faufiler dans ce lieu de perdition.
Quentin Gaspard était aux anges. Les Sardanapales avaient réussi en quelques mois ce qu'il avait tenté depuis quelques années. Sa maison à lui allait ouvrir dans quelques mois, le temps pour lui de recevoir la licence de Lieu de Service Érotique. Tous les protagonistes de cette aventure étaient présents. Gaël et Saori étaient là aussi, accompagnés de quelques amis acteurs et actrices porno. Toutes les femmes connues par l'intermédiaire de Delphine se prélassaient déjà dans les canapés en sirotant leurs verres de champagne, délaissant la visite officielle, tout comme Adeline, qui préféra s'occuper de ceux et celles restées à la traîne.
Elle profita du moment où la salle principale s'était vidée, les visiteurs suivant Sybille et Delphine vers la partie "Relaxation" du bâtiment (hammam et massages), pour boire un verre avec Nicolas, nouvellement embauché, accoudés à la petite scène qui permettrait de donner quelques spectacles sensuels. Grand et fin, Nicolas se définissait comme non-binaire, mais sa part féminine était belle et bien présente. Le courant avait très bien passé entre lui et Adeline, et il vint poser un bisou sur sa joue.
-- La pression redescend un peu, chérie? lui demanda-t-iel (il insistait pour que l'on utilise ce nouveau pronom pour le désigner).
-- Seulement un peu, répondit-elle en passant un bras autour de la taille de Nicolas avant de trinquer avec iel. Vivement qu'on puisse fêter ça dignement.
-- Je l'ai toujours dit: un bon coup de bite résout une bonne partie de nos problèmes!
Ils rirent ensemble, alors qu'un peu plus loin, le groupe ressortait de la partie Relaxation pour se diriger vers les salles de réunion, où ils ne restèrent pas bien longtemps avant de découvrir les chambres, à l'étage. Chacune avait un thème différent, allant du romantisme au SM, en passant par le lap dance et différents jeux de rôle. Il y en avait une vingtaine au total, la visite allait durer un peu, et Adeline allait proposer à Nicolas d'en profiter un peu lorsqu'elle croisa le regard de Sybille qui lui fit comprendre que sa place était parmi les invités.
-- Excuse-moi, dit-elle à Nicolas en faisant glisser sa main sur ses fesses moulées dans un jean slim. Le devoir m'appelle...
Elle rejoignit le groupe et vint aux côtés de Sybille qui lui glissa à l'oreille:
-- Nous devons rester sages, mais les invités n'y sont pas obligés. Mets Gaël et ses amis dans l'ambiance.
Adeline hocha la tête avec un petit sourire en coin et laissa Sybille monter les premières marches, attendant de se retrouver au niveau des professionnels du porno. Gaël et Saori l'embrassèrent chaleureusement avant de lui présenter les quatre amis qui les accompagnaient: Sandrine, Lionel, Nathalie et Max. Les trois femmes entouraient Lionel et toutes étaient habillées de façon assez provocante.
-- C'est donc elle, lança Lionel en la déshabillant du regard. Gaël et Saori ne tarissent pas d'éloges sur toi.
-- Et moi, je suis honorée de rencontrer des personnes qui m'ont fait jouir tant de fois, répondit Adeline qui fut rejointe par sa douce Leila.
Elles s'embrassèrent devant eux et Adeline la présenta. Sa belle métisse avait dû être mise au courant par Sybille sur leur mission, car Leila ne passa pas par quatre chemins, comme elle savait si bien le faire:
-- Quel dommage que votre visage ne soit pas plus souvent filmé, lança-t-elle à Lionel. Même si vos vingt-trois centimètres valent aussi le coup d'œil.
-- Et pas que d'œil! renchérit Sandrine.
-- C'est vrai que ce n'est pas dans l'œil que je rêverais de la prendre, lança Adeline avant de se mordiller la lèvre, les yeux tombant sur l'entre-jambes de l'acteur.
Lionel n'était pas du genre à cacher ses envies et Adeline vit bien qu'il allait lui répondre lorsque Saori les interrompit:
-- Venez! On va rater la visite!
Ils montèrent tous ensemble. Adeline se retrouva juste devant Lionel dans les escaliers, et entre Max et Leila. Elle exagéra juste ce qu'il fallait son déhanché, pour continuer d'exciter l'acteur, tout en passant une main sur les hanches de Leila, puis de Max. Avec un sourire en coin, cette dernière prit sa main et la posa sur ses fesses, en faisant de même sur celles d'Adeline.
À l'étage, ils arrivèrent dans un large couloir où toutes les chambres étaient ouvertes, à gauche et à droite. Sybille laissa le groupe se disperser dans les différentes chambres, restant discuter avec quelques personnalités dans le couloir.
-- C'est la quelle, ta préférée? demanda Max à Adeline.
-- Elles ont toutes quelque chose d'attirant... Mais sur l'instant, je dirais que c'est celle dédiée aux orgies.
-- Montrez-la-nous! s'exclama aussitôt Lionel.
D'un rapide coup d'œil, Adeline remarqua qu'il bandait déjà.
-- C'est par ici, venez.
Tenant la main à Leila, elle les conduisit jusqu'à une pièce dans le fond du couloir. C'était la plus grande des chambres. Près de la porte, un distributeur de préservatifs, comme partout dans Le Saint qui Touche (même aux toilettes), et les trois autres murs étaient occupés par de longs et larges canapés. Au centre, un lit rond trônait comme une scène et plusieurs poufs étaient dispersés au sol. L'ambiance était tamisée et les murs couleur taupe. L'ensemble donnait un sentiment d'intimité, mais l'on pouvait facilement se voir d'un bout à l'autre de la pièce dans les moindres détails. Car, comme disait Sybille, en orgie, il doit être important de pouvoir tout voir. On ne baise pas avec deux ou trois partenaires, on baise avec tout le monde en même temps, même ceux qu'on ne touche pas. L'éclairage était donc plus vif ici que dans beaucoup des autres chambres.
-- Il doit falloir avoir un peu de fric pour occuper cette pièce, dit Sandrine, tout en passant sa main sur les draps soyeux du lit central. Ramener ici assez d'escortes pour faire honneur à un si bel endroit, ça doit coûter un bras.
-- Les salariés doivent être payés, c'est un fait, répondit Adeline d'une voix doucereuse en venant poser sa main sur la hanche de la demoiselle aux seins énormes. Mais on n'est pas obligé de baiser uniquement avec les salariés. L'entrée est chère, mais elle paye la liberté, ensuite.
Sandrine s'approcha d'elle. Sa grande taille fit qu'Adeline se retrouva nez-à-nez avec son décolleté.
-- Tu veux dire que si je viens ici avec mon mec, on peut utiliser une chambre juste nous deux?
-- Ce qu'on veut, c'est offrir à chacun la possibilité de vivre sa sexualité comme il l'entend sans aucun jugement. Donc oui, on peut louer une chambre sans y faire monter un ou une salariée.
Lionel en profita pour venir se coller à elles deux, posant une main sur leur nuque respective.
-- Baiser entre amis, ça a toujours été mon dada.
-- Et vous en avez plusieurs, des amis, ici, lui répondit Adeline en plaquant sa main libre sur le sexe de l'acteur.
Elle le sentit gagner en puissance sous sa paume. Elle le massa doucement, alors qu'il faisait tomber le décolleté de Sandrine. Les énormes seins percés de l'actrice s'offraient à la bouche d'Adeline. Combien de fois n'avait-elle pas rêvé de les sucer? Elle ne put résister et prit un de ses tétons en bouche, jouant du bout de la langue avec le métal qui le transperçait de part en part.
Max s'assit sur le lit, pendant que Gaël, Saori et Nathalie prenaient place sur un des canapés pour profiter du spectacle. Leila s'approcha et interrompit Adeline:
-- Sybille nous demande, Adeline. Mais prenez vos aises, lança-t-elle au groupe. Et gardez-en un peu pour nous. Lorsque le plus gros des invités sera parti, nous pourrons en profiter à notre tour.
Lionel promit qu'il ne partirait pas d'ici avant de voir comment les Sardanapales profitaient, et Adeline embrassa Sandrine avant de la laisser aux mains de Lionel et Max. Un petit attroupement s'était créé au niveau de la porte et avant de sortir, Adeline leur dit:
-- N'hésitez pas à entrer, fit-elle en souriant.
Elle prit la main du premier venu et l'attira à l'intérieur en ricanant. Ce mouvement suffit pour que d'autres, journalistes y compris, entrèrent avec un certain enthousiasme.
-- Nous vous demanderons de ne pas prendre de photos ni de filmer ce qui pourrait se passer ici, précisa Leila avant de disparaître avec Adeline dans le couloir.
-- Je suis surexcitée, lui dit Adeline. Ça va durer encore longtemps, tu penses?
-- On en a bien pour 45 minutes, encore avant de pouvoir se lâcher, lui dit Leila.
-- Tu vas prendre cher à ce moment-là! s'exclama Adeline.
-- Vingt-trois centimètres exactement?
Elle ricanèrent en descendant. Maintenant, il y avait du monde un peu partout, mais principalement dans la grande salle, où le buffet était servi. Les différents salariés étaient à leur poste. Adeline vit Nicolas en train de servir des verres en roulant du cul, pour le plus grand plaisir de certaines femmes. Mais c'étaient clairement les hommes qui avaient les yeux les plus baladeurs, et cela fit sourire Adeline.
Sybille leur fit signe d'approcher et, main dans la main, les deux jeunes femmes allèrent la rejoindre. Elle était avec une femme aux cheveux courts, fine et longue. Adeline la connaissait: elle faisait des vidéos de test de sextoys et faisait partie du syndicat des travailleurs et travailleuses du sexe. Un homme l'accompagnait, ainsi qu'une autre femme... ou un trans, plutôt, d'après ce que pouvait en juger Adeline.
-- Je vous présente Adeline et Leila, annonça directement Sybille. Adeline travaille avec Angéline Collet, la ministre en charge de la Convention Collective. Je leur disais justement le nom que nous avions trouvé.
Adeline et Leila firent la bise aux trois personnes de façon très chaleureuse, et Adeline enchaîna directement:
-- J'ai hâte que ce dossier soit clos! Vu ce que nous avons préparé, ça ne devrait être qu'une formalité. La Convention PUTE permettra à beaucoup de personnes de vivre beaucoup mieux... et sans se cacher.
-- Je reste toujours méfiante, lui répondit Charlène, l'essayeuse de sextoys, mais je dois bien avouer que votre enthousiasme et le parcours des Sardanapales me laisse rêveuse. Comme quoi, l'union fait la force, et vous avez réussi en peu de temps ce que d'autres n'ont fait qu'effleurer en plusieurs décennies.
-- Nous sommes bien conscientes que sans les femmes qui nous ont précédées, nous n'y serions pas arrivées, répondit Leila.
-- Et il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir, rajouta Sybille.
-- En tout cas, renchérit le trans à côté de Charlène (sa voix trahissait l'existence d'un pénis entre ses cuisses), c'est une grande avancée, et on ne peut que vous remercier. Si nos collègues peuvent bosser en toute sécurité et les réseaux de trafic humain en prendre un bon coup dans l'aile, ce sera en partie grâce à vous.
-- Méfiez-vous quand même, maintenant que vous êtes sous la lumière des projecteurs, lança l'homme près de Charlène. Ces gars-là, justement, ne sont pas vraiment ravis.
-- Je suis sûre qu'ils trouveront rapidement d'autres crimes à commettre, répondit Sybille en souriant. Pour le moment, nous sommes ici pour fêter cette première étape. Profitez!
-- On y compte bien! répondit Charlène avec des yeux emplis de malice dirigés sur Adeline.
Celle-ci lui répondit d'un sourire en coin qui ne laissa pas Leila de glace. Elle aimait voir l'effet que faisait Adeline sur les gens, cela l'excitait énormément, et Adeline le sentit aussitôt, au frottement de sa main sur ses fesses.
Un peu plus loin, un peu plus en hauteur, on entendit un cri de plaisir surgir. Adeline ricana tout en attrapant un verre sur un plateau qui passait porté par Fabienne, une des salariées du Saint qui Touche.
-- Tu as vu Anthony? demanda-t-elle à Leila.
-- Il y a cinq minutes, en train de servir des petits fours à ta patronne.
-- Parfait! J'espère qu'il squattera une chambre avec eux... En tout cas, c'est la mission que je lui ai donné!
-- Tu... Parfois tu me fais peur, Adeline, lui dit Leila en ricanant.
Sybille était retournée auprès de son amoureuse et elles se faisaient prendre en photo par un journaliste, le buffet attirait beaucoup d'attentions, mais Adeline remarqua des personnes remonter les escaliers. Ce qu'elle remarqua surtout, c'est que l'espace Relaxation était totalement délaissé. Elle tira alors Leila par la main.
-- Je n'en peux plus d'attendre, lui souffla-t-elle.
-- Tu es une salope insatiable, Adeline. Tu le sais, ça?
-- Et je l'assume... Et j'ai grand besoin de ta langue et de tes doigts, mon amour...
Elles s'enfouirent le plus discrètement possible dans une cabine de massage. Leila referma la petite trappe qui était installée sur la porte (qui permettait à des voyeurs de regarder la séance de massage, si la personne massée le désirait). C'était à dessein, car Adeline savait très bien que les tiroirs ne renfermaient pas que des huiles. Il y avait là toutes sortes de jouets, pour femme comme pour homme. Tout en s'embrassant avec passion, Leila la fit basculer sur la table de massage.
-- Montre-moi dans quel état tu es.
Sans un mot, Adeline releva sa robe. Sa culotte était déjà tachée de cyprine qui laissait une trace sombre de forme ovale. Elle repoussa le tissu sur le côté en narguant Leila de ses yeux bruns et lui révéla une vulve gorgée de désir, reluisante d'envie. Elle tira encore un peu et releva ses jambes, de façon à lui montrer son anus. D'un doigt, elle l'imbiba de cyprine en lâchant un petit gémissement.
-- Il ne va pas falloir passer par quatre chemins, lui dit Leila en s'agenouillant devant elle. Nous avons peu de temps. Sybille m'a demandé de lancer les hostilités dès que la Première Dame de France arrivera.
-- Je ne savais pas qu'elle devait venir, lui répondit Adeline en posant une main dans ses cheveux pour l'inciter à venir la soulager.
-- Sybille a eu l'info pendant la visite. Elle arrivera avec son assistante personnelle.
-- Celle que tu travailles au corps depuis des mois?
-- C'est ça, lui dit Leila en pénétrant deux doigts entre ses lèvres.
-- Oh oui... Et tu dois la chauffer devant sa patronne, c'est ça?
-- On ne peut rien te cacher.
Leila lui fouillait le vagin de ses doigts, la sentant se crisper déjà de plaisir.
-- Hummmm... oui, comme ça, chérie... ne t'arrête pas...
-- Et tu devines le but de la manœuvre? lui demanda Leila en retirant ses doigts pour passer à son autre orifice.
-- Oh! Oui, encule-moi, bébé... Je... Hummm... Pour qu'elle veuille accompagner le Président à la prochaine réunion?
-- Gagné! s'exclama Leila en se relevant, puis se dirigeant vers le placard.
Elle ne mit pas longtemps à choisir parmi toutes les possibilités qui s'offraient à elle. Elle revint très vite près d'Adeline, lui présentant un rabbit 3 en 1 qui alluma des feux de joie dans les yeux de sa compagne.
-- Tu fais dans l'efficacité, lui dit Adeline alors que Leila appliquait un peu de lubrifiant sur le jouet.
-- Je t'ai dit, on a que peu de temps.
-- Et toi?
-- On verra plus tard. Pour être au top, je dois attendre. Tu me fais jouir si fort que je serais toute molle, sinon.
Elles s'embrassèrent pendant que Leila insérait la plus grande partie entre les cuisses d'Adeline qui gémit d'un plaisir déjà intense, proche du soulagement de sentir enfin ses chairs écartées ainsi. Le plaisir monta en flèche alors que le bout moyen, en forme de chapelet, venait flirter avec son œillet.
Elle sentit la première petite boule la pénétrer facilement. Leila la connaissait et savait qu'elle n'avait pas besoin d'y aller trop doucement. Elle continua d'enfoncer le tout en elle jusqu'à ce que le petit bout, avec sa petite bouche ronde, se posât sur son clitoris.
-- Prête? lui demanda Leila en souriant largement.
-- Vas-y, mon amour... Je crois que je vais venir direct... lui répondit une Adeline déjà haletante.
Leila appuya sur le bouton, plaçant le curseur directement sur la deuxième vitesse. Le stimulateur se mit à aspirer son clitoris, alors que le gode et le chapelet se mettaient à vibrer en elle. Aussitôt, Adeline, se mit à crier son plaisir. Elle se renversa en arrière, sortit ses seins de sa robe et se mit à les malaxer, les pétrir littéralement.
Elle regarda un instant le si magnifique sourire de Leila, qui maintenait le jouet tout en se caressant de l'autre main. Elle ferma les yeux et explosa, accrochée à la table de massage, le bassin prit de violentes secousses.
-- Et ici, les...
La porte s'ouvrit en grand sur une Sybille qui fut prise de surprise. Leila resta coite, tenant toujours le sextoy enfoncé dans une Adeline, qui, n'ayant rien vu ni entendu, continuait de jouir tout son soûl devant quatre paires d'yeux éberlués. Particulièrement ceux de la Première Dame de France et de son assistante personnelle.
Il se passa bien deux longues secondes avant que Leila ne pense à éteindre le jouet et le retirer des orifices d'Adeline. Celle-ci mit bien trois autres secondes à rouvrir et relever la tête, pour découvrir les quatre femmes en train de la regarder.
Mais Adeline avait de ça de particulier qu'elle n'était jamais impressionnée par les gens, du moins, pas à cause de leur statut. Elle resserra les jambes et s'assit plus convenablement, avant de sourire, remarquant que les regards s'étaient relevés une fois qu'elle n'avait plus les jambes écartées.
-- Madame la Première Dame... Enchantée, je... Nous faisions évacuer la pression des derniers jours. Veuillez nous excuser, nous pensions être tranquilles.
Adeline remarqua l'échange de regards entre l'assistante et Leila. Elle se concentra sur la Dame qui, après un moment de paralysie due à cette vue, finit par lui sourire.
-- Veuillez nous excuser! ricana-t-elle finalement en reprenant ses esprits. Je ne m'y attendais vraiment pas. Heureusement que les journalistes ne nous ont pas suivies, je devais faire une tête horrible!
-- Leila, peux-tu nous accompagner pour la suite de la visite? demanda Sybille avec un ton sec accompagné de ce sourire en coin qui contrastait.
-- Bien sûr, Sybille, avec plaisir.
Elle embrassa tendrement Adeline et rejoignit le petit groupe, alors qu'Adeline la suivait de près, pour retourner vers la grande salle.
-- Ravie de vous avoir rencontrée, Madame, lança Adeline à la femme du Président.
-- De même, répondit-elle plus par réflexe qu'autre chose.
-- La prochaine fois, je serai plus présentable au premier regard...
La Première Dame de France la regarda un instant, muette, songeuse. Puis finalement, elle lui sourit:
-- Une rencontre déconcertante dans un lieu atypique. Vous avez égayé ma journée, mademoiselle.
Adeline lui sourit une dernière fois et s'en fut. Les cinq femmes la regardèrent s'éloigner d'un pas léger. Sybille, Delphine et Leila étaient persuadées d'une chose: sans forcer les choses, Adeline venait de remplir la mission de Leila. Non pas en persuadant l'assistante que sa patronne devait être présente, mais en faisant directement du gringue à la Première Dame de France. Que celle-ci soit aussi réceptive à la luxure d'Adeline était une très agréable surprise.
Alors que la plupart des invités quittaient les lieux en se promettant d'y revenir le plus rapidement possible, la visite continua. Sybille remarqua à quel point l'attitude de Catherine Batiste, la femme du Président, avait changé. Alors que jusque-là, elle marchait de façon presque hautaine, elle était devenue plus fluide, comme si les images de tout ce qui allait pouvoir se passer ici la rendait plus sensuelle.
De retour dans la grande salle, elles remarquèrent qu'elle était presque vide. À l'étage, des gémissements couverts par ce qui semblait être des commentaires, se firent entendre. Au sourire de Leila, Sybille comprit rapidement de qui il s'agissait. Elle emmena la femme du Président vers les salles de réunion, qui étaient très sobres, comparées au reste du bâtiment, presque austères, même. Arrivées en bas des marches qui menaient à l'étage, Sybille sentait parfaitement l'empressement de Madame Batiste à rejoindre la salle ambiancée visiblement par Adeline.
Celle-ci avait rejoint la salle du fond, et si presque la totalité des personnes présentes marquèrent un temps d'arrêt en voyant la Première Dame de France passer la porte, Adeline, elle, ne perçut rien de cette arrivée. Et pour cause! Elle était allongée sur le ventre, surmontée d'un Gaël en grande forme qui la limait énergiquement. Nombre de personnes avaient sorti leur téléphone et filmaient la scène. Catherine Batiste marqua un temps d'arrêt. Elle ne savait pas si c'était une bonne chose d'être filmée dans un tel endroit. Mais déjà, Sandra, l'assistante personnelle de Catherine, s'assurait que les caméras ne pouvaient pas filmer la femme du Président. Celle-ci en profita donc pour admirer la scène. Elle était visiblement mal à l'aise, mais quelque chose dans son regard montrait aussi son intérêt.
Sur le même lit, Saori avait enfourché les vingt-trois centimètres de Lionel. Dans un rythme effréné, elle montait et descendait ses hanches pendant que l'homme se délectait du nectar de Max. Nathalie, elle, avait jeté son dévolu sur un des journalistes et le suçait sur un pouf tout en se faisant brouter par un autre homme. Le reste de l'assemblée ne faisait que regarder, mais l'ambiance était électrique.
Leila prit la main de Typhaine, l'assistante de Madame Batiste et elles allèrent s'asseoir sur un des sofas. Elles restèrent un petit moment ainsi, main dans la main, à regarder le spectacle. Leila ne pouvait dire ce qui l'excitait le plus: la puissante et énorme queue de Lionel avalée sans mal une Saori presque délirante de plaisir, ou les cris aigus de son Adeline qui recevaient les coups de reins brutaux de Gaël. Quelle qu'en soit la cause, elle devait faire passer cette envie qui montait en elle. Dès qu'elle vit Sybille, Delphine et la Première Dame de France s'éclipser, elle se mit à embrasser Typhaine qui ne lui résista pas.
Lorsque Gaël eut visiblement besoin d'une petite pause, Adeline se rendit compte que sa douce était dans la pièce. Les deux femmes ne formaient plus qu'un corps, comme magnifié par leur assemblage. Mais si l'homme s'écarta un peu d'elle, Adeline ne put profiter du moment ni pour souffler un peu, ni pour rejoindre sa belle Leila. Elle fut happée par une Saori devenue hors de contrôle:
-- Il faut que tu goûtes à ça, ma belle...
Le visage d'Adeline se retrouva face à la longueur de Lionel. Sa verge énorme reluisait du jus de Saori, son gland turgescent était d'un rouge vif à tel point qu'il aurait pu éclairer la pièce à lui seul. Mais Adeline en avait vu d'autres, et elle n'en fut pas intimidée. Sans hésiter un seul instant, elle goba le gland et enfonça une partie de la verge dans sa bouche, tout en jetant un coup d'œil à Lionel qui lui souriait de toutes ses dents. Saori avait rejoint Max et elles s'enlaçaient avec passion près de Gaël qui en profitait pour les caresser, alors qu'une femme de l'assistance avait osé s'approcher pour le sucer. Un peu plus loin, Nathalie se faisait culbuter un peu maladroitement tout en branlant celui qu'elle suçait plus tôt. De l'autre côté, Leila gémissait fort sous la langue visiblement agile d'une Typhaine complètement à son aise malgré la petite foule.
Adeline ferma les yeux, pour s'imprégner de cette ambiance. Elle fit descendre doucement sa langue le long du pieu de Lionel pour venir lui sucer les bourses. À partir d'aujourd'hui, ça allait être son quotidien. D'ici quelques temps, elle pourrait quitter le ministère, si elle le souhaitait. Mais désirait-elle vraiment s'éloigner d'Angéline? Désirait-elle vraiment ne plus vivre sa sexualité qu'enfermée dans cet endroit? Les gémissements venant de toute part la berçait. C'était comme une séance de relaxation. Avec tranquillité et assurance, elle présenta son index à l'œillet de Lionel. Elle l'avait déjà vu recevoir ce genre de traitement dans des vidéos, mais elle ne savait pas s'il aimait vraiment ça. Adeline n'était pas dupe sur ce milieu. Elle savait que tout acte se négociait en amont et que parfois, les acteurs et actrices faisaient des choses qui ne leur procuraient aucun plaisir.
Elle rouvrit les yeux pour voir sa réaction. Et celle-ci ne laissa aucune hésitation à Adeline qui glissa alors son doigt tout en reprenant son gland en bouche. Elle referma les yeux et offrit une longue et douce fellation à l'acteur qui se laissait complètement aller. Lui qui était d'habitude si entreprenant, pour ne pas dire dominant, le voilà qu'il était simplement allongé, s'offrant au délice d'Adeline.
Il fallut un moment à la Sardanapale pour se rendre compte que tout autour d'elle s'était calmé. Elle constata rapidement que les autres avaient tout arrêté. Gaël avait giclé au visage de la femme et était enlacé dans les bras de Saori et Max, Nathalie avait fait jouir ses deux admirateurs et avait rejoint le trio sur le lit, et Leila et Typhaine, allongées l'une derrière l'autre, leurs corps collés, les regardaient. En fait, tous les yeux étaient rivés sur elle et Lionel.
Elle faillit jouir sur l'instant. Elle avait toujours aimé être regardée, et là il y avait tant de gens, dont certains filmaient. Elle serait donc vue par encore plus de personnes. Elle offrit un sourire en coin à Lionel en retirant son doigt, puis elle se mit à quatre pattes, présentant sa croupe dégoulinante à l'acteur.
-- Montre-moi ce que tu sais faire de ces vingt-trois centimètres, Lionel.
L'homme ne se fit pas prier et retrouva rapidement son attitude plus vigoureuse. Il lui claqua la fesse, et Adeline se crispa sous la brûlure. Lionel venait de lui faire comprendre la manière dont il allait la baiser. Mais d'abord, il écarta ses fesses et enfouit son visage. Sa langue se révéla d'une dextérité éblouissante. Sur son clitoris, elle lui faisait presque le même effet qu'un vibromasseur. Sans même qu'elle ait le temps de sentir le moindre mouvement, elle lui fouillait les parois internes, il aspirait son jus, et remontait jusqu'à son anus. Tant et si bien qu'au moment où elle jouit, elle avait le sentiment de sentir trois langues qui la fouillaient sans vergogne.
Elle eut à peine le temps de commencer à reprendre son souffle que le pieu de Lionel écartait ses chairs, s'insinuait en elle. Lorsqu'elle sentit son gland puissamment gorgé de sang appuyer tout au fond d'elle, elle jouit à nouveau, se sentit terrassée par un orgasme qu'elle n'avait pas vu venir. Cette fois, Lionel la laissa reprendre un peu ses esprits, ondulant doucement derrière elle.
Elle sentit son bassin reculer, sa verge frotter son vagin. Elle pouvait sentir son gland à mesure qu'il s'approchait à nouveau de ses lèvres. Et au moment où elle aurait pu croire qu'il allait entièrement ressortir d'elle, il lui asséna un violent coup de reins. Il attrapa ses cheveux et tira dessus, au point qu'elle dut se cambrer à son maximum, et le sentir de toute sa longueur l'utiliser comme bon lui semblait. Elle sourit de toutes ses dents au gars en costard face à elle qui était en train de la filmer. Son pantalon était déformé par une magnifique érection. Elle se sentait belle. Plus Lionel la pilonnait avec énergie, plus elle était magnifique. Elle savait qu'après ça, une fois la vidéo postée sur les réseaux sociaux, elle passerait sûrement quelques semaines à être la plus grosse salope du pays. Cette pensée la rendit folle. Elle ne calcula même pas, avant de prononcer ces mots, les yeux rivés sur l'objectif du téléphone du gars:
-- Défonce-moi avec ta grosse bite! Aaaahhh!
La réaction de Lionel à ces mots fut plus qu'inattendue. Il la tira de plus belle par les cheveux et se laissa tomber en arrière. Dans la manœuvre, Adeline se retrouva assise sur lui, le choc lui faisant sentir son col de l'utérus étiré, comme s'il était presque à la transpercer de sa lance. Elle poussa un deuxième cri mêlé de douleur, mais Lionel était infatigable. Il souleva son bassin et Adeline avec afin de pouvoir allonger ses jambes, puis se laissa retomber. Adeline suivit le mouvement, s'empalant de nouveau sur toute la longueur de sa queue. Elle avait le souffle court, la tête qui tournait, mais elle en voulait encore. Elle se pencha alors un peu en avant et entreprit de monter et descendre le long de son chibre dans un clapotis bruyant. Pour l'encourager, Lionel se mit à la fesser à grandes claques qui la faisaient crier très aigu, mais qui ne pouvaient plus la stopper.
-- Oh bordel, je...
Mais elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Lionel s'était un peu relevé, juste le temps de l'enlacer et d'attraper ses seins, avant de la faire tomber en arrière. Une fois allongée sur lui, elle sentit ses mains robustes lui relever les cuisses. Jusqu'à la fin, elle n'eut plus qu'à subir. Lionel entama le sprint final avec autant de générosité que de vigueur. Baisée comme rarement, les pattes en l'air, subissant les assauts innombrables et déchaînés de l'acteur, Adeline gicla un long jet de cyprine devant les portables qui la filmaient sans relâche. Elle hurla son plaisir, tournant son visage vers Leila qui lui souriait d'une telle manière qu'elle comprit que le plaisir était partagé.
Et pendant qu'Adeline se déversait à grands flots sur les draps du lit, Lionel eut un simple mouvement de bassin, ressortit son sexe de celui d'Adeline et se retrouva plaqué à ses lèvres, recevant son liquide chaud alors qu'il jouissait lui-même à grands jets de foutre épais qui vinrent terminer leur course sur la peau ruisselante de sueur d'Adeline.
Elle resta un moment ainsi, sentant les mains de Lionel la caresser avec une tendresse qui tranchait avec la violence précédente de ses coups de boutoir. Leila vint la rejoindre, suivie de près par Typhaine et l'embrassa de tout son amour. Une larme coula sur la joue d'Adeline et Leila la sécha du revers d'un doigt. Elle n'avait pas besoin de lui demander pourquoi cette larme. Elle le savait parce qu'elle ressentait la même chose.
Les Sardanapales avaient atteint leur but. Elles allaient maintenant continuer à vivre leur vie comme bon leur semblait, sans avoir honte, sans avoir besoin de cacher le fait qu'elles soient des femmes qui aiment prendre du plaisir, qui en ont besoin pour se sentir entières, et qui se font respecter. Le reste de la société n'avait plus qu'à s'emparer de ce qu'elles leur avaient offert.
À partir du moment où Adeline avait ouvert les portes du Saint qui Touche sur son équipe pour les photos lors de la conférence de presse, leur combat ne leur appartenait plus. Elles en resteraient sûrement les garantes quelques mois encore, mais rapidement, elles en seraient délestées. Mais cette larme que Leila lécha du bout de la langue sur son doigt n'avait pas le goût de la nostalgie du combat arrivé à son terme pour qui l'on a tout donné. Le goût qu'Adeline avait transmit à Leila au travers de cette goutte, c'était celui de la liberté. Elle embrassa à nouveau son amour et lui sourit, alors que la plupart des personnes quittaient la pièce et se dirigeaient vers le buffet pour se remettre de leurs émotions, ou, pour certains, tentaient des coups d'œil dans les autres pièces d'où provenaient d'autres gémissements.
Leila plongea son regard dans celui d'Adeline, encore allongée sur Lionel, souillée de sperme, de cyprine et de sueur, les cheveux collant:
-- Adeline... veux-tu m'épouser?
FIN
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