Narcis Parker (42)
Mardi 5 avril, 10h10.
Le mec est toujours pas là. Je trépigne. Déjà dix minutes de retard. Je peux même pas aller câliner mon Daniel, la pièce est surveillée par des caméras, comme l'avocat provient de l'extérieur.
J'ai regardé dans le dossier de Dan, son commis s'appelle Maître Caldell. Quarante ans, dégarni, et selon mes collègues, un mec qui a l'air toujours épuisé, jamais souriant.
Daniel, lui, a l'air stressé, plus encore que d'habitude. Son pied tape vite par terre, il regarde partout autour de lui. Je vais prendre la seconde chaise et je m'assois à ses côtés. Ma main se pose fermement sur sa cuisse pour qu'il arrête.
- Stop, Dan. On verra ce qu'il va nous dire. Quoi qu'il y ait, rien n'est définitif et rien ne va changer la situation. Ok ?
- Ouais. Chef, il répond parce qu'il sait qu'on est observés.
Je lui offre un sourire et enlève ma main de sa jambe.
À cet instant, la porte s'ouvre sur un homme grisonnant, petit et qui trottine. Il grogne un salut et s'avance jusqu'à la table.
- Maître, je fais en hochant la tête.
Dan le regarde avec des yeux affirmés et un air sûr. Tout l'inverse de ce qu'il ressent en vrai.
- Bonjour.
On regarde le gars déballer ses papiers de sa sacoche un moment, le nez dans les feuilles griffonnées.
- Alors, Twist. On me dit que vous vous êtes assagi ?
Lorsque l'avocat commence à parler de sa voix traînante, je remercie Alexandre d'avoir fixé le rendez-vous de psychologie cette après-midi.
- Il cause effectivement bien moins de problèmes. Pour ne pas dire aucun, j'acquiesce et Dan fait de même.
- C'est surprenant quand on sait comment il était à son incarcération. Qu'est-ce qui a changé, Jordan ?
Il me saoule déjà, avec ses questions. Il est pas psy, que je sache.
- L'important est qu'il ait changé, non ? Jordan est venu vous consulter pour connaître les avancées du dossier.
- Le dossier n'a pas bougé, une réévaluation sera faite dans quatre ans.
- Pourquoi quatre ?
Daniel parle pas, il fixe juste son avocat.
- Parce que c'est la loi. L'article de loi auquel est soumis Jordan Twist demande une réévaluation de son dossier tous les cinq ans.
Je serre les dents. Quatre ans.
- Et qu'est-ce qu'il va se passer, dans quatre ans ?
- Il sera évalué à nouveau. Il prendra très probablement cinq nouvelles années. Et ainsi de suite tant qu'il sera considéré comme trop dangereux pour une réintégration.
- Quels sont les critères ?
Je lance un regard en coin à Daniel à ma gauche.
- Les critères pour une réintégration ? Si on considère qu'il est apte à sortir... Il doit purger les dix ans qu'il a pris en plus de son article. Pour cela, il doit être irréprochable. Montrer son envie de sortir. Calme, tranquille. Le contraire de lui-même en somme. Si ça arrive, le jury délibérera sur la possibilité de le faire purger ses dix ans, puis de sortir. Au mieux... Il peut espérer une remise en liberté dans quatorze ans. Mais à votre place je ne serais pas trop optimiste, Twist.
- Il n'y a que ces possibilités ?
Je croise les bras et m'appuie dans mon dossier.
- Et à domicile ? Je pourrais être astreint à domicile !
Dan s'avance sur la table, et l'avocat recule aussitôt sur sa chaise ; il a clairement peur. D'ailleurs l'autre agent qui garde la porte se tient prêt.
- Euh... Avec un bracelet électronique ? Alors peut-être qu'ils accepteraient après la moitié de votre peine. D'ici neuf ans.
Dan serre les dents. Quand il veut, il peut, le petit avocat. J'ai toujours détesté les commis d'office. Ils nous foutaient la merde, à la police.
- Donc, avec un bracelet, neuf ans. Quoi d'autre pour réduire ?
L'avocat me jette un œil hautain.
- Je ne devrais même pas vous informer de ce genre de choses.
- Il a mon accord, intervient Dan.
Calwell lève les yeux au ciel.
- Il pourrait peut-être transformer une partie de sa peine en caution, si le tribunal accepte.
- Combien ?
- C'est à négocier avec le tribunal…
- Mais l'ordre de grandeur, je le pousse. Combien pour combien ?
- Probablement dans les 500'000.
J'accuse le coup.
- Pour réduire de combien de temps ?
- Peut-être trois ans. C'est purement indicatif. Ça peut être 300'000, ou un million. Ça peut être pour quatre ans, ou un, ou jamais.
Je hoche la tête. Alors il peut espérer entre neuf et quatorze ans, au mieux. Il a les yeux baissés et les poings serrés sous la table. Son aura est contagieuse ; l'avocat est coincé sur sa petite chaise, il a l'air de contenir ses tremblements. Dan me rappelle ce premier jour quand je l'ai vu ; cette expression meurtrière et déterminée. Je retourne le regard sur Maître Calwell.
- Donc, il faut un bon comportement. Qu'est-ce que ça regroupe ?
- Efficacité au travail, pas d'absence injustifiée, aucun acte de violence répertorié, des recommandations de la part d'au moins trois agents, le respect des séances avec le psychologue.
Je jette à nouveau un oeil sur Daniel, qui baisse les yeux, renfrogné.
- Impossible, quoi, il souffle.
- Il a gagné un des prix d'efficacité, il y a un mois, je récite.
Je connais bien le cas.
- Pas d'absence sans justification, dernier isolement du dix-neuf février au vingt-deux février. Plus d'un mois. Vous en pensez quoi ? je penche la tête.
- J'en pense qu'il lui faudra ça encore ces quatre prochaines années.
J'acquiesce. S'il était seul, peut-être. Seulement ça dépend pas que de lui mais aussi des cons de son entourage.
- Impossible…
Il secoue encore la tête.
- Rien d'autre à lui dire ? je demande à l'avocat. Rien à demander ?
Je me tourne vers Daniel. Il fait signe de négation encore. Je sais qu'il craque. Il compense en envoyant un regard glacial à Calwell.
- Bien. Merci.
Je me relève. Il fait pareil à côté de moi, et l'avocat aussi, sans lâcher les gestes de Dan des yeux. Je tends ma main à Calwell, serre la sienne, puis j'attends que mon prisonnier en fasse de même. En espérant qu'il ait l'intelligence d'être poli pour montrer sa détermination à sortir d'ici. Ce qu'il fait ; et c'est l'avocat qui hésite avant de tendre une main méfiante et de quitter la pièce sans demander son reste. Je fais un signe de tête au second agent et j'entraîne le prisonnier en dehors. Il me suit docilement, sans rien dire.
- Souris, je lui chuchote alors qu'on marche dans les couloirs.
Le rendez-vous a pas duré si longtemps.
- Cellule ou ferme ?
- Cellule.
On marche jusqu'à là-bas sans bruit, puis je lui fais signe d'entrer. Une fois dedans, il s'assoit sur son lit et souffle fortement. Je referme derrière moi.
- Voilà. On sait, je dis en l'approchant.
Je m'accroupis devant lui et caresse ses genoux.
- J'aurais préféré pas savoir.
- Pourquoi ça ?
- C'est trop long. Et c'est, c'est le plus court imaginable qui est déjà trop long !
- Dan... Me dis pas que tu t'attendais à sortir dans deux mois... Tu vois bien que c'est pas possible.
- Pas, pas deux mois, mais, cinq ans peut-être ?!
Je secoue la tête.
- Est-ce que tu te rends compte de ce que tu as fait, Dan ? je lui chuchote en caressant sa joue pour qu'il me regarde.
- Quoi ?
Il fixe ses yeux dans les miens.
- Ces gens. Tu les as tués. Tu peux pas t'attendre à avoir de clémence. Imagine-toi, sans le fait qu'ils soient des pédophiles. Imagine. Si tu étais la mère d'un des gars tués, est-ce que tu voudrais que l'assassin sorte de prison ? Ils peuvent pas l'accepter, Dan…
- J'ai pas pu accepter non plus qu'ils laissent sortir l'assassin de mon frère. Il a fait mille fois pire que moi Narcis ! Il a torturé un gosse ! Tu sais pas dans quel état était son corps, t'as pas vu toi ! Et ils veulent le laisser sortir... Sans rien, sans rien lui demander de plus il sera dehors ! C'est pas juste !
Je soupire. Dans quelques mois, il aura fini. Je le sais. Il attrape mes mains et les serre.
- Je peux pas... Je peux pas laisser faire ça.
Je relève aussitôt la tête.
- Laisser sortir Randall ?
Il détourne les yeux.
- Pas seulement.
- Dan. Aggrave pas ton cas. Si, si il arrivait un truc à Randall... Personne doit savoir que c'est toi.
- Je ferai rien. Je te dirai rien non plus. J'ai retenu la leçon. Si je te dis quoi que ce soit tu seras complice. Et tu pourrais avoir des problèmes.
Je fronce les sourcils. C'est quoi ce merdier. Il se penche et m'embrasse doucement. J'ai pas vraiment le coeur à ça, mais ma main glisse dans sa nuque pour répondre avec tendresse. Il s'éloigne ensuite, gardant nos fronts collés l'un à l'autre.
- Je veux vivre quelque chose avec toi. D'encore plus fort.
Je souris. Mes pensées se bousculent, je comprends plus ce qui arrive.
- Qu'est-ce que tu veux faire maintenant ? Tu pourrais retourner travailler. T'as encore une petite heure. Je peux venir surveiller si tu veux.
- Tu veux que je travaille ? Tu as du travail aussi, hein ?
Je hausse les épaules. J'ai envie de rester proche de lui.
- Je suis excusé pour ce matin, comme on savait pas combien de temps ça durerait. Mais ouais, je devrais aller bosser. Tu veux pas aller retrouver les lapins ?
- Je préfère mon lapin d'ici...
Il sourit en embrassant mon cou. Ça me fait frissonner, il m'a à peine effleuré.
- Tu m'étonnes, je ris.
- Tu restes avec moi... ?
Il se laisse glisser jusqu'au sol sur moi. J'étends mon corps de façon à être allongé de tout mon long, seuls mes genoux sont recourbés. Je caresse la taille de Dan.
- Un peu.
- D'accord.
Il pose la tête contre mon torse, sa main à côté.
- J'entends ton coeur. Et je le sens sous ma main.
- Il va bien, docteur ?
- Mhmh. Très bien. Il bat. Il doit continuer encore au moins cinquante ans.
- Cool, je lui souris.
- Je veux qu'il batte pour moi dehors aussi.
J'acquiesce.
- Ok, Doc'.
Il rigole.
- T'as l'air calme. Il bat lentement.
- C'est parce que j'ai pas de raison d'être agité.
- Tant mieux. C'est bien aussi le calme.
- Ok. J'ai deux questions à te poser, j'annonce. Une... Une que tu risques de mal prendre, mais c'est pas fait pour ça. Et la deuxième, non, je pense que ça ira. Par laquelle je commence ?
- Je m'en fiche. Demande.
- Allez. Dis-moi.
Je caresse sa joue.
- La moins pire.
- Qu'est-ce que t'avais envie de faire, comme études ? Du dessin ou de la photo ? Quelque chose comme ça ?
- J'ai... Ouais. Quand j'avais quinze ans je me disais que je pourrais vivre de la photo.
- Tu voulais faire une école là dedans ?
- Je, je voyais pas si loin... Je voulais juste faire de belles photos. En amateur. Grandir par mon talent.
Je souris. C'est une belle ambition.
- Tu ressemblais à quoi, à quinze ans ? La coupe au bol ? Les longs cheveux ?
- Mh... J'avais des cheveux plus longs, ouais. Aux épaules.
Je l'imagine pas du tout comme ça, maintenant. Ça me fait un peu rire.
- Tu ressemblais aux ados de quinze ans, alors ?
Mon téléphone prévient l'arrivée d'un message.
- Ça te surprend ? C'était mon âge, il rit. Je m'habillais tout le temps en noir. Pour me faire discret. Pas comme ces trucs oranges.
Il pointe son haut.
- T'étais fort, à l'école ?
- J'ai arrêté l'école quand mon frère est mort.
Ça jette un froid. Je pensais à ses années d'avant, moi. Du coup, j'ai arrêté mes caresses sur ses hanches et je dis plus rien.
- Ça te déçoit ? il hésite.
Je hausse les épaules.
- Il va falloir que je sorte maintenant.
- Quoi ? J'ai fait quoi ?
Il a l'air perdu.
- Rien, il faut juste que j'aille travailler. Tu veux toujours pas venir ?
- Je préfère digérer tout ça. Ta deuxième question c'était quoi ?
- On verra plus tard.
Je pousse doucement sa hanche pour qu'il descende mon corps et que je puisse me relever. Il reste assis par terre, il a l'air perdu.
- Me regarde pas comme ça, je ris. Je repasserai avant de partir.
- Ouais...
Il m'énerve quand il est mou comme ça. Il a qu'à me dire son problème une fois pour toute. Ou juste venir avec moi.
- Je vais sûrement à la ferme. Si jamais t'avais envie de me rejoindre.
- D'accord, il souffle.
Il a l'air concentré. Cette passivité m'énerve, alors je préfère partir. J'envoie un dernier regard à son bureau puis je me retourne vers la porte.
- À plus, 'Dan, je souffle avant de définitivement m'éclipser.
Je me rends ensuite à la section agri, comme prévu. Je croise personne dans les couloirs, mais un autre surveillant est déjà là-bas. Je lui parle pas souvent, alors je lui demande juste si il sait si quelqu'un a besoin de moi ailleurs, puis sous sa réponse négative je vais surveiller un autre coin. Je vois Wilson, pas loin.
Il me jette un coup d'œil lui aussi. Et il m'envoie un petit sourire difficilement interprétable. J'attends de voir si ça se reproduit. Et il recommence trois minutes plus tard. Ça a l'air de l'amuser.
Du coup, je mets mon visage en place pour réagir la prochaine fois qu'il le fera en lui envoyant une moue interrogative, et quand ça arrive, il a l'air de se régaler. Il se fend la poire. Ce mec est étrange. Mais j'attends encore pour aller le voir. Je m'intéresse plus à lui en espérant le faire un peu mariner.
Et ça marche assez bien. Il essaie d'attirer mon attention en bandant ses muscles quand il utilise sa fourche ou en se penchant outrageusement en avant. Est-ce que ce con est en train de se foutre de ma sexualité ?!
J'attends. Je me retiens d'aller lui parler et j'attends en observant autour, assis sur la margelle de boxes. Et effectivement, ça semble être ça. Il m'envoie même un clin d'œil avant d'exploser de rire en mettant son foin dans la brouette.
Quel idiot c'ui là. Venant de lui, ça me fait plutôt rire ; intérieurement, bien sûr. Extérieurement, je l'ignore encore. Finalement il se concentre sur son job, déçu de mon manque d'intérêt.
- Un problème, Wilson ? je lance de ma place après un moment.
- Non, chef ! Et vous ?
- Aucun, je rigole, en appui sur mes mains derrière moi, les yeux fixés sur le prisonnier qui travaille.
- La vue est belle ici, hein chef ? il fait semblant de regarder partout autour de lui.
- Elle était encore mieux dans ta cellule ! je lance.
Dieu merci, les autres sont un peu plus loin. J'espère juste que personne est dans le petit espace derrière moi. Il est d'abord surpris par ma franchise un instant, avant de rire encore plus fort.
- Sans blague !
Je lui envoie un sourire en coin. Je crois que j'apprécie bien ce type. Je comprends pourquoi Dan aime traîner avec lui. Mon prisonnier était vraiment froid avant que je le connaisse. Discret et peu souriant. Alors que ce mec est un vrai soleil, à tout le temps se marrer. C'est presque s'il kifferait la vie en taule.
- Allez, moins de blabla, plus de travail !
- C'est bientôt la pause chef !
- Pas d'pause pour toi. T'en as assez fait en m'observant, je le nargue. Vous mangez dans vingt-cinq minutes.
- Pas de pause ?! C'est pas moi qui mate chef, z'êtes pas mon genre !
- Je sais. Tu me l'as déjà dit. Mais en attendant, est-ce que c'était moi qui tortillais mes fesses devant toi ?
Mon sourire incurve tout le coin de ma bouche.
- Je testais votre sérieux au job, il nargue avec un faux air effaré.
Je roule des yeux en le regardant ronchonner.
- Et alors ? J'ai passé le test ? Je l'avais déjà passé quand j'étais dans ta cellule, non ?
- Vous n'êtes pas très sérieux...
Mon sourcil se relève.
- Un chef qui mate les fesses de ses prisonniers ?
- Je t'ai même pas regardé !
- Je vous ai vu !
- N'importe quoi !
C'est vrai, j'ai pas regardé ! Ou juste un peu, quand il me voyait pas. Il joue de ses sourcils.
- Comment vous savez que la vue était encore mieux dans ma cellule alors, mh... ?
- T'étais à poil, Wilson, j'argumente en souriant.
- Vous avez comparé. Vous avez forcément maté.
J'me marre et lui pointe un prochain tas de paille.
- Allez, va travailler.
Il roule encore des fesses avant de reprendre son job. Il est pas si mauvais à ça. Il est bientôt midi et le chef d'atelier commence à les rassembler. Je fais de même, les mets en rang et les compte. Tout le monde est là, c'est parfait.
Ils partent à la salle commune où je me contente de les surveiller. Dan pointe le bout de son nez, il a pas l'air d'aller fort. Je me demande si Walter va mieux, après son taillage de veine. Faudra que j'aille voir ça avant de partir.
Pour l'instant, je reste les yeux fixés sur Twist. Il est avachi sur sa chaise ; il donne une impression de faiblesse, c'est rare chez lui. Il a plutôt l'air impassible d'habitude. Pourtant, l'avocat nous a pas vraiment donné des nouvelles pires que ce qu'on attendait. Moi, en tout cas. C'est même plutôt encourageant pour lui, neuf ans c'est énorme dans une prison et avec Beckett sur le dos, mais c'est pas perpet' non plus.
Wilson et Casta le poussent un peu à réagir mais il se braque. Il triture vaguement ses petits pois. J'aimerais intervenir. Mais je sais pas si ce sera encore pire et en plus de ça je peux pas le prendre à l'écart sans raison apparente. Joue avec ses petits pois, ça marche pas.
- Ben alors Twist, on est tristounet ? nargue Foster, et Dan lève aussitôt sa fourchette dans sa direction.
Pas si faible, finalement.
- On se calme, je grogne en approchant.
Il lâche aussitôt l'ustensile. J'envoie un regard noir d'avertissement à Foster et je m'éloigne à nouveau, à quelques mètres. Il fait une moue et met ses mains devant la table, les yeux au ciel.
Dan se lève et débarrasse l'assiette à laquelle il a pas touché. Je hausse un sourcil dans sa direction avant qu'il jette le repas pour lui dire de se nourrir. Il hésite un moment, pince les lèvres, retourne s'asseoir et essaie encore sous l'œil de Casta, tête penchée.
Je lui envoie un sourire, attrape une chaise et vais m'asseoir à côté de Wilson en bout de tablée pour surveiller. Lui m'envoie un regard entendu, amusé. Je lève les yeux au ciel en souriant.
Daniel surprend les échanges et fronce les sourcils. Il a l'air encore plus atterré et écrase le pied de Wilson sous la table. Je secoue la tête en souriant encore.
Dan attrape un peu de petits pois et les mange en me regardant, comme pour me prouver qu'il peut. Ça me fait sourire. Il est trop mignon.
- Alors, vous jouez les modèles ? je lance à Casta et Wilson quand Foster vient de se barrer.
- Les modèles ? questionne le grand brun.
- Vous parlez des dessins de Twist, chef ? demande Casta, un brin plus malin.
- Exact.
- Ah. Vous l'avez vu ?
Wilson hausse un sourcil.
- Tu l'as fini ? il demande au dessinateur.
- Presque, grogne Dan.
- Tu me montres le résultat final ? fait Casta qui a l'air content.
- Ouais ouais... Vous pouvez observer le résultat en live en vous foutant les deux à poil l'un en face de l'autre aussi, soupire Twist, blasé.
Je lève les yeux au ciel. Mal poli.
- Tu pourrais les dessiner cette après-midi, encore, je propose à Daniel.
- Je dois bosser… il souffle.
- Faites comme vous voulez.
Je me relève et ramène ma chaise à sa place. Et il a de nouveau l'air énervé. Il avait qu'à être sympa avant. Je veux bien faire des efforts mais si je vois un mur en retour, c'est pas la peine, je me dis en marchant jusqu'à la porte où sont postés les autres agents. Puis je me souviens de son air quand il mangeait ses petits pois pour moi, de comment il a lâché sa fourchette quand je lui ai dit, et ça me file des remords. Alors je souffle, reprends ma chaise et retourne m'asseoir avec eux.
Ils me regardent faire, et Casta a la même expression que quand Dan l'a fait cinq minutes plus tôt.
- Y a un problème chef ? il me murmure.
Je secoue la tête et leur souris. Je pointe leurs assiettes.
- C'est bon ?
- Comme un jour de cantine...
- Ta gueule, rétorque Foster qui repasse par là. Si t'es pas content t'as qu'à pas manger mes plats, il siffle.
Il s'éloigne ensuite en grognant.
- Retourne à ta vaisselle, répond Wilson en le fixant d'un air glacial, et Foster demande pas son reste.
Toujours à se tirer la bourre entre eux, ces mecs.
J'ai entendu que Wilson pouvait avoir un caractère violent, tout comme complètement indifférent - après tout il était tueur à gage, et lui pour le coup, il semblait pas avoir d'autre motivation que l'argent. Quand je l'observe pourtant, je trouve qu'il a l'air banal comme type. Même sympathique. C'est dingue comme on imagine pas de quoi les gens peuvent être capables. En même temps, c'était son métier. Il était pas payé pour se faire remarquer. Alors que je réfléchis en l'observant, je sens le regard de Dan sur moi. Il a l'air en feu. Je tourne mes yeux pour lui demander ce qu'il a en lui souriant gentiment. Je vois Casta sourire aussi, au passage.
- Wilson est gentil hein ? grogne mon prisonnier.
Ça me fait rire ce ton qu'il prend. Casta passe de Dan à moi et ses yeux s'écarquillent légèrement, avant qu'il replonge sur son dessert - des fraises. Daniel est vraiment pas discret, quand il est jaloux. Heureusement que c'est que Casta. Je suis même pas sûr qu'il ait remarqué sa bourde d'ailleurs, probablement qu'il aurait couru s'enfermer dans sa cellule sinon. Il fait toujours une moue vexée. Adorable.
- Tu manges ? je lui lance en désignant ses propres fruits.
- Oui, chef, il marmonne en attrapant quelques fraises.
- Alors, tu travailles où Casta ? Wilson je sais, je l'y ai assez vu, je ris en lui envoyant une oeillade.
Je sens Dan qui se crispe à côté.
- Je bosse à la laverie...
Mon pied s'allonge un petit peu sous la table et va se coller à celui de mon amant, tranche contre tranche.
- Ouais ? C'est bien ?
- Bah c'est... Euh... C'est ouais, pas très intéressant...
Je hoche la tête.
- Et vous aimez votre... travail, chef ?
Il est de plus en plus rouge. Mon sourcil se relève alors que je l'observe. Il a l'air paniqué, alors que Daniel plisse les yeux.
- Casta... ?
- Oui ? il couine.
Mon pied bouge tout doucement contre celui de Dan pour essayer de le calmer, et je lui souris avant de froncer les sourcils vers Casta. Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Qu'est-ce que tu as ?
- R-r-rien...
Il baisse le nez sur ses genoux. Je sens un autre pied me donner un petit coup au tibia subitement.
- Aïe ! Putain Casta ! je fais en sentant que ça vient de vers lui.
- Quoi ?! il s'écrie.
- C'était moi, siffle Dan.
- De quoi ? demande Wilson.
- Toi ? Pourquoi t'as fait ça ?!
- Quoi ? Qui a fait quoi ? renchérit Wilson, perdu.
Casta a le regard fixé sur moi, les joues toutes rouges et la bouche entrouverte.
- Chef… il souffle.
- Mais quoi à la fin ? je m'écrie en me redressant, dos droit.
Daniel se penche pour s'assurer d'avoir compris - compris quoi ? - avant de se tenir bien comme il faut.
- C'est pas le mien, il siffle.
Je le regarde, tourne les yeux vers Casta qui a l'air à bout de souffle tout à coup, puis vers Wilson qui commence à faire la tête. Et je comprends. Et je retire immédiatement mon pied. Daniel me fusille du regard et se redresse, hyper vexé. Il me fait un signe avant de quitter la pièce.
- Il s'est passé quoi, là ? insiste Wilson, un brin fâché.
- Rien… couine encore Casta, écrevisse.
Je rougis aussi un peu et détourne les yeux. Le poing de Wilson claque sur la table.
- C'est quoi ce délire ?!
Casta a le nez sur son plat.
- Nicolas, grogne le grand brun sur un ton qui exige une réponse.
- Je crois que... C'était pas pour moi... Et je dois pas en parler... J'ai juste chef ?
Je hoche la tête en rougissant un peu plus. Il a cru que c'était pour lui, au départ ? Je me dépêche de filer jusqu'à la cellule de Twist, et j'entends Wilson redemander à Casta ce qu'il s'est passé pour qu'il soit dans cet état - est-ce qu'il y a de la jalousie dans sa voix ? - pendant que je m'en vais.
Quand j'arrive, je trouve Daniel en train de ruminer comme un lion en cage, tournoyant dans sa petite cellule. Je referme silencieusement derrière moi et j'attends sagement à la porte en l'observant, appuyé au battant.
- Dan... ?
Il relève les yeux sur moi d'un coup, ses sourcils sont froncés, son front plissé. Il arrive comme une furie et me colle à la porte, attrape mon menton et m'embrasse avec possessivité. Je retiens tout de suite un gémissement en attrapant ses fesses en coupe pour le garder contre moi. Je l'embrasse avec autant de passion, j'adore ça.
Il mord ma lèvre, jusqu'à sentir un goût de sang, et continue de m'embrasser, cherchant ma langue, jouant avec. J'ai fermé les yeux et je me suis laissé aller depuis longtemps déjà. Il me colle encore, me pousse parfois, et ses mains naviguent sur mon corps jusqu'à soulever mes hanches.
Mes lèvres se décollent difficilement des siennes, et il est pas motivé à le faire non plus, il a l'air affamé. Une de ses mains passe dans mes cheveux pour les tirer après avoir passé mes jambes autour de sa taille. Je couine en relevant le visage en l'air et il attrape mon cou de ses dents. Il redescend le long de mes clavicules, les embrasse, pressé.
- Dan... je soupire, mes jambes se resserrent.
- Tais-toi, il gronde. T’es à moi.
Il se serre encore contre moi en remontant le haut de mon uniforme. Mes doigts partent s'emmêler dans ses cheveux.
- Je sais…
- Pas assez, apparemment.
Il mord ma nuque juste sous mon oreille et ça me fait couiner en protestation. Sa main remonte sur mon téton et pince doucement, le faisant rouler entre ses doigts. Il me regarde dans les yeux pendant que je gémis.
- Dan…
- Quoi ? il souffle. Dis-moi à quoi tu penses.
Je me cambre en gonflant mon torse.
- Rien... J'pense à rien, je lâche avant de l'embrasser aussi doucement que je peux pour le faire me relâcher.
- Je pense à pleins de trucs, moi.
Il redescend la main sur ma ceinture qu'il défait, avant de tirer sur mon vêtement d'un coup pour y laisser la place pour sa main.
- Dan, Dan !
Je le presse avant de retenir une plainte lorsqu'il me saisit.
- Pas de temps, c'est, t'es fâché... je halète aussitôt, il bouge trop sa main.
- Ouais. Je suis fâché. Tu dois avoir envie que de moi, il me murmure d'une voix douce.
- C'est, c'est que de toi…
- Dis-le encore.
Il me pose au sol pour se concentrer sur mon membre. Je mords ma lèvre fort, je sens à nouveau le sang dans ma bouche.
- Envie que de toi.
- C'est ça. Ne va jamais regarder ailleurs.
De son autre main, libre désormais, il sort son sexe. Il me bloque toujours contre la porte d'une jambe, et ses yeux lancent des éclairs, qui se muent en désir. Je mordille ma lèvre dans l'attente. Il se penche à côté pour fouiller dans sa table de chevet et en sort un préservatif.
- Mets-le moi.
- À moi ? je minaude en gigotant.
- À moi, il sourit, satisfait.
Je le prends et ouvre le petit paquet.
- Et à moi aussi ?
J'attrape le petit anneau de mes deux doigts.
- Mets-le moi tout de suite… il répète dans un souffle à mon oreille. Que je puisse prendre ce petit cul qui attend que ça.
Je mordille encore ma lèvre. J'ai absolument pas l'habitude qu'on me parle comme ça. C'est bizarre, ni excitant ni l'inverse. Étrange. Je pose le préservatif sur le bout de son sexe, le repousse puis tombe à genoux pour finir de le positionner sur tout le long à l'aide de ma bouche. Il rejette la tête en arrière en attrapant ma nuque pour m'inciter à continuer. Alors je le fais docilement. C'est la première fois que je lui offre ça, alors je vais lentement pour lui en faire profiter. J'imagine aussi que c'est sa première fois avec un mec.
- Putain… il murmure d'une voix rauque.
Je sens son regard sur moi. Sa main caresse mes cheveux désormais, plus tendre. Mes yeux remontent avec lenteur sur son corps jusqu'à se fixer dans les siens, puis ma bouche descend entièrement sur lui, jusqu'à l'avoir totalement entre mes lèvres.
- Ou-ouais... C'est bon...
Il se laisse appuyer contre la porte. Ça me fait sourire, alors je resserre mes lèvres en parcourant le sexe jusqu'au gland pour lui faire plaisir aussi.
- Bon sang... Tu fais ça bien...
Il bouge les hanches. Je continue sur quelques mouvements puis je me redresse en enlevant la main qui retient ma tête. Il garde les yeux sur moi, haletant.
- Alors ? Tu le veux, ce petit cul qui attend que toi ? je susurre contre son oreille, la main passée juste sur sa fesse, presque entre les deux.
- Retourne-toi. Viens t'empaler sur moi, Narcis...
Je le jauge de haut en bas.
- Ici, contre la porte ?
- Oui.
Je grogne. J'ai pas l'habitude de ça non plus. Mais je me retourne, mains à l'arrière sur ses hanches. Il attrape les miennes et les caresse doucement.
- T’as besoin d'être préparé ?
J'hésite. J'ai jamais vraiment fait sans préparation aucune.
- Comme tu veux.
Il m'attire à lui et embrasse mon cou. Il passe deux doigts sur mes lèvres et je les prends dans ma bouche lentement. J'ai toujours une légère appréhension, avant de faire l'amour avec Dan. Je sais pas pourquoi, je lui fais confiance pourtant. C'est juste que j'ai peur que quelque chose dégénère, ou bien que son manque d'expérience pour ce genre de relations soit pas agréable pour moi - bien que je sache qu'il me ferait pas de mal intentionnel vu son propre vécu.
- Dis-moi si je fais juste, il me murmure en passant un doigt entre mes fesses, insistant sur les contours avant de l'insérer lentement.
Je me cambre au toucher et hoche la tête. Il masse mes muscles avec, et rapidement il met le deuxième. Il refait la même chose. Lorsqu'il s'enlève vite après quelques secondes, je grogne.
- Va doucement…
- Pardon...
Je sens ses gestes maladroits mais concentrés. Il essaie de faire attention.
- Juste, recommence un peu. T'as pas le lubrifiant ?
Je tourne la tête à lui.
- Si ! il s'écrie en se retirant encore trop vite pour aller le chercher.
Je ronchonne à nouveau en l'attendant. Il le trouve et en met une noisette sur ses doigts.
- Ça ira mieux ? Tu veux aller sur le lit ?
Il rougit. Je retrouve le Dan peu sûr de lui. Ça me fait sourire. Je me retourne et vais poser mes lèvres sur les siennes.
- Comme t'as envie…
- La chaise ? Par terre ? Le- le bureau ? Mets-toi à l'aise…
- Suis à l'aise avec toi.
Je souris bêtement. C'est vrai, je vais beaucoup mieux d'un coup.
- Où tu veux, Dan.
- Ok...
Il regarde autour de lui, perdu.
- Le lit alors... Ce sera plus simple...
Il me fait rire. Il change d'avis comme de chemise. Enfin, pas vraiment.
- T'aurais voulu me faire l'amour par terre ? je murmure en tirant sur le col du tee-shirt qu'il a encore pour l'amener au lit à reculons.
- Ouais... N'importe où…
- Tu choisis le lit ?
Je l'y pousse et il tombe sur les fesses, moi debout face à lui. Puis je grimpe lentement sur lui, de l'air sensuel que d'autres ont tant loué.
- Je sais, trop cliché… il souffle en m'observant.
Je m'occupe pas de ce qu'il dit, seulement de balancer mes hanches sur une musique inaudible. Mes doigts courent sur son torse et je le force à s'allonger sous moi par la pensée. Il obéit sans même s'en rendre compte. Il est hypnotisé, les lèvres entrouvertes.
J'adore cet effet. Je continue en faisant marcher mon index et mon majeur sur son bras, puis le long de son aîne jusqu'à frôler son sexe, mais je m'y arrête pas, je descend encore plus bas. Il frissonne, les yeux à demi fermés. Je vais effleurer ses bourses, juste pour l'attiser. Et ça marche. Il se cambre un peu et attrape mes hanches. Je souris, fier de sa réaction, et je continue.
Il ferme les yeux, je sens qu'il tremble un peu. Mais il dit rien, il respire par la bouche, rapidement.
- Dis-moi à quoi tu penses... je reprends ses paroles.
- Rien…
- Tu me mens ? je vais claquer tout doucement sa hanche.
- N-non... Arrive pas à penser...
Mes hanches miment l'acte sexuel depuis ses cuisses.
- Pourquoi ? Trop impatient ?
- Peut-être… il gémit.
Je poursuis avec un air de vainqueur.
- Narcis…
- Mh ?
Je m'amuse à balader ma main sur lui.
- Me fais pas attendre... Va encore y avoir un connard pour, pour nous interrompre, et je pourrai pas…
- Tu pourras pas quoi, dis-moi ? je susurre en me relevant pour être face à son visage et l'embrasser, puis je change d'avis.
Je mets plutôt mon sexe tout à côté de sa tête.
- Fais-moi un peu de bien comme ça, d'abord, je le prie en pinçant ma lèvre.
Il ouvre la bouche et tourne la tête pour le lécher. Il ferme les yeux rapidement et gémit. J'adore le voir faire ça. J'aime tellement le plaisir qu'il y prend. Ça décuple le mien. Il le lape et le suce ensuite, il rive ses yeux dans les miens.
J'essaye de pas détourner le regard. C'est l'une des visions les plus érotiques que j'aie eu dans ma vie. Lui aussi a du mal à les garder ouverts, ça se voit. Il gémit et bouge les hanches, ça le rend comme fou.
Ma main part en arrière pour aller emprisonner son sexe. Je veux qu'il se concentre sur mon plaisir - et le sien du coup - pour l'instant. Il semble se canaliser, referme ses yeux. Il ouvre un peu plus les lèvres et cesse d'aspirer mon membre. Ma main se desserre sur le sien alors que je fronce un peu les sourcils. Est-ce qu'il me demande d'arrêter ?
Ses mains remontent sur mes fesses et les poussent doucement.
- Tu veux faire ça ? je lui murmure sans effectuer le mouvement qu'il attend.
Il hoche la tête lentement.
- Maintenant ?
Je pars caresser sa joue. J'imagine que c'est pas anodin, pour lui. Il cligne des yeux et hoche encore la tête, laissant sa langue se promener sur mon sexe à l'intérieur de sa bouche. Je l'y avance tout doucement pour tester l'idée. Il ferme les yeux et se laisse faire. Ça me met un peu mal à l'aise de lui faire ça à lui.
- Est-ce que tu as vu Casta le faire ? je demande en me retirant tout aussi calmement.
Il a sûrement pas dû vouloir faire ça, et avoir l'idée que ça puisse être bien malgré ce qu'il a vécu, seul. Il hoche encore la tête en relevant son regard sur moi. Je m'éloigne et me relève complètement pour aller reprendre un second préservatif dans son tiroir.
- C'est ok, comme ça ? je demande en m'apprêtant à déchirer l'emballage.
- Quoi ?
J'agite la capote sous son nez. Je veux plus qu'il y ait de risque en faisant ça. Il hausse les épaules.
- Je te fais confiance.
Je l'enfile rapidement et me replace comme on était en cajolant son membre au passage. Il rouvre sa bouche et avance de nouveau mes fesses. J'y pénètre sans précipitation en lui souriant. Il ferme encore les yeux et gémit un peu. Ça me rassure. Je veux pas le dégoûter maintenant. Lorsque je me retire de ses lèvres, mon pouce caresse les cheveux de son front. Il rouvre les yeux pour me questionner du regard.
- Ça va ? je chuchote en m'approchant à nouveau.
Tous mes mouvements sont au ralenti.
- Ouais. Top.
Il se permet un sourire. Alors je fais de même, puis mon sexe tape sur ses lèvres refermées pour lui demander l'accès. Il les ouvre encore avec un plaisir non dissimulé. Et alors je m'y enfonce en me posant moins de questions.
Il gémit et agrippe encore mes fesses, mais pas pour m'arrêter. Ça me donne un coup de boost, d'un coup. J'ondule pour profiter de cette bouche chaude et accueillante, ça vaut toutes les sensations du monde. Il se laisse complètement faire, l'ouvrant plus grand pour essayer de me prendre en entier.
Pourtant, je cherche pas à pousser plus loin encore. Peut-être après, mais là je veux pas lui faire peur. Il a l'air de le ressentir parce que c'est lui qui appuie encore sur mes fesses, il gémit toujours, me regardant. Je pourrais presque jouir dans la seconde tant il est beau comme ça, mon sexe entre les lèvres.
Je lui fais alors un sourire puis je m'enfonce lentement, autant qu'il peut me recevoir. Quand il tousse un peu, je sais que c'est sa limite. Alors je recommence le mouvement inverse, toujours aussi lent.
Il me regarde, les yeux brillants. Désirable. Je pince mes lèvres en accélérant le balancier progressivement. Il bouge sous moi parfois, il a l'air stimulé par tout ça. Il finit par fermer les yeux et gémir longuement.
- Tu aimes bébé ? je murmure en attrapant ses cheveux pour faire de plus grands mouvements.
Il hoche la tête, toujours les yeux fermés, lâchant de petits sons délicieux. Ça me donne qu'une envie, finir là, dans sa bouche. Mais je peux pas. Ça me fait grogner et accélérer mes mouvements, les yeux sur son visage. Il tousse encore quand j'arrive dans sa gorge, mais il dit rien.
Moi je m'excuse, puis je recommence sans aller si loin, mais toujours aussi vite. Il garde la bouche ouverte tout le temps, ses mains collées à mes fesses. Il fait entrer un doigt en moi et ça me fait gémir de plaisir. Lui aussi, en écho. Il met un deuxième doigt et je bouge pour les faire bien se positionner avant de faire moi-même des mouvements pour en profiter.
Il a l'air de vouloir parler avant d'abandonner et de redresser la tête pour essayer de me prendre en entier. Mes gestes sont plus rapides, je lâche des longs râles, puis je m'écarte d'un coup, le souffle court, et il laisse sa tête retomber en arrière, haletant.
- Viens sur moi, s'il te plait... il murmure.
Je souris en l'embrassant, ma main arrive sur son membre et une seconde après, il est profondément enfoui en moi. Il laisse échapper un râle, ses yeux sont fermés et sa tête enfouie dans le coussin.
- Bon sang… il dit entre ses dents.
Et j'amorce directement mes va-et-vient. Rapides, amples et gémissants.
- Putain, putain Narcis !
Il se relève un peu dans le lit et appuie ses mains sur mes hanches. Je m'en occupe pas, je continue de m'empaler avec envie et passion.
- Ouais, ouais, N, c'est trop bon, trop...
Il crie. Il se crispe. Et je continue. Fort, alors qu'il jouit dans un râle rauque. Mes mouvements ne s'arrêtent pas avant la fin de son orgasme, moment auquel j'atteins le mien en mordant le torse de mon prisonnier. Il grogne en attrapant ma nuque et je m'en détache à contrecœur.
Il me regarde en se léchant les lèvres, les yeux mi-clos. Je lui souris seulement, caressant sa joue en attendant qu'il reprenne totalement ses esprits.
- T'es bon… il murmure avec un petit sourire fatigué.
- Ouais ? Je suis bon ? Ça veut dire quoi, chéri ? je fais tendrement.
- Agréable et confortable...?
Ça me fait rire. Je l'embrasse sur ses lèvres avec tout l'amour que je ressens pour lui et je le sens sourire contre moi. Il a l'air bien, sur le point de s'endormir.
- Tu sais qu'il doit être treize heures, Dan ? je lui murmure.
- Mhmh…
- Tu vas devoir aller travailler…
- Plus tard...
Je ris et me décale de lui pour me coucher à côté de son corps et retirer nos préservatifs respectifs.
- Tu fais quand les tests Narcis ?
- Les tests ?
- Pour les maladies…
- Déjà fait. J'attends les résultats…
- Mais tu les as quand ?
- Sais pas. Quand ils m'appellent. Pourquoi ?
- Je préfère te sucer sans.
Mon sourire s'élargit totalement et je retourne me coucher sur lui.
- Moi aussi je préfère quand tu le fais sans.
- Et... Et si... Si Beckett vient pas d'ici là on pourra ptet... Tu sais, essayer sans rien...
J'hésite. C'est pas rien, quand même. C'est un cap important. Je lui fais un sourire en caressant sa joue.
- On verra.
Il hoche la tête doucement avec une expression résignée.
- Tu vas pas te faire embêter d'avoir pas été au travail ?
Je secoue la tête. Tant pis.
- D'accord.
- T'aime, je chuchote contre son front.
- Moi aussi.
Mon nez câline sa joue.
- Tu m'impressionnes, je murmure.
- Pourquoi ?
- Pour tout à l'heure. Tu t'es super bien débrouillé. Et tu l'as voulu. Ça m'impressionne.
- Oh. Ça...
Il rougit.
- C'est une revanche pour moi tu sais. De choisir.
Je hoche la tête.
- Ça t'a plu ? Plus que quand tu le fais seul ? je demande.
- Quand je le fais seul ?
Je ris et embrasse son nez.
- Quand tu fais les mouvements, j’explique.
- Ouais. Bien sûr que ça m'a plu.
Mes lèvres s'étirent d'autant plus.
- Ca plaît pas à tout le monde.
- Pourquoi ?
Il a l'air vraiment surpris. J'hausse les épaules.
- Tout le monde fait pas de fellations.
- Les gens sont fous.
Je me marre encore.
- Pourquoi ? C'est si bien que tout le monde devrait le faire ?
- En tous cas à toi. Le visage que t'as quand je le fais vaut tout l'or du monde.
- Et dire que tu peux même pas voir ton air affamé quand tu le fais...
Il rit.
- Faudrait que je sois autorisé à avoir un miroir en cellule…
- Tu jouirais sur le champ, je le nargue. C'était... J'ai vraiment aimé tout à l'heure. Le fait que ce soit toi... C'était top.
- Le fait que ce soit moi ? il se redresse. Moi aussi j'ai aimé essayer avec toi. Et... Et quand tu l'as fait aussi... Bon sang que c'était bon...
J'adore qu'il aime le sexe avec moi. Ça me met un de ces coups dans mon estime. Il rougit encore.
- Tu me suceras de nouveau ?
- Peut-être.
- Peut-être ? T'as pas aimé ?
- Je verrai si t'es sage. J'exauce tes prières sexuelles que si je juge que t'en es digne, je le nargue. Alors fais attention à ce que tu demandes.
- J'en suis digne ! il fait la moue. Tu exauceras mes demandes. Tu me suceras de nouveau. Tu seras fier de moi.
Il est assis en tailleur dans le lit, bien droit.
- C'est tout ce que tu demandes ? je fais narquoisement en m'approchant à pas de félin, à quatre pattes.
- Oui.
- T'es arrangeant, je ris avant de bondir sur lui.
Il se marre aussi et me réceptionne, mains autour de ma taille. Je pars l'embrasser rapidement partout, je suis fou de lui, je crois. Il rigole fort, il m'enlace, ses jambes s'enroulent autour des miennes, il me lâche plus. Je le tiens autant que lui et finis pas rouler sur le matelas avec lui.
Il passe sur moi et m'embrasse à son tour en riant, je sens que son visage est mouillé. Mes sourcils se froncent.
- Qu'est-ce que t'as ici ? je demande en pointant sa joue du doigt.
- Quoi ? Où ?
Il essaie de baisser les yeux.
Là. Des larmes.
Mon nez se plisse et je les enlève de mon pouce.
- Ah...
Il lève une main pour en prendre conscience et les essuyer.
- Je suis content… il sourit. Plus heureux que jamais.
- Ouais. Moi aussi je suis heureux avec toi, je lui murmure. C'est pour ça que je suis à toi et pas à Casta ou Wilson, je minaude en levant les yeux au ciel pour ne pas trop rire.
- T’as fait du pied à Casta ! J'y crois pas ! il réalise d'un coup.
- Je croyais que c'était toi ! Et c'était pour te réconforter !
- De draguer Wilson, il grogne.
Je hausse un sourcil.
- J'ai vu tes petits regards Narcis ! Tu draguais Wilson, il siffle.
- N'importe quoi !
- Oh tu me feras pas passer pour le mari jaloux !
- Je regardais pas Wilson comme ça, je, je le draguais pas ! Je ferais pas ça devant toi. J'attendrai au moins que tu sois parti, je minaude en me bidonnant.
- Tu l'as fait ?! il écarquille les yeux. Mais regarde-toi, sale dragueur !
Je joue des sourcils.
- J'ai pas le droit de le draguer ?
- Pourquoi je suis avec un tombeur...
Il souffle de façon dramatique. Ça me fait encore plus rire.
- Je drague pas Wilson. Je suis sûr qu'il est trop dur à draguer. Par contre, Casta...
Ses yeux sont des soucoupes cette fois. Il mord mon torse et je couine en sentant ses dents se refermer.
- Tu m'as mordu tout à l'heure ! Ma lèvre ! je m'exclame tout à coup.
- Tu le méritais, il marmonne contre ma peau.
- Je méritais pas cette délicieuse violence. Je dois être plein de sang ! Je suis sûr que j'en ai trop perdu !
Je fais le même air dramatique que lui et me jette en arrière sur son matelas, main à l'envers sur mon front.
- Pas assez… il souffle en léchant mes lèvres. Tu saignes plus, faut que j'arrange ça, il dit ensuite avec un petit air sadique.
Mes mains vont se poser sur ses hanches maintenant qu'il est au-dessus de moi. Je tends mon cou avec un air de défi.
- Tu veux saigner au niveau du cou ?
Il le lèche du bout de la langue.
- Torture-moi Dracula.
Il rit et embrasse ma peau derrière l'oreille avant de l'aspirer et de la mordiller. Je tire ma tête pour lui laisser autant de place qu'il en a besoin, et mes mains naviguent jusqu'à ses fesses nues en essayant de passer inaperçu. Il mord plus fort, aspire plus fort aussi. Et je sens ses lèvres qui sourient quand mes mains se posent sur ses fesses.
Elles y bougent sagement pendant que je le laisse faire sa marque. Il mord d'un coup plus violemment et je suis à peu près sûr que je saigne cette fois.
Ça pique un peu, mais c'est supportable. Surtout lorsque je m'amuse à triturer son postérieur en même temps. Il lèche mon cou lentement. Mes doigts passent entre ses globes de chair.
- C'est mal de faire ça, je grogne en sentant sa langue sur mon sang.
En même temps, je suis presque totalement certain d'être clean.
- M'en fiche… il gémit et je grogne à nouveau en réponse.
Il embrasse doucement la peau meurtrie, la lèche encore, dérive sur mon oreille. Mes dix doigts se referment sur ses fesses - et ça les écarte pile comme il faut, je me dis - lorsque je comprends son manège. Il tire lentement, je sens son sourire. Alors j'appuie plus sur ses fesses en réponse, le corps tendu. Il grogne et lèche encore mon cou avant d'embrasser la ligne de ma mâchoire et de revenir sur ma bouche. Je tourne la tête pour l'en empêcher.
- Qu'est-ce que t'as, lionceau ?
- Je veux un bisou...
Mes doigts pianotent rapidement sur sa peau, puis je laisse son cul tranquille pour mettre mes mains sur son dos et l'embrasser avec douceur. Il soupire et lèche mes lèvres, puis ma langue. Ça me fout des frissons, sa façon de faire. Il s'éloigne un instant.
- Même ton sang a bon goût, il sourit.
- Lèche pas mon sang. Ça sert à rien de se protéger si on échange notre sang en se mordant.
Je tape sa fesse une nouvelle fois en guise de réprimande, puis je fais mine de me relever. Il appuie sur mon torse.
- Trop tard de toute façon.
Je roule des yeux en lui disant qu'il faut que je me rhabille maintenant.
- Ouais… il grommelle en se redressant.
- On se revoit demain. T'as bien profité de moi aujourd'hui quand même !
- Vrai... Je vais juste te regarder te rhabiller. Et tu as un peu de sang derrière.
- Derrière ?
Je tourne la tête de côté.
- Ton oreille...
Il se relève et passe ses bras autour de mon cou. Il lape une dernière fois ma peau. Je souris et passe mes mains dans son dos, sur ses reins.
- Tu m'as mordu vraiment fort. Qu'est-ce que j'ai ?
Au même moment, quelqu'un toque à la porte puis celle-ci s'entrouvre sous son action. Daniel se recule d'un coup avec des grands yeux - ce qui est inutile puisqu'on est nus tous les deux.
- Allez, ouvre ! fait une première voix, assez aiguë.
- C'est bon, c'est bon ! ronchonne l'autre.
- Revenez plus tard, j'me branle ! crie Dan.
- Ça, on a entendu que tu prenais ton pied mec. Y a dix minutes. T'as toujours pas fini ? nargue Wilson.
La porte reste à demi ouverte, ils attendent dehors.
- Je peux t'aider si tu veux ! Tu finiras plus vite ! rajoute Casta, et je constate que ça fait bien marrer mon prisonnier.
- Ptet une autre fois Nico !
Et il me murmure : Habille-toi.
Je m'exécute aussi vite que je peux. Je me demande comment il va justifier ma présence. Surtout sachant qu'il vient de dire qu'il se branlait. Il s'habille aussi et laisse finalement ses collègues entrer. Wilson hausse un sourcil en me voyant. Je lui fais un sourire en restant debout, proche de la porte.
Casta arrive derrière, et quand il me voit je sais à ses rougeurs qu'il comprend tout de suite. Du coup, je lui envoie un sourire à lui aussi, mais plus coquin qu'à Wilson.
- Casta ! dit d'un coup Dan en passant un bras autour de ses épaules. Alors comme ça tu veux m'aider, mh ?
Il rougit sans répondre, les yeux fixés sur moi. Mon prisonnier me tire la langue.
- Pourquoi vous êtes là chef ? demande Wilson finalement.
- Je sais pas. Pourquoi je suis là, Dan ? je ris.
- Je sais pas. Il aime bien ma cellule. Elle doit être confortable, ricane le châtain.
- C'est quoi ce truc vers votre nuque chef ? insiste Wilson.
- Je sais pas. Qu'est-ce que c'est, Dan ? je répète.
- Je sais pas, chef. 'Vous seriez fait attaquer par un chien ?
- Peut-être. Je peux pas me souvenir, je souris.
- Vous me prenez tellement pour un con, grogne Wilson.
Je hoche la tête. Il a l'air outré, il fait une sale grimace.
- Je te savais pas vraiment pédé, Dan.
Mon sourcil se soulève et celui de Casta aussi, on regarde tous les deux vers Wilson.
- Quoi ? Il a toujours dit qu'il était nanas.
- Ça veut dire quoi vraiment pédé ? reprend Casta, l'air à demi énervé et à demi interrogateur.
- Bah rien, te vexe pas oh. Je pensais pas qu'il était de la jaquette c'est tout.
Nicolas garde les yeux plissés en l'observant et moi je relève pas.
- Apparemment la prison ça rend comme ça, sourit Dan.
Je sais qu'il se donne un air confiant mais il trompe pas. Je vois bien qu'il est stressé par la situation.
- Ça te pose un problème, Wilson ? j'interviens alors de ma voix grave - ça faisait un moment que je l'avais pas utilisée.
- Non chef. C'est juste bizarre.
- Pourquoi ça serait bizarre ?
- Parc'que... Bah parc'que c'est vous chef. J'pensais pas que... Voyez. Vous franchiriez la ligne avec un détenu.
Mon deuxième sourcil se relève à son tour.
- Alors c'est moi qui te pose problème ?
- Pas que ça me pose problème chef... C'est pas mon business…
- Alors de quoi tu parles, Wilson ?
- Je dois juste m'y habituer j'crois. Vous êtes vraiment...?
- Vraiment pédé ? je l'aide.
Casta grogne.
- Nan j'veux dire... Vous je savais rien qu'à votre façon de me mater... Mais tous les deux...
Je lance les yeux vers Daniel pour attendre son avis. Il peut leur dire ce qu'il veut, j'essaye de lui faire comprendre par le regard.
- À ton avis, puisque tu m'as entendu crier ? On avait l'air de faire du tricot ? il grommelle finalement.
Ça me fait un peu rire, Casta lui rougit et part s'asseoir sur le lit. Wilson hausse les sourcils et fait jouer les muscles de sa nuque.
- Okay... Ouais. C'est cool. Moi qui pensais que j'avais une touche...
Nicolas et Daniel ont tout de suite les yeux braqués sur moi.
- Une touche ? je rigole en m'appuyant contre le mur à la porte alors que Wilson va à son tour se placer sur le matelas.
- Vous arrêtiez pas de mater ! C'est pas ma faute !
- Et alors, ça t'aurait intéressé ? Je croyais que t'étais pas homo, répond froidement mon prisonnier, bras croisés.
- Bah non, c'était pour m'amuser c'est tout...
Casta suit l'échange sans rien dire, spectateur attentif.
- Ouais ben t'en as assez fait. Plus de matage, plus de pied.
Dan me fusille de nouveau du regard.
- J'avais pas vu que c'était Casta ! Et je mate pas Wilson non plus.
- Même lui il le dit ! rétorque Dan.
- Ça va jusqu'aux crises de jalousie, c'est du sérieux… souffle Nico.
- Mais il le dit alors que c'est pas vrai ! C'est pas, je fais pas ça.
- Vraiment ? Dan plisse les yeux.
- Pourquoi vous avez dit avoir préféré quand j'étais à poil dans ma cellule alors ?
- Hein ?
Mon châtain serre les poings. Casta, lui, tourne un regard déçu vers Wilson.
- Parce que, la vue est quand même pas la même entre un mec habillé et à poil. C'est tout, je hausse les épaules puis tourne les yeux vers Daniel.
- T'étais pas obligé de lui dire que tu kiffais ! il s'offusque.
- Trop bizarre de le tutoyer, commente le petit.
Duncan acquiesce et se rapproche du blond.
- Pas que je kiffais ! Juste qu'à choisir, c'était mieux la vue à poil !
- Essaie même pas de choisir, y a que mon cul que tu peux voir, siffle Daniel. Aucune excuse. T'as même admis y a un quart d'heure que tu le draguais !
- Quoi ? couine Nicolas.
Il fait une moue triste. Je roule des yeux en soupirant.
- Vous voulez pas vous casser dans la cellule de Casta et aller faire vos cochonneries ensemble pour les dix minutes qui restent histoire de me laisser avec mon mec ?
Casta secoue la tête en haussant les épaules, Wilson ouvre de grands yeux. Moi je rougis un peu, je crois.
- Ils savent toute façon... J'avais envie de le dire comme ça… bougonne Dan en revenant vers moi.
Je lui ouvre mes bras en souriant. Il s'y réfugie aussitôt, tête dans mon buste.
- Woh. Je pensais pas que vous étiez euh... Un vrai couple... C'est pas hyper dangereux ? intervient Wilson.
- Tu croyais quoi ? Qu'on baisait seulement ? je grogne en rapprochant mon amant de moi, mains sur ses reins.
- Bah ouais... C'est ce qui se passe des fois entre détenu et gardien... Pour avoir Mh... Des avantages... C'est aussi pour ça que ça me surprenait de Twist. Même si…
- La ferme, répond Dan froidement.
Mes doigts descendent sagement sur le haut de ses fesses et j'embrasse son crâne.
- Même si quoi ?
- Rien, marmonne mon châtain. Tu vas trop loin Wilson. Casse-toi.
Je fronce les sourcils une nouvelle fois. Est-ce qu’ils me cachent des choses ? Le brun, mal à l'aise, sort sans demander son reste. Il attrape le bras de Casta et le traîne avec lui sous ses faibles protestations.
- Tu sais que je veux savoir.
- Je sais.
- Il s'est passé quelque chose avec un gardien ?
- Je t'en ai parlé rapidement une fois… il murmure. Il aurait pas dû remettre ça sur le tapis maintenant.
- Avec Martin ? Julien ?
Je pencherais plutôt pour Martin, qui lui aurait demandé une faveur. Il se crispe.
- C'est, comment tu sais que c'est un des deux ?
- Dis-moi, Dan.
- Pas maintenant...
Il serre ses doigts sur mon uniforme.
- C'est pas arrivé depuis.
- Depuis quoi ? Depuis que tu l'as tabassé ?
- Ouais.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec lui, Daniel ? je redemande en éloignant son visage pour qu'il me regarde.
- Il a seulement profité. Je prenais des médocs au début. Pour calmer mon impulsivité et tout ça... Il a profité.
- Il t'a demandé quelque chose en échange ?
- Il a l'air d'être comme ça ? il crache.
- Calme-toi, je hausse aussitôt la voix. C'était pas moi ok ?! Pas la peine de me parler comme ça.
Je l'éloigne de mon corps pour appuyer encore un peu plus mes dires. Il baisse les yeux.
- Pardon...
J'acquiesce.
- Bon. Je vais y aller maintenant. On se voit demain.
- Oui. Travaille bien…
- J'ai fini, je ris. Psy et repos cet aprem.
Je caresse sa joue en lui souriant tendrement.
- Oh... Cool. On se voit demain. Tu me raconteras le psy ?
- Si tu veux. Tu m'embrasses ?
Il m'attire plus à lui et lève la tête jusqu'à rencontrer mes lèvres. Ma main vient se poser sur sa fesse pour le soulever et je l'embrasse en souriant. Il y répond tendrement, amoureux.
- T'aime Dan, je chuchote en soupirant, puis je l'embrasse à nouveau, ma main qui retient son crâne.
C'est trop bon.
Il se détend dans mes bras, je le sens.
- T'es ma raison de vivre Narcis. Je dis pas ça comme... Un idiot qui veut plaire à sa belle... C'est vraiment vrai. Je serais mort sans toi.
Je lui souffle que je sais à l'oreille, puis je l'embrasse encore en lui demandant s'il faudra que je prenne une robe pour la prochaine fois, puisque je suis sa belle ; et ça le fait sourire.
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