Partie 3
Rien ne m'accusait. Rien, hormis le prince Liam. Je restai pétrifiée par la nouvelle. Il ne s'agissait pas d'un simple « personnage important » ni du chef de la garde. Le prince en personne savait que je me promenais impunément sur les terres de son père. L'ordre de torture venait du grade le plus haut qui soit. Personne ne pourrait me sauver. À part en implorant la pitié du roi lui-même, je m'imaginais mal échapper à la sentence. Les gardes n'iraient pas à l'encontre des ordres de leur prince. À en juger le regard désolé du palefrenier, je devinai que lui non plus.
Un des guerriers mit pied à terre et s’approcha de moi, la même corde que tout à l'heure entre les doigts. Résignée, je cessai de caresser l'encolure de Milo et tendit les deux mains en avant. Résister était futile. Même si je grimpais sur le dos de l'étalon, je doutais être capable de m'enfuir sans savoir au préalable où aller. Je préférai me laisser emmener et profiter du trajet retour pour réfléchir à un moyen de me sortir de là.
Quand le garde s'arrêta devant moi, Milo releva la tête d'un coup sec et se décala d'un pas de côté, bousculant violemment l'homme en armure sans manquer de lui écraser le pied. La victime échappa un cri de douleur et serra les poings pour contenir son envie de représailles. Il connaissait l'étalon : il savait que la violence ne résoudrait rien. L'air très agressif, Milo plaqua les oreilles sur la nuque et lorgna les lances pointées dans notre direction. Je restai perplexe face à son comportement. Le palefrenier, quant à lui, recula de quelques pas. Son sourire amusé prouvait ce que je craignais : il pensait que c'était moi que l'étalon protégeait, mais je n'étais pas dupe. Il n'aimait ni la proximité des gardes ni la menace des lames ; que je sois ici ou non ne changeait rien à cela. D'ailleurs, il pourrait tout aussi bien se retourner contre moi.
— Stop ! ordonnai-je sous une impulsion.
Le garde, remis de sa mésaventure, approchait à nouveau. Ce n'était pas tant la peur de le voir blessé que celle d'être punie pour le comportement de l'équidé qui me fit faire un pas en avant. À mon grand étonnement, l'homme s'arrêta. Son regard sévère m'intimait de m'expliquer avant qu'il ne décide de réparer l'affront que je venais de lui faire.
— Avancez et l'étalon vous le fera regretter.
Heureusement pour moi, le garde ne s’attarda pas sur la fausse menace dans mon avertissement. Il jeta un coup d’œil inquiet à Milo puis chercha du soutien dans le regard de ses compatriotes. Un silence pesant s’installa sans que personne n’ose dire un mot. D’un côté, ils craignaient la colère du prince. De l’autre, ils s’inquiétaient du comportement imprévisible de l’étalon et de la puissance de ses muscles. Je ne ressentais ni l’envie de passer la journée ici à attendre que quelqu’un se décide, ni le désir inavoué de me soumettre à la torture que l’on me promettait. Néanmoins, il fallait que quelqu’un prenne une décision.
— Pas besoin de corde, je vous suis. Je me rends.
Le palefrenier écarquilla les yeux et les gardes hésitèrent à relever leurs lances. Rien ne leur assurait que je tiendrai parole, mais je ne voyais pas comment je pourrais m’enfuir. Arrêtée ou en mouvement, la fatalité restait la même : j’étais cernée et fatiguée.
— Vous attendez quoi ? La probabilité que je m’enfuie est quasi nulle, mais on peut débattre de la démarche à suivre pendant des heures si vous voulez. Il ne tient qu’à vous de rentrer au château maintenant et de laisser ce petit incident derrière nous, ou d’attendre ici que le prince soit mis au courant de ma petite « tentative de fuite ». Je suis sûre qu’il sera ravi.
Le palefrenier pouffa, une main plaquée sur les lèvres. Les gardes échangèrent de nouveaux regards mi-irrités mi-inquiets. Ils savaient que j’avais raison et si mes mots ne leur plaisaient pas, ils eurent au moins l’effet escompté : les lances se levèrent et les guerriers modifièrent leur formation.
J’attrapai les rênes de l’étalon, prenant soin de garder une distance de sécurité entre ses dents et mes doigts, et me hâtai à la suite de mon escorte. Derrière moi, le palefrenier s’occupa de la jument baie.
Le trajet retour se déroula dans un silence de mort, chacun s’imaginant un funeste destin si le prince apprenait ce qu’il se passait. Seul le palefrenier sifflotait gaiement un air qui m’était inconnu. Je le suspectai de cacher ce qu’il pensait derrière un masque joyeux. Lui-même ne serait-il pas puni pour avoir laissé Milo s’échapper ? Dans tous les cas, il ne paraissait pas s’en inquiéter.
L’étalon s’amusa à accélérer, ralentir l’allure et faire des écarts de côté dans le but de me marcher sur les pieds ou de me forcer à lâcher prise. Je ne me laissai pas faire et me maintins à son épaule. Néanmoins, toutes mes précautions ne me servirent à rien quand il s’arrêta net à l’entrée de la grande cour. Emportée par mon élan, je fis quelques pas de plus que lui et me retrouvai nez à nez avec le prince Liam. Les poings sur les hanches, celui-ci me fixait avec dédain, un rictus dégoûté tordant ses lèvres. Il n’appréciait guère de me voir mener sa monture.
Milo n’avait pas dit son dernier mot. Revigoré par mon déséquilibre et peu impressionné par la présence de son maître, il ronfla des naseaux et me poussa dans le dos. Sa force m’emporta en avant : directement dans les bras du prince. Je pensai qu’il m’éviterait et priai déjà pour que la chute ne soit pas trop rude. La peur de la douleur me fit fermer les yeux aussi fort que je le pus. Cependant, Liam ne bougea pas et je me retrouvai les doigts plaqués contre son torse. Quand je rouvris les paupières, le prince semblait moins choqué que dégoûté par ma proximité. Il posa une main puissante sous ma gorge et me rejeta en arrière. Son frisson ne m’échappa pas. Il me détestait plus qu’avant. Je ne pourrai jamais échapper à la torture qu’il m’avait promise.
Sans un mot, Liam reporta son attention sur les gardes et, d’un regard autoritaire, exigea des explications. Son comportement m’horripilait. Je ne pus m’en empêcher, je pris la parole avant que les guerriers ne se décident à parler :
— Milo s’est échappé et je l’ai ramené. Sans moi, vous devriez monter à poney, alors songez à un bon moyen de me remercier. Me libérer, par exemple.
Je comptais sur la proximité de l’étalon pour me protéger des représailles. Pari risqué, mais pari gagné. Le prince leva le bras et frappa. Du moins en eut-il l’intention avant que Milo n’intervienne. D’un puissant coup de dents, l’équidé intercepta les doigts de son maître et serra très fort. Liam ne cria pas, mais la douleur déforma ses traits. Je reculai d’un pas pour me coller à l’épaule de l’animal et haussai un sourcil de défi. Le prince fulminait de rage. Le mâle releva la tête bien haut et, les oreilles plaquées dans sa crinière, défia l’autre de se venger. Les deux se toisèrent en silence et je souris malgré moi. Tel maître, tel bête, disait-on. L’arrogance de ces deux-là ne connaissait aucune limite. Ils pourraient s’entre-tuer, trop fiers pour abandonner le combat, aussi futile soit-il.
Le palefrenier s’interposa. Gardant une distance de sécurité avec les deux bêtes enragées, il leva les mains pour calmer le jeu. Je doutai qu’il trouve les mots justes pour apaiser les tensions que j’avais moi-même créées.
— Liam. (Je restai interdite devant tant de familiarité, mais il me semblait être la seule à m’en étonner.) Soyons réalistes. La sorcière s’est enfuie sans aide, cette femme n’y est pour rien. Si tu doutes, gardons-la à l’écurie. C’est la seule à pouvoir calmer Milo et ainsi, je pourrai la surveiller.
Bouchée bée, je contemplai le palefrenier d’un œil nouveau. Qui était-il ? Était-ce normal, dans cette histoire étrange, qu’un serf parle ainsi à son maître ? L’on me reprochait pourtant mon insolence et la sienne ne dérangeait personne. Les gardes ne bronchèrent pas et le prince lui-même troqua son mépris contre du respect. Il réfléchit à la question, me fixa, toujours adossée à l’étalon, et acquiesça d’un léger mouvement du chef. La décision lui déplaisait, mais il n’ajouta rien et fit demi-tour jusqu’au château où il disparut derrière les lourdes portes en bois.
Je m’autorisai un soupir de soulagement qui amusa le palefrenier. Néanmoins, je frissonnai malgré moi sous le regard complice qu’il me lança. Une menace écartée en apportait une nouvelle. Je ne pouvais pas baisser ma garde devant lui. Il ne m’avait sauvée que pour mieux me surveiller. Je devais garder cette information en tête et ne pas l’oublier.
D’un même mouvement, les guerriers mirent pied à terre et le palefrenier appela à lui quelques adolescents qui s’empressèrent de mener les montures aux écuries. Lui-même tint à s’occuper personnellement de la jument baie, tandis que je m’emparai des rênes de l’étalon noir. Sans un mot, je le suivis jusqu’aux box. Son intervention me perturbait. Je pensais avoir trouvé une bonne âme pour me sortir de la situation compliquée dans laquelle j’avais été entraînée. Cependant, il n’était pas mon complice, mais celui du prince.
— C’est ici, indiqua le palefrenier en pointant du doigt un somptueux box. Desselle Milo, je t’amène des brosses.
L’odeur de fumier me ramena au présent. Je m’engouffrai dans l’espace réservé à l’étalon et jetai un coup d’œil circulaire dans ses « appartements ». Son box devait faire le double de celui des autres chevaux. De la paille fraîche et moelleuse jonchait le sol. Une bonne dose de foin trônait dans un coin et l’eau de son abreuvoir était limpide. Je les suspectai d’être capable d’accrocher des tapisseries aux murs si cela pouvait aider l’étalon à se sentir à l’aise.
— Un vrai petit prince, hein ? critiquai-je en flattant son encolure.
Il me fixa d’un mauvais œil et détourna la tête, boudeur. Je profitai de son dédain évident pour détacher la sangle et faire glisser la selle que je posai sur un tréteau devant le box. Je revins ensuite détacher son filet. Milo garda un instant le mors dans la bouche, une leur de défi dans le regard, mais comme je ne réagis pas, il le recracha d’un coup sec et se remit à brouter le foin.
Je posai le filet sur le tréteau également. Je décidai de ne pas attendre le palefrenier et entrai dans le box. Je m’emparai d’une poignée de paille fraîche et bouchonnai les flancs pleins de sueurs de l’étalon avec des mouvements circulaires.
— Tu sais y faire, apprécia le palefrenier qui revenait avec les brosses.
Ne l’ayant pas entendu arriver, je sursautai. L’étalon releva la tête et claqua des dents. Je ne compris pas s’il s’énervait contre moi ou s’il mettait en garde l’intrus. Dans tous les cas, son comportement amusa le palefrenier qui posa les brosses devant le box.
— Je ne connais toujours pas ton nom.
Je me retournai vers lui et pris quelques instants pour le détailler. Il me dépassait d’une bonne tête et sa tunique serrée laissait entrevoir des muscles puissants. Ses cheveux châtains étaient coupés courts, décoiffés et parsemés de brins de paille. Ses habits n’étaient pas mieux arrangés et tachés de boue, de poussière et de sueur. Je cherchai dans son visage une quelconque ressemblance avec le prince, mais ses joues rondes, son nez cassé et ses sourcils fins étaient le parfait opposé de ceux du noble. Je devinai donc difficilement un lien de parenté entre eux.
— Et moi le tien, répondis-je, prudente.
Cela l’amusa. De petites fossettes creusèrent ses joues quand il sourit. Il ressemblait à un enfant insouciant. Même les poils courts sur sa mâchoire n’arrivaient pas à le vieillir. Je ne lui donnais guère plus d’une vingtaine d’années.
— Je suis de ton côté, tu sais, essaya-t-il de me rassurer.
— Ah oui ?
Je croisai les bras sur le ventre dans un geste de défense. Il répondit d’un haussement de sourcil intrigué et d’un sourire amusé. À croire que rien ne l’inquiétait. Milo, quant à lui, n’aimait ni être ignoré ni patienter. Il tourna la tête, attrapa ma manche entre ses dents et tira mon bras à lui. Je le regardai faire sans m’en soucier et prit soudain conscience des vêtements que je portais. Mon débardeur et mon jean avait été remplacés par une tunique et un pantalon qui ressemblaient fort à ceux du palefrenier. Le voyage dans le livre avait au moins eu de bon de me donner une tenue convenable. Je n’osai imaginer ce qu’il se serait passé si je m’étais retrouvée nue. Pour cacher le rose qui me venait aux joues, je pivotai et repris nonchalamment le bouchonnage de l’étalon.
— Je m’appelle Jordan.
Je retins difficilement un rire qui fit tressauter mes épaules. Le palefrenier le remarqua. L’orgueil piqué au vif, il se recroquevilla sur lui-même et grimaça.
— Excuse-moi. C’est le prénom de mon père alors ça m’a fait bizarre.
Il fit la moue. Mon explication ne semblait pas lui plaire, mais elle était sincère. Je haussai les épaules ; qu’il me croie ou non avait peu d’importance.
— Eve-Lyne, avouai-je finalement.
Il me fixa avec un drôle de regard que je n’arrivai pas à déchiffrer. Gênée, je me retournai face au ventre noir de l’étalon et continuai de frotter ses taches de sueur avec la paille. Le silence me pesa plus que toutes les moqueries qu’il aurait pu proférer à mon encontre. Je décidai de le rompre d’un ton ironique :
— Bah ! quoi ? J’ai le nom de ta mère aussi ?
Jordan s’esclaffa et je me détendis. Je préférais l’entendre rire que le voir réfléchir. Il était du genre imprudent, s’il commençait à se faire du souci, cela ne présageait rien de bon.
— Non, nia-t-il en essuyant les larmes aux bords de ses yeux. Tu n’as peur de rien, toi !
— Parle pour toi.
— Et insolente, aussi.
Je me retournai, non pas pour m’insurger de ses mots, mais lui faire remarquer qu’il dépeignait exactement l’homme qu’il était lui-même. À nouveau, il rit et acquiesça plusieurs fois de la tête en répétant : « C’est vrai, c’est vrai. »
En pivotant une fois encore vers Milo, un dilemme se présenta à moi : passer derrière la croupe ou devant la mâchoire pour atteindre son flanc gauche. L’étalon donnait l’impression d’être tout à fait concentré sur le foin, mais son gros œil noir me fixait. Passer derrière une bête aussi vicieuse était exclu, je profitai donc qu’il prenne une nouvelle bouchée pour me glisser sous son encolure. La tête basse et la bouche pleine, il ne pouvait ni mordre ni essayer de me coincer contre son poitrail. Il ne lui resta qu’une seule solution : lever un antérieur. Sa jambe passa tout près de la mienne et me manqua de peu. Je dissimulai mon soulagement derrière un sourire satisfait et reprit une poignée de paille pour le bouchonner.
— Tu connais le prince, dis-je en levant les yeux vers Jordan.
— Comme tout le monde.
— Personnellement.
Il me fixa encore, cherchant sûrement à deviner mes intentions. Il pouvait essayer autant qu’il le voulait, il ne trouverait jamais mes véritables motivations. En vérité, je n’étais pas certaine moi-même de ce que je devais faire ici. B artohl nous avait jetés dans la cour des grands sans rien expliquer. C’était à nous de nous débrouiller seuls. En l’occurrence : seule. Peut-être était-ce cela, le premier objectif que je devais me fixer : retrouver Soane.
— En effet, répondit-il enfin. Nous avons grandi ensemble, sans nous inquiéter de nos rangs respectifs. Une idée de son père, le roi. Il me demande parfois mon avis, pour avoir un regard différent sur les problèmes qui se présentent à lui. Et il me fait confiance pour m’occuper de Milo quand il doit être ailleurs.
Il m’en disait plus que ce que j’espérais entendre et je pris quelques instants pour enregistrer précieusement ces informations. Il fallait donc se mettre Jordan dans la poche pour s’éviter des ennuis avec Liam.
D’un regard appuyé, le palefrenier m’invita à poser la question qui me brûlait les lèvres. Bartohl me disait souvent que ma curiosité – il n’oubliait pas de préciser « maladive » et « inappropriée » – se lisait facilement sur mon visage. Je me lançai donc :
— C’est quoi son problème ?
Jordan se figea, les yeux écarquillés de surprise. Il s’était attendu à tout sauf à cela. Néanmoins, j’insistai d’un haussement de sourcils, comme si ma question était purement légitime. Cela l’amusa.
— Il est perturbé.
— Tu veux dire, mentalement ? m’inquiétai-je en baissant la voix de peur que l’on nous entende.
— Mais non !
Mes insinuations ne lui plaisaient pas. Les mains sur les hanches – ce qui était exactement le même geste que celui du prince – il fit une moue sévère et me pointa d’un doigt accusateur :
— C’est toi qui le perturbes !
— Quoi ?
En une journée, l’on m’aura accusée de tous les maux. Ne manquait plus que Soane pour crier au monde que notre séparation aussi était de ma faute.
— Je vois pas comment, protestai-je. Il m’a plutôt l’air habitué à mépriser le monde, ce n’est pas moi qui l’y pousse.
Jordan esquissa un sourire mi-gêné mi-amusé. Je pensais qu’il se moquait de moi, mais il paraissait sérieux. Puisqu’il ne mentait pas : qu’avais-je fait de mal cette fois ?
— Tu vois, c’est cette attitude, ces mots, ce ton. Et surtout : ce regard. Tu n’as pas froid aux yeux, Eve-Lyne, et tu dis les choses comme personne ne l’a jamais osé. Le prince Liam a l’habitude d’être écouté et respecté, pas défié.
— Eh bien ! il serait peut-être temps de vous sortir les d-…
— Jordan !
Je fus interrompue par l’arrivée fracassante d’un écuyer qui paraissait avoir couru depuis le pays voisin. Les paumes sur les genoux, il peinait à reprendre son souffle. Le palefrenier abandonna vite son éternel sourire pour s’inquiéter de l’état du jeune homme. D’une main sur l’épaule, il tenta de le calmer et de l’aider à expliquer la raison de son empressement. Quand enfin il cessa de haleter, les mots lui échappèrent à une vitesse hallucinante :
— La princesse Natalie s’invite au royaume. Il faut tout préparer avant demain matin.
— Bon ! Tout le monde au boulot ! répondit Jordan en frappant dans ses mains. Il n’y a pas de temps à perdre.
— Mais il a dit « demain matin », protestai-je en comprenant qu’il comptait sur moi pour les aider.
Le palefrenier sourit et échangea un clin d’œil complice avec l’écuyer qui pouffa. Je lançai à ce dernier un regard noir qui le fit sursauter et grimacer. Il profita de l’occasion pour tirer la langue comme un enfant et déguerpir aussi vite qu’il était venu.
— Connaissant la princesse, elle ne dormira pas dans une tente. Elle devrait arriver en pleine nuit.
Encore une enfant gâtée qui ne faisait que ce qu’elle désirait… Je levai les yeux au ciel, ce qui n’échappa pas à Jordan. Il rit et s’éloigna sans en ajouter plus, mais il n’en pensait pas moins.
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