Le soleil s'était levé depuis plusieurs heures au-dessus de la cime de la Forêt Enchantée. Une brise légère faisait miroiter la rosée matinale sur les feuilles qui avaient repris leur vert vif. Le ciel était paré d'un bleu vibrant sans aucun nuage à l'horizon.

Elsa et Aodhan se tenaient près du rivage, le clapotis des eaux calmes les apaisaient. Face à eux, Nokk, l'imposant cheval et esprit de la forêt, les regardait d'un air digne.

Elsa fit un pas en avant, tenant dans ses mains la corne du Narval. Elle tendit l'objet à Nokk.

— Ton ami nous a sauvé, déclara-t-elle doucement, sa voix se mêlant au refrain de l'eau. Arendelle lui est redevable à jamais. Le Narval de Lumière peut reposer en paix, à présent.

Pendant quelques secondes, Nokk se contenta de la regarder. Puis il s'inclina profondément et s'approcha de son amie. La corne du Narval franchit la surface aqueuse du cheval et flotta à l'intérieur de lui. Nokk cligna doucement des yeux en signe de remerciements, puis fit demi-tour, s'engouffrant dans la mer, rapportant la corne du Narval aux profondeurs.

Aodhan s'avança silencieusement jusqu'aux côtés d'Elsa et lui prit la main alors qu'ils observaient la scène. La jeune femme lui jeta un œil avec un sourire et se blottit dans le creux de son épaule. Ils restèrent ainsi en silence à observer la mer, lorsque Aodhan se décida finalement à parler.

— Ils nous attendent pour la cérémonie.
— C'est vrai, approuva Elsa. Allons-y.

À leur tour, ils firent volte-face et se dirigèrent vers une clairière au cœur de la Forêt Enchantée, main dans la main.

Le lieu, qui abritait auparavant le campement des Northuldras, avait été complètement réaménagé. Des chaises blanches, décorées de rubans colorés et de fleurs, notamment des crocus dorés et des angéliques sauvages, étaient disposées de part et d'autres d'une longue allée centrale tapissée de pétales de roses blanches et rouges. Les branches des arbres formaient un dôme naturel au-dessus de leur tête et la lumière chatoyante du soleil traversait les branchages, faisant danser leurs ombres comme si la nature elle-même célébrait ce moment.

À l'extrémité de l'allée, sous une petite toile tendue aux couleurs d'Arendelle, se trouvait un autel orné de guirlandes et de fleurs. L'air était empli du parfum sucré des fleurs, du murmure apaisant de la nature et des chuchotements impatients des invités.

Elsa et Aodhan tentèrent de se faire discrets en remontant l'allée jusqu'à leurs places : lui au premier rang, et elle près de l'autel en tant que demoiselle d'honneur. De l'autre côté de l'autel, Sven attendait, assis sagement, un nœud papillon noué autour de son pelage. À ses côtés, Kristoff, habillé richement, attendait impatiemment l'arrivée de sa promise.

Soudain, une mélodie délicate s'éleva dans les airs, jouée par un orchestre à la fois Northuldra et d'Arendelle. Aodhan et le reste des invités se tournèrent pour observer l'arrivée de la mariée.

Anna avançait lentement le long de l'allée centrale. Incapable de retenir sa joie, elle saluait avec grand enthousiasme les invités lorsqu'elle passait devant eux. Sa beauté était à couper le souffle, elle semblait envelopper d'une aura argentée tout ce qui se trouvait autour d'elle. Sa silhouette embellissait quiconque se trouvait près d'elle, tandis qu'elle marchait avec grâce et élégance. À côté d'Aodhan, Olaf se moucha bruyamment – avant de se souvenir qu'une carotte ne pouvait pas avoir le nez qui coule.

Anna arriva finalement à la hauteur de Kristoff et gloussa tout en échangeant avec lui un regard emprunt d'excitation et d'amour. Il suffisait de poser les yeux sur eux pour comprendre l'évidence de leurs sentiments.

Alors qu'ils prononçaient leurs vœux, Aodhan ne parvenait pas à décrocher son regard d'Elsa, qui lui adressa un signe de la main discret. A l'un de ses doigts brillait une délicate bague.

Il y avait quelques jours à peine, Elsa et lui s'étaient rendus à l'endroit où elle l'avait découvert, bien avant tout cela, guidés par Gale. Ils s'étaient arrêtés face au tronc de l'arbre où il avait été adossé, qui avait commencé à se paraître de nouveau de ses larges feuilles vertes.

Là, il s'était agenouillé pour déposer un bouquet de crocus dorés – symbole de renouveau – qu'Elsa l'avait aidé à composer. Puis il s'était tourné vers elle, toujours à genoux, en lui tendant cette bague scintillante.

Elsa avait immédiatement accepté.

Anna et Kristoff terminèrent de prononcer leurs vœux. Le jeune blond se tourna vers Sven et prit les alliances qu'il lui tendait. Après que les deux âmes promises aient échangé cette preuve d'amour, ils s'enlacèrent et scellèrent leur union par un baiser fougueux, sous un tonnerre d'applaudissements.

Alors que le peuple d'Arendelle et les Northuldras se pressaient pour féliciter les jeunes mariés, Aodhan retrouva Elsa et lui fit un signe de tête pour qu'ils se rejoignent un peu plus à l'écart. Elle accepta et ensemble, ils retournèrent à l'endroit où Nokk les avait laissés, bras-dessus bras-dessous.

Les pieds dans le sable chaud, ils observaient les vagues à l'horizon, la mélodie festive résonnant au loin en harmonie avec le clapotis de la mer aux reflets scintillants. Ils inspiraient profondément, savourant l'air marin et l'atmosphère de fête.

— Je n'ai pas hâte de danser, commenta le jeune homme.
— Il va falloir t'y faire, il va y avoir toute une procession jusqu'à Arendelle où se déroulera la grande fête de mariage, gloussa Elsa.
— Je sais que c'est un mariage royal, mais quand même, une semaine entière de cérémonie ? C'est beaucoup trop pour mon pauvre petit cœur, déclara Aodhan avec une théâtralité grandiloquente.

Elsa rit en lui poussant doucement l'épaule. Puis ils reprirent leur sérieux et se regardèrent tendrement, dans les bras l'un de l'autre.

— Je suis si heureuse de t'avoir trouvé, Aodhan, murmura-t-elle finalement contre ses lèvres.
— Moi aussi, Elsa. Malgré tout ce qui s'est passé, je sais que rien ne pourra rompre notre lien.

Elsa posa une main sur sa joue et sourit, sentant son cœur se remplir de bonheur. Elle se perdit un instant dans son regard, y trouvant la promesse d'un amour sincère et indéfectible qui transcendait tous les obstacles.

— Peu importe ce qui arrivera, nous serons toujours ensemble, affirma-t-elle.

Aodhan embrassa tendrement la paume de sa main et poursuivit, la voix chargée d'émotion :

— Je serais toujours avec toi, Elsa. Car j'ai enfin trouvé où était ma place ; ici, à tes côtés.

Ils s'enlacèrent et leurs lèvres se joignirent dans un baiser doux, exprimant toute leur affection et leur amour l'un pour l'autre, le cœur battant à l'unisson. Un amour éblouissant.

Derrière eux, le soleil baignait l'océan de sa douce lumière nacrée, et sa tendre chaleur enveloppait agréablement les deux amants. Ils se sentaient en paix, l'un avec l'autre.

L'été s'annonçait radieux.

Fin.