Je reste plongée dans mes froides réflexions un long moment. Quand mon ventre me rappelle d’un gargouillis. J’ai faim.

Cette balade en ville m’a faite réfléchir sur le pourquoi du comment de cette rumeur. Mais aussi sur la gêne de mon paternel. Celle qui m’a laissée sans voix. Quand une autre m’interpelle :

— Princesse ? Ne reste pas seule et viens avec moi. Je suis dans la cuisine et j’ai une belle surprise pour toi.

Le timbre de la voix de James me ramène à la réalité, j’entends des bruits soudains de vaisselle et autres couverts me parvenir comme quand on sort de son sommeil. Cela me rappelle de lointains souvenirs. Je frôle de la main le mur menant à la cuisine où une odeur agréable embaume toute la salle. C’est bel et bien ce à quoi je pensais. Ce parfum, je le reconnais. Celui de ce gâteau que nous faisions quand j’avais dix ans. Alors, pour une surprise c’en est une ! Elle m’est douce comme le soleil quand il caresse ma peau de ses rayons. Je me rapproche de James et lui fais mon plus beau sourire en étant sûr d’une chose : s’il est capable de me véhiculer des ressentis alors l’inverse ne me surprendrait pas.

Cette pensée me conforte aussi à l’idée qu’il est la personne la plus importante pour moi. En m’approchant du bar où j’y trouve place, la chaleur du four réchauffe la fraicheur de mes précédentes réflexions. Une heure plus tard, je l’entends de nouveau me dire :

— J’espère qu’il sera aussi bon.

J’attrape délicatement la petite cuillère, la remplis d’un morceau de tarte au citron. Soudain, des saveurs mêlées à des souvenirs heureux explosent dans mon esprit. Le bip-bip de James s’accélère, comme un cœur qui bat. Ce moment nous rapproche et me prouve qu’il serait incapable de me faire du mal.