L'éclat de la vie
Une seconde*.
C'est le temps que met un verre à chuter du haut d'un homme.
Lorsqu'il arrive à destination, il se brise, et ses éclats tapissent un sol qui se voudrait plus propre.
Mais si l'œil voyait moins vite et pouvait décomposer le temps, il ne verrait plus la conséquence mais la grâce du vide, l'élégance de la matière lorsqu'elle capte les rayons du soleil en déclin.
Ses mouvements seraient fluides, lorsque commencerait sa danse. Le rigide deviendrait souple lorsqu'il se contorsionnerait... Pour arriver enfin au point de rupture.
Qu'y a-t-il de plus beau qu'un verre qui se brise ?
D'abord, il y aurait ce don diffus et cristallin, et un craquellement présageant de sa fin. Des fissures glisseraient provoquant des cassures et l'on verrait percer des éclats somptueux.
L'explosion provoquée ne serait que douceur et nos yeux horrifiés viendraient s'émerveiller.
L'on verrait des fragments refléter les facettes d'un monde exaltant, qui soudain s'émiette. Et on se tiendrait, du haut de notre humanité, les jambes plantées là, plus raides que des piquets.
Bien trop haut pour être fasciné. Bien trop éloigné pour être bouleversé. Pendant qu'à nos pieds s'écraserait l'absolue beauté que l'on rêve d'atteindre dans l'éternité.
*Cette donnée n'a aucun fondement scientifique ;-)
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