Daniel Twist (34)
Samedi 26 mars, 14h.
- Allez, dis-moi, insiste Casta. Ça se voit comme le nez au milieu du visage que y a un truc qui t'est arrivé. Le grand Twist sourit jamais.
- C'est rien, je grogne en essayant de réfréner ma bonne humeur.
- Donne-moi au moins un indice !
- Non. Je suis juste heureux, j'ai le droit d'être heureux, je marmonne.
Il bouge ses sourcils en m'observant.
- Tu veux qu'on aille en parler dans ta cellule ?
- Je peux pas en parler tout court, je souffle.
Ça me ronge. Mais je peux pas faire confiance à Casta que je connais depuis même pas un mois. Si je lui dis ils pourraient virer Narcis et je le reverrais plus jamais.
- Tu peux pas ? il répète. C'est quoi ce bordel Dan ?
Wilson tourne la tête vers nous. On a tous plus ou moins fini de manger mais tout le monde parle en restant à table. Je baisse le nez sur mon assiette vide.
- Rien.
Je reçois un coup de pied dans le tibias, puis ledit pied reste accolé au mien. Je sens le regard de Nico sur moi. Je joue avec les deux petits pois qui restent au fond de mon plat, une main sous le menton. Je boude.
- Allez. Fais pas la gueule, me lance le même petit blond en tapant la côte de son pied à la mienne.
- Je vois pas en quoi ça pose problème que je sois content. Ça arrive. C'est pas bizarre, je marmonne encore. J'y peux rien moi.
- Ça pose pas problème.
Je suis sûr qu'il lève les yeux au ciel.
- On est contents pour toi, pas vrai ?
Il met un coup de coude dans les côtes de Wilson et celui-ci grogne.
- Merci, je souris encore comme un crétin.
Génial.
- Mais ça veut pas dire que je veux pas savoir pourquoi t'es si heureux depuis cette nuit, il fait malicieusement.
- Je t'en parlerai peut-être. Seul à seul, je dis finalement.
Je relève les yeux sur la table et je vois Wilson se marrer puis tourner la tête.
- Quoi ? je siffle.
Il la secoue de gauche à droite.
- Vas-y, dis ta pensée !
Je pose les mains sur la table, en mode attaque.
- Je pense pas que tu veuilles que je la dise, il me lance seulement avec un petit regard, puis il se lève avec son plateau.
Je le regarde partir, mauvais. Il est jaloux, c'est tout. Casta soupire en face.
- Quoi encore ?
- Rien. Je voudrais pas te contrarier dans ton état, il fait en se relevant à son tour.
- Hein ?
Je le regarde partir.
- Putain. Tout le monde fait chier, je grogne.
Je me lève aussi et pars dehors profiter des rares rayons de soleil. Je voudrais qu'il soit la. Je commence un dessin, sans trop réfléchir. Les autres gars font une partie de basket -encore et toujours.
Après un petit moment, Casta revient à mes côtés, sans rien dire. Il regarde pas par dessus mon épaule non plus, il est juste là. Les yeux sur le match.
Je le remarque à peine, concentré sur mes yeux verts. Il me dérange pas.
J'entends quelques murmures des joueurs encore un long moment après, c'est la relève des gardes et l'heure d'aller bosser. Alors j'y vais, comme d'habitude. Et la journée est monotone. Ça passe lentement. Insupportable. Comment je vais faire quand il sera absent toute la semaine ?!
Pendant la pause juste avant le repas, je continue à m'occuper en dessinant. Ça me fait penser à autre chose qu'à lui, au moins. Ou pas de la même manière.
Puis ils m'appellent pour manger. Je suis silencieux, mais super excité d'être à ce soir. J'ai envie de lui. De ses mains et ses mots. De mettre les miennes dans ses cheveux.
Cette fois, Wilson se désintéresse complètement de moi. Et Casta me jette seulement quelques regards.
Par ras le bol, je rentre dans ma cellule. J'espère être tranquille, j'aimerais être opérationnel pour Narcis. Pourtant, dix minutes plus tard, quelqu'un rentre sans gêne aucune dans la pièce.
- Alors, tu te fais vraiment aussi enculer par le flic maintenant ? il ricane.
- De quoi tu parles ? Je siffle, énervé par ses mots.
S'il sait, je suis dans la merde. Je sais pas si je peux faire confiance à ce point à Wilson.
- Allez, tu tires la gueule depuis que t'es arrivé et là, en une nuit, une nuit où je l'ai pas vu une fois à ma cellule, t'es tout souriant. Je savais qu'il se passait un truc, je t'avais dit que tu l'aimais bien trop quand on était en agri.
- Ça veut rien dire, qui te dit qu'il était avec moi ?
- Toi. Ton expression me dit qu'il était avec toi.
- Et alors ? Il est sympa.
Je me détourne. Mon expression. Dire que j'ai toujours fait gaffe à jamais rien exprimer ici.
- Donc vous étiez ensemble. Toute la nuit. Et après t'étais souriant.
Je l'entends croiser les bras. Puis la porte qui s'ouvre à nouveau, et je ressens immédiatement la présence de Beckett.
Je me recule par réflexe jusqu'à la fenêtre, avant de jeter un œil à Wilson. Je fais encore preuve de faiblesse. Génial. Les deux se regardent un moment, puis il lance un signe de menton à Beckett.
- Tu vois pas que je m'en occupe, là ? il lui crache.
Je baisse les yeux et je sens d'ici la colère de l'autre.
- T'inquiète, je repasse après, il menace avant de tourner les talons.
- Quel connard, commente Wilson avant de revenir à moi. Alors, le flic ?
- Quoi ? Tu vas le dénoncer ?
Je suis à cran. J'ai la trouille. Qu'il en parle, que Beckett revienne.
- Alors c'est vrai… il souffle, puis il hoche la tête pour lui-même. Je vais pas dénoncer. Mais tu fais de la merde, mec. Est-ce que t'es consentant avec lui, au moins ? Tu sais qu'il a pas le droit de te faire ça. P't'être même encore moins que les autres.
- Pourquoi c'est de la merde ? J'ai l'air de pas être consentant ? Tu l'as dit toi-même, non ? Ça se voit à mon expression.
- Ça s'appelle d'l'abus de pouvoir. C'est de la merde. Il te fait peut-être croire que t'es consentant mais il te baise et il en a pas le droit, il grogne.
- Qui te dit qu'il me baise ?
- Toi. Tu m'as pas encore contredit une seule fois, il soupire. Mec, pourquoi tu t'entraines là-dedans ?
- Qu'est-ce que ça peut foutre ? Je suis condamné à pourrir ici, comme toi. Autant s'amuser non ?
Il soupire et secoue la tête, appuyé contre la porte.
- Quoi ? Pourquoi je pourrais pas faire ça ?
- Fais ce que tu veux. Tu te fous dans la merde, c'est tout, il grogne en se décollant de son appui dans l'optique de ressortir de ma cage.
- Pourquoi ? Pourquoi je me fous dans la merde ? Je risque quoi ? je demande.
- J'en sais rien moi. Je sais juste qu'c'est pas une chose à faire. Les gardiens en profiteraient depuis un moment, sinon.
Il a la main sur la poignée.
- Certains gardiens en profitent déjà, je siffle. (Il hausse un sourcil). T'as un truc à faire là ? je demande en cachant mon stress.
- Pourquoi ?
- Je sais pas. Reste un moment si t'as rien à faire. Je te parlerai de... Je te raconterai si tu veux.
Il ricane.
- Et la vraie raison ? il demande en allant s'asseoir sur mon lit, à la place de mon coussin, dos au mur. Tu veux pas que Beckett revienne. Tu peux le dire. Je reste.
J'ouvre la bouche et ma porte fait de même à nouveau. C'est un vrai moulin. J'ai d'abord un sursaut de peur avant de découvrir Casta. Je lui souris, rassuré. Bon sang…
Ses yeux s'agrandissent quand il voit Wilson.
- C'est une réunion ? il fait, sans gêne, et il ferme le battant pour s'asseoir à la perpendiculaire sur mon lit, aussi dos au mur.
- On dirait, je me marre.
J'ai retrouvé ma bonne humeur.
- Tu venais me parler d'un truc ?
- Nan. Juste passer un moment ici.
Il jette un regard à son colocataire de lit.
- Cool. Faites comme chez vous.
Je m'assois à mon tour. Personne réagit.
- Allez. Distrayez-moi, sourit grandement le plus jeune en s'installant mieux, allongé à côté des pieds de Duncan. À moins que cette fois tu sois ok pour la partouze ? il relève les yeux sur moi.
- Regarde ça avec Wilson, je ricane.
Il tourne le regard à lui, et je l'observe aussi avec un sourire en coin.
- Alors... Duncan ? hésite Nicolas en riant déjà un peu.
- Il est pas pédé. Il déteste ça, même.
Je me marre encore en m'allongeant sur mon lit, satisfait. Casta vient tout de suite vers moi, presque couché sur la partie gauche de mon corps.
- Il a qu'à fermer les yeux.
- Je suis pas sûr qu'il apprécierait une bite dans son cul. T'en as pensé quoi quand ça t'est arrivé ?
- Nan. Je veux dire, fermer les yeux et penser que c'est une femme, il pouffe en bougeant mon bras pour mieux se caler sur mon torse.
Je bouge un peu et ferme mes propres yeux.
- Je suis pas certain que j'aimerais les torses velus de mes copines imaginaires, rit le plus vieux de nous tous.
- Je suis pas velu ! réagit tout de suite le petit blond en se retournant pour regarder notre compère.
- Casta est une vraie gonzesse, je confirme. Tu ferais pas la différence.
- Tu vois ! renchérit le concerné. Alors ? Partouze ? il demande en souriant malicieusement, le visage au dessus du mien.
- C'est ça. T'es un putain de petit pervers Nico, je rigole.
- On est là. Autant s'amuser !
La voix ironique de Wilson s'élève.
- J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ça.
Je relève un œil sur lui et le plisse en guise d'avertissement.
- Amuse-toi avec Wilson alors. J'vous regarde.
- Pourquoi tu veux pas toiiii ? il minaude avant de se désintéresser de moi pour demander son avis sur la question de s'amuser avec lui à Wilson. Je fais des super pipes, il argumente.
- Ah oui ? Duncan hausse un sourcil. Vas-y voir ?
- Ouais ?
Les yeux de Nicolas brillent quand il se tourne complètement pour être assis sur le lit, face à l'autre.
- Ouais.
Wilson se relève contre le mur, il a l'air d'attendre. Je me demande s'il est sérieux. Il veut vraiment se faire sucer par un mec et dans ma cellule ?
Les gestes de Casta sont alors plus hésitants. Il commence à se relever, puis il reste finalement sur le matelas.
- Est-ce que... Est-ce que tu vas me frapper parce que c'est pas un vrai oui ?
- Un vrai oui ?
- T'es sérieux ? Tu veux, tu veux que je le fasse ? Ou tu veux juste te moquer de moi ?
Sa voix finit par être un peu blessée et il baisse la tête.
- Quoi ? Tu veux plus, ça y est ? ricane Wilson. T'as pas de cran, petit. T'assumes même pas tes propositions.
Le visage de Nicolas se tourne vers moi, il pince sa lèvre, puis il se rassoit dos au mur, les jambes relevées à lui et la tête dans ses bras. Il a l'air beaucoup plus vulnérable, d'un coup. Et plus triste, aussi. Il était pourtant si joyeux il y a quelques minutes.
Je m'assois aussi et passe mon bras autour de ses épaules pour le ramener contre moi.
- Tu vas trop loin, je soupire pour Wilson, qui lève les yeux au ciel.
- Fallait pas proposer s'il veut pas finalement.
Casta secoue la tête.
- C'est pas que je veux pas, il souffle tout bas, la voix pas tout à fait naturelle. Je t'ai demandé si tu me disais ça pour de vrai. Tu te fous de moi.
Il se rapproche encore de moi.
- Je me fous pas de toi, s'offusque le brun. C'est toi qui te mets dans tous tes états tout seul !
Nico relève les yeux sur Wilson.
- Si je le fais, je veux quelque chose en échange. Je serai excité ensuite, et je veux pas rester comme ça, il dit sérieusement, l'air de faire un marché.
- Tu veux quoi ?
Il fait un sourire en coin.
- Ne plus être excité.
- Ouais... Tu peux te branler.
Le petit roule des yeux.
- Ça je peux le faire seul. C'est pas le but.
- Je peux éventuellement te branler alors… soupire Duncan.
Casta mordille sa lèvre.
- T'es témoin, Dan ! il fait en se relevant énergiquement vers Wilson. Il l'a dit !
- Quelle joie… je grogne.
J'ai envie de leur dire d'aller faire ça ailleurs et je suis à deux doigts de le faire quand je réalise que ça laissera le champ libre à Beckett. Si Casta est pas dispo, c'est sûr qu'il viendra me voir.
- Alors... minaude le petit blond en faisant courir ses doigts sur le torse de Duncan.
- Alors ?
Wilson sourit en coin, amusé. J'arrête de les regarder, enfonçant ma tête dans mes bras. Bon sang.
- T'as des saloperies ?
La voix de Nicolas se fait sérieuse d'un coup, je peux pas voir son visage mais je l'imagine pareil.
- Pas que je sache. Pas le mois passé en tous cas.
Je me relève et leur balance vite une capote que j'avais à portée.
- On sait jamais, je grogne.
Nicolas s'empresse de la mettre dans sa poche.
- T'as une bonne imagination ?
- Ouais. Assez bonne, se marre Wilson.
- Ok. C'est pas mon problème, de toute façon. J'ai pas besoin de penser à quelqu'un d'autre, moi.
J'aimerais beaucoup penser à quelqu'un d'autre moi. Bon sang. J'entends le moindre frôlement d'habit, comme s'ils avaient foutu un haut-parleur. J'ai même l'impression d'entendre la respiration de Casta sur la peau de Duncan, tellement la pièce est calme.
- Allez, vas-y… souffle Duncan.
Putain. C'est que je vais finir par bander en plus. Je passe mon coussin sur ma tête.
- Ouais, comme ça…
J'ai envie de mourir. Bordel. Je veux qu'ils sortent. Je veux me branler aussi. Je veux pas les entendre.
Un petit gémissement étouffé de Nico arrive jusqu'à mes oreilles. Je lève les yeux, et ce que je vois est saisissant. Wilson a une main dans les cheveux de Casta et le dirige sur lui. Il lui baise littéralement la bouche. Et le petit a pas l'air de s'en plaindre, une main sur sa hanche dénudée ; son pantalon est au sol.
Je vais vomir. Non, je vais jouir. C'est dégueulasse. Mais trop sexy. Wilson et Casta putain. Je peux plus en détacher mes yeux. Les coups de reins et les avancées de sa bouche sont pas vraiment brutes, juste contrôlées. Et Nicolas est vraiment, vraiment, vocal.
Est-ce qu'il a mis la capote ou pas ? J'essaie de regarder discrètement depuis mon lit. Je vois pas. Est-ce qu'il va jouir dans sa bouche ? Ou sur lui ? Putain, arrête de penser à tout ça Dan. Je grogne contre mon oreiller, frustré.
Wilson finit par grogner aussi, mais pas pour les mêmes raisons. Et je suis presque sûr d'entendre les lappées de Casta. C'est vrai qu'il a l'air vachement doué... Et Wilson le regarde faire. Ce con a pas besoin d'imagination. Il a eu ce qu'il voulait. C'est vrai que Nicolas est pas mal. Je vois les doigts du grand brun se desserrer progressivement du crâne du jeune à genoux, pour le laisser continuer seul sûrement.
Je continue de regarder discrètement. J'en rate pas une miette. Il a l'air vraiment doué. Je devrais peut-être lui demander des cours pour Narcis…
Soudain, les traits de Duncan se crispent.
J'avale difficilement. Je vois bien qu'il est sur le point de jouir. Ils ont l'air d'y prendre tellement de plaisir tous les deux... Casta serre plus sa main sur la hanche de son partenaire, sa tête accélère sensiblement ; puis l'ainé lâche un long grognement, sa tête part en arrière et sa main revient sur le crâne du blond. Et il jouit sans arrêter de donner des coups de bassin. Ça donne envie... J'ai envie de jouir moi aussi...
Il se retire et je remarque la capote. Tant mieux. C'est moins dangereux. Je peux aussi voir l'expression flagrante de plaisir sur le visage du brun. Casta lui est de dos, par contre. Il le regarde aussi, tête relevée. Il se laisse retomber sur ses fesses. Il a l'air épuisé. Mais surtout encore vraiment excité...
- À toi, il souffle en passant sa main sur le mollet de son amant d'un jour.
Elle se relève jusqu'à son sexe et il s'occupe de la capote pour laisser le temps à Wilson de récupérer. Lui s'assoit à côté et commence à le toucher avant de tourner la tête vers moi. Grillé.
- Tiens, mets-toi en face de Twist. Il a l'air d'apprécier le spectacle...
Nicolas tourne la tête vers moi, curieux, puis sourit malicieusement. Il utilise toutes ses forces pour se relever, finit d'enlever son pantalon, remonte son tee-shirt sur son torse, puis se rassoit entre les jambes du grand. Face à moi. La tête sur son épaule. Je cille. Complètement excité. Ils vont bien ensemble ces deux-là. Merde.
- Merci, mais c'est bon. C'est pas mon truc. Je voulais juste voir si vous aviez fini… je grogne en remettant mon nez dans l'oreiller.
Mais j'ai trop envie de mater. D'autant plus que les gémissements aigus de Nico commencent à emplir la cellule. Je peux pas m'en empêcher, je relève les yeux discrètement. Je veux voir son expression. Ses yeux sont tout petits. Il a la bouche ouverte, les joues sensuellement colorées de rouge. Et la main de Wilson s'active sur son sexe, sans vraiment d'hésitation. Lui a fermé totalement ses yeux. J'ai l'impression qu'il écoute les couinements de sa petite chose, entre ses bras.
Il joue bien son jeu, Wilson. Il kiffe avoir Nico finalement. Il va pas me faire croire qu'il pense à une nana quand il fait ça. Il y prend clairement du plaisir. Ma main se dirige naturellement sur mon sexe gonflé avant de s'arrêter. Qu'est-ce que je fous ? Je la replace sous mon oreiller et mords dans celui-ci dans un vague espoir de calmer mes ardeurs.
Comme s'il savait ce qui se tramait dans mon corps et dans mon esprit, Casta augmente encore un peu plus ses cris. Mais ils sont bien vite - bizarrement - étouffés. Je mords ma lèvre en l'observant. Qu'il est sexy ce gosse. Même avec la main de Duncan qui cache sa bouche rosée - et évite tous ses cris.
Putain, qu'il jouisse vite pour que je me calme enfin... Ma main me dérange, mon sexe aussi. Bordel, le petit Nico est mieux foutu que moi... La joue du grand va se poser contre la sienne et j'ai l'impression qu'il a encore plus de plaisir, d'un coup. Je baisse les yeux vers son membre, et je vois que Duncan joue avec un testicule, avant de reprendre la base en main. J'aurais presque envie d'être ses doigts l'espace d'une seconde, avant de me maudire. J'ai l'impression de tromper Narcis rien qu'en y pensant.
Après seulement quelques nouveaux mouvements de poignet, le blond grogne quelque chose dans la main de Wilson. Je relève les yeux et je vois qu'il me regarde. Je peux pas le lâcher des yeux. Il a l'air sur le point de jouir. Et effectivement, après un long regard vers l'homme qui lui donne le plaisir, il se libère avec un couinement.
Y a plus que moi qui vais rester frustré comme un con maintenant. Et je peux même pas me branler tranquille parce que s'ils sortent Beckett va venir direct. Je sais qu'il veille. Horrible.
Y a plus que leur bruit de souffles erratiques dans la pièce, maintenant. Puis le son d'un baiser ; c'est Duncan sur la joue de Nicolas.
Ça me surprend ; je les regarde de nouveau. Wilson est pas un type du genre tendre. C'est même un vrai connard d'habitude. Est-ce que finalement ça ferait pas un moment qu'il avait envie de ça ? Est-ce que c'est pour ça qu'il s'est levé si vite quand Casta a fait sa proposition ?
Je le regarde, pensif. Bientôt il se relève et attrape les mouchoirs sur mon bureau. Il en tend un à Nicolas et en prend un pour sa main. Le petit se nettoie joyeusement en souriant, au sol. Il a l'air content. Il a eu ce qu'il voulait, en même temps. Je suis encore surpris qu'il m'ait pas harcelé ou demandé de participer. Tant mieux. J'aurais pu dire oui.
- Merci, je l'entends à peine murmurer à Wilson qui est debout devant lui en train de remettre en place son pantalon.
- Merci à toi, sourit le brun en se penchant sur lui.
Il a l'air content aussi. Bande de bâtards. Casta pince les lèvres, pour s'éviter de trop sourire sûrement.
- Vous êtes des putains de pervers. Vous avez sali ma cellule bordel, je soupire dans mon oreiller.
- Presque pas, Rabat joie ! s'exclame le blond.
- Je vais faire des cauchemars jusqu'à la fin de mes jours.
- Des fantasmes, il corrige.
Une masse se pose sur mon matelas.
- Pff, n'importe quoi. Vous êtes pas mon genre, je vous rappelle.
Wilson ricane et des pas passent devant la porte au même moment. Il est pas encore dix-neuf heures. Je me tends et regarde la porte, anxieux.
Pourtant personne entre, les pas s'en vont seulement. Je soupire de soulagement.
- Ça va mieux Casta ?
- Mieux ? il tourne la tête vers moi avec un grand sourire.
- T'étais tout triste, tu te souviens ?
- Oh. Ça va mieux. J'aime pas être... Ouais. Et je m'appelle Nicolas. Pas Casta.
- Ouais. Nicolas. T'as quel âge déjà ?
- Vingt.
Il tourne un regard rapide à Wilson puis se retourne vers moi.
- Pourquoi ?
- Gamin.
Ses yeux se plissent.
- Et alors ? il siffle.
- Rien. T'as l'énergie d'un petit jeune. Petit chiot.
Il roule des yeux.
- Je vois pas le problème, il fait en boudant presque, puis il s'affaisse sur mon matelas.
Je caresse sa touffe de cheveux déjà tout emmêlée et ça le fait gigoter sous ma main. Je l'attrape par la taille et le fais basculer devant moi.
- Fais dodo. C'est l'heure, je lui murmure.
Un regard vers Wilson m'indique qu'il hausse un sourcil en me voyant faire.
- T'es vachement câlin en fait. Tu peux pas t'empêcher de me toucher, crâne le blond en se calant entre mes jambes.
- T'es tout doux. Comme un chiot, je me marre avec un regard provocateur pour Duncan.
- C'est pas pour ça que je dois me coucher, grogne le petit entre mes jambes.
- Nan, ça c'est parce que t'es un gosse.
- Je suis pas un gosse.
- T'as la moitié de l'âge de Wilson. T'es un gosse.
Casta jette un regard au concerné.
- Ouais ? il demande confirmation.
- Pas du tout, siffle Wilson.
- T'as pas trente-huit ?
- Trente-six, petit con. Ça fait pas le double.
Nicolas hoche lentement la tête en détournant le regard pour le poser à nouveau devant lui.
- Allez, dors. Ils te réveilleront au contrôle cellulaire.
J'embrasse sa tempe.
- Quoi ? J'ai pas sommeil ! il s'offusque tout de suite.
Wilson se marre à notre gauche.
- Mais si. Tu viens d'en foutre partout sur mon sol. Tu dois être lessivé.
Je me reçois un bon coup de coude dans les côtes.
- On a pas tous eu la chance d'être aussi bien sucé, et avec un préservatif. Alors arrête de me reprocher d'en avoir mis partout. Y en a quasiment pas.
- Je sais pas de quoi tu parles, j'ai rien vu, je grogne contre son dos.
Je soupire ensuite. Plus que quelques heures. Je veux juste pas que Beckett revienne. Je veux être en bonne condition pour Narcis. Je serre Nicolas plus fort inconsciemment. Il lâche un long souffle après moi, je le sens se relaxer.
- Et moi je me taille c'est ça ?
Wilson nous regarde en coin, assis sur le lit. Nicolas tourne juste le visage vers lui en attendant que je parle.
- T'as qu'à te coucher aussi. Fais pas ta mijaurée, tu viens de te faire sucer sous mon nez.
Un sourire satisfait incurve le coin de ses lèvres, puis il pose les yeux sur Casta.
- J'avais pas l'impression d'être invité à crécher ici, il explique en s'abaissant pour avoir le dos courbé, à demi sur le lit et contre le mur.
- Fais-lui de la place, égoïste, je grogne à Nicolas en le faisant avancer un peu.
Il se lève finalement complètement et attend bras croisés qu'on se soit placés et qu'on lui dise comment se mettre. On réagence tout, je me coince au fond contre le mur, Casta dans mes bras, Wilson de l'autre côté. Je pensais pas qu'on tiendrait à trois là dedans.
Du coup, je fais face au brun. Il nous regarde, il a l'air un peu étonné de notre complicité, si j'ose appeler ça comme ça. Je lui fais signe de fermer les yeux. Je suis de bonne humeur aujourd'hui. En plus j'ai réussi à débander, chose pas vraiment aisée en voyant les deux hommes encore dans mon lit.
Fier de ma prouesse, et de pas avoir cédé à l'envie de les rejoindre avant, je m'endors.
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