Retour maison

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Cette fois là, le groupe se leva plus tôt car sans chevaux, ils allaient beaucoup moins vite.

Ils mangèrent, petit déjeuner et déjeuner, sur le chemin.

Talia fatiguait. Elle trainait à l'arrière et ses pieds lui faisait mal. Valis ralentit pour discuter avec elle. C'était étrange comme elle se sentait confiante avec lui. Talia n'avait jamais été du genre à vouloir parler. Elle était si muette, cela énervait souvent ses interlocuteurs qui abandonnaient vite l'idée d'établir tout contact poussé avec elle. Mais Vais ne semblait pas affecté par le silence de la jeune fille. Il parlait beaucoup et elle, l'écoutait. Cela lui était plaisant. Avec lui, elle ne se sentait pas étrange ou exclue. Quand Valis lui posait une question, parfois elle lui répondait, parfois un simple regard suffisait pour qu'il la comprenne. Quand Talia lui demanda pourquoi ils l'aidaient, lui et ses amis, malgré le danger qui pesait au-dessus de leur tête, il lui répondit : « Je n'ai jamais trouvé la façon d'agir de Tortos juste. Pour lui, le monde est binaire. Le bien, c'est lui, Jirafas et tout ceux qui lui sont fidèle. Le mal, c'est tout ceux qui s'opposent à l'idée qu'il à de lui, du monde entier et de ses actes. Jirafas avait agit pour une cause juste : la fin de la guerre. Certes, il avait été excessif dans sa manière de faire mais sa cause était juste. Tortos veux juste être le maître, le chef suprême. Il est resté un enfant pourri gâté qu'il ne fautsurtout pas contrarier. Ça m'est insupportable. Il ne se rend même pas compte que son monde va mal, il donne des ordres là où il n'y en a pas besoin et ignore les choses quand elles deviennent un peu trop compliquées. Peut-être que j'agis mal, mais il n'y a que moi qui peut savoir si c'est le cas ou non car nous avons tous une vision différente de nos actes. J'en suis le seul maître, je l'assume, et je ne regretterais jamais de t'avoir aidée. ».

Ce fut vers seize heures que le petit groupe aperçut enfin... la grotte étincelante. Ils coururent, évitant les rochers et les racines, sans jamais s'arrêter. Lorsqu'ils se trouvèrent devant la grotte, ils s'accordèrent enfin une pause, éblouis par son éclat.

La grotte était immense. À l'intérieur, lepetit groupe n'eut même pas besoin d'allumer leurs lampes tellement elle était brillante.

_ Dis, tu pense que ça va se passer comment ?

_ Comment quoi Anis ? demanda Talia

_ Ton retour, le miroir, tout quoi.

_ Je suppose que l'on vabvoir le miroir, que je vais tomber dedans. Je vais certainement voir du noir puis... puis je ne sais pas.

Ils entamèrent un long corridor qui déboucha sur une petite salle ovale. Les cristaux aux mille facettes qui constituaient cette pièce faisait apparaître un si grand nombre de reflets que les cinq amis durent rester bien longtemps avant de trouver la sortie. Ensuite, il y eut un plus petit couloir qui se divisa en sept autres. Là, ils leur fallut bien plus de temps pour trouver un chemin qui ne les raménerait ni dans la salle aux reflets ni face à un mur.

Au bout de plusieurs heures, ils commencèrent à désespérer.

_ J'en ai marre Samis, j'ai mal aux pieds.

_ Oui, je sais, moi aussi... Mais il faut continuer ! se ressaisit Samis, retirant tout espoir dans les yeux de ses amis.

_ Samis ! Nous sommes tous fatigués. Pourquoi ne pas faire une pause ? demanda son cousin.

_ Parce que je ne veux pas finir ma vie ici !

Ils continuèrent alors en silence. Quand Talia se dit qu'elle redemanderait à faire une pause à Samis, ils trouvèrent une nouvelle salle. Elle était petite et sobre : c'était le seul endroit dans la grotte où il n'y avait pas de pierres brillantes. Et là, incrusté dans le mur, il y avait le Miroir. Il fallut plusieurs secondes à Talia avant de s'apercevoir qu'ils n'étaient pas seuls. Il y avait une jeune femme aux bleus mais rougis par des larmes. Elle avait ses cheveux blonds et ondulés qui lui retombaient, en bataille, sur ses fines épaules. Quand elle vit Talia, elle fut d'abord surprise puis, la voix pleine de remords, elle dit :

_ Je suis si désolé ! Je ne sais pas ce qui m'a pris, ce qui c'est passé...

Talia, confuse, crut reconnaitre la fille.

_ C'est toi le reflet ?

_ Oui, je m'appelle Orthans. Tortos m'a faite prisonnière il y a plusieurs années. Je suis censée surveiller le Miroir pour que personne ne passe mais... soupira-t-elle.

_ Pourquoi ne pars-tu pas ? demanda Valis

_ J'ai bien trop peur que Tortos m'attrape. Et puis, qu'est-ce-que je pourrais bien faire ? Je ne me rappelle de rien avant d'être ici et ma famille est de toute façon certainement morte.

Talia était très intriguée par Orthans. Elle se présenta ainsi que ses amis tout en essayant de recoler les morceaux. Si Orthans était bien le reflet, si elle était Mirandaine, est-ce que la maraine de sa mère connaissait ce monde ? Orthans expliqua que celle-ci se nommait Caris. Elle venait souent la réconforter. Il était temps pour Talia de retourner chez elle. Après un adieu difficile, elle traversa le Miroir. Il y eu un instant de bascule où tout était suspendu. Puis, la gorge serrée, elle se retrouva dans le grenier de sa grande marraine... face à celle-ci.


***


_ Ha, tu es enfin revenue.

_ Quoi ? J'ai disparue pendant je-ne-sais combien de temps et tu n'es même pas inquiète ! s'indigna Talia en perdant l'équilibre.

_ Non, parce que je savait que tu t'en sortirais.

_ C'est Orthans qui te l'a dit ?

_ Je savais déjà ou tu étais avant même qu'Orthans ne me le dise.

_ Si tu le savais, pourquoi n'es-tu pas venue me chercher ? Tu te moque de moi ! Si j'était partie ça n'aurait rien changer ! 

Sans doute Talia y était allée un peu fort car à ce moment là, des larmes coulèrent sur les joues de Caris.

_ Oh Talia, pardon ! Pardon, je dois être si étrange ! Mais je t'aime. Excuse-moi s'il te plait !

Sur ce, elle se jeta sur Talia pour la câliner. Elles cuiisinèrent des crèpes et fouillèrent dans les bacs du grenier.

Il y avait des tenues de soldats comme Talia n'en avait jamais vu : on aurait dut un abis de mousquetaire. Il y avait aussi de vieux jeux de sociétés auxquels elles jouèrent après avoir mangé les crèpes. Talia découvrit Caris petit à petit. Elle était drôle et gentille.

La nuit, Talia repensa à Valis, Samis, Anis, et Hibous : qu’étaient-ils devenus ? Et qu’était devenue Orthans ? Elle espérait de tout son cœur qu’ils allaient bien et surtout qu’elle puisse les revoir un jour. Elle s'endormit très facilement, ça lui fit du bien de retrouver un lit bien douillet.

Quand elle se réveilla, Talia découvrit un plateau avec du lait, du jus d’orange, des céréales et des biscuits à côté de son lit. Quand elle descendit, Caris lui dit d’aller ranger ses affaires car ses parents arriveraient dans une heure. Comme Talia n’avait presque rien sorti, elle eut vite fini. Le temps de faire un dernier tour au grenier et la voiture était arrivée. Comme les parents de Talia ne parlèrent pas à Caris, la jeune fille embarqua tout de suite.  

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