10 novembre
Le délice des tiges ou l’Arbromme
Qu’ils soient nobles ou communs, qu’ils aient une haute stature ou une frêle constitution.
Qu’ils soient droits et fiers ou tordus et tourmentés.
Qu’ils soient vivants ou morts, ils sont un plaisir des sens.
Chacun selon son origine a ses odeurs qui s'épanouissent différemment selon l'endroit de leur être.
La pulpe de mes doigts les caresse avec ravissement.
Je les admire jeunes et vigoureux, vieux et puissants ou morts et pourrissants.
Avec toute ma sensualité, je les chevauche nu ou vêtu.
Souvent je les embrasse pour faire corps avec eux, en les serrant fort et amoureusement.
Ils me donnent toute leur force. Je me frotte à eux.
Je me délecte de leur sève qu’ils laissent indistinctement sur mes mains ou mon visage, puis m’endors sous leur quiétude. Rien n’est plus reposant.
Je suis à l’écoute de leurs musiques intimes. Ils émettent des grincements, des bruissements ou des craquements. Ils frémissent ou restent impassibles.
Ils peuvent s’arracher, s’entremêler, supporter les maladies ou mourir foudroyés.
Quelle que soit leur essence, ils me fascinent. Je voudrais être chacun d’entre eux.
Moi l'arbromme, je savoure le délice des tiges.
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