Antoine
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ton corps est un mystère
que j'enterre invisible
savais-tu que cette fois
que tu n'en reviendrais pas ?
de ton enfance comme
exilé du temps
Antoine
ta chute pèse lourd
sous mes yeux sans tombeau
tu me laisses orphelin
apatride imaginaire
ris-tu parfois la nuit
pour mon ciel sans étoile
mon désert sans renard ?
les armoires les nappes blanches
les printemps éternels
les cabanes en châteaux
les maisons-digues
endeuillés
quand tu disais que toujours
toujours tu reviendrais
j'ai appris ce verbe comme une clef secrète
qu'on ne voit bien qu'avec le cœur
revenir
d'aussi loin que je sois
et devenir
celui que je vois
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