Scp Scribopolis : L'impatience d'un Caracal.
Voilà plusieurs fois que des accrochages avaient eu lieu entre Scribopolis, et la fondation SCP. Mais, ce n'était jamais les braves animaux qui avaient ouvert les hostilités, et se contentaient de répondre. Bon sauf si on rajoute l'épisode des deux couillons d'apprentis fossoyeurs. Mais cela était aussi un signe, celui d'une confrontation de plus en plus dure.
De son trône, un félin bien célèbre de la cité se morfondait. Qu'avait-il fait ? Utiliser ça ? La plèbe ne le tolèrerait sûrement pas quand la nouvelle serait connue de tous. Pourtant, il n'avait pas eu le choix. Entre une enquête en cours mobilisant d'énormes moyens de la part du Lama, et les forces actives de la cité engagées dans la dernière croisade du Faucon, il se devait d'éviter un conflit autant que possible. Pour ça, il avait décidé de frapper un gros coup, intimider par la peur.
Un Bléro franchit alors les portes de la grande salle. Épée à la main, le chevalier navet, maître de l'inquisition héraldique, vint s'entretenir avec le félin de la situation :
Bléro : Que penses-tu faire, toi qui as la charge de défendre la cité ? Nous ne sommes pas en guerre. Nous ne sommes point conquérants.
Caracal : Comme l'astre nitescent qui se lève chaque nuit, le temps du chaos viendra à nous. Mais il n'est pas encore venu ce moment. Afin de maintenir notre paix, j'ai déjà agi.
Bléro : Quel sera ton sort, fait à ces gens qui nous menacent ?
Caracal : La bombe à incise !
Bléro : Tout, mais pas ça ! C'est de la folie. Tu ne dois pas.
Caracal : C'est déjà fait, plus rien ne saurait changer ce qui arrivera.
Une bombe à incise ? Tous connaissaient la puissance de cette arme, aussi appelée « le fléau de Scribopolis ». Elle était contraire au bon goût et aux Saintes Écritures pour lesquels militait l'inquisition héraldique. Le Bléro n'aurait jamais utilisé quelque chose de si terrible, même contre son pire ennemi. Et il savait le Caracal de son avis. Alors pourquoi ? Cela, il espérait bien le découvrir un jour. Mais maintenant ils ne pouvaient plus faire marche arrière, il était trop tard.
La veille de cette discussion, deux animaux exultaient de joie. Un chat à béret fumant sa pipe, et le raton laveur le plus célèbre de la cité. Dans les ateliers de Scribopolis, ils avaient joint leurs efforts dans une arme ultime, imparable, terrifiante. Le félin maître de la bibliothèque était aussi celui qui inspectait les créations avant leur sortie définitive. Son goût de la perfection le rendait intransigeant. Le Raccoon, aux sculptures et compositions les plus en vogue du moment, avait repris les plans de la bombe du Lama, extrait et examiné minutieusement par le chat fumeurs. Après de nombreux efforts, le résultat était sans appel.
Chat : Elles sont parfaites ! La quintessence de l'incise et des écritures impies. Puisse la grande inquisition fermer les yeux sur ce qui doit être fait.
Raccoon : Celles-là, ils vont les sentir passer. Si après un tel coup de force, ils ne nous laissent pas en paix, je ne vois pas ce qui pourrait les inciter à demeurer loin de nous.
Chat : Le plus dur reste à faire. Il faudra les emmener et les disséminer sur place.
Raccoon : Cette aventure est pour moi. Les miens s'y sont déjà brillamment infiltrés. Ils connaissaient chaque recoin de la fondation.
Chat : Qu'AO veille sur vous.
Le bon Raccoon était le seul à pouvoir réaliser cette mission. L'Aigle, l'unique autre personne ayant exploré le bâtiment désormais affecté à un nouveau poste. Ce soir là, pour fêter l'événement et galvaniser les troupes, un grand concert fut organisé. Ramdam de percussion sur poubelle acclamant un raton laveur déjanté et déchaîné derrière un synthé, la folle nuit résonna dans toute la cité. Personne ne savait pourquoi, personne ne le saurait. Du moins, pour l'instant.
L'opération « incises dans ta gueule » fut lancée immédiatement après les réjouissances. Complicité d'une nuit sans lune, seule une myriade d'yeux scintillants indiquaient la présence des ratons laveurs. « Preste comme le vent, majestueuse comme la forêt, dévorante comme la flamme, inébranlable comme la montagne ; insaisissable comme une ombre, elle frappe avec la soudaineté de la foudre. ». Voilà la grande charge d'un Raccoon et de sa suite.
Par petits groupes, voilà qu'ils rentrent dans les locaux comme dans du beurre. Et à nouveau, ils furent confrontés aux horreurs de la fondation. Encore mort et carnage ? Non, pas cette fois ! Ils connaissent tous les dangers désormais, tous les raccourcis. Ils esquivent maintes rangées crocs et griffes, ombre et sorcellerie. Et maintenant, ils déposent leur riposte, leur vengeance pour leurs frères tombés au combat. Tout était paré pour le grand moment.
Les dispositifs entièrement armés, il fallait encore fuir le plus rapidement possible. Le chrono défilait. Le temps menaçait les lieux de la fureur prête à gronder.
Explosion dans 3 min.
Vite, plus vite, toujours plus vite. Ça allait bientôt péter ! Pas de retour en arrière.
Explosion dans 2 min.
Raccoon : Allez, en avant les amis ! Ne vous retournez pas ! Ne ralentissez pas !
Explosion dans 1 min.
La sortie ! Enfin ! Ils y étaient parvenus sans perte. La mission était réussie, et juste à temps pour échapper au désastre. Dans les locaux de la fondation, les bombes à incises sautèrent toutes simultanément. Résonna alors le fléau des écrits.
Di-t-île !
Pensé-t'el !
Dans le bâtiment, tous se bouchèrent les oreilles pour tenter de fuir la torture auditive en cours, mais sans succès. Le mal frappait sans la moindre pitié.
Raiplika-tue !
C'ékrièrent-tils !
Trop c'était trop. Les SCP comme le personnel de la fondation se tenaient la tête. La souffrance était insoutenable. Même un sourd en aurait eu les conduits auditifs en sang. Mais le plus dur arriva. Bouquet final des pires hérésies littéraires.
Kro bin !
Wesh !
Starfalla !
C'en était fini pour un long moment de l'ennemi. Tous étaient évanouis au sol, flaque de vomis pour compagnie et oreilles ravagées. Ils n'avaient même plus la force d'entendre les bombes déverser leurs flots d'incises putrides tous droit sorties de la plus immonde des fanges. Après ça, soit la fondation allait se tenir tranquille, soit ils utiliseraient des armes plus sournoises. À moins qu'ils n'optent pour la guerre totale. Bravo à vous petits ratons laveurs, vous voilà à nouveau vainqueur.
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