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- Nous y sommes, annonce soulagée la jeune femme.
- Bien. Allons voir ce balcon de plus près. Vous venez avec nous Monsieur… ?
- Parra. Non je ne veux pas être intrusif.
- Pas du tout, ça me fait plaisir, et un avis de plus sera le bienvenu.
- Bien, j’accepte avec plaisir. Vous m’excusez, je garde mon téléphone j’ai une affaire à régler.
Ils se dirigent tous les trois vers l’entrée de l’immeuble. Mallory entre un code. Les deux hommes la suivent. Lorsqu’ils entrent dans l’ascenseur, Simon prend bien garde à être au plus près d’elle. La fraise, c’est bien ça. Il la respire. La touche presque, le prétexte du lieu est parfait. Elle se sent bien près de lui. Contre lui. Un centimètre de plus et elle aurait sa peau contre la sienne. Mr Lefranc parle sans s’arrêter du quartier. Ils n’écoutent pas. N’entendent plus. Leurs yeux, leurs sourires. Leurs odeurs, leurs envies. Leur envie. Peut-être.
Simon saisit son téléphone. Tape rapidement sur les touches. Elle croit lire son propre prénom. Elle doit rêver. Tout ça lui donne le tournis.
Sixième étage. Porte gauche. Leurs pas résonnent dans l’appartement immensément vide. Mr Lefranc se précipite sur le balcon. Simon écrit toujours sur son téléphone. Mallory ne bouge plus.
Ne respire plus.
Puis rejoint son client à l’extérieur.
Elle tente de répondre aux questions, alors que Simon, appuyé contre un mur, ne la quitte pas des yeux.
- Bien, c’est celui –ci, c’est sûr. Je vais appeler ma femme. Elle doit revenir voir.
- D’accord. On peut l’attendre ici si vous voulez.
- Je vois avec elle, c’est une bonne idée. Si elle daigne enfin cesser son activité qui la rend totalement indisponible depuis plusieurs heures !
Simon intervient.
- Elle devrait avoir terminé, les femmes ont toutes besoin de quelques heures rien que pour elles.
- Vous avez raison mon cher. Mallory, montrez le bureau à ce Monsieur, lui qui aime les pièces de travail, celui-ci devrait lui plaire.
Mallory et Simon se dirigent vers une pièce située au bout du couloir.
- Impressionnant !!!
Elle rit.
- C’est très grand en effet.
- Au fait…je ne vous ai pas dit.
Ses yeux la saisissent.
- Quoi ?
- Mes textes…j’écris des textes érotiques.
- Ah c’est…oui…je vois…c’est….
- Il n’y a rien de vulgaire. Ce sont, des situations, qui mènent au plaisir.
Mallory se sent rougir.
- Des rencontres, des personnes, des endroits, des envies, un désir.
Elle transpire, tremble.
- Ca vous intéresserait de lire ?
- Je…oui…
- Ma femme arrive ! Coup de chance, je l’ai eue au téléphone et elle est passée chercher Richard à l’agence. Ils sont en chemin.
- Sacré coup de chance en effet.
Simon et Mallory échangent un sourire complice.
Il reprend son téléphone. Laissant la jeune femme à son travail. Elle n’y est pourtant pas tellement disposée. Des textes érotiques. Ca doit être intéressant…
- Mallo !!
Le grand Richard saute sur sa collègue et l’étreint très familièrement. Mr Lefranc lui en fait d’ailleurs la remarque. Simon surenchérit.
-Et bien jeune homme, un peu de tenue. Vous ne savez pas vous conduire avec les femmes ? lui lance-t-il en riant.
- Veuillez m’excuser. Mallory m’a rendu un grand service et..
- Je suis au courant oui.
Il tourne son regard vers Mme Lefranc, qui, impassible, suit son mari sur le balcon.
- Bon Richard, je te laisse finir avec les Lefranc, moi je dois emmener Mr Parra faire les visites et nous avons pris du retard à cause de toi.
- Oui allez-y. On se retrouve à l’agence.
Une autre étreinte, plus appuyée. Et un merci soufflé dans l’oreille. Quand elle se recule, Mallory tombe à nouveau dans le regard océan de Simon.
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