Rêve ou réalité...
Qui n'a jamais rêvé de voler ?
J'ai eu la chance de faire de mon rêve une réalité, ce qui ne m'empêche pas de continuer à rêver de voler.
Étant jeune, dans mes rêves les plus fous, je volais au ras du plafond de la salle de cours et regardais mon professeur gesticuler en dessous, pendant que mes camarades de classe rigolaient à gorge déployée.
Il m'arrive aussi de courir, les bras tendus, vers un de ces tourbillons de poussière, que l'on voit glisser au printemps et en été, dans les champs, pareil à de mini-tornades, qui ne sont rien d'autre que des courants d'air chaud ascendants, appelés thermiques, qu'empruntent les rapaces, mouettes et autres volatiles voiliers, pour se déplacer sans effort.
Cette nuit-là, j'étais au milieu des pistes d'un petit aérodrome poussiéreux, je m'élançais vers l'un d'eux, au moment de pénétrer dans le cercle, je sentis la poussée verticale, mes pieds quittant le sol et spiralais tel un aigle, enroulant le thermique. Sensation grisante que de se sentir soulevé et emporté vers le ciel.
La montée fut si rapide que je me retrouvais, planant au-dessus d'une crête montagneuse, peut-être était-ce la chaîne des Alpilles, cette arête calcaire, escarpée, longue de vingt-cinq kilomètres, au paysage sauvage, recouverte de garrigues, de pins et de chênes verts, à ses pieds, défilant sous mes yeux, des champs d'oliviers à perte de vue, aucune habitation en vue, je naviguais en direction d'une vallée aride débouchant sur la mer.
Évaluant la distance me séparant de l'autre versant, je commençais à envisager l'atterrissage forcé dans la plaine, apercevant un espace acceptable, j'entamais l'approche et me retrouvais posé dans le jardin attenant à l'ancienne maison que j'avais occupée jadis.
Je grimpais les marches et me retrouvais dans le salon en compagnie de mon père souriant, pourtant disparu plusieurs années auparavant, celui-ci me parlait tout naturellement de sa prochaine marche en montagne, puis sans aucun étonnement je vis arriver mon ex-conjointe qui m'embrassa langoureusement et me demanda si j'étais prêt pour le spectacle.
Sans hésiter, je quittais la pièce en compagnie de Pierre, mon chef instructeur-planeur, pour aller passer la soirée avec un groupe d'amis pilotes dans une cave à vin, je sentais l'odeur du vin et des fûts de chênes, l'éclairage blafard ne me permettait pas de reconnaître tous les visages sauf celui de Pierre.
Une douce musique, familière, filtrait entre les cuves, je quittais le groupe pour en chercher l'origine lorsque je me réveillais pour éteindre le réveil...
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