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Le dur regard du chef de secrétariat avait achevé de le convaincre qu'il venait de faire une bêtise. Maman était déjà là. Il ne savait pas qui l'avait appelée. Elle ne pleurait pas. Non. Mais c'était pire de voir ce regard absent de celle dont il venait de trahir la confiance.
- Pourquoi ? demanda-t-elle calmement.
Il ne put prononcer un seul mot.
- Pourquoi ? répéta le chef de secrétariat sur ce ton qui ne se voulait pas accusateur.
- Je n'en sais rien, finit-il par dire.
C'est vrai, il ne savait plus pourquoi il avait triché. Mais il savait qu'il ne recommencerait plus. Dans sa tête, mille idées défilaient, allant du suicide à la fugue. Il ne savait plus s'il allait avoir le courage de regarder maman en face. Il voulait le BAC à tout prix.
- C'était pour le BAC, c'était pour toi, maman.
Il tenta maladroitement de s'excuser. Mais il savait déjà que toute phrase qu'il prononcerait ne ferait qu'aggraver sa situation.
- Je ne voulais pas que tu aies le BAC à tout prix, fit timidement maman, avant de s'écrouler sur la chaise sur laquelle on l'avait installée.
Les agents des forces de l'ordre le tinrent debout, saisissant solidement sa ceinture pour l'empêcher de s'échapper, comme s'il avait la force de fuir.
- Eh bien, monsieur, fit le chef de secrétariat en s'éclaircissant la voix, nous avons des rapports à faire. Commençons par le pain sucré.
F I N
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