Vendredi 12 février, 20h45.

Je dessine parce que ça me calme. Je passe mon temps à faire des mandalas, surtout. Ça me donne un peu de paix, ça me permet de penser à autre chose qu'à ma vie. Ma mort. Et tout le reste.

Là, je colorie une page de vagues multicolores. D'abord, je dessine, ensuite, je colorie.
Je suis occupé à ça quand un surveillant entre et me demande si tout va bien. Je serre fort mon crayon dans ma main. Quelle question con. Qui va bien ici ? Je ressens encore à quel point je suis sali de partout. Je ressens les viols, je ressens la peur et tout ce que je sacrifie depuis plusieurs mois que je suis là. Et je commence à sentir mes yeux qui deviennent humide, j'ai envie de crever. Vivement que tout soit fini.

• Ouais, je lui dis pour qu'il me foute la paix.

Je cache le tremblement dans ma voix.

Je sais pas si il a senti mon malaise, mais trois secondes après, il est parti. Il fait son job. Je pars me coucher, et j'ai hâte d'être demain. Parce que demain me rapproche de la mort de Randall. Petit à petit.