La douleur était insupportable. J'avais l'impression qu'on m'avait passé la tête sur du gravier fumant sur plusieurs centaines de mètres. J'avais envie de respirer. Je n'arrivais pas à reprendre mon souffle. Je voulais crier à l'aide, mais l'airbag m'empêchait de prononcer le moindre mot. Ma jambe, je ne sens plus ma jambe... Qu'est-ce qu'il se passe ?
"Tout va bien, monsieur ?"
Je l'entendais à peine, car un sifflement terrible me torturait les tympans. L'airbag se dégonfla, enfin. Je pus prendre une grande inspiration. J'en avais tellement besoin. Du sang me coula sur les yeux, je l'essuyai avec la manche de ma chemise.
J'ouvris les yeux. Le pare brise était dans un sale état. Une grosse fissure le lézardait.
"Oh, merde..."
On me tira hors de la voiture. Il n'y avait aucun bruit
"Qu'est..."
Je n'arrivait pas à prononcer un mot de plus. J'eu l'impression de recevoir un énorme coup de poing sur la poitrine. Un mélange de sang et de salive envahit ma bouche. Je le crachait, évitant de peu les chaussures blanches de la personne m'ayant tirée de ma voiture. Il y avait beaucoup de monde autour de nous. Des enfants surtout, beaucoup d'entre eux pleuraient. J'entendaient les sirènes s'approcher, au loin.
J'essayais de faire un pas, mais mon pied pris une position anormale. La douleur me fulgura. La personne qui m'avait sauvée me rattrapa, juste avant que je perde l'équilibre. Je l'identifiait enfin, c'était la directrice de l'école. Oui, j'étais partie chercher Samantha à la maternelle.
"Je... Je vais bien."
Aucun son ne sortait de sa bouche pourtant béate. Je compris alors que la voiture avait heurtée quelqu'un. Que le sang sur le pare-brise n'était pas le mien. Je me précipitait à l'avant du véhicule, malgré la douleur à mon pied droit. Je voyait la petite robe, la rose, celle avec les petits rubans dorés et les petites oreilles de lapin sur les épaulières. Celle que ma fille préférait. Elle était couverte de sang. Je tombais à genoux, les larmes ne coulèrent même pas.

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Après enquête, les policiers découvrirent que la petite avait traversé au feu rouge, pour rejoindre ses copines, de l'autre côté de la route. Dans ces conditions, le pilote automatique de la voiture ne pouvait éviter l'accident. Il avait choisi de "Tuer".