Narcis Parker (40)
Lundi 4 avril, 6h35.
Je viens d'arriver avec un peu de retard. Je trouve Julien qui fait encore le même horaire que moi. Tant mieux, c'est rassurant. Il pourra me couvrir s'il le faut. Il a encore mal au poignet mais il me dit dans les vestiaires que ça va beaucoup mieux.
- Beckett revient samedi... je souffle en revêtant mon gilet sans manche noir.
- Ouais. Faut bien qu'il revienne…
- Ça me dérangerait pas si il y restait, je grogne dans ma barbe.
Je prends ensuite le désinfectant que j'ai apporté dans mon sac, j'en pschitte sur mon oreille nouvellement percée et je tourne la boucle pour faire pénétrer.
- Ça te va bien, sourit Julien. Prêt à réveiller les détenus ?
- Yep. Prêt. Tu fais qui ?
- Je te laisse le côté droit. Comme ça tu pourras te faire une joie de réveiller tu sais qui…
Je lance un sourire en coin à mon collègue en me dirigeant vers la sortie.
- Je suis sûr que tu aimerais que je te réveille comme je le réveille.
- Va savoir… il souffle en tournant au couloir.
- Tout le monde aimerait être réveillé comme ça, je fanfaronne.
- Je parie que la plupart des mecs aimeraient pas, il rigole.
Je hausse un sourcil.
- Et pourquoi pas ?
- Ils sont pas tous homo, il hausse les épaules.
- Et alors ? Je le réveille pas avec ma bite dans son cul.
- Je sais pas comment tu le réveilles, il siffle.
Il a l'air vexé. Je m'approche et lui mets un petit coup dans l'épaule de la mienne - celle qui a pas souffert.
- Qu'est-c't'as ?
- Rien, il grogne. Suis content pour toi.
On s'arrête, c'est là qu'on se sépare.
- Allez, dis-moi.
- Rien ! Tu dégoulines d'amour et de romantisme. C'est bien.
Je hoche lentement la tête.
- C'est tout ce que t'avais à me dire ?
- On dirait.
Il fait quand même la moue. Je vais pincer sa joue.
- Allez accouche, je lui intime en souriant.
- Rien... Ça m'embête toujours que tu sois avec lui, c'est tout... Mais t'es heureux alors tant mieux.
- Il me fait pas de mal, Julien.
- Il serait pas le seul, il grogne avant de partir sans attendre de réponse.
Je comprends pas ce qu'il a voulu insinuer. Ça m'énerve qu'on se prenne la tête à chaque fois pour la même chose. Je reprends mon chemin en soufflant, direction la cellule de Walter. Quand j'entre, je constate qu'il est déjà réveillé. Il fait un solitaire dans son lit avec un jeu de cartes.
- Tout va bien Walter ? je l'apostrophe en souriant, bras croisés sous le chambranle.
- Ouais, chef.
Il a l'air de réfléchir à ses stratégies alors je referme la porte pour passer au suivant. Je me dirige vers Wilson, la porte d'à côté. Il dort encore quand j'ouvre.
- Debout, c'est l'heure, je dis doucement pour pas l'effrayer - on sait jamais.
Pourtant, il sursaute quand même et me regarde avec des yeux énervés.
- Quoi, j'ai interrompu un rêve ? je me marre.
- Ouais. Un truc agréable, il grogne en s'étirant. Ça vous fait pas chier de venir à six heures trente nous réveiller ? Vous auriez pas envie de le faire à sept heures trente, plutôt ? Ou huit heures, même ?
- Je prends de toute façon le boulot à cette heure là. (Il me fait marrer, à négocier). Et sinon, comment tu fais pour prendre ta douche, travailler ou aller à tes audiences, mh ?
- On décale tout ? il sourit. Comme ça vous vous levez aussi plus tard, chef.
Je secoue la tête en riant. Quelle idée. Il se lève finalement ; il est à poil mais il s'en fout. Il est bien foutu aussi. Plutôt baraque, même. Son torse et ses épaules, en fait.
- Vous matez, chef ? il se marre.
- C'est toi qui te balades à poil devant mes yeux, je réplique avec un sourire qui incurve mes lèvres sans que je puisse le réprimer.
- Je pensais pas que ça vous ferait un truc, il se marre. Si y en a d'autres qui apprennent votre passion, gaffe à vos fesses, chef.
- Que ça me ferait un truc ? je me redresse de mon appui contre la cloison. Je garde mes fesses là où elles sont, merci de t'en inquiéter Wilson. Je peux que te recommander de faire de même.
Je suis tenté de lui tirer la langue ; mais un peu de retenue tout de même.
- Pas de problème, chef ; vous êtes pas mon type, il ricane en enfilant un caleçon.
- C'est pas ce que j'insinuais !
- Ouais ouais. Vous inquiétez pas, j'en parlerai à personne, il met un pantalon. Je vous aime bien.
- C'est cool, je fais en hochant la tête.
Il me fait un clin d'œil et cherche son tee-shirt dans son armoire. Je me rappuie sur le mur.
- Est-ce que tu as quelqu'un qui vient te voir, parfois ?
- Quelqu'un ? il hausse un sourcil. Faut développer chef.
- Est-ce que tu reçois des visites ?
- Ah. Oui, parfois. De ma mère.
Je hoche la tête.
- Je vais te laisser finir de te préparer, je dis en me retournant.
Je l'entends répondre un “Ouais” en fermant la porte.
Je me dirige tout de suite vers la prochaine, encore plus éloignée de celle de Twist. Celle du fond de ma section, en fait. Le mec était déjà debout, tout allait bien. Je repars pour voir si Foster est aussi debout, et je constate qu'il est presque prêt à aller prendre sa douche. Alors j'arrive chez Dan.
Je toque pas, au cas où il dorme encore, je déverrouille seulement et me glisse dans la pièce. Et effectivement, toutes les lumières sont éteintes et il est allongé dans son lit, couché sur le dos.
- Danny ? je murmure en approchant à pas de loup. (Je l'entends grogner). Tu dors pas.
- Mh... il soupire en levant les mains devant lui comme pour me chercher.
- Je t'avais dit de dormir.
Je le réprimande en souriant, parce que je suis trop attendri. Il est mignon comme ça. Alors je grimpe sur lui, à califourchon et je place ses mains sur mes hanches. Il a l'air de soupirer encore - plutôt de bien-être cette fois - et il se détend. Ses yeux sont fermés.
- Est-ce que tu dors vraiment ? je rigole en penchant la tête sur lui.
Pas de réponse. J'hésite à prendre ses lèvres. Mais je le fais pas.
- Est-ce que je peux faire ce à quoi je pense alors ? C'est méchant... je murmure.
Il répond toujours pas, son corps entièrement détendu. Ça me fait douter un peu plus. Puis finalement je me lance, je mords ma lèvre et ondule lentement du bassin. J'adore l'attiser. Il gémit doucement, pourtant il a pas l'air plus réveillé. Je me demande même s'il rêve. J'aimerais ça. Juste pour voir sa réaction. Peut-être même qu'il parle.
J'avance plus mon bassin pour poser mes fesses sur son entrejambe et je continue, le regard fixé sur son visage. Ses yeux se plissent, toujours fermés, sa tête se tourne sur le côté. Son corps réagit même quand il dort. Du coup, ma main vient délicatement tourner son visage tandis que j'arrête mon balancier. Je veux le voir. Il ouvre pas les yeux, mais ses lèvres si. Sa respiration s'est accélérée. Je reprends mes mouvements, plus amples mais plus lents.
Ses mains, qui étaient retombées un peu, s'agrippent d'un coup à mes hanches. J'adore. J'aimerais poser mes paumes sur son torse, mais j'ai peur qu'il se réveille. Il bouge juste sous moi, légèrement.
Je ressens déjà son excitation, alors je décide d'arrêter. Je me relève rapidement, je vais toquer à la porte depuis l'intérieur et cinq secondes après, je vais l'embrasser doucement. Comme si je venais d'arriver.
- Coucou… il dit d'une voix rauque en peinant à ouvrir les yeux.
Je me marre intérieurement d'avance.
- Coucou... Bien dormi ? je chuchote en grimpant sur lui habilement.
- Ouais. Super bien...
Il s'étire. Je me rapproche en retenant mon sourire, jusqu'à m'asseoir sur le lieu du délit.
- Je vois ça, je m'offusque en gigotant sur lui, les yeux ronds.
Il rit un peu.
- J'ai rêvé de toi... Forcément.
- C'est vrai ça ? C'était moi ? je hausse un sourcil en m'éloignant.
Je pensais qu'il allait rougir. Je suis déçu, alors je la joue autrement.
- Comment ça c'était toi ? il rit encore. Qui d'autre... ? il m’interroge en roulant des hanches sous mes fesses.
- N'importe qui d'autre. Wilson ou Casta, par exemple. Je suis certain que t'as fantasmé sur eux, je fais avec un long sourire. Wilson est sacrément bien foutu.
- Comment tu sais ça toi... ?
Il plisse les yeux, encore embrumés par la fatigue. Moi je rigole, les mains posées sur son buste.
- Avoue. T'as fantasmé sur eux.
- Mh... J'ai peut-être rêvé deux après ce qui s'est passé la semaine passée.
- Tu m'étonnes. Coquin.
- T'es pas jaloux ?
Je hausse les épaules en l'observant. Il fait une petite moue.
- Tu voudrais que je sois jaloux et que j'aille leur faire une leçon ? je ris en caressant sa joue.
- Peut-être… il me fait avec un sourire taquin.
- Comme quoi ils ont pas le droit de faire de choses indécentes devant tes propres yeux ? De faire des choses que tu rêves de faire, me faire, sans que tu puisses... je susurre en remontant progressivement ses mains au-dessus de sa tête, et lorsque j'ai fini ma phrase, ses poignets sont enserrés sur son oreiller par mes doigts.
Il a les lèvres entrouvertes, exactement comme y a cinq minutes. Je sais qu'il a le souffle court, captivé par mes mots. Il hoche la tête lentement. Ses yeux sont grands ouverts, attentifs, fixés sur mon visage.
- Qu'ils ont pas le droit de s'exciter devant toi sans que tu puisses te toucher... Ou me toucher ? Et la langue de Casta, seigneur...
Je mords ma lèvre en jetant la tête en arrière, mon bassin en action. J'adore faire l'acteur.
- Allumeur… il gémit. Tu sais pas de quoi sa langue est capable...
Il sourit en se mordant la lèvre inférieure, provocateur.
- Raconte-moi…
- Il fait ces trucs... Sur le moment j'avais presque envie de lui demander des cours... Pour te faire ça après…
- Pour me faire ça ou pour qu'il s'entraîne sur toi ? Ou bien que tu t'entraines sur eux...
Je donne un coup de bassin franc puis je reprends mes ondulations. Il se mord encore la lèvre, bougeant les poignets contre mes doigts.
- Ç'aurait pu être intéressant tout ça... je ferme les yeux. Ou bien... Casta aurait pu te montrer comment faire, sur moi...
Il écarquille les siens.
- Hors de question, il finit par lâcher.
- J'aurais peut-être même pu éjaculer dans sa bouche... je souffle tout bas, comme si je l'avais pas entendu.
Il se débat un peu sous moi, essayant de se redresser.
- Pas moyen, il siffle. Si tu veux faire ça, fais-le dans la mienne !
Je rigole et raffermis ma prise.
- Alors t’as le droit et moi non ?
- Ouais. C'est ça…
- Bah voyons.
- T'aurais le droit de regarder...
Je roule des yeux. Alors il se permet tout sous prétexte que je suis pas jaloux, mais moi je suis pieds et poings liés.
- Regarder quoi, au juste ?
- Je sais pas, tu préférerais quoi... ?
Je relâche ses poignets et redresse mon dos, bras croisés et regard vers le bas pour l'observer.
- Est-ce que tu es sérieusement en train de me demander ce que je préfèrerais voir entre un mec te suçant devant mes yeux ou toi à genoux devant un autre ?
Il rigole, en plus.
- Ouais. Tu viens bien de me refiler l'image de Casta en train de sucer ta queue.
Je lève les yeux au ciel. C'est trop pour moi.
- Alors... T'es enfin jaloux ? il souffle.
- Je suis consterné. Un si bel homme pour toi - moi - et tu en veux un autre, je réponds dramatiquement en me relevant.
- Reste là !
- Pas si tu bandes en pensant à Casta !
J'ai la main sur la poignée maintenant.
- Eh ! Je bande en pensant à toi ! C'est toi qui m'as chauffé ! T'es injuste, N !
- Allez. En route mauvaise troupe. Va te laver tu pues.
Je lui fais un clin d'oeil et une seconde après je suis dehors. Je l'entends s'énerver de l'autre côté ; ça me fait encore plus sourire. J'espère qu'il y sera.
En attendant, j'ai plus qu'à retourner vers la salle des p'tits dej pour voir si les mecs y sont. Je constate que Julien est déjà là à surveiller ; il a fini le contrôle des chambres. Wilson discute avec Casta, Foster rumine devant ses céréales. Walter est toujours pas là.
Je me demande s'il joue encore aux cartes. Je préviens Julien que je vais vérifier et il me dit de passer aux douches en même temps. Parfait. Quand j'arrive dans la chambre, je le vois qui s'est rendormi dans son lit.
- Walter. Faut vraiment se lever maintenant, je hausse la voix.
Il grommelle quelque chose, sans se lever.
- Walter.
Ma voix claque. Il se lève toujours pas ; je me rends compte que quelque chose cloche.
- Putain, je jure et je ferme la porte, par précaution. Walter, réponds-moi.
Je suis tout près de lui maintenant, prêt à le retourner vers moi. Il marmonne encore - gémit plutôt. Je fronce les sourcils, ma main se pose sur son flanc et je tire ; il se retrouve sur le dos. Et là je remarque : son bras plein de sang. Et je comprends.
- Putain Walter ! je m'écrie. Parle, dis, putain !
J'attrape rapidement mon petit talkie walkie - j'ai été bien inspiré de le prendre quand Julien me l'a tendu ce matin - et je lance un appel à l'infirmerie et aux gardiens. Quel con.
- Walter, écoute. Non, parle plutôt. Walter. Hé.
J'ai arraché un bout de draps et j'ai entouré son poignet avec pour créer une forte compression ; en plus d'un garrot un peu plus haut. Il ouvre un peu les yeux et les referme aussitôt. Rapidement un autre gardien arrive pour m'aider. Je lui fais un petit topo tandis que Jim l'infirmier se précipite à son tour. Il a amené un brancard et on l'y pose avec empressement tandis qu'il s'occupe de mieux faire le garrot de fortune et de vérifier les paramètres vitaux de Walter. On l'emmène à l'infirmerie en attendant l'ambulance. Ce mec aura tout vécu depuis que je suis là : après l'empoisonnement, la scarification.
Une fois sur place, Jim me remercie et me dit qu'il peut gérer ; je peux retourner au job - ou appeler le psy si j'en ressens le besoin. J'acquiesce en réfléchissant sur ce point. On s'est déjà vus au café, vendredi dernier. Sans compter que je vais de toute façon le revoir bientôt.
Du coup je prends ma décision et repars aux douches, non sans penser à Walter, en espérant que mon petit y soit toujours. Et quand j'y arrive, il est effectivement là. Du coup, la plupart des détenus sont déjà partis, ils sont trois dans les douches.
Je chasse l'envie de me glisser dans la cabine avec Daniel et j'observe plutôt qui sont les deux autres lascars. Y en a un que je connais pas bien - il doit être du genre discret. Il s'appelle Tex je crois. Il fait pas de bruit dans son coin, au fond, il frotte doucement sa peau. L'autre est Clinton. Je crois qu'il s'entend pas hyper bien avec Dan. J'ai le souvenir d'une altercation dans les couloirs.
Twist sort justement de sa douche quand j'arrive et m'envoie un sourire envieux, regardant autour de lui. J'imagine bien qu'il est déçu qu'il y ait encore du monde... Quand il passe près de moi pour aller chercher ses affaires au crochet, ma main glisse malencontreusement sur sa fesse. J'ai de la chance que les autres mecs aient de l'eau dans les yeux.
Il se retourne vivement, alerte. Il me fusille des yeux et je lui renvoie un sourire coquin.
- Quoi, c'était pas toi qui voulais que je les touche ? je lui murmure.
- Frustrant, il souffle.
Je le laisse repartir s'habiller en souriant intérieurement. Cinq minutes plus tard il est prêt ; il a l'air rassuré. Je comprends pourquoi quand je vois le léger renflement de son uniforme. Je me retiens in extremis de rire. Je vais m'occuper de ça.
Je lui fais signe de ne pas bouger et de continuer de s'occuper de ses affaires pendant que je parle.
- Deux minutes ! j'annonce aux deux autres - Tex est déjà en train de se sécher.
Clinton s'énerve et sort de sa cabine après une minute. Dan, pas dupe, hausse un sourcil en faisant semblant de se sécher encore les cheveux. L'autre s'habille et me jette un regard mauvais avant de quitter la pièce en même temps que Tex.
- Je vais te chercher à manger. Attends-moi dans ta cellule. Nu et excité, de préférence, je sussurre à l'oreille de mon prisonnier, puis je m'en vais en direction de la grande salle.
Je pars chercher des pains, de la confiture, de quoi le nourrir sans qu'il ait besoin d'aller en salle commune. J'attrape tout ça en loge gardien, pour éviter les soupçons des détenus. Je réussis à le faire sans attirer les regards du mec présent, puis je m'enfuis avec mon butin. Quand j'ouvre, il est exactement comme je lui ai demandé. Nu et excité, assis par terre. Il se caresse.
La vue me ferait rougir si je me retenais pas. Je pousse la porte jusqu'à entendre le clac, les yeux rivés sur lui. Il relève les siens sur moi et lèche ses lèvres. Impatient. Je souris de toutes mes dents.
- Coquin... je murmure en allant m'asseoir sur le lit. À même le sol...
Il avance jusqu'à moi à quatre pattes et passe ses mains autour de ma taille, sa tête sur mes genoux.
- T'en as mis du temps... J'ai failli jouir tout seul dans mon coin, il souffle et je devine son sourire.
- J'ai pris des revigorants, je ris en posant lesdits objets sur son matelas. T'as failli jouir seul, alors ? Pauvre petit...
Je caresse ses cheveux, un peu comme on ferait à un chien. Il rigole et enfouit sa tête contre mon entrejambe.
- Si t'as pitié, déshabille-toi aussi, il grogne en tirant sur le bouton avec les dents.
J'appuie un peu plus sur son crâne en souriant.
- C'est pour toi que je suis là…
- Et moi je suis là pour toi...
Il finit par s'aider d'une main pour déboutonner l'uniforme. Quelques secondes plus tard, mon pantalon et mon caleçon sont sur mes cuisses. Il se mord le coin de la lèvre un instant avant de sortir la langue pour lécher mon gland délicatement. Il ferme les yeux aussitôt. Mes doigts passent dans ses cheveux alors que je lâche un soupir. Sa façon de le faire, seigneur. Il gémit, il a l'air aussi excité que moi alors que ses lèvres l'embrassent. Je veux pas le brusquer, mais ma main aimerait beaucoup le guider sur moi.
- Dan... je chuchote en rejetant la tête en arrière alors que lui descend un peu.
Il me lâche un instant pour me murmurer que je suis bon, avant de me reprendre en bouche. Ça me fait frissonner. J'adore le fait qu'il aime ça comme ça. Mes doigts tirent un peu plus sur ses cheveux et je pince les lèvres. Il fait vraiment des trucs bien.
Il a l'air à la fois concentré et à la fois heureux. Il lèche jusqu'à la base, redescend jusqu'à mes testicules, en lape un. Je couine immédiatement puis rougis de ce son si peu viril. Je le sens sourire, ses dents touchent ma peau alors je relève ses cheveux pour lui signifier d'éviter. Il me relâche et s'excuse, embrassant partout mon membre.
Je recommence à câliner ses cheveux, les yeux rivés sur ses actions. C'est super excitant de le voir comme ça, agenouillé à mes pieds.
Il se redresse finalement pour monter sur mes genoux et m'embrasse tendrement. Je sens qu'il essaie de me faire passer tout un tas de sentiments... Alors je les lui renvoie en caressant ses hanches avec douceur. Il me fait basculer en arrière contre son oreiller et s'applique à m'embrasser encore, puis il laisse promener ses lèvres sur mon cou, ma gorge, mes clavicules. Mes mains naviguent sur son dos tendrement. J'aime tous ses états.
- Narcis, tu m'as tellement manqué...
Il descend sur mon mamelon et tire. Ça me fait gémir et refermer les doigts sur sa peau.
- Ouais. Ouais, toi aussi... je dis tout bas.
- Tu m'as abandonné après m'avoir chauffé, il dit contre mon oreille avant d'attraper le lobe entre ses dents.
Mes hanches poussent en avant et je gémis encore. Salaud.
- Et je le referai…
- C'est méchant... Tu n'as pas peur de me frustrer, Narcis... ?
- Peur ? Pourquoi j'aurais peur ? je me dandine, membre à l'air.
- Je pourrais me venger... Tu sais que j'ai le sang chaud…
Il attrape mes fesses sous le matelas. J’ondule encore, tête en arrière.
- Mh ? Te venger ?
- Ouais.
Il mordille mon téton, mes jambes remontent et vont se fixer dans son dos.
- Comment ça, te venger, avec ton sang chaud ?
Il glisse sa main entre nous et attrape mon membre, qu'il masturbe rapidement. Je peux pas m'empêcher de gémir à chaque allée et venue. Je pourrai pas tenir à ce rythme et après avoir profité de sa bouche.
- Je pourrais te faire jouir très vite juste pour te frustrer à ton tour...
Mes jambes se resserrent sur lui et je lance mon bassin.
- Si je jouis avec toi, je serai pas frustré.
- Et si je bloque ton orgasme ?
Il appuie autour de ma base.
- Tu peux ressentir le plaisir... Mais tu pourras pas jouir comme ça...
Je grogne. Salopard.
- Pas ça…
- Pas ça ?
Il sourit en redescendant jusqu'à lécher mon membre. Il serre toujours ses doigts autour.
- Si tu fais ça... je l'avertis en essayant d'être menaçant.
Il rigole.
- Alors quoi ?
Il me prend presque en entier alors je pousse dans sa bouche. Punition. Il toussote en s'éloignant, amusé.
- Je pourrais te mordre tu sais ! il rit en lapant rapidement la hampe.
- Si tu continues à me torturer, je le refais. Et hors de question que tu me mordes.
- J'ai le droit de te torturer, tu le fais aussi.
Il se met à souffler sur mon membre. Je frissonne de bien-être, mêlé à une impatience certaine.
- Je croyais qu'on était pas égaux, dans cette relation ? Je te torture. J'ai ce pouvoir.
- Qui a dit ça ? il sourit en coin et attaque mon gland avec sa langue, encore.
- Tais-toi et suce.
Il me fait des grands yeux puis sourit avant de s'exécuter avec plaisir. Je continue à gémir -entrecoupé de râles rauques de plaisir- et ma main retourne tirailler lentement ses cheveux. Il est vraiment trop bon comme ça, chaud, beau et absolument trop bandant. Il continue jusqu'à ce que je sois sur le point de jouir et me relâche d'un coup, les yeux dans les miens.
- Quoi ? Daniel ! je m'écrie en essayant de le faire se rabaisser. Au moins ta main... Juste ta main. Continue avec ta main.
- Promets que je peux te faire l'amour après.
Je mords ma lèvre. Je pensais pas à ça quand je suis venu le voir, je sais même pas si on a le temps.
- Nan. Fais-le tout de suite, je décide en détournant le regard.
J'ai beau y être plus ou moins habitué, c'est pas pareil quand l'excitation redescend. Il a l'air de réfléchir une seconde avant de recommencer à me sucer. Mes doigts se resserrent sur ma poigne pour le retirer lentement.
- Nan, je voulais dire, prends-moi maintenant.
Il secoue la tête et continue.
- Quoi, t-tu veux plus ? j'hésite. Tu peux, c'est mieux maintenant. Fais-le maintenant.
- Mh… il dit avec gourmandise en léchant le frein.
- Allez... S'il te plaît. Me fais pas trop attendre.
Je mordille ma lèvre en retenant l'orgasme que je sens arriver de plus en plus urgemment.
Il s'éloigne un instant, le temps de me dire qu'il y a pas besoin, avant de reprendre avec gourmandise. Ma tête se lance en arrière. Ce gars m'amènera à ma perte. Mes hanches ondulent encore un peu, ma seconde main vient se poser sur mon torse pour faire rouler mon téton et une seconde après, je tire ses cheveux, l'éloigne et jouis violemment, empli de sensations.
Il a reçu une gerbe sur le menton, ce qui le fait sourire. Il repose aussitôt sa tête sur mes cuisses. Je halète encore, j'ai pas envie de bouger mais je vois bien que je peux pas le laisser comme ça.
- Viens là, je chuchote en poussant sa nuque pour qu'il approche le visage.
Il remonte près de moi et m'enlace. Il a l'air heureux. J'en profite pour essuyer son menton du pouce et je mets les restes sur mon ventre.
- Qu'est-ce que tu fais ? je lui murmure en caressant sa fesse.
- Je profite de ta présence, il ferme les yeux.
- Alors tu veux plus te libérer, je ris à son oreille avant de l'y embrasser. Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?
- Ton expression. J'avais envie de te faire plaisir. Je voulais garder ta belle expression... C'était trop beau.
Il me fait sourire. Il me rend heureux, ce gamin. Même si c'en est pas vraiment un. Il sourit aussi, les yeux toujours fermés, caressant les coins de mon torse non souillés, passant dessus parfois accidentellement.
- Alors je te laisse comme ça ? je susurre. T'es trop mignon.
- Ouais ? Merci...
Il embrasse mon cou.
- J'adore te câliner. Mais tu sais que plus on se câline, moins on a de temps pour te soulager. Qu'est-ce que t’en penses ? Tu abandonnes pas, quand même ?
Lui qui voulait jouir avec moi depuis déjà plusieurs jours.
- Je peux attendre, il finit par souffler. J'ai qu'à m'en occuper tout seul.
- Tu veux attendre ? Tu aurais pu me faire l'amour, je murmure avant de le retourner sur son matelas.
Il finit ventre sur le lit moi couché au dessus.
- Je pourrais faire tant de choses de toi... je chuchote contre sa nuque avant d'y laisser des baisers, sur la longueur de sa colonne vertébrale.
- Mh... J'avais presque réussi à me contrôler pour toi… il souffle sans bouger, appréciant passivement mes caresses.
- Je te laisse te contrôler si tu veux.
J'embrasse sa fesse avec douceur pendant que je tâte l'autre.
- Trop tard. J'ai encore plus envie maintenant. Fais-moi du bien.
- Comment ? je minaude en descendant jusqu'à la pointe, juste avant de rencontrer l'intérieur de sa cuisse.
Il relève aussitôt les fesses sous moi.
- Sois inventif.
- Mon cerveau s'est fait la malle quand tu m'as sucé, chéri. J'ai plus aucune inventivité.
Je remonte tout son dos, mains sur ses hanches. Il sourit au surnom ou à la blague, je sais pas trop. Il se retourne finalement, sur le dos.
- Et si tu me montrais comme tu suces bien toi aussi... ?
- Mh ?
Je le regarde dans les yeux et j'attrape négligemment son membre de ma main.
- Narcis ! T'es là ? chuchote fort une voix derrière la porte.
Je me fige. C'est Julien.
- Occupé ! grogne mon prisonnier.
- Déconnez pas ! C'est l'heure ! il nous presse.
Je souffle. Je l'avais prévenu, mon petit Daniel. Il pince les lèvres.
- T'oseras pas recommencer, il prévient.
- Je crois que je vais être obligé... J'aurais droit à une méchante vengeance ? je fais une moue. Pauvre chéri... Tout ça pour me voir jouir.
Je vais embrasser ses lèvres rapidement.
- Je te laisse ici, tu te branles et la prochaine fois mes fesses sont à toi. Ok ?
Je me relève vite pour chercher mes habits au sol.
- Ouais… il marmonne.
- Si dans trois secondes t'es pas dehors j'ouvre ! s'énerve Julien.
- J'arrive ! je lui grogne.
J'enfile caleçon et pantalon - j'étais sale mais tant pis - et je regarde à nouveau vers Daniel.
- Désolé amour. Tu comprends, hein ?
Il soupire et lève les yeux au ciel.
- Ouais, je comprends que Julien fait son gros jaloux et veut me faire chier.
Il se redresse pour m'embrasser rapidement.
- Je dois aller travailler.
Ça me met assez mal à l'aise, cette histoire. Je revêts ma chemise de boulot après avoir essuyé mon ventre de ma main, puis je vais la laver rapidement.
- Je sais... J'espère qu'on se reverra à midi...
Il commence à débander.
- Je vais manger et j'irai ensuite m'occuper des animaux. Tu sais où me trouver.
- Je t'ai amené le p'tit déj ici, je fais, déçu. Je pensais qu'on pourrait manger ensemble…
- Mais tu dois partir, non ? il hésite.
- Ouais. Ouais, je dois partir. On le fera demain. Promis.
- D'accord, il baisse la tête. Travaille bien…
- Dan...
Il me fait la tête. J'aime pas ça. Il relève ses yeux sur moi et m'embrasse une dernière fois alors que Julien tambourine à la porte.
- Je t'aime, il murmure.
- Moi aussi, je souffle à son oreille, puis je m'en vais pour pas avoir à le voir déçu.
Dès que je sors, je suis tenté de lancer un regard méchant à Julien ; mais lui fait juste son job, après tout.
Annotations
Versions