L’amitié peut être une chimère
A travers un voile de cristal
je dors parmi les étoiles
J’ai passé mon éternité
au confin d’une magnifique orée
Le jour où j’ai tout quitté
Je n’ai pas su où je mettrai les pieds
Mais pour abandonner un havre boisé
Ce ne peut être que la destinée
J’ai vu des cimes de briques et de chaume
Des parois de torchis et d’argile
Façonnés par des mains pourvus de doigts
Articulés tels des pantins de bois
Je n’y ai vu aucune magie
lorsque le soleil a lui dans ton logis
au coeur chaleureux et vibrant de la nuit
Mon odorat a capté des senteurs
des parfums de jasmin et aussi des liqueurs
Passée l’ivresse des sentiers habités
A pas feutrés, vers toi j’ai avancé
Tes cheveux sont comme des fils dorés
sous la clarté surnaturelle
Je ne saurais dire si tu es belle
mais tu me sembles irréelle
Lorsque mon museau a caressé le froid
de la vitre qui me sépare de toi
J’ai senti comme un crissement
Tu m’as reconnu à l’instant
Tu n’as guère craint ma différence
Mon aspect qui très souvent dérange
Mes pattes félines, mes ailes et ma queue de reptile
Tu nous sais liés dans l’au-delà
Je te sais placée ici bas
pour partir un jour avec moi
Si l’amour se voit au beau milieu d’un rêve
l’amitié se vit au premier regard
Et la nôtre ne connaît que les insomnies
Ma soeur, ma précieuse amie
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