Pour la première fois, je viens un mercredi. Et beaucoup de choses changent : Le p’tit vieux qui crache ses poumons est remplacé par une femme et sûrement sa fille. Mais aussi un autre gars, il mon âge ou presque je dirais. Il a les cheveux châtain-blond, les yeux marron et il est assez grand.

La porte s’ouvre mais c’est malheureusement celle de l’autre cabinet, le gars en face de moi se lève et y va. Je regarde alors ma montre, et vois que je suis en avance de trente minutes…

Trente minutes plus tard, les deux portent s’ouvrent, le gars sort par l’une alors que je rentre dans l’autre.

— Bonjour Romain, comment ça va depuis ?

—Bonjour, super bien ! Je peux vous poser une question ?

— Mais oui bien sûr.

— C’est qui le gars qui était dans la salle avec moi ?

Elle eut un sourire et répondit :

— Je n’ai pas le droit de te le dire désolée.

— D’accord…

— ­Bon, ça reste entre nous. Je peux juste te dire qu’il s’appelle Sacha, normalement je n’ai pas le droit de te le dire alors chut.

— Merci, ça restera entre nous.

— ­Mais bref, c’est ce qui s’est passé hier que te rend si heureux ?

— Possible.

— Tu m'as déjà dit ça la semaine dernière…

— Ah bon !?

— Oui, alors tu comptes me donner une vraie réponse un jour.

— Oui, j’ai l’impression qu’on se rapproche de plus en plus, et j’envisage une possible relation avec lui.

— Oh d’accord, mais tu m’a dit qu’il t’avait embrassé.

— Oui, mais il s’est excusé tout de suite après, et depuis il n’y a rien eu d’autre.

— Je vois, on parlera de lui plus tard, pour l’instant on va reprendre là où nous étions la dernière fois.

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En rentrant chez moi, le lycée avait appelé mes parents. Mon père m'a foutu la raclée de ma vie. J’ai été interdit de sortie jusqu’à la fin de l’année

J’ai eu beau expliqué à mes parents ce qu’il s’était réellement passé, aucun d’eux ne me crut.

À la suite de ma semaine d’exclusion, je suis revenu au lycée. Tout le monde était au courant et on m’appelait « le pervers », j’avais le droit au chuchotement sur mon passage et les bousculades en bonus.

Je ne suis même pas allé me plaindre auprès de la vie scolaire, après ce qu’il s’était passé la semaine dernière….

Le plus gros problème avec les rumeurs, c’est qu’elles se déforment. Apparemment j’aurais essayé de toucher certaines filles ou je leur aurais montré mon sexe. Et ce ne sont que celles que je connais, car je suis sûr qu'il y en a plein d’autres.

Un soir alors que je sortais de trois heures de colle, car normalement je finissais à quinze heure. Mais bref, un mec assez populaire je crois est venu me parler.

— ­Eh, t’es Romain ?

— ­Oui, tu veux quoi ?

— ­Oh pas grand-chose…

Il arma son poing et me mis un coup dans le ventre ce qui me fit me baisser, il en profita pour me mettre un coup de genou en plein visage et me poussa au sol.

— ­La prochaine fois que tu touches ma copine, j’te bute !

Il me cracha dessus est partit.

J’étais allongé sur le sol, des larmes commençaient à couler de mes yeux, je tremblais quand j’ai entendu une voix qui ne m’était pas inconnue se rapprocher :

— ­Romain ça va ?

J’ai relevé la tête, et j’ai aperçus le principal agenouillé à mes côtés.

— Non pas trop…

— Viens, je t’amène à l’infirmerie et j’appellerai tes parents.

Il me prit et m’aida à marcher jusqu’à l’infirmerie.

Une fois arrivé, l’infirmière me mit de la glace là où j’avais mal, et me nettoya le visage car apparemment j’avais saigné, pendant ce temps je pouvais entendre le principal parler à ma mère.

Une dizaine de minutes plus tard, elle arriva.

— Oh mon chéri ! Ça va ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? C’est qui ?

— Madame, peut-être que si vous le laissez parler il pourra nous expliquer, dit le principal.

— Oh oui pardon, explique nous ce qu’il s’est passé.

— Bah, pendant ma semaine d’exclusion, plein de rumeurs ont tourné sur ce que j’avais fait dans le vestiaire des filles. Et là un mec qui a entendu les rumeurs m’a frappé parce que j’aurais touché sa copine. En plus depuis quatre jours on parle quand je passe dans les couloirs, on me bouscule même parfois.

— Mais enfin Romain, pourquoi tu n’es pas venu me voir.

— La dernière fois que j’étais dans votre bureau, vous ne m’avez pas cru et je m’en suis sorti avec une semaine d’exclusion, un avertissement, et collé jusqu’à dix-huit heure pendant une semaine….

— Oui certes, mais là c’est différent.

— Mouais…

— Et pourquoi tu ne nous en a pas parlé à ton père et moi, repris ma mère.

— Car vous aussi vous ne m’avez pas cru…

Son visage changea, on pouvait ressentir comme de la culpabilité. Le principal repris alors :

— Bon viens dans mon bureau.

Je me suis levé et je l’ai suivi dans son bureau accompagné de ma mère.

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— Bon on a fini pour aujourd’hui, on reprend les heures d’avant mardi 16h.

— Ah justement, je me demandais si je ne pouvais pas prendre mercredi prochain à 15h30 exceptionnellement.

— Oui, je n’y vois aucuns soucis. Cela n’a aucun rapport avec Sacha ?

— Euh, si un peu.

— Je vois, ok pour la prochaine fois exceptionnellement.

— Merci, à mercredi prochain.