Chapitre 5
On arrive devant un énorme bâtiment, entouré de fils barbelés.
- Voici le Parlement de Pinmard. Aussi appelé le gouvernement.
Étonnée, j’ouvre une porte et entre. Comment se fait-il qu’un lieu aussi important soit si peu protégé ? J’entre dans le bâtiment. Je croise des personnes, qui ne me disent rien. Bizarre.
Je toque à la porte affichant le nom du président.
- Bonjour, dit-il. Je t’attendais.
Il se tourne vers moi.
- Comment vas-tu, Tylia ?
Je me raidis à nouveau.
- Voyons, je sais très bien qui tu es, et ce que tu viens faire ici. Je peux t’affirmer que tu n’as rien à découvrir ici.
Je déglutis.
- Tylia, prends place, trésor.
Il désigne un fauteuil en cuir brun, face à son bureau.
- Je ne dirai rien à personne sur ton identité. Je t’offre même un logement à Pinmard, pour toi et ta famille. En échange, tu ne dis rien sur ce que tu vas découvrir ici.
- Comment ça ?
Il mime le silence avec sa main et appuie sur un bouton. Une barrière en métal s’ouvre et laisse découvrir Break, attaché à un poteau.
- Le petit Clark Ustérus. Merci de nous l’avoir amené, ma jolie. Grâce à toi, il va pouvoir payer pour son infraction.
Un homme lui donne un coup de fouet.
- Très bien, trésor. Je te laisse une semaine pour découvrir, seule, le mystère de Pinmard, du Parlement. Au bout d’une semaine, tu vas revenir ici. Tu vas me dévoiler tout ce que tu as appris. Tu vas me promettre d’en parler à personne, et en échange, je vous laisserai la vie sauve, à toi et Clark. Et, je t’offrirai un logement. Si tu ne sais rien, ou que tu en parles, tu seras mise à mort.
Je ne peux pas protester. Le président me vire de son bureau.
Une semaine. Je n’ai qu’une semaine pour découvrir ce qui ne va pas ici. Vu de l’extérieur, cette ville est un paradis. Mais il y a toujours une faille.
Je sors du bâtiment et descends les marches du pavillon trois par trois. J’ai une idée. Je dois me rendre chez Mélanie, elle a peut-être des contacts, des informations ou autre.
Quand j’arrive au 5 rue des Pélicans, donc devant la jolie maison vert pastel de Mélanie, l’endroit est étrangement calme. Les vagues de l’océan s’écrase contre le balcon en bois peint, donc la peinture blanche s’écaille, révélant peu à peu le marron boisé. La fenêtre de l’arrière est brisée. J’ouvre la porte de la cuisine et entre discrètement. Une odeur horrible plane. Il y a à peine trois heures, cette maison sentait le citron et tout était en ordre. Désormais, les fenêtres sont brisées, les éclats de verre s’étalent par terre, de la vaisselle, des casseroles et des couverts sont partout. Je marche sur un couteau et relève mon pied douloureux. Je jette un regard au couteau. Il y a des traces de sang dessus. Mélanie a peut-être été blessée ! Je me rends compte que l’odeur est celle du sang, et elle embaume le salon. Le tapis blanc et recouvert de marque de sang. Il y aussi des bouts de peau, qui m’arrache un haut-le-cœur. Je trouve sur la table du salon un mot écrit par Mélanie.
Ils m’ont trouvé. Ils sont à votre recherche. Repartez dans la forêt et ne pensez plus à moi. Mélanie.
Je laisse tomber le mot. L’horreur se dessine sur mon visage. Je retire mes talons et ma robe, pour un jeans, un t-shirt et des baskets. Je me démaquille et attache mes cheveux en une queue de cheval serrée. Je trouverai le mystère de Pinmard, libérerai Break et Mélanie et dénoncerai le gouvernement aux paysans. La révolte va avoir lieu bientôt.
Quand je sors dans la rue, personne ne prête attention à moi ou mes vêtements. Tant mieux, je ne veux voir personne. Les télévisions et autres écrans continuent de diffuser les messages sur ma disparition, mais je m’en fiche. Personne n’a le droit de faire du mal aux gens qui m’aident.
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