Réponse au défi "Parlez-moi de votre rue"
Un côté sombre abrité par les nuages, un côté illuminé par le soleil. Ma tête dans l’un, mes pieds dans l’autre. Je fermai les yeux et me concentrai sur les bruits de cette rue du centre de la capitale. Le côté illuminé, animé, doté d’une fontaine autour de laquelle dansaient les personnes souriantes, insouciantes, ignorantes. De l’autre côté se trouvaient les immeubles, les vieux HLM, où se retrouvaient les personnes atrabilaires, averties et angoissées. Deux camps distincts étaient formés. Moi ? J’étais allongé sur un banc, le seul banc qui prenait place des deux côtés de la rue.
Nous venons tous du même endroit, du même camp, du même côté mais nous avons emprunté différents chemins au fil des années : nous nous sommes perdus, nous avons arrêté d’avancer, pris des détours. Mais jamais nous ne sommes repartis en arrière.
Cette rue n’est qu’une rue. Elle donne seulement le choix entre deux chemins, deux parcours différents. Durant ce voyage qu’est la vie, on rencontre le bonheur, la solitude, le malheur et bien d’autres suppléments. Aujourd’hui, la solitude et moi sommes bons amis, très bons amis. Elle ne m’a jamais lâché depuis toutes ces années. La solitude, c’est le regard méprisant des personnes que l’on aime, c’est ne pas avoir une influence sur leur vie, c’est toujours passer dernier dans leurs priorités. La solitude, c’est tout et rien à la fois. Il n’est pas toujours possible d’expliquer pourquoi nous nous sentons seuls.
Si toi aussi tu ressens cela, alors rejoins-moi, ainsi nous pourrons observer la solitude ensemble. Je t’attendrai allongé sur le banc de cette rue, appelée rue de la Solitude. Heureusement pour moi, cela ne te prendra pas beaucoup de temps, car tous ceux qui ressentent ce que l’on ressent connaissent l'itinéraire.
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