Je me disais que c'était juste de la fatigue
Voilà plusieurs semaines, plusieurs mois,
Que chaque jour, je me lève sans savoir au fond de moi,
Si la journée sera plus belle
Ou si elle m'amènera à nouveau face à moi même.
Au début, je me disais que c'était juste de la fatigue.
Après une année entière à avoir chamboulée ma vie,
Remis en questions tout ce que j'avais construit,
Tout ce que j'avais enfouis,
Tout ce que je m'étais interdit.
Une année de changements,
Ou j'ai pu au passage découvrir la vrai nature des gens,
De ceux que j'aime le plus et qui pourtant,
M'ont fait le plus de mal ces derniers temps
Une année à culpabiliser d'essayer de bien faire,
A m'en vouloir d'avoir oser faire,
D'avoir laissé écouter mon cœur,
Pour imaginer un jour trouver le bonheur.
Une année où j'ai beaucoup perdu,
Mais où j'ai appris que jusqu'ici je n'avais pas vraiment vécu,
J'avais plutôt patienter,
Laissé les choses arriver,
En me disant qu'un jour ça changerait,
Même si je ne savais pas trop quand ça serait.
Mais pourtant je sais que ça en valait la peine,
Que même si ca fait mal je n'étais plus là même.
Et que cette nouvelle qui se présentait,
C'était la bouffée d'oxygène que j'attendais.
Alors je me disais que c'était juste de la fatigue.
Qu'avec le temps ça allait passer,
Et que mon énergie j'allais finir par la retrouver.
Puis les jours passent je n'arrive plus à me lever,
Aller au travail est pire qu'une corvée.
Je passe chaque jour à me cacher pour pleurer,
Et quand on me croise je fais comme si ça allait.
Je me sens de moins en moins forte,
J'ai juste envie, de claquer la porte,
De dire stop fait que ça s'arrête,
Mais je crois qu'au début j'étais pas prête.
Alors je me disais que c'était juste de la fatigue.
Les jours passent et je continue à tenir,
Je me dis que ça va bientôt se finir,
Que je vais retrouver le goût dans ce que je fais,
Et qu'au final ce n'est que passager.
Le 2 mai vient de sonner,
Aujourd'hui c'est un jour particulier,
C'est le jour de mon anniversaire,
Mais aussi le début de ma descente aux enfers.
Ce jour je n'ai pas réussi à y aller,
A peine j'avais roulé la moitié du trajet,
Que je me suis simplement effondrée,
Et j'ai compris que cette fois ci s'en était assez.
Alors je me disais que c'était juste de la fatigue.
Je retrouve celle que j'aime et me soutient,
Elle me dit de penser à moi, à mon bien,
Et depuis ce jour là je n'y suis pas retourné,
Et depuis ce jour là j'essaie de me relever.
Je vois mon médecin j'essaie de lui expliquer,
Même si sur le moment je fais que minimiser,
Je ne sais pas comment mettre des mots,
Je ne sais pas comment expliquer mes maux.
Elle me propose du repos quelques jours,
Mais rapidement l'angoisse est de retour,
Je culpabilise de ne pas réussir à y aller,
Mais je dois admettre que mon corps dit Assez !
Alors je me disais que c'était juste de la fatigue.
Je me fais alors prolonger à nouveau,
Je me dis avec le temps et le repos,
Ca finira par passer et je pourrai retrouver,
Un équilibre quotidien et la force de continuer.
Les jours passent je commence à déculpabiliser,
Je me rends compte qu’intérieurement je suis bien fatiguée
Voilà des années que je ne me suis pas écouté,
Alors ça y est je peux sortir de mon apnée.
Mais laisser ses émotions vivre au grand jour,
C'est un exercice compliqué et sans détour,
Se retrouver seule face à moi même,
C'est dur et je sais que je ne sortirai pas indemne.
Alors je me disais que c'était juste de la fatigue.
Je laisse sortir toute ma colère et mes sentiments,
Voilà bien des années que je me mens,
Mais je crois être sur le bon chemin,
Et que ça ira mieux dès demain.
Les semaines passent et les tracas sont toujours là,
Je pleure, je pense, je suis fatiguée, je suis las,
Je m'énerve je m'en veux, il faut que ça passe,
Pourtant ça ne va pas quoi que je fasse…
Mes pensées deviennent parfois de plus en plus dures,
Pourtant être comme ça, n' est pas ma nature,
J'aime la vie et veux la vivre à fond,
Pourtant j'ai l'impression de toucher le fond.
Alors je me disais que c'était juste de la fatigue.
Je souffre, à l'intérieur de ma tête,
J'ai l'impression d'être rongé par une vilaine bête,
Celle qui m'empêche de m'en sortir,
Et à cause d'elle je n'arrive pas à rebondir.
Puis je souffre dans mon corps ça me serre,
Je suis piétinée, pressée, brûlée au fer,
J'ai mal et j'ai envie d'arracher,
Cette douleur qui tente de m'achever.
Alors je me dis qu'il n'y a plus qu'une seule solution,
Que pour ce que j' ai il n'y a pas de potions,
Mais que le plus simple est de disparaître,
Et peut-être dans une autre vie renaître.
J'ai mal, j'ai mal si fort en moi,
Mais j'entends au loin cette petite voix,
Qui me dit que je n'ai pas le droit,
D'abandonner et ne pas garder la foi.
Pourtant c'est dur, je souffre,
Je ne sais plus où trouver les ressources,
Mais je sais que je ne peux pas les décevoir,
Et que ce n'est pas mon heure pour leur dire au revoir..
Alors je me disais que c'était juste de la fatigue
Alors j'accepte de me faire aider, médecin, psy, famille, et cachets,
Je n'en peux plus je suis épuisée,
En espérant qu'avec tout ça, ça va aller,
Et que je pourrai reprendre la main sur mes idées.
Je traverse à nouveau un moment de tourmente,
On m'avait prévenue qu'au début les effets négatifs augmentent,
Alors je continue, je tiens bon,
Je me force à ne pas penser à l'abandon.
Je retrouve celle qui m'a toujours soutenue,
Prête à m'écrouler en plein milieu de la rue,
J'ai besoin d'aide j'en peux plus,
Je souffre, j'ai mal, je me sens perdu.
Sa main posée sur ma poitrine,
Exactement où la douleur me comprime,
J’ai besoin qu'elle m'enlève cette douleur,
Et au passage évacue toutes mes peurs.
Aujourd'hui je sais, ce n'était pas juste de la fatigue.
Aujourd'hui les cachets commencent à faire effet,
J'ai l'impression chaque jour un peu plus je renais,
Je remet de l'ordre dans mes idées,
Et espère que tout ça sera du passé.
La douleur est encore là par moment,
Elle fait mal et m'épuise vraiment,
Mais aujourd'hui je sais que je peux,
Et que c'est moi la plus forte des deux.
Je sais qu'il faudra encore du temps,
Pour profiter vraiment de chaque instant,
Mais je sais aujourd'hui que j'en suis capable,
Et que je n'ai plus à me sentir coupable.
Aujourd'hui je sais que ce n'était pas que de la fatigue,
Je pense à ceux qui n'ont pas de famille,
Ou à qui on n'a pas su tendre la main,
Ou ceux qui n'ont pas osé demander du soutien.
Je pense à ceux qui ont choisi d'en finir,
Pour qui la seule solution était de partir,
Parce que leur esprit et leur corps,
Ont malheureusement étaient plus fort.
Je pense à ceux qui n'ont pas réussi,
Qui ont était présent mais ça n'a pas suffit,
Qu'ils sachent que ce n'est pas de leur faute,
Et qu'ils continuent à garder la tête haute.
Je sais que j'ai énormément de chance,
Que ce nouveau départ est comme une naissance,
Je me fais la promesse de ne plus jamais m'oublier,
Parce que je n'ai qu'une vie et je veux en profiter.
Justine je tiens à te remercier du fond du cœur,
Tu as toujours contribué à mon bonheur,
Mais c'est aussi grâce à ton soutien à la hauteur,
Que aujourd'hui continue à battre mon cœur.
Merci et je t'aime
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