Rencontre
Mèche a alors rencontré Claire
Mèche a rencontré le cœur saignant ouvrant son cœur de sang ouvrant son cœur d’amour ouvrant son corps de ces larmes de ces instants de ces soupçons de joie qui s’affirmaient dans le présent plein de plein plein de dire et d’indicible plein de chair et de senteur de la peau que l’on veut humer jusqu’à la fin des jours plein de l’autre qui est bien plus que l’autre bien plus qu’un je tout en étant multiple rien d’autre qu’un jeu en redevenant lucide car tout finit tout se termine même ce dont le début se reproduit derrière d’autres débuts plus loin encore plus loin en arrière au début il n’y avait rien ni jour ni nuit juste l’absence de l’absence le rien le rien de rien de rien le rien d’autre encore que Claire éclaire et Claire que je connais que j’ai toujours connu que j’ai toujours senti humé bouffé voulu mangé le rien d’autre que Claire était là avant que je me mette à exister et toutes ces années perdues dans l’attente d’elle et toutes ces années à venir maintenant que tout est dit la messe est dite dis-moi Claire que tout se reconstruise que tout réapparaisse au début il n’y avait rien ni jour ni bruit juste le manque de rien le rien de rien de rien et puis il y eut le verbe et puis je la vis elle et puis et puis je la vis Claire elle elle disait disa disu dis elle elle dit me regarda dis elle dit je la voyais vois elle dit je l’embrassais et Mèche s’embrasait elle dit je l’embrassais et Mèche fourmillait du venin vénal elle de tout enchevêtrer de tout amasser pétrir agglutiner de tout sa langue sur mon gland et ma queue dans sa bouche de tout ses pieds que je lèche et relèche jusqu’à l’entrecuisse ô ma Claire de tout son con son cul son jus que je mêle à sa salive entremêle à ses lèvres humides encore de foutre dégoulinant à travers ses dents sa bouche ses yeux sa peau son cou son cul que je remplis et plisse encore Claire au creux de sa chair que je veux étreindre salir et agripper ô mon amour agripper son corps son souffle ses plaintes ses gémissements de plaisir ses pleurs de jouir qui se mêlent et s’entremêlent à un visage vrillé par le rictus de la douleur par le rictus de l’orgasme ô mon amour ô ma Claire je ne suis venu là que pour toi toi toi toi se disait Mèche toi ma Claire toi Claire se disait Mèche je ne suis venu que pour toi que pour que pour que pour t’aimer te retrouver te faire gémir te faire jaillir d’âme et de toi de toi de toi de toi de toi de toi tandis que je cloue son corps raidi tendu fourmillant de jouissance sur le ventre tandis que sillonne son cou je avec mes ongles mes dents ma bave tandis que déchire ses je cheveux avec mes doigts et l’irrépressible accompagnement de mes reins le ridicule de mes reins se disait Mèche outre mesure avec les autres les autres filles le ridicule de mes reins qui se frottent à la terre nourricière à l’Eve déchue outre mesure avec les autres filles comme un chien se frotte à un banc public pour faire taire sa méprisable petite envie d’animal suant de peur de prétention de convention de fourberie de lâcheté de connerie tout simplement de pure et simple connerie se disait Mèche avec les autres filles habituellement lorsque tout honteux de son insipide petite éjaculation il se tournait se retournait à cent mille lieux de la fille insatisfaite dont il n’avait rien à foutre dont il honte de n’avoir rien à foutre dont il avait désolé tout désolé dont il était désolé tout désolé de n’avoir rien à foutre tout désolé de ne pouvoir aimer tout désolé de n’avoir rien à espérer rien à attendre tout désolé de ne pas être vivant tout désolé de ne vivre qu’en mort il savait dans un monde mort il lui semblait tout désolé d’être là avec cette conne qui décidemment méritait mieux qu’un lâche et fourbe et prétentieux et méprisable petit chiot incapable de mettre fin à ses jours parce que parce que l’attente après tout pourquoi pas mène au même port tout désolé d’être ce lâche et fourbe et prétentieux et méprisable petit chiot éructant de mots de rêves de sons de prétentions ce misérable petit chiot qui s’évertuait à ensemencer avec grand ridicule tous les bancs de la terre se disait Mèche habituellement avec les autres mesures outre fille avant Claire avant que Claire avant que Claire Claire Claire qui me fait redoubler d’ardeur de vie de rire de joie Claire qui m’apprend que je ne suis que cri force vie avant que Claire Claire qui a su me désigner chiot et me faire vomir ma saleté d’homme tandis que avant que Claire tandis que je lacère son visage dans les profondeurs de la terre jusqu’à ensevelir mon ego dans la chaleur de sa gorge et percevoir l’écho de notre entente sourdre en sa gorge en ses yeux en son visage crispé sous le rictus de la douleur de l’orgasme écho de notre tandis que entente entente cri vie force tandis que nos mains se joignent et se griffent en chœur tandis que j’enfouis en son oreille et ma langue et le murmure rauque de mes perverses pensées et mon profond désir de la fouetter de lui faire mal de la défoncer de la défoncer de la de la saigner de la de la faire crier de la faire crier à n’en plus finir à n’en plus finir à n’en plus finir de la à n’en plus finir de la pour que ses cris de la pour que ses cris emplissent le temps pour que ses cris deviennent étendue de calme de temps d’amour de rien retrouvé en lequel ne vit rien d’autre que nos corps et l’intensité de nous instants suspendus au bleu du ciel incisé par mes rêves d’enfant d’enfant en lequel se courbent avouons-le s’avouait Mèche le bouclier des cheveux maternels qui me promettaient tant elle son sourire malice de la fée qui s’acoquinait à mes pas maman parfum de sa peau qui serait peau de ma femme odeur de l’amoureuse avec qui j’allais me marier et vivre en grand avec beaucoup d’enfants avant que mort s’ensuive avouons-le s’avouait Mèche de la quand fée assassinée vint le hanter du sang vitrifié des morts les soirs d’ambulance et de feux clignotants de la les nuits de silence et de calme blanc où seule affleurait la malice figée dans l’agonie de l’enfance ô Claire s’avouait Mèche la fée disparue dans la nuit stridente de sirène et de gens en blouse blanche la fée emportée dans la froide incision de la mort sur le ciel de mes rêves d’enfants d’enfant la fée s’incarne dans les incisions réciproques de nos regards sur notre peau ô Claire s’avouait Mèche ô ma Claire retrouvée crie écris et crie encore pour que tes cris vivent et forcent et crèvent l’espace dans lequel se répandra ton sang pour que ton sang devienne mer océan de rage et d’amour de joie et de plaisir d’être là présent inoubliable parce que mémoire tuée immobilisée pétrifiée par ce sang présent nouveau de rage et d’amour pour que cet océan d’elle dans lequel je veux me noyer soit ce mal que j’apporte et que tu transformes en bien pour que cette chair qui est bien m’avale et se goinfre de moi pour que ce moi ingurgité en dévorant ta chair soit rendu par tes cris de douleur et d’orgasme tandis que nous nous pétrissons repaissons l’un l’autre ayant mâché dégueulé et remâché toute chair tout monceau toute particule de l’un et de l’autre tandis que nous renaissons l’un et l’autre tandis qu’assouvis essoufflés suant de bonheur et de certitude rassasiée maintenant tandis que je te regarde et te vois comme je n’ai vu nulle autre et comme j’aime à croire nul autre ne t’a vu aimait croire Mèche tandis que nous nous endormons maintenant pour que tes cris ton sang ton toi aient cette simplicité de la douleur cette simplicité de l’orgasme pour que chaque seconde de ta peau contre la mienne soit cette simplicité
J’accorderais le violon de mon âme au viol de ton corps
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