Chapitre 36 : Impact jaune 

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   Auriel rasait les murs. Il faisait nuit mais cela ne changeait pas grand-chose dans ses tunnels. Les couloirs étaient soutenus par des arches en bois, semblable à ce qu’on pouvait trouver dans les mines, éclairés par des torches positionnées tous les soixante pieds. Arrivé à une intersection, le jeune homme s’arrêta. Il observa et écouta. Personne à l’horizon, pas de bruit de pas. Il prit le chemin de gauche et courut. Il faillit se faire voir par un garde qui passait par là. Après quelques minutes, il atteignit enfin son but, un petit entrepôt d’arme isolé dans cette base, une réserve de secours.

 Après voir vérifier qu’il n’était pas suivi, il entra et ferma la porte. La salle n’était pas très grande, remplie de tonneaux et de caisses contenant des épées, haches, lances... éclairée par une unique torche en face de la porte. Le soldat siffla une petite mélodie. On lui répondit. Deux hommes sortirent de leur cachette. L'un était grand, très carré au niveau de la carrure et très musclé, les cheveux bruns. L'autre était plus petit, rondouillet, les cheveux long châtain. L'un d’eux prit la parole :

  • Tu es en retard.
  • Désolé Antoine, s’excusa-t-il.
  • Ce n'est pas grave, reprit Lucas. Qu’as-tu pour nous ? Qu'est-ce qui nécessitait absolument de nous voir ?
  • La fin de notre mission.
  • Quoi !? S'exclamèrent les deux compagnons du jeune homme, surpris et abasourdis.
  • Notre mission était de récupérer des informations sur leurs plans contre la capitale ou la famille royale. 
  • Et ton boulot de secrétaire a fini par porter ses fruits ? Se moqua le jeune Istarion.
  • Oui, j’ai récupéré les forces en présence dans cette base. Et surtout, leur cible.
  • C'est qui ?
  • La princesse. Ils ont prévu de l’enlever et de la donner au Kator.
  • Donc c’est le Kator qui finance en secret cette rébellion ?

  La tension des jeunes hommes augmenta. La possibilité de finir cette mission de longue haleine, la menace pesant sur la princesse. 

  • Je le pense, oui, en effet. Mais dans les documents que j’ai examinés ne le disent jamais clairement, reprit Auriel.
  • Mais si le Kator est derrière tout ça... quand ont-ils prévu de kidnapper la princesse ?
  • D'ici deux mois d’après les informations que j’ai récolté. 
  • Tu parlais de la fin de la mission aussi ?
  • Oui, j’ai transmis les informations au commandant, ainsi que les positions des portes dissimulées. Ils vont attaquer demain à l’aube.
  • Si rapidement ?! S'écrièrent-ils.
  • Oui. Nos ordres sont de transmettre de fausses informations lors de l’attaque afin de faciliter leur avancement et réduire nos pertes, et de fuir pour ne pas être pris dans le combat par mégarde. 
  • Donc ça va enfin se terminer, soupira Antoine. Ça fait combien de temps ?
  • Si on ne compte pas les six mois de formation rapide après notre départ de la capitale, quatre ans.
  • C'était long, confirma Auriel.

 Ils se saluèrent et partirent chacun dans leur dortoir.

 Le lendemain, le jeune homme se leva et se prépara comme d’habitude. Il se rendit ensuite dans la salle de commandement. Durant ces quatre années, il avait réussi à devenir le scribe, si l’on pouvait dire, de l’un des commandants de cette rébellion. Son rôle consistait à transmettre certains ordres et messages de celui-ci et prendre note des réunions. C'était le meilleur moyen de récupérer des informations sans éveiller les soupçons.

 Les débuts de la mission avaient été très difficiles. Les rebelles étaient très méfiants sur leurs recrues. Pendant un an, ils n’avaient fait aucuns progrès. Puis un jour, l’un des hauts gradés avait entendu parler avec d’autres novices d’une stratégie pour consolider les accès à la base. Il l’avait convoqué, écouté son projet et l’avait mis en place. Grâce à cela, Auriel était donc rentré directement à son service. C'était surtout pour prendre ses idées et les utiliser comme les siens. Mais cela n’embêtait pas notre espion. Il jouait le garçon près a tout pour monter en grade et avoir un poste important. Grâce à cela, il avait quasiment libre court pour récolter des informations ou effectuer de la désinformation, notamment sur les troupes de leur commandant Samael. L'attaque était imminente.

 Le jeune soldat entra dans la salle de commandement. C'était une pièce circulaire, de cinquante pieds de diamètre, avec une table ronde et cinq sièges, pour les cinq dirigeant de la rébellion. Il les avait tous vus, mais la grande interrogation restait présente sur la soi-disant véritable famille Mythalone. Il ne les avait jamais rencontrés, juste des représentants, ou des messages venant d’eux apparemment.

 Mais cette fois, les chaises avaient été bougées. Auriel se figea un instant puis rejoignit vite son employeur. Sur l’un des fauteuils se trouvait ligoter Antoine. Les yeux écarquillés, le jeune homme avança lentement vers son référent, fixant le visage ensanglanté de son ami. Il avait été battu. Une goutte de sueur perla sur son front. 

  • A-t-il parlé ? Se demanda-t-il mentalement. Non sinon je serais déjà arrêté et à côté de lui...
  • Auriel !!
  • Oui ! Répondit-il en tentant de se calmer.
  • Qui y a-t-il ?
  • Je me demandais ce qu’il faisait là ?

 Il désignait du doigt son camarade blessé. L'homme qui l’avait interpelé était l’un des chefs de la rébellion, et celui qui l’avait engagé, Stanis Volpir, un paladin de la terre, comme Mickael Istarion. Mais de ce qu’il avait vu, Auriel le jugeait bien plus fort que ce dernier. 

  • C'est un espion. Il a été vu en pleine nuit près d’un entrepôt isolé avec un complice dont nous n’avons l’identité. Du moins, pas encore, James devrait bientôt le faire parler.

 C’était le second général présent dans la base actuellement, un puissant mage d’eau. Il était chauve, très rachitique et portait une tunique étrange, un mélange entre une robe de mage et une tenue de noble. Le bas était celui de la robe et le haut était semblable à une chemise avec une vaste, mais attachée au reste. Auriel remarqua qu’Antoine était trempé, et entouré d’une petite flaque. Le liquide rampa sur le blessé et engloba son visage. Après quelques secondes, le prisonnier commença à suffoquer et à se noyer. Au moment où il allait perdre connaissance, l’eau libéra son visage. Il toussa violemment et tenta de reprendre sa respiration, mais l’élément aqueux l’en empêcha et recommença à l’étouffer. 

 L’eau retomba au sol. Son maitre prit la parole :

  • Qui est ton complice ? 

 Il ne répondit pas, et cracha au visage du mage. Celui-ci riposta avec un revers du bras. 

  • Une dernière fois. Avec qui tu travailles ?

 Antoine vit son camarade du coin de l’œil mais ne releva pas. Cependant Auriel comprit ce qui voulait. Ses tortionnaires n’allaient pas tarder à perdre patience. Il fallait leur donner un os à ronger. Cela voulait dire balancer l’un de ses camarades. Lorsque que leur regard se croisèrent, il acquiesça discrètement. Il fallait seulement gagner du temps jusqu’à l’arrivé de la force d’assaut. Pas important s’il souffrait pour cela tant qu’il sauvait son collègue. 

 Après une énième séance de noyade, Antoine se décida à parler, d’une voix faible :

  • Lucas...

 Le jeune homme fut surpris. Il s’attendait à être dénoncer mais il avait choisi l’autre. Pourquoi ? 

  • Comment ? Reprit Stanis. Répète plus fort.
  • Lucas...
  • Est-il dans ton unité ?
  • Non...
  • Laquelle est-ce ?
  • La...

 Il s’évanouit. 

  • Auriel !!
  • Oui, commandant !
  • Va vérifier dans nos documents si l’une de nos recrues s’appelle Lucas. Regarde les cinq dernières années.
  • À vos ordres !

 Il partit tout de suite, comprenant le but d’Antoine : gagner du temps. Il savait surement qu’Auriel devrait aller fouiller pour trouver l’information. Maintenant il devait faire un choix : chercher lentement et revenir en prétendant ne rien avoir trouvé, ou donner Lucas. Dans le premier cas, les commandants tueraient à coup sûr leur prisonnier devenu inutile. Dans le deuxième, son second camarade serait torturé lui aussi, mais cela permettrait de gagner beaucoup de temps. C’était un jeu de survie. 

  Arrivé dans le bureau servant d’archive, Auriel prit tous les livres contenant les informations voulues. Il savait où précisément il pouvait trouver Lucas dans toutes ces lignes, mais il prit son temps. Après une demi-heure, il retourna dans la salle de commandement. Par malchance, il n’y avait qu’un seul Lucas dans la rébellion depuis ces cinq dernières années. Il hésitait encore s’il devait le dénoncer. Stanis l’interpela aussitôt son entrée :

  • Alors ?
  • Je l’ai trouvé...

 Une violente explosion retentit. Les tunnels tremblèrent brutalement. De petits bloques de pierres tombèrent du plafond un peu partout. Des cris commencèrent à résonner dans les galeries. Les deux commandants coururent vers la sortie et disparurent, laissant Auriel seul avec Antoine. Sans se poser de question, il coupa les nœuds contraignant son ami et l’aida à se lever. Ils sortirent de la salle de commandement pour se diriger vers le dortoir d’Auriel.

 Une fois là-bas, il déposa Antoine sur son lit et utilisa son couteau pour éventrer son matelas. Il plongea le bras et ressortit sa lance, forgée par son père, faite de nérolite et veinée de serpentins vert. Mais pas le temps de l’admirer, il reprit son camarade sur l’épaule, son arme dans l'autre main, et repartir. Le bruit des combats commençait à se faire entendre dans les galeries. 

 Après quelques minutes, Antoine articula difficilement :

  • Où m’emmènes-tu ?
  • Aux écuries. 
  • Tu crois… qu'il y aura encore des chevaux ? 
  • On ne sait jamais. 
  • Pourquoi on ne va pas… directement vers nos camarades ? 

 Auriel voyait et entendait qu'il se forçait pour parler. Il avait du être torturé tout la nuit après leur rendez-vous. Certes il ne portait pas dans son cœur mais voir un homme avec lequel il avait travaillé pendant plus de quatre ans l’énervait. Il reprit :

  • Car ça fait plusieurs années qu'on ne les a pas vu. Ils pourraient nous confondre dans le feu de l'action. Maintenant tais-toi. Tu dois économiser tes forces.

 Il ne répondit pas. Leur tunnel déboucha sur une clairière au cœur d’une forêt. Face à eux se trouvait une étable dissimulée sous les feuillages des arbres. Auriel dit un pas en avant mais se figea aussitôt. C'était Volpir. Il sortait du bâtiment camouflé, son glaive dégainé, un bouclier rond en acier accroché au bras. Le commandant rebelle cela dans la petite arène de bois :

  • Je me doutais que les rats voudraient quitter le navire ! Mais je dois avouer, je ne m'attendais pas à ce que tu sois l’un de ses rongeurs Auriel  !

 Pendant qu’il parlait, le jeune soldat avait reculé et adossé Antoine contre un arbre. Il se plaça à une soixantaine de pied de son adversaire, son arme à l'horizontal, pointé vers lui. 

  • C’est dommage, reprit Stannis. Tu avais du potentiel. Mais tu le gaches en restant un mouton de ce faux roi. 
  • Qu'est-ce qui vous prouve que le vôtre est plus légitime ? Vous ne l’avez jamais rencontré, je parie.
  • Sache que si.

 Cette information changeait tout. Ça voulait dire que les imposteurs existaient réellement, ou qu'il y avait vraiment une autre famille royale. Auriel décida de tenter de le capturer. Il fallait en apprendre plus. Il chargea, la pointe de sa en avant. Stannis se mit en garde, attendant tranquillement. Arrivant au corps à corps, le jeune homme donna un rapide coup d’estoc. Le commandant rebelle para l'attaque. D’un revers du bouclier, il devia la lame et ouvrit totalement la garde d’Auriel. Son épée entailla le bras de son ancien secrétaire. Celui-ci recul a rapidement de quelques pas mais son adversaire ne lui laissa pas reprendre de la distance. Il le poursuivit et frappa verticalement. L'attaque fut bloquée par le manche en bois de la lance mais le commandant en profita et asséna un puissant coup de point dans le centre du jeune homme. Il tomba à genou, le souffle coupé. Il reçut dans attendre un violent coup de pied dans la mâchoire. Il vola sur quelques pieds et atterrit en étoile sur le dos.

  • C’est tout ? Demanda Stannis. Je m'attendais à mieux de ta part. Je suis déçu. 

 Auriel s’appuya sur son arme et se révéla, fixant de colère son opposant. Il saignait abondamment de la bouche, mais par chance il n'avait aucune dent de cassée. Une fois debout, il fut pris d’un léger vertige. Il se remit en garde, les yeux fixant Stannis de colère. 

  • Serait-ce de la haine que je lis dans ton regard ? 

 Il ne répondit pas. Il savait que c’était juste pour le provoquer. Il était en colère mais il fallait qu’il reste lucide. Sinon il perdrait toute chance de victoire. Il inspira profondément.

  • Si tu ne viens pas, c’est moi qui… 

 Le commandant n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'Auriel s'élança. La pointe de sa lance siffla près du sol et dit un arc de cercle vers le cou rose sa cible. L’attaque ricocha sur le bouclier. Volpir fut choqué par la rapidité de l'assaut. Il tenta de contre-attaquer mais n'en eut pas le temps. La lance effectua une boucle et fonça vers sa clavicule. Il bloqua de justesse. D'un geste vif, Auriel fit tournoyer son arme. Les bras de Stannis furent expulsés sur les côtés, ouvrant totalement sa garde. Continuant de tourner, la lame noire de la lance trancha la main tenant l’épée de son adversaire. Il se mit à hurler de douleur. Le jeune soldat enchaina. Il leva son arme, près à embrocher le commandant rebelle, mais un pilier de terre surgit devant lui et le frappa dans le ventre. Il fut propulsé une vingtaine de pied en arrière. Il se redressa instantanément grâce à une roulade mais fut accueilli par une autre excroissance de roche. Il esquiva de justesse. 

  • Je suis un vétéran ! Un soldat ! Tu crois que tu fais le poids, gamin ! Je maitrise la magie de la terre alors perdre une main de ne fais pas peur ! Cria de rage Stannis.

 D'autre colonnes de pierre apparurent autour d’Auriel, plus fin que les précédent et surtout plus pointue. Le commandant rebelle cherchait à terminer le combat vite avant de perdre trop de sang. Le jeune homme les esquivait mais chaque pilier restreignait de plus en plus ses mouvements. Avec sa lance, il avait besoin de place pour bouger. Il la saisit à deux mains et exécuta un balayage autour de lui. La roche se brisa sous l’impact de la lame noire et il s’extirpa des gravats. Une pointe de pierre se forma à ses pieds et fonça vers son ventre. Sa lance trancha la base de la petite colonne. Celle-ci demeura sans vie. Auriel comprit qu’une fois cassée, son adversaire perdait tout contrôle sur la pierre. Soudain deux murs de terre l’encadrèrent. Stannis serra les mains ensemble et les deux remparts terreux se rapprochèrent brutalement. Auriel sauta en avant et évita de justesse l’impact. Il se redressa, fit un moulinet avec sa lance et replaça sa garde. 

 Le commandant rebelle s’énervait de plus en plus. Son regard se porta sur Antoine, toujours inconscient. Un sourire sadique se dessina sur son visage. Il pointa sa paume vers le blessé. La terre trembla. Une vague de pique de roche fonça vers lui, les pointes en avant, prête à déchiqueter sa cible. 

 Tout à coup, avant d’atteindre le jeune homme, la pierre explosa dans un vacarme assourdissant. Le tonnerre gronda. Un flash d’une intensité incroyable éblouissa toutes les personnes présentes. Stannis mit récupéra vite la vue.  Le ciel s’était couvert. La clairière était maintenant très sombre. Il vit Auriel, se tenant devant son camarade et lui tournait le dos. “Comment s’est-il déplacé aussi vite ?” se demanda-t-il. De petits arc électrique parcourait son corps. Il se retourna. Les dessins sur la lame de sa lance, normalement vert, commencèrent à se remplir d’un jaune éclatant. Le jeune homme leva le bras, fit un moulinet avec son arme. Tout lui semblait lent, si lent : le vent dans les feuilles, l’envol d’oiseaux affolés, les ondulations de l’herbe, les réactions du commandant rebelle. Il arrêta sa lance à l’horizontal, au niveau de sa tête, tendit l’autre bras vers sa cible pour viser. Celui-ci semblait totalement pris de panique. Il leva à une vitesse si lentement son bouclier pour se protéger. L’électricité qui traversait le corps d’Auriel s’accumula dans sa lance, produisant de plus en plus de crépitement stridant. L'arme en devint luminescente. 

 Le jeune homme arma son lancer. Il décala l’un de ses pieds en arrière pour prendre appuie, recula son bras, et lança de toutes ses forces sa lance. L'arme fendit l’air à une vitesse inouïe. Tout se déroula en un instant. Un clignement d’œil serait encore trop long. Le projectile devint un rayon jaune doré. Au moment où ou Auriel le lâcha, un premier coup de tonnerre se fit entendre. La pointe lumineuse fonça vers Stannis et traversa son bouclier, son bras, son corps comme si c’était une feuille de papier. L'impact déclencha un éclair qui foudroya le pauvre homme. La lance poursuivit sa route et se planta dans l’étable. Le feu du ciel descendit à nouveau et pulvérisa le bâtiment.

 Même Auriel n’avait pas vu ce qui s’était passé. Il s’était mis à pleuvoir. Il avait lancé son arme et maintenant il observait, figé la scène qui se déroulait devant lui. Son adversaire était immobile debout devant lui, le corps fumant, totalement carbonisé, un trou lui traversant le bouclier et le torse au niveau du cœur. Derrière lui l’étable en flamme, avec les débris brulants qui accompagnait la pluie. 

 Le jeune homme respirait bruyamment. Il tomba en arrière. Ses jambes refusaient de le porter. Sa vision commença à se troubler. Sa tête pencha, à gauche, à droite, de nouveau à gauche. Ses yeux se fermèrent d’eux-mêmes. Avant de sombrer dans l’inconscience il entendit une voix :

  • Jolie spectacle. Content de te revoir... 

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