Chapitre 1
Kemet, Moyenne-Kemet, Sepat de l'Ibis II.
Temple-sanctuaire de Bahari-Packet à quelques kilomètres au sud d'Akhet-Aton.
1er jour d'épagomènes de l'an 1329, l'an 5 du règne de Pharaon Toutankhamon.
Alors que je suis encore assise sur mon lit de ma magnificence chambre royalement située au fond de mon appartement royal - eh oui ? Si vous n'avez encore rien compris, j'ai eu le meilleur logement du sanctuaire lié à mes origines de sang royal !!! - bref, Meskheneth, ma gouvernante se trouve vers la porte d'entrée debout habillée d'une robe collier crêpée jaune poussin avec sa ceinture, ainsi que protégée par sa cape, et comme toutes les Égyptiennes, elle porte ses bracelets préférés aux poignets. Elle me regarde tout en donnant des ordres aux personnels féminins qui n'ont qu'une ceinture-culotte et une perruque ronde ceindre d'un bandeau bleu.
Encore en chemise de nuit, je bâille depuis trente minutes déjà – c'est dur le réveil à l'aube – enfin, elle ouvrit la bouche :
— Tu comptes prendre un bain ou continuer à bâiller et être en retard ?
Je me lève donc et laisse mes pieds sur mon tapis, aussi je cherche du regard mes sandales en papyrus puis les trouve près d'une colonnette en bois à fleurs de lotus, colorées de vert, de bleu, de rouge et de vert strié. Puis, je file dans la salle de bain.
Ma salle d'eau est faite d'une baignoire rectangulaire ressemblant à une piscine.
Les murs sont peints en bleu roi décoré de bouquets de papyrus poussant dans le Delta et des canards essayant de s'enfuir de la gueule des crocodiles.
Ma silhouette en pyramide, ma peau couleur caramel, mes cheveux noirs brillants, mes joues joufflues et ma bouche pulpeuse ont fait naître certaines jalousies parmi les filles et les femmes du harem ; en revanche, mes yeux noisette entourés d'un cercle lunaire jaune était toute autre chose – on me traitait parfois de démon dès que j'avais le dos tourné – mon corps magnifique, mes cinquante-huit kilos et mon un mètre quatre-vingts ont commencé à faire un effet flagrant sur l'agent masculin depuis quelques années – bon, d'accord, j'arrête de me la jouer mannequin –, mais ma démarche est celle d'une chasseuse.
Après m'être vêtue de mon pagne-short blanc et or, ainsi que de mon haut court de la même couleur, j'installai mon joli postérieur sur mon siège devant ma coiffeuse, afin qu'une servante puisse me brosser et tressé ma chevelure mi-longue sentant le parfum et par la suite pour me maquiller les yeux de sorte de me protéger du soleil et de la poussière du sable.
S'ensuivit qu'une autre demoiselle me parât de mes bijoux et surtout mon amulette de faucon représentant la royauté.
Alors seulement après, je me suis équipée de mon poignard orné d'une tête d'épervier et de mon épée rangée dans son fourreau celui-ci attaché le long de ma colonne vertébrale.
Ma préparation terminée, je me retourne et fais face au tableau se trouvant à l'opposé de mon lit ; celui-ci est autre qu'un portrait regroupant la Reine Tiyi, le Pharaon Amenhotep III et la princesse Nebetâh. Je fis une révérence et marcha ensuite jusque vers la porte d'entrée de mon appartement dont au-dessus se trouve une planche décorée de fleurs de lotus, alors que ma chambre à coucher est couverte de frises montrant des motifs de fleurs de lotus rose.
Je me disais que maintenant que je suis adulte, qu'il fallait vraiment que je pense à une décoration moins gamine.
Enfin, je passe devant Meskheneth pour passer dans le couloir privé qui rejoint celui du public, c'est-à-dire celui des autres habitations des chasseurs, puis prit le chemin du réfectoire.
Je m'appelle Néfer-Iris, Iris pour les amis.
Comme tout le monde le sait, je suis la petite-fille de feu Pharaon Amenhotep III et de la Reine Tiyi ; mais ce que les gens ne savent pas c'est que mon père est le vampire indépendant Aton, ce qui fait de moi une dhampire, la seule membre de la famille à être différente.
Depuis le règne de mon aku Thoutmôsis III Le Conquérant, une guerre fait rage entre Aton, le soleil lumineux et frère jumeau de Rê et les neuf clans de vampires régnant sous le soleil noir et en particulier contre son frère Amon.
Vous vous demandez comment c'est arrivé qu'Aton puisse avoir une fille ? Eh bien, ma mawat, la princesse Nebetâh fut envoyée par son père au palais de Djémé situé près d'Ouaset afin d'honorer son titre de prêtresse divine adoratrice d'Amon en son temple.
Le chef vampire Aton régentant la cité Akhet-Aton sous le règne de mon oncle Amenhotep IV et de ma tante Néfertiti ; il a eu une liaison avec la grande prêtresse et en l'an 1347, je suis née. Malheureusement, Amon a découvert la trahison de ma mère et l'a fait empoisonner par une de ses subalternes, ainsi j'ai été élevée par ma nounou Tiby et la gouvernante de ma maison Meskheneth.
En apprenant la mort de sa sœur, Akhenaton a ordonné de détruire le nom et les images du vampire Amon et a confisqué les domaines des temples : Pharaon et Amon sont en guerre depuis lors.
Depuis, j'ai perdu plusieurs membres de ma famille : ma cousine Mâkhétaton, ma mère, ma grand-mère Tiyi et mes autres cousines Sétepenrê, Néfernéferourê, Néfernéferouaton Tasherit et Baketaton sont mortes de la peste. Puis Pharaon Akhenaton et vint ensuite ma cousine Méritaton : on ne sait toujours pas aujourd'hui comment elle est passée dans l'au-delà ; mais il y a des soupçons tournés vers nos ennemis.
Par la suite, ma tante la Pharaonne Ankh-Khépérourê Néferneferouaton alias Néfertiti qui a été assassinée sans vergogne.
De nos jours, il ne reste que mon cousin Toutânkhaton treize ans et ma cousine Ânkhésenpaaton vingt-et-un ans ; nous sommes en l'an 1329 et j'ai atteint moi-même l'âge de dix-huit ans.
À Kemet, tout le monde va à l'Ât-seba dès l'âge de quatre ans, puis certains poursuivent une formation dans les Maisons de vie, mais les seuls qui ont le droit d'étudier sont les enfants royaux, des élites, des fonctionnaires et du clergé.
Afin d'obtenir le plus possible de chasseurs, les élèves en formation sont recrutés dans les Per-ânkh de chaque ville jusqu'en Nubie.
L'enseignement commence le jour de nos douze ans et durent six renpets, puis nos instructeurs nous laissent mener notre première mission qui apportera la titularisation aux victorieux. Chaque fois que je rentre dans la salle à manger pour le petit déjeuner, j'ai l'impression de me retrouver dans un nid d'abeilles.
Le réfectoire est divisé en quatre parties par des piliers en granit décorés de trois tiges de lotus ou de papyrus, mouchetés de noir et colorés de rouge vif, de bleu et de jaune.
La cuisine, elle, elle est derrière, un peu cachée.
La première partie est dédiée aux tuteurs et à la directrice du temple Nebhret ; la seconde réservée aux anciens chasseurs ; la troisième aux personnes comme moi : les jeunes diplômés et la quatrième partie pour les enfants d'exceptions et les adolescents en formation.
À peine que je misse les pieds dans la salle que le garçonnet Nepri se mit à courir vers moi et me demande :
— C'est vrai ce que dit la rumeur, tu retournes vivre au palais ?
Comme tous les enfants, il porte la « mèche de l'enfance », mais il est promit à un avenir différent des autres, celui du futur prêtre remplaçant du sanctuaire parce qu'il est le fils de Rénénoutet, la gardienne des récoltes et des greniers.
Ayant la peau grise, on pourrait le prendre pour un extra-terrestre.
Il porte son habituel pagne brun-gris et ses sandales de cuir tressé et bien sûr, sa perruque blanc-gris qu'il déteste.
— Non Nepri, il ne faut pas croire toutes les rumeurs. Répondis-je ?
— Mais, pourquoi, ils le disent alors ?
— Il se pourrait que je doive voir Pharaon parce qu'il m'a réclamé d'après les on-dit, c'est tout, je n'en sais pas plus que toi.
Maintenant, retourne déjeuner.
Le jeune garçon fit demi-tour déçu de ne pas avoir eu de réponse.
Quant à moi, je marchais rejoindre les autres futurs titulaires.
Je fis au passage un signe à mon aku et tutrice Neithiqerty, ancienne reine et pharaonne de Kemet devenue chasseuse, puis tutrice légale d'un chasseur.
Il est raconté qu'elle avait tué tous les responsables de la mort de son époux : des vampires parmi sa cour.
Je m'assis enfin pour prendre ma collation afin de tenir la matinée.
À la table, il y a déjà mes amis qui sont tous orphelins :
Selkit et son amulette de sphinx, Nofret et la Sienne d'un palmier et Khenty et son amulette de serpent.
Chacun d'entre nous possède une amulette différente pour se reconnaître l'un et l'autre, c'est comme une plaque d'identification et chacun choisit librement son symbole.
— Bonjour !
— Tu es encore en retard Iris, j'en suis sûre que Meskheneth n'était pas contente.
— Tu peux le dire, elle m'a fait sa tête de Dame Mécontente quand j'ai franchi la porte.
— Avec son imitation des yeux bridés ?
— Oui !
— Tu as de la chance qu'ils ne te disent pas grand-chose là-dessus, nous on se fait disputer si on le fait.
— Vous croyez vraiment que Tiby, Meskheneth et Neithi ne me disent rien ?
Tous les trois bougèrent la tête de haut en bas pour dire oui.
— Eh bien, vous vous trompez, je me fais engueuler très souvent, en aparté, mais ça arrive. — Alors pourquoi continues-tu à traîner des pieds pour venir manger, t'entraîner et pour tout le reste ?
— Parce que ce n'est pas la vie que je voulais mener ; je voulais être Grande Prêtresse d'Hathor. — Tu es un hybride vampire, tu n'avais aucune chance d'être accepté comme candidate, comme quoi le sang royal n'achète pas tout.
— Merci, d'en faire la remarque Selkit.
— Ne sois pas vexé, en fin de compte tu es dans la même situation que nous.
— Si tu le dis.
— Ça y es tu prends la mouche, vas-y boude.
— C'est bon lâchez-la les garçons, n'oubliez pas que son père est de l'autre côté du territoire.
« Au moment, où Néfer-Iris allait dire un mot, une femme à la peau brune âgée de vingt-cinq ans fit son apparition à côté d'elle avec son petit déjeuner.
Elle portait une robe à bretelles blanche, une perruque brune-rousse et des sandales en papyrus. Il s'agissait de la nouvelle aide-cuisinière du nom de Tiouta. »
— Bonjour princesse.
« Elle posa le plateau devant elle et s'en alla après que la jeune fille l'a remercié.
Néfer-Iris prit sa cuillère à manche figuré par un chat et mangea ses céréales.
Après que tout le monde est prit son petit déjeuner, les jeunes en formation étaient conviés dans la salle d'entraînement et les diplômés dans la salle centrale appelée aussi salle de réunion. Dans cette pièce, le plafond a une ornementation d'enroulements de cordes et de fleurs de lotus avec des rosaces en alternance de scarabées ailés et son globe solaire.
Mais les objets les plus importants de la salle sont le drapeau de Kemet coupé en trois parties dont la première est colorée du blanc de la pureté, la seconde du noir de la terre fertile en son centre un globe jaune soleil et par-dessus un vautour des couleurs de la végétation et le bleu du ciel, ainsi que celui de la lionne Packet accrochée tout deux en haut du mur en face de la porte d'entrée. »
Nous étions dix regroupés au milieu de la pièce.
À côté de l'estrade se trouvent les chasseurs anciens qui continuent leur service :
Wosret, âgée de vingt et-un, Nya, vingt-trois ans, Hity, vingt-huit ans, Denwen ainsi que Oupesèt âgé de trente ans.
Sur le sol élevé en bois d'ébène aie assise sur un fauteuil au milieu : la directrice Nebhret, une vampire née et l'ex-épouse de Seth.
À sa gauche, il y a les tutrices Neithiqerty, la dhampire et Miysis, la fille d'Atoum et de Bastet, une vampire née sans âge.
À sa droite, les tuteurs Hedjour, fils de Seth et de Ouadjet, un vampire né sans âge également et Harsomtous, fils d'Horus et d'Hathor, un vampire né aussi, mais âgé de quatre-vingts ans et marié à une certaine Shed.
Nebhret se leva et nous dit :
— Je suis fière de vous et vos tuteurs également, vous avez réussi tous les niveaux de l'enseignement ; cependant, vous avez encore une ligne à franchir avant d'avoir votre titre de titulaire pour enfin chasser officiellement les vampires criminels de Kemet et avoir aussi votre nom sur les murs de la salle « des briques ».
Vos tuteurs vont vous donner les papyrus où sont inscrit vos missions-examen ; dès que vous l'avez reçu, vous pourrez disposer de votre journée libre comme vous l'entendrez.
À la fin des appels, il ne restait plus que moi et je commençais à me demander s’il n'y avait pas quelque chose qui clochait.
Puis enfin, Neithiqerty me rejoignit et m'expliqua :
— Nous avons fait exprès que tu sois la dernière, parce que cet examen est plus qu'une épreuve. Je te donne cette lettre qui est un ordre de Pharaon.
La directrice Nebhret prit la suite :
— Tu dois te présenter au palais de Men-Néfer devant le Roi et sa Grande Épouse royale, il te présentera sa requête afin de faire ton baptême du feu ; ta mission sera différente des autres.
« Neithi s'adressa de nouveau à la jeune chasseuse : »
— Tu es prêt Iris, mais encore apprentie, alors soit prudente. Si tu as besoin des experts, ils sont en droits de t'aider exceptionnellement au lieu de seulement t'observer.
Maintenant, file, je suppose que tu vas fêter cette victoire avec les autres ?
— En fait, j'espérais plutôt avoir raté pour enfin tenter ma chance au temple d'Hathor, mais tant pis.
Je saluais finalement le gratin de l'école pour rejoindre mes camarades en faisant une moue qui ne restât pas inaperçue par eux.
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