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- Nous allons commencer par la maison de la rue Coulon. C’est la plus petite. Je ne pense pas qu’elle vous …

Son téléphone retentit. Elle décroche et met le haut-parleur.

- Mallo ? Ca va ? T’es où ?
- Bonjour Richard.
- Oui bonjour, bon, tu es où ? Je suis en galère là, faut que tu m’aides sinon la boss va me tuer !
- Je suis en voiture avec un client, on part en visite. Tu dois te débrouiller.
- Non non Mallo s’il te plait, faut que tu ailles chercher un client et que tu l’emmènes à l’appart de la rue Marty. S’il te plait Mallo…
- Je ne peux pas Richard, je suis en visite là !
- Mallo c’est la dernière fois s’il te plait.

Elle raccroche.

- Pardon je suis désolée c’est mon collègue Richard…il se fourre toujours dans des situations pas possibles et je dois aller le secourir à chaque fois.
- C’est rien ne vous en faites pas. Allez-y je pourrai attendre.
- Ah non non il n’en est pas question. Je suis avec vous pour l’après-midi, nous devons…
- Allez chercher le client. Ca ne me dérange pas. Mais racontez moi une des mésaventures de votre ami en échange. Ca va me divertir. Et…je reste avec vous. Si vous m’y autorisez bien sûr.

Elle plonge dans ses yeux. Dans son sourire. Ses lèvres…puis se reprend.

- Oui mais…les visites ?
- Nous avons le temps. Nous allons prendre le temps. Je doute que je trouve la maison de mes rêves aujourd’hui de toute façon. S’il vous plait. Je manque d’aventures ces temps-ci. Cela me changera de mon quotidien un peu trop routinier.

- Bien. Je le rappelle. Merci, c’est… gentil à vous.

C’est même une agréable surprise que cette proposition. Elle va avoir de la compagnie, et quelle compagnie. Un homme charmant, drôle, prêt à la suivre dans une aventure « richardesque. »
Elle rappuie sur la touche appel de son portable, fixé sur le tableau de bord.

- Mallo ?
- Ok c’est bon, dis-moi.
- Putain tu me sauves !!! Merci !!!
- Allez c’est bon, raconte.
- Bon, j’ai passé la matinée avec Mme Lefranc…sauf que là, son mari m’a appelé, il veut revoir l’appart de la rue Marty…mais il n’a pas la voiture, puisque c’est sa femme qui l’a…et elle est venue me chercher à l’agence et depuis tu vois on….
- Oui oui je vois très bien oui.
- Je l’ai appelé pour lui dire que j’étais déjà en rendez-vous aujourd’hui, ah ah putain, quel rendez-vous tu la verrais la bourgeoise !!
- Stop Richard. Stop. Il habite où déjà ? Je passe le chercher et je l’emmène à l’appart. Envoie-moi l’adresse par sms.

Sans attendre la réponse. Elle raccroche en soupirant.

- Et bien, sacré numéro votre ami.
- Ami, non, surtout pas. Collègue simplement.

Il se met à rire. Un rire doux. Viril. Chaud.

- Ah, j’ai reçu le message. Vous voulez bien le lire s’il vous plait ?

La jeune femme saisit le téléphone, au même moment que son client du jour. Leurs mains se touchent. Le contact imprévu les surprend. Les gêne un peu.
Un bref pardon commun et l’adresse est révélée.

Mallory tente de masquer sa double gêne. Elle emmène un client en chercher un autre. Il dit vouloir du divertissement, elle n’a jamais fait ça, et compte bien faire payer la situation à Richard. Et puis…Simon Parra n’est pas n’importe qui. Sa carrure est impressionnante. Et rassurante. Sa voix est grave, et enveloppante. Son regard est sérieux, et malicieux.

Il fait chaud en ce mois de juin, elle sent une goutte de sueur perler entre ses seins. Peut-être l’a-t-il remarqué.

- Vous voulez un bonbon ? Il y en a dans la boite à gants.
- Pourquoi pas. Je sens que nous allons nous amuser. Tout ceci est grisant. D’ailleurs, merci de me permettre de rester avec vous.
- Merci ? Vous plaisantez ? C’est moi qui vous remercie de m’aider à sauver cet imbécile de Richard. En fait, je sauve surtout un client. Notre chef ne serait pas contente de savoir que Richard…s’amuse parfois avec des clientes.
- Je comprends. Mais dites-moi, il n’y a pas que des bonbons à ce que je vois…
- Les préservatifs ? C’est à Richard. C’est notre voiture de fonction, nous la partageons, alors…j’ai mes bonbons, il a ses…

Mallory se sent rougir. La chaleur, sans aucun doute. Mais aussi cette conversation surréaliste avec un inconnu.

- Nous sommes arrivés. Je vais sonner chez Mr Lefranc, vous m’attendez.
- Je n’irai nulle part, soyez sans crainte.

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