Prélude
Un jour d’automne tout à fait banal, certainement un 26 septembre, d’une année qui ne doit pas être bien loin de la nôtre, mais peut-être pas la même non plus, dans une rue Toulousaine et sous un soleil modestement caché par une fine couche de nuage, un homme habillé - ce qui, remarquons-le, est de bon augure quant à son bon respect des normes sociétales - marche de façon calme et relâchée, un pain de mie à la main.
Qui est cet homme et pourquoi nous y intéressons-nous, nous y viendrons ; mais tout d’abord nous pourrions remarquer à nouveau, que si l’homme marche de façon calme et relâchée, c’est qu’il n’était sans doute pas pressé au moment même, et donc, on peut le dire, qu’il n’a rien d’urgent à faire.
Mais revenons à l’histoire principale.
Dans cette rue donc, cet homme, qui n’est évidemment pas seul puisque nous sommes à Toulouse, mais nous nous pencheront davantage sur lui, étant le personnage principal, balade son pain de mie. Le pain de mie, allant d’avant en arrière au rythme des pas, décrit un mouvement pendulaire globalement régulier, et par conséquent le pain de mie, en extension du bras de l’homme, possède une certaine énergie cinétique. Qui dit énergie dis impact en cas de choc, et c’est ce qui ne manque pas d’arriver lorsque le bras de l’homme, dans un mouvement de balancier sans doute plus long que les derniers, percute le sac de la femme qui marchait devant lui. Par la violence du choc dégagé, on s’en doute, la femme tomba à terre, et le pain de mie de l’homme explosa net.
Il faut bien imaginer la scène effroyable de panique qui s’en suit : l’homme, mis à terre sur l’instant par des policiers qui le suivaient au talon, la femme au sol tremblante de peur, les gens s’écriant au terrorisme et s’écartant de toute part.
C’est ainsi que notre homme, ce 27 septembre - ou peut-être était-ce le 26 ? - se retrouve en prison. Et notre histoire peut enfin, après ce prélude interminable, commencer.
Certains proches de l’auteur, remarquant les similitudes entre lui-même et le personnage principal, se questionneront sûrement, sur la vanité qu’il eut put avoir, à narrer une histoire qui n’est qu’un simulacre de sa propre vie - ce à quoi, je leur répondrais, en ma qualité d’auteur, qu’il n’est que dans les histoires que l’on est libre de toute chose, et que si l’auteur lui-même n’est pas en droit de voyager dans ses propres histoires, à quoi bon les écrire ? - cependant, il est à noter que les ressemblances s’estomperont bien vite, comme l’auteur n’a pas une vie des plus intéressantes, et qu’il est tout de même du ressort d’un livre de dévoiler une histoire, si ce n’est passionnante, au moins intéressante.
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